• Пожаловаться

Alessandro Baricco: Soie

Здесь есть возможность читать онлайн «Alessandro Baricco: Soie» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. категория: Старинная литература / на английском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

любовные романы фантастика и фэнтези приключения детективы и триллеры эротика документальные научные юмористические анекдоты о бизнесе проза детские сказки о религиии новинки православные старинные про компьютеры программирование на английском домоводство поэзия

Выбрав категорию по душе Вы сможете найти действительно стоящие книги и насладиться погружением в мир воображения, прочувствовать переживания героев или узнать для себя что-то новое, совершить внутреннее открытие. Подробная информация для ознакомления по текущему запросу представлена ниже:

Alessandro Baricco Soie

Soie: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Soie»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Alessandro Baricco: другие книги автора


Кто написал Soie? Узнайте фамилию, как зовут автора книги и список всех его произведений по сериям.

Soie — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Soie», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема

Шрифт:

Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

— Je sais.

Hara Kei se mit à rire, amusé.

— C’est pour cette raison que vous les avez payés avec de l’or faux ?

— J’ai payé ce que j’ai acheté.

Hara Kei redevint sérieux.

— Quand vous sortirez d’ici, vous aurez ce que vous voulez.

— Quand je sortirai de cette île, vivant, vous recevrez l’or qui vous revient. Vous avez ma parole.

Hervé Joncour n’attendit pas de réponse. Il se leva, recula de quelques pas, puis s’inclina.

La dernière chose qu’il vit, avant de sortir, ce fut les yeux de la jeune fille, fixés dans les siens, parfaitement muets.

17

Six jours plus tard, Hervé Joncour s’embarqua, à Takaoka, sur un navire de contrebandiers hollandais qui le déposa à Sabirk. De là, il remonta la frontière chinoise jusqu’au lac Baïkal, traversa quatre mille kilomètres de terre sibérienne, franchit les monts Oural, atteignit Kiev et parcourut en train toute l’Europe, d’est en ouest, avant d’arriver, après trois mois de voyage, en France. Le premier dimanche d’avril – à temps pour la grand-messe – il était aux portes de Lavilledieu. Il s’arrêta, remercia le bon Dieu, et entra dans le bourg à pied, comptant ses pas, pour que chacun eût un nom, et pour ne plus jamais les oublier.

— Elle est comment la fin du monde ? lui demanda Baldabiou.

— Invisible.

À sa femme Hélène, il offrit en cadeau une tunique de soie que, par pudeur, elle ne porta jamais. Si tu la serrais dans ton poing, tu avais l’impression de ne rien tenir entre les doigts.

18

Les œufs qu’Hervé Joncour avait rapportés du Japon – accrochés par centaines sur de petites feuilles d’écorce de mûrier – se révélèrent parfaitement sains. La production de soie, dans la région de Lavilledieu, fut cette année-là extraordinaire, en quantité et en qualité. Deux autres filatures s’ouvrirent, et Baldabiou fit construire un cloître contre la petite église de Sainte-Agnès. Sans qu’on sache bien pourquoi, il l’avait imaginé rond, et il confia donc le projet à un architecte espagnol qui s’appelait Juan Benitez, et qui jouissait d’une certaine renommée dans le secteur Plaza de Toros .

— Naturellement, pas de sable, au milieu, mais un jardin. Et si c’était possible, des têtes de dauphin, à la place des têtes de taureau, à l’entrée.

— Dauphin, señor ?

— Enfin, Benitez, le poisson !

Hervé Joncour fit quelques comptes et se découvrit riche. Il acheta trente acres de terre, au sud de sa propriété, et occupa les mois de l’été à dessiner un parc où ce serait léger, et silencieux, de se promener. Il l’imaginait invisible comme la fin du monde. Chaque matin, il poussait jusque chez Verdun, où il écoutait les histoires de la petite ville et feuilletait les gazettes arrivées de Paris. Le soir, il restait longtemps assis, sous le porche de sa maison, près de sa femme Hélène. Elle lisait un livre, à voix haute, et il était heureux car il se disait qu’il n’y avait pas de voix plus belle que la sienne, au monde.

Il eut trente-trois ans le 4 septembre 1862. Elle pleuvait, sa vie, devant ses yeux, spectacle tranquille.

19

— Tu ne dois avoir peur de rien.

Puisque Baldabiou en avait décidé ainsi, Hervé Joncour repartit pour le Japon le premier jour d’octobre. Il passa la frontière française près de Metz, traversa le Wurtemberg et la Bavière, pénétra en Autriche, atteignit par le train Vienne puis Budapest et poursuivit jusqu’à Kiev. Il parcourut à cheval deux mille kilomètres de steppe russe, franchit les monts Oural, entra en Sibérie, voyagea pendant quarante jours avant d’atteindre le lac Baïkal, que les gens de l’endroit appelaient : le démon. Il redescendit le cours du fleuve Amour, longeant la frontière chinoise jusqu’à l’Océan, et quand il fut à l’Océan, resta onze jours dans le port de Sabirk en attendant qu’un navire de contrebandiers hollandais l’amène à Capo Teraya, sur la côte ouest du Japon. À pied, en empruntant des routes secondaires, il traversa les provinces d’Ishikawa, Toyama, Niigata, pénétra dans celle de Fukushima et arriva près de la ville de Shirakawa, qu’il contourna par l’est, puis attendit pendant deux jours un homme vêtu de noir qui lui banda les yeux et le conduisit au village d’Hara Kei. Quand il put rouvrir les yeux, il trouva devant lui deux serviteurs qui prirent ses bagages et l’emmenèrent à la lisière d’un bois, où ils lui indiquèrent un sentier puis le laissèrent seul. Hervé Joncour commença à marcher dans l’ombre que les arbres, autour de lui, découpaient dans la lumière du jour. Il ne s’arrêta que lorsque la végétation s’ouvrit soudain, un court instant, comme une fenêtre, sur le bord du sentier. On voyait un lac, une trentaine de mètres plus bas. Et sur la rive de ce lac, accroupis sur le sol, dos tourné, Hara Kei et une femme vêtue d’une robe orange, les cheveux dénoués aux épaules. À l’instant où Hervé Joncour l’aperçut, elle se retourna, lentement, un court instant, le temps de croiser son regard.

Ses yeux n’avaient pas une forme orientale, et son visage était celui d’une jeune fille.

Hervé Joncour recommença à marcher, dans l’épaisseur des fourrés, et quand il en sortit se retrouva au bord du lac. À quelques pas de lui, Hara Kei, seul, dos tourné, était assis, immobile, vêtu de noir. Près de lui, il y avait une robe orange, abandonnée sur le sol, et deux sandales de paille. Hervé Joncour s’approcha. De minuscules ondes concentriques déposaient l’eau du lac sur le rivage, comme envoyées là, de très loin.

— Mon ami français, murmura Hara Kei, sans se retourner.

Ils restèrent des heures, assis l’un près de l’autre, à parler et à se taire. Puis Hara Kei se leva, et Hervé Joncour le suivit. Dans un geste imperceptible, avant de regagner le sentier, il laissa tomber un de ses gants à côté de la robe orange, abandonnée sur le rivage. Ils arrivèrent au village quand déjà le soir tombait.

20

Hervé Joncour resta l’hôte d’Hara Kei pendant quatre jours. C’était comme vivre à la cour d’un roi. Le village tout entier existait autour de cet homme, et il n’y avait guère de geste, dans ces collines, qui ne fût accompli pour sa défense ou pour son plaisir. La vie bourdonnait à mi-voix, elle bougeait avec une lenteur pleine de ruse, comme un animal traqué dans sa tanière. Le monde semblait à des siècles de là.

Hervé Joncour avait une maison pour lui, et cinq serviteurs qui le suivaient partout. Il mangeait seul, à l’ombre d’un arbre coloré de fleurs qu’il n’avait jamais vues. Deux fois par jour, on lui servait le thé avec une certaine solennité. Le soir, on l’accompagnait dans la salle la plus grande de la maison, où le sol était en pierre, et où il se prêtait au rituel du bain. Trois femmes, âgées, le visage recouvert d’une sorte de fard blanc, faisaient couler l’eau sur son corps et l’essuyaient à l’aide de linges de soie, tièdes. Elles avaient des mains rêches, mais très légères.

Le matin du second jour, Hervé Joncour vit arriver dans le village un Blanc : accompagné de deux chariots remplis de grandes caisses en bois. C’était un Anglais. Il n’était pas là pour acheter. Il était là pour vendre.

— Des armes, monsieur [1]. Et vous ?

— Moi, j’achète. Des vers à soie.

Ils dînèrent ensemble. L’Anglais avait beaucoup d’histoires à raconter : depuis huit ans, il faisait l’aller-retour entre l’Europe et le Japon. Hervé Joncour l’écouta et à la fin seulement lui demanda

— Connaissez-vous une femme, jeune, européenne, je crois, blanche, qui vit ici ?

Читать дальше
Тёмная тема

Шрифт:

Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Soie»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Soie» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё не прочитанные произведения.


Alessandro Baricco: Homero, Ilíada
Homero, Ilíada
Alessandro Baricco
Baricco, Alessandro: Novecento
Novecento
Baricco, Alessandro
Alessandro Baricco: Jedwab
Jedwab
Alessandro Baricco
Alessandro Baricco: Mr Gwyn
Mr Gwyn
Alessandro Baricco
Alessandro Baricco: Without Blood
Without Blood
Alessandro Baricco
Alessandro Baricco: The Young Bride
The Young Bride
Alessandro Baricco
Отзывы о книге «Soie»

Обсуждение, отзывы о книге «Soie» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.