Carlos Zafón - Le jeu de l'ange
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Je poursuivis par l'avenue de Pedralbes jusqu'au grand dragon de fer forgé qui gardait le portique de la Finca Güell. L'inspecteur me suivait à une centaine de mètres. Sur la Diagonal, je pris sur ma gauche en direction du centre. La circulation était presque inexistante et Grandes n'eut pas de difficulté à maintenir la distance, jusqu'au moment où je décidai de tourner à droite dans l'espoir de le semer dans les rues étroites de Las Corts. À ce moment, l'inspecteur avait déjà compris que je l'avais repéré, il avait allumé ses phares et s'était rapproché. Pendant vingt minutes, nous roulâmes en esquivant un entrelacs de rues et de tramways. Je me faufilai entre des omnibus et des voitures de tout genre, ne cessant de retrouver les phares de Grandes dans mon dos. Puis la montagne de Montjuïc se dressa devant moi. Un grand palais de l'Exposition universelle et les restes des autres pavillons avaient été fermés deux semaines plus tôt à peine, mais ils se dessinaient déjà dans la brume du soir comme les ruines d'une civilisation oubliée. J'enfilai la grande avenue qui montait vers la cascade de lumières fantomatiques et d'éclairages prétentieux des fontaines de l'Exposition, et accélérai en poussant le moteur à fond. À mesure que je grimpais la route longeant la montagne et serpentant vers le stade olympique, Grandes gagnait du terrain au point que je finis par distinguer nettement son visage dans le rétroviseur. Un instant, je fus tenté de prendre la direction du fort couronnant la montagne, mais cela me mènerait à un cul-de-sac. Mon seul espoir était de gagner l'autre versant, celui qui dominait la mer, et de me perdre sur les quais du port. Pour cela, je devais absolument me ménager une marge de temps. Grandes n'était plus qu'à quinze mètres. Les balustrades de Miramar s'ouvraient juste devant, la ville s'étendant au-dessous. Je tirai de toutes mes forces sur le levier du frein et laissai Grandes s'écraser sur l'Hispano-Suiza. Sous l'effet du choc, nous roulâmes tous deux sur une vingtaine de mètres en soulevant des gerbes d'étincelles. Je lâchai le frein et avançai encore un peu. Pendant que Grandes essayait de récupérer le contrôle de sa voiture, je passai la marche arrière, accélérateur au plancher. II se rendit compte trop tard de ma manœuvre. Je l'emboutis avec toute la puissance d'une carrosserie et d'un moteur qui étaient les fleurons de la plus riche écurie automobile de la ville, bien plus robustes que tout ce dont il pouvait disposer. La violence du choc l'atteignit à l'intérieur de sa voiture, et sa tête cogna contre le parebrise, qui s'étoila complètement. Une fumée blanche jaillit de sous son capot et les phares s'éteignirent. Je repassai en marche avant et accélérai, le laissant derrière moi pour me diriger vers la tour de Miramar. Au bout de quelques secondes, je m'aperçus que la collision avait écrasé le garde-boue contre un pneu, qui frottait maintenant sur le métal. L'odeur de caoutchouc brûlé envahit l'intérieur. Vingt mètres plus loin, le pneu éclata et la voiture se mit à zigzaguer pour finalement s'arrêter dans un nuage de fumée noire. Je descendis et regardai en direction de l'endroit où j'avais laissé Grandes. L'inspecteur rampait pour s'extirper de son siège, puis se relevait lentement. J'inspectai les alentours. La station du téléphérique qui traversait le port en reliant la montagne de Montjuïc à la tour de San Sebastián se trouvait à une cinquantaine de mètres. Je distinguais les formes des cabines suspendues aux câbles et glissant sur le fond écarlate du crépuscule, et je courus dans cette direction.
Un employé du téléphérique s'apprêtait à fermer quand il me vit arriver à toute allure. Il maintint la porte ouverte et tir un geste vers l'intérieur.
— Dernier trajet de la journée, me prévint-il. Dépêchez-vous.
Le guichet allait cesser son activité quand j'achetai le dernier billet, et je m'empressai de rejoindre un groupe de quatre personnes qui patientaient devant la cabine. Je ne prêtai pas attention à leur habit jusqu'au moment où l'employé ouvrit la portière et les pria d'entrer. C'étaient des prêtres.
— Le téléphérique a été construit pour l'Exposition universelle et est doté des derniers progrès de la technique. Sa sécurité est garantie à tout moment. Dès le début du parcours, cette porte qui ne peut s'ouvrir que du dehors restera bloquée pour éviter les accidents ou, ce qu'à Dieu ne plaise, les tentatives de suicide. Bien entendu, avec vous, mes révérends pères, il n'y a pas de danger.
J'interrompis son discours :
— Jeune homme, pouvez-vous abréger le cérémonial ? La nuit tombe.
L'employé m'adressa un coup d'œil hostile. Un prêtre aperçut les taches de sang sur mes mains et se signa. L'employé continua de pérorer.
— Vous voyagerez dans le ciel de Barcelone à environ soixante-dix mètres d'altitude au-dessus des eaux du port, jouissant des vues les plus spectaculaires sur toute la ville dont seules pouvaient profiter jusqu'il y a peu les hirondelles, les mouettes et autres créatures dotées d'ailes et de plumes par le Très-Haut. Le trajet dure dix minutes, avec deux arrêts, le premier étant la tour centrale du port, ou, comme j'aime la nommer, la tour Eiffel de Barcelone, ou encore tour San Jaime, et le second et dernier la tour de San Sebastián. Sans plus tarder, je vous souhaite, très révérends pères, une agréable traversée, et vous réitère le désir de ma compagnie de vous revoir prochainement à bord du téléphérique du port de Barcelone.
Je fus le premier à monter à bord. Le préposé tendit la main sur le passage des quatre prêtres dans l'attente d'un pourboire qui ne vint pas. Visiblement déçu, il ferma la porte d'un coup et fit demi-tour, prêt à manœuvrer le levier. Il se trouva face à l'inspecteur Victor Grandes, mal en point mais souriant, brandissant sa carte de policier. L'employé rouvrit, et Grandes entra dans la cabine en saluant les prêtres de la tête et en m'adressant un clin d'œil. Quelques secondes plus tard, nous flottions dans le vide.
La cabine s'éleva en direction du bord de la montagne. Les prêtres s'étaient rassemblés sur un côté, manifestement disposés à savourer le panorama de Barcelone plongé dans le crépuscule et à tout ignorer des troubles circonstances qui nous avaient réunis là, Grandes et moi. L'inspecteur s'approcha lentement et me montra l'arme qu'il tenait dans la main. De gros nuages rouges flottaient au-dessus des eaux du port. La cabine s'enfonça dans le premier et, un instant, ce fut comme si nous avions plongé dans un lac de feu.
— Êtes-vous déjà monté là-dedans ? s'enquit Grandes.
Je fis signe que oui.
— Ma fille adore ça. Une fois par mois, elle demande que nous fassions l'aller-retour. Un peu cher, mais ça vaut le coup.
— Avec ce que vous paye le vieux Vidal pour me vendre, je suis sûr que vous pourrez y amener votre fille tous les jours si vous en avez envie. Simple curiosité : à quel prix a-t-il mis ma tête ?
Grandes sourit. La cabine émergea du nuage écarlate, et nous nous retrouvâmes suspendus au-dessus du bassin du port, les lumières de la ville scintillant çà et là sur les eaux noires.
— Quinze mille pesetas, répondit-il en tapotant le bord d'une enveloppe qui dépassait de la poche de son manteau.
— Je suppose que je devrais m'en sentir flatté. Certains tuent pour quatre sous. Le fait de trahir vos deux hommes est-il inclus dans ce prix ?
— Je vous rappelle qu'ici le seul qui a tué quelqu'un, c'est vous.
Arrivés à ce point de notre conversation, les prêtres nous observaient, muets et consternés, indifférents aux charmes du vertige et du vol au-dessus de la ville. Grandes leur lança un bref regard.
— Au prochain arrêt, et si ce n'est pas trop vous demander, mes révérends pères, je vous prierai de descendre et de nous laisser discuter tranquillement de nos affaires terrestres.
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