Carlos Zafón - Le jeu de l'ange
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Je gardai le silence. Marcos fit halte devant une table et s'empara d'un objet brillant posé entre les morceaux de tissu. C'étaient de grands ciseaux de tailleur.
— Répondez, Martín.
J'écoutai le son produit par les ciseaux s'ouvrant et se fermant entre ses mains. Une douleur insoutenable me tenailla le bras, et je me mordis les lèvres pour ne pas gémir. Marcos tourna la tête dans ma direction.
— À propos de sang, vous serez heureux d'apprendre que nous tenons votre petite pute, Isabella, et qu'avant de commencer avec vous, nous allons prendre du bon temps avec elle…
Je levai l'arme et le visai en pleine figure. L'éclat métallique me dénonça. Marcos bondit sur moi, faisant choir les mannequins, et esquiva le coup. Je sentis son poids sur mon corps et son haleine sur mon visage. Les lames des ciseaux se fermèrent violemment à un centimètre de mon œil gauche. Je cognai mon front contre sa face de toutes mes forces et roulai sur le côté. Je visai de nouveau son visage. Marcos, la lèvre éclatée, se releva.
— Tu n'en as pas assez pour faire ça, minable, murmura-t-il.
Il posa la main sur le canon et ricana. J'appuyai sur la détente. La balle lui emporta la main, projetant le bras en arrière comme s'il avait reçu un coup de marteau. Marcos tomba sur le dos en tenant son poignet mutilé et fumant, tandis que son visage criblé de poudre se déformait dans un rictus de douleur et un hurlement muet. Je me levai et le laissai là, pissant le sang sur une flaque de son urine.
21.
Àgrand-peine, je réussis à me traîner dans les ruelles du Raval jusqu'au Paralelo, où une file de taxis stationnait aux portes du théâtre Ateneo. Je me glissai dans le premier qui se présentait. En entendant le claquement de la portière, le chauffeur se retourna et, quand il me vit, il eut une grimace dissuasive. Je m'effondrai sur la banquette arrière, ignorant ses protestations.
— Hé, vous n'allez pas passer l'arme à gauche dans mon taxi ?
— Plus vite vous me conduirez là où je veux aller, plus vite vous vous serez débarrassé de moi.
Le chauffeur jura tout bas et mit le moteur en marche.
— Et où voulez-vous aller ?
Je ne sais pas, pensai-je.
— Roulez toujours et je vous le dirai.
— Rouler vers où ?
— Pedralbes.
Vingt minutes plus tard, j'apercevais les lumières de la villa Helius sur la colline. Je les indiquai au chauffeur qui commençait à désespérer de me voir descendre. Il me laissa devant la demeure et, dans sa hâte, faillit oublier de me faire payer la course. Je clopinai jusqu'au portail et sonnai. Je me laissai tomber sur les marches et appuyai la tête contre le mur. J'entendis des pas et, un instant plus tard, il me sembla qu'on ouvrait la porte et qu'une voix prononçait mon nom. Je sentis une main sur mon front et crus reconnaître les yeux de Vidal.
— Pardonnez-moi, don Pedro, suppliai-je. Je n'avais nulle part où aller…
Il éleva la voix, puis plusieurs mains me saisirent par les pieds et par les bras et me soulevèrent. Lorsque je rouvris les yeux, j'étais dans la chambre de don Pedro, couché sur le lit qu'il avait partagé avec Cristina pendant les deux courts mois qu'avait duré leur mariage. Je soupirai. Vidal m'observait au pied du lit.
— Ne parle pas maintenant. Le médecin est en route.
Je gémis :
— Ne les croyez pas, don Pedro. Ne les croyez pas.
Vidal acquiesça d'un geste.
— Bien sûr que non.
Il jeta une couverture sur moi.
— Je descends attendre le médecin. Repose-toi.
Au bout d'un moment, j'entendis des pas et des voix dans la chambre. Je sentis qu'on me déshabillait et parvins à voir les douzaines d'entailles qui couraient sur mon corps comme un lierre sanguinolent. Les pinces fouillèrent mes blessures pour extraire les éclats de verre, arrachant en même temps des lambeaux de peau et de chair. Je tressaillis sous la chaleur des désinfectants et les piqûres de l'aiguille avec laquelle le docteur recousait mes plaies. Je ne souffrais pas, j'étais juste fatigué. Une fois dûment recousu, pansé et raccommodé comme si j'étais un pantin cassé, le docteur et Vidal me couvrirent et me posèrent la tête sur l'oreiller le plus doux et le plus moelleux que j'aie jamais connu. J'ouvris les yeux et vis le visage du médecin, un homme à l'allure aristocratique et au sourire rassurant. Il tenait une seringue.
— Vous avez eu de la chance, jeune homme, déclara-t-il tout en m'enfonçant l'aiguille dans le bras.
— Qu'est-ce que c'est ? murmurai-je.
Le visage de Vidal apparut près de celui du docteur.
— Ça t'aidera à te reposer.
Un nuage de froid se répandit dans mon bras et gagna ma poitrine. Penchés sur moi, Vidal et le docteur m'observaient. Le monde se rétracta pour finir par ne plus être qu'une goutte de lumière qui s'évapora dans mes mains. Je m'enfonçai dans cette paix chaude, chimique et infinie, dont je n'aurais jamais voulu m'échapper.
Je me souviens d'un monde d'eaux noires sous la glace. En haut, la lumière de la lune frôlait la voûte gelée et se décomposait en mille faisceaux de grains de poussière se balançant dans le courant qui m'entraînait. Le manteau blanc qui habillait Cristina ondulait lentement et la forme de son corps était visible en transparence. Elle tendait la main vers moi et je luttais contre ce courant glacial et épais. Au moment où seuls manquaient encore quelques millimètres pour que nos mains se rejoignent, un nuage de noirceur déployait ses ailes derrière elle et l'enveloppait comme une explosion d'encre. Des tentacules de lumière entouraient ses bras, sa gorge et son visage pour l'entraîner avec force vers l'obscurité.
22.
Je fus réveillé par la voix de l'inspecteur Victor Grandes prononçant mon nom. Je me levai d'un coup, sans reconnaître l'endroit où je me trouvais que, en tâchant de rassembler mes esprits, je crus être la suite d'un grand hôtel. Les coups de fouet des nombreuses blessures de mon torse me ramenèrent à la réalité. J'étais dans la chambre de Vidal à la villa Helius. Une lumière d'après-midi s'insinuait à travers les volets fermés. Dans la cheminée, un feu répandait une douce chaleur. Les voix venaient de l'étage du dessous. Pedro Vidal et Victor Grandes.
Ignorant les pointes d'acier et les élancements qui me mordaient la peau, je quittai le lit. Mes vêtements sales et ensanglantés étaient jetés sur un fauteuil. Je cherchai mon manteau. Le revolver était toujours dans la poche. Je l'armai et sortis de la chambre, guidé par le son des voix jusqu'à l'escalier. Je descendis plusieurs marches en me collant au mur.
— Je suis vraiment désolé de ce qui est arrivé à vos hommes, inspecteur, disait Vidal. Soyez sûr que si David prend contact avec moi ou si j'apprends quoi que ce soit concernant l'endroit où il se trouve, je vous préviendrai immédiatement.
— Merci pour votre aide, monsieur Vidal. Je regrette de devoir vous importuner dans de si tristes circonstances, mais la situation est d'une extrême gravité.
— J'en suis bien conscient. Merci pour votre visite.
Des pas dans le vestibule et le bruit de la porte du rez-de-chaussée. Des pas s'éloignant dans le jardin. La respiration de Vidal, lourde, au pied de l'escalier. Je descendis un peu plus et le trouvai le front appuyé contre la porte. En m'entendant, il ouvrit les yeux et se retourna.
Il ne parla pas. Il regarda seulement le revolver que je tenais. Je le posai sur la petite table à côté de la première marche.
— Viens, nous allons voir si nous trouvons quelques vêtements propres, prononça-t-il enfin.
Je le suivis dans une immense garde-robe qui ressemblait à un véritable musée du costume. Tous les vêtements raffinés dont je me souvenais, ceux des années de gloire de Vidal, étaient là. Des douzaines de cravates, de souliers et de boutons de manchette dans des écrins de velours rouge.
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