Andreas Eschbach - Station solaire

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Ce qui me sidéra, en revanche, c’est que le visage du mort me parut familier. Et je n’étais pas le seul.

— Lui ? Mais qu’est-ce qu’il fabrique là ? gémit Jayakar. Cette fois, je n’y comprends plus rien…

Moriyama marmonna je ne sais trop quelles formules d’exorcisme à la sauce nippone. Je lui lançai un regard de détresse.

— Vous savez qui c’est ?

— Évidemment. Pas vous ?

Je haussai les épaules.

— Je le connais, mais j’ignore comment…

Le commandant me dévisagea sombrement.

— Pensez à vos études. Et au télégramme que je vous ai montré…

Je fixai le visage cireux du mort, sa couronne de cheveux d’une blancheur de neige, et soudain la mémoire me revint. J’avais déjà vu cet homme : dans le grand amphi de l’Université de Tokyo. J’étais assis au troisième rang en partant du fond, et lui était au micro, sur l’estrade. Il nous avait parlé d’installations solaires gigantesques, il avait donné les grandes lignes de leur fonctionnement, explicité les fondements physiques du transfert énergétique et démontré, chiffres à l’appui, à quel point l’énergie solaire était inépuisable. Le corps devant moi était celui du professeur Yamamoto.

CHAPITRE XXIV

NOTRE DISCUSSION s’enlisa bientôt dans de sombres spéculations. Bon, une chose était sûre : Khalid et ses complices avaient jugé utile d’enlever le père spirituel de la station et de lui offrir un petit voyage dans l’espace. Ce qu’ils ignoraient – ou, s’ils le savaient, ils n’en avaient tenu aucun compte –, c’est que Yamamoto souffrait depuis longtemps d’insuffisance cardiaque chronique. N’importe qui aurait pu prévoir qu’il ne survivrait pas à la pression meurtrière du décollage. Khalid avait conquis la station, mais il avait perdu du même coup l’homme qui était à la fois spécialiste du sujet et suffisamment à sa merci pour lui révéler sans résister tout ce qu’il savait. C’est pour cette raison qu’il avait scindé l’équipage en deux groupes, et que Kim et Tanaka avaient eu droit à des interrogatoires séparés.

Mais il restait un point que je n’arrivais pas à éclaircir : pourquoi Khalid s’intéressait-il donc tellement aux spécificités techniques de Nippon ? Car après tout, pour mener à bien son noir projet, seules deux compétences étaient nécessaires : savoir manier une arme et se servir d’une radio ; or de ce point de vue ses deux acolytes étaient des champions toutes catégories. Quoi qu’il en soit, je ne le soupçonnais pas d’agir par pure curiosité – plutôt par pure méfiance. Le fait de se retrouver dans le ventre de cette machinerie gigantesque, qu’il comprenait si peu et que nous connaissions tellement, devait avoir pour lui un côté profondément angoissant.

À l’intérieur de la capsule, l’atmosphère se réchauffait peu à peu ainsi que Jay l’avait prédit, mais simultanément l’air commençait à se vicier. Hormis les odeurs de transpiration, la cabine empestait l’huile, et l’humidité se condensait sous forme de minuscules gouttelettes sur les parois extérieures, aussi glaciales qu’avant. Dans l’espace, les températures sont toujours extrêmes. L’engin était entièrement noyé dans l’ombre de la fusée, et on avait presque les doigts de pieds gelés. Si la station avait été légèrement décalée, ne serait-ce que de quelques degrés, le soleil aurait donné sur le revêtement en acier et on aurait littéralement crevé de chaud.

Tanaka et Kim cherchèrent à se distraire en parlant boulot, à voix basse et en japonais. Moriyama s’était sanglé sur un siège et avait fermé les yeux, pour méditer peut-être, ou pour dissimuler son chagrin. Jayakar était planté devant l’un des minuscules hublots et regardait dehors en essuyant la buée en permanence d’un revers de main. Quant à Yoshiko, elle fixait tristement la carlingue grisâtre sans faire le moindre geste.

Cette expression figée, je l’avais déjà connue, mais en un autre lieu, auprès d’une autre femme. C’était un de ces instants qui se gravent à jamais dans la mémoire et dans le cœur. Un de ces instants dont se nourrissent les cauchemars et les idées suicidaires. Je nous voyais encore comme si c’était hier : Fatima et moi, debout dans le salon de notre maison de Huntsville, au Texas. Elle fixant le mur, fixant simplement le mur. C’est à cet instant précis que le silence s’était insinué dans notre couple. J’avais conquis son cœur, j’avais gagné sa main, mais cela n’avait pas suffi à la rendre heureuse. Je croyais avoir gagné, je n’avais fait que perdre. Elle n’était pas heureuse avec moi, et il n’y avait rien que je pusse faire pour changer cela.

À l’époque, les mots m’avaient manqué. Alors je n’avais rien dit. Peut-être aurais-je dû tout de même essayer. Peut-être aurait-il fallu que je le fasse.

Je m’approchai d’une démarche gauche et hésitante.

— Salut, Yoshiko, dis-je faiblement.

Au début, j’eus l’impression qu’elle ne m’avait pas entendu tant son regard était perdu au loin. Puis elle tourna lentement la tête.

— Salut, Leonard- san .

Un sourire d’une mélancolie déchirante se dessina sur son visage. J’eus presque honte, en un pareil moment, de la trouver si désirable. Elle n’avait sûrement aucune envie de paraître telle.

— Stupide, comme situation, hein ?

Stupide, comme conversation, hein ? Mais elle acquiesça et me dévisagea d’un air songeur comme on regarde quelqu’un qui vous apparaît soudain sous un jour nouveau. J’espérai que ce qu’elle découvrait en moi n’était pas trop désagréable.

— Qu’est-ce que tu tiens dans la main, Leonard-san ? me demanda-t-elle.

Je levai le bout de papier froissé que je retournais nerveusement entre mes doigts depuis un bon moment.

— Une lettre de mon fils. Je n’arrête pas de la lire…

— Tu ne m’as jamais beaucoup parlé de ton fils, fit-elle doucement. C’est tout juste si je connais son prénom. Neil, c’est ça ?

Je hochai la tête.

— Oui. En souvenir de Neil Armstrong.

J’eus un sourire gêné. Que telle ait été l’origine de notre choix me semblait, avec le recul, parfaitement ridicule.

Yoshiko se tut, et je ne sus moi non plus qu’ajouter. Dans mon cerveau, c’était le silence radio, le vide absolu. L’illustration parfaite de la théorie des trous noirs.

— Il te manque beaucoup ? Ou penses-tu rarement à lui ?

— S’il me manque ?

Durant quelques secondes, je crus que j’allais éclater de rire, d’un rire absurde, amer. S’il me manquait. Mon Dieu, quel mot pitoyable pour exprimer ce que je ressentais quand je pensais à Neil ! Oui, effectivement, je pensais rarement à lui. Je pensais rarement à lui, car chaque fois un abîme s’ouvrait dans mon cœur, un maelström dévorant, un gouffre noir et d’une profondeur infinie. Je pensais rarement à lui car chaque fois c’était comme si la cour rendait son jugement et me déclarait inéluctablement coupable, coupable d’avoir été un mauvais père, coupable d’avoir échoué dans la mission qui était la mienne, coupable de l’avoir fait naître dans ce monde hostile pour l’y abandonner ensuite.

— Oui, m’entendis-je dire, il me manque beaucoup.

Cela faisait trois ans que je ne l’avais pas vu. Lors de ma dernière visite en Arabie Saoudite, il avait sept ans. Par la suite, le gouvernement avait décidé de ne plus accorder de visa aux Américains, et finalement la guerre avait éclaté.

Est-ce qu’il me manquait ? Je ne le connaissais plus, ou si peu. Et il en allait de même pour lui. Mais il y avait dans mon cœur quelque chose qui me faisait souffrir et que j’identifiais malgré tout comme de l’amour.

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