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Alessandro Baricco: Soie

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Alessandro Baricco Soie

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L’Anglais continua de manger, impassible.

— Il n’y a pas de femmes blanches au Japon.

Il n’existe pas une seule femme blanche dans tout le Japon.

L’Anglais repartit le lendemain, chargé d’or.

21

Hervé Joncour ne revit Hara Kei que le matin du troisième jour. Il s’aperçut que ses cinq serviteurs avaient soudain disparu, comme par enchantement, et quelques instants plus tard il le vit arriver. Cet homme autour duquel tous, dans ce village, existaient, se déplaçait toujours dans une bulle de vide. Comme si quelque injonction tacite ordonnait au monde de le laisser vivre seul.

Ils gravirent ensemble le flanc de la colline, avant d’arriver dans une clairière où le ciel était comme sillonné par le vol de dizaines d’oiseaux aux grandes ailes bleues.

— Les gens d’ici les regardent voler, et dans leur vol lisent le futur.

Dit Hara Kei.

— Quand j’étais un jeune garçon, mon père m’emmena dans un endroit comme celui-ci, il me mit son arc entre les mains et m’ordonna de tirer sur un de ces oiseaux. Je tirai, et un grand oiseau, aux ailes bleues, tomba à terre, comme une pierre morte. Lis le vol de ta flèche, si tu veux savoir ton futur, me dit alors mon père.

Les oiseaux volaient avec lenteur, montant dans le ciel puis redescendant, comme s’ils avaient voulu l’effacer, méticuleusement, avec leurs ailes.

Ils revinrent au village en marchant dans la lumière étrange d’un après-midi qui ressemblait à un soir. Arrivés devant la maison d’Hervé Joncour, ils se saluèrent. Hara Kei se tourna et commença à marcher, lentement, descendant par la route qui longeait la rivière. Hervé Joncour resta debout, sur le seuil, à le regarder : il attendit qu’il fût à une vingtaine de pas, puis il dit

— Quand me direz-vous qui est cette jeune fille ?

Hara Kei continua de marcher, d’un pas lent auquel ne s’attachait aucune fatigue. Autour de lui, il y avait le silence le plus absolu, et le vide. Comme par une injonction particulière, où qu’il aille, cet homme allait dans une solitude inconditionnelle et parfaite.

22

Le matin du dernier jour, Hervé Joncour sortit de sa maison et se mit à errer à travers le village. Il croisait des hommes qui s’inclinaient sur son passage et des femmes qui, en baissant les yeux, lui souriaient. Il comprit qu’il était arrivé non loin de la demeure d’Hara Kei quand il vit une immense volière qui abritait un nombre incroyable d’oiseaux, de toutes sortes : un spectacle. Hara Kei lui avait raconté qu’il les faisait venir de tous les endroits du monde. Quelques-uns d’entre eux valaient plus que toute la soie produite par Lavilledieu en une année. Hervé Joncour s’arrêta pour regarder cette folie magnifique. Il se souvint d’avoir lu dans un livre que les Orientaux, pour honorer la fidélité de leurs maîtresses, n’avaient pas coutume de leur offrir des bijoux mais des oiseaux raffinés, et superbes.

La demeure d’Hara Kei semblait noyée dans un lac de silence. Hervé Joncour s’approcha et s’arrêta à quelques mètres de l’entrée. Il n’y avait pas de portes, et sur les murs de papier apparaissaient et disparaissaient des ombres qui derrière elles ne semaient aucun bruit. Ça ne ressemblait pas à la vie : s’il y avait un nom pour tout ceci, c’était : théâtre. Sans savoir quoi, Hervé Joncour s’arrêta pour attendre : immobile, debout, à quelques mètres de la maison. Pendant tout le temps qu’il laissa au destin, les ombres et le silence furent tout ce qui filtra de cette scène singulière. Alors il tourna le dos et se remit à marcher, d’un pas rapide, vers chez lui. La tête penchée, il regardait ses pas, s’aidant ainsi à ne pas penser.

23

Le soir, Hervé Joncour prépara ses bagages. Puis il se laissa conduire dans la grande pièce dallée de pierre, pour le rituel du bain. Il s’étendit, ferma les yeux, et pensa à la grande volière, gage extravagant d’amour. On posa sur ses yeux un linge mouillé. Cela n’était jamais arrivé, avant. Instinctivement, il voulut l’enlever, mais une main s’empara de la sienne et l’immobilisa. Ce n’était pas la main vieille d’une vieille femme.

Hervé Joncour sentit l’eau couler sur son corps, d’abord sur ses jambes, puis le long de ses bras, et sur sa poitrine. De l’eau comme de l’huile. Et un étrange silence, tout autour. Il sentit la légèreté d’un voile de soie venir se poser sur lui. Et les mains d’une femme – d’une femme – qui l’essuyaient en caressant sa peau, partout : ces mains, et cette étoffe tissée de rien. Pas un instant il ne bougea, pas même quand il sentit les mains remonter de ses épaules à son cou, et les doigts – la soie, les doigts – monter jusqu’à ses lèvres, les effleurer, une fois, lentement, puis disparaître.

Hervé Joncour sentit encore le voile de soie se soulever et s’éloigner de lui. La dernière sensation, ce fut une main qui ouvrait la sienne et dans sa paume déposait quelque chose.

Il attendit longtemps, dans le silence, ne bougeant pas. Puis, lentement, il ôta de ses yeux le linge mouillé. Presque plus de lumière dans la pièce. Personne autour de lui. Il se releva, prit sa tunique qui gisait, pliée, sur le sol, la jeta sur ses épaules, sortit de la pièce, traversa la maison, arriva devant sa natte, et se coucha. Il se mit à observer la flamme qui tremblait, ténue, à l’intérieur de la lanterne. Et, avec application, il arrêta le Temps, pendant tout le temps qu’il le désira.

Ce ne fut rien, ensuite, d’ouvrir la main, et de voir ce billet. Petit. Quelques idéogrammes dessinés l’un en dessous de l’autre. Encre noire.

24

Le lendemain, tôt, le matin, Hervé Joncour partit. Cachés parmi ses bagages, il emportait avec lui des milliers d’œufs de vers à soie, autrement dit l’avenir de Lavilledieu, du travail pour des centaines de personnes, et la richesse pour une dizaine d’autres. À l’endroit où la route tournait vers la gauche, cachant à jamais la vue du village derrière la silhouette de la colline, il s’arrêta, sans s’occuper des deux hommes qui l’accompagnaient. Il descendit de cheval et resta quelques moments sur le bord de la route, le regard sur ces maisons, qui s’agrippaient au dos de la colline.

Six jours plus tard, Hervé Joncour s’embarqua, à Takaoka, sur un navire de contrebandiers hollandais qui l’amena à Sabirk. De là, il remonta la frontière chinoise jusqu’au lac Baïkal, traversa quatre mille kilomètres de terre sibérienne, franchit les monts Oural, atteignit Kiev, et parcourut en train toute l’Europe, d’est en ouest, avant d’arriver, après trois mois de voyage, en France. Le premier dimanche d’avril – à temps pour la grand-messe – il était aux portes de Lavilledieu. Il vit sa femme Hélène accourir à sa rencontre, et sentit le parfum de sa peau quand il la serra contre lui, et le velours dans sa voix quand elle lui dit

— Tu es revenu. Avec douceur.

— Tu es revenu.

25

À Lavilledieu, la vie filait simplement, réglée par une méthodique normalité. Hervé Joncour la laissa glisser sur lui pendant quarante et un jours. Le quarante-deuxième, il capitula, ouvrit un tiroir de sa malle de voyage, en sortit une carte du Japon, la déplia, et prit la petite feuille qu’il y avait cachée, des mois plus tôt. Quelques idéogrammes dessinés l’un en dessous de l’autre. Encre noire. Il s’assit à son bureau, et resta longtemps à la regarder.

Il trouva Baldabiou chez Verdun, au billard. Baldabiou jouait toujours seul, contre lui-même. Des parties bizarres. Le valide contre le manchot, il les appelait. Il faisait un coup normalement, et le coup suivant d’une seule main. Le jour où le manchot gagnera – disait-il –, je m’en irai de cette ville. Depuis des années, le manchot perdait.

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