Carlos Zafón - Le jeu de l'ange
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La tour du bassin du port se dressait devant nous telle une flèche d'acier et de câbles arrachée à une cathédrale mécanique. La cabine pénétra sous la coupole de la station et s'arrêta sur la plate-forme. Dès que la porte s'ouvrit, les quatre prêtres se précipitèrent dehors. Grandes, pistolet à la main, m'ordonna d'aller dans le fond de la cabine. En descendant, un des prêtres me regarda d'un air inquiet.
— Ne vous alarmez pas, jeune homme, nous allons prévenir la police.
— N'hésitez pas à le faire, lui lança Grandes.
La porte de nouveau bloquée, la cabine poursuivit son trajet. Nous émergeâmes de la tour pour franchir la dernière section du parcours. Grandes s'approcha de la fenêtre et contempla la vue de la ville, un mirage de lumières et de brumes, de cathédrales et de palais, de rues étroites et de larges avenues enchevêtrées dans un labyrinthe d'ombre.
— La ville des maudits, proféra Grandes. Plus on la voit de loin, plus elle paraît belle.
— C'est mon épitaphe ?
— Je ne vais pas vous tuer, Martín. Je ne tue pas. C'est vous qui allez me rendre ce dernier service. À moi et à vous-même. Vous savez que j'ai raison.
Là-dessus, l'inspecteur tira trois balles sur le mécanisme de fermeture de la porte et la fit sauter d'un coup de pied. La porte resta à pendre dans le vide et une bouffée de vent humide inonda la cabine.
— Vous ne sentirez rien, Martín. Croyez-moi. Le choc ne dure pas plus d'un dixième de seconde. Instantané. Et après, la paix.
Je contemplai l'ouverture béante. Une chute de soixante-dix mètres s'ouvrait devant moi. Je me tournai du côté de la tour de San Sebastián et calculai qu'il restait quelques minutes pour y arriver. Grandes lut dans mes pensées.
— Dans quelques minutes, tout sera terminé, Martín. Vous devriez me remercier.
— Vous croyez réellement que j'ai tué toutes ces personnes, inspecteur ?
Il leva le revolver et le braqua sur mon cœur.
— Je ne sais pas et je m'en moque.
— Je croyais que nous étions amis.
Grandes sourit et hocha négativement la tête.
— Vous n'avez pas d'amis, Martín.
J'entendis la détonation et reçus l'impact en pleine poitrine, comme si un marteau-pilon s'était abattu sur mes côtes. Je tombai à la renverse, respiration coupée, et un spasme de douleur me traversa le corps comme un jet d'essence enflammée. Grandes m'avait attrapé par les pieds et me tirait vers la porte. La cime de la tour de San Sebastián apparut à travers des voiles de nuages, de l'autre côté. Grandes m'enjamba et s'agenouilla derrière moi. Il me poussa par les épaules. Je sentis le vent mouillé sur mes jambes. Grandes fit un nouvel effort, et je compris que toute la partie inférieure de mon corps pendait déjà hors de la cabine. Mon centre de gravité allait basculer. Je commençais à tomber.
Je tendis les bras vers le policier et lui plantai les doigts dans la gorge. Lesté par le poids de mon corps, l'inspecteur resta coincé dans l'ouverture. Je serrai de toutes mes forces, défonçant la trachée et écrasant les carotides. Il se débattit, une main tentant de se libérer de ma prise et l'autre cherchant son arme. Ses doigts atteignirent la crosse et trouvèrent la détente. Le coup me frôla la tempe et frappa l'encadrement de la porte. La balle ricocha vers l'intérieur de la cabine et troua net la paume de sa main. J'enfonçai mes ongles dans son cou, sentant la peau céder. Grandes émit un gémissement. Je me cramponnai sauvagement et réussis à me hisser jusqu'à ce que plus de la moitié de mon corps se retrouve dans la cabine. Dès que je pus m'accrocher aux parois de métal, je lâchai Grandes et parvins à rouler de côté.
Je me tâtai la poitrine et trouvai l'orifice causé par la balle de l'inspecteur. J'ouvris mon manteau et en retirai l'exemplaire des Pas dans le ciel . La balle avait traversé la couverture et les quelque quatre cents pages, pour y rester logée, la pointe dépassant de l'autre côté comme un doigt en argent. Près de moi, Grandes se tordait sur le sol, se tenant la gorge avec désespoir. Son visage était violet, les veines de son front et de ses tempes battaient comme des câbles tendus. Il me lança un regard suppliant. Un réseau de vaisseaux éclatés s'élargissait dans ses yeux : mes mains lui avaient écrasé la trachée et l'asphyxie le gagnait irrémédiablement.
Je le regardai se débattre sur le plancher dans sa lente agonie. Je saisis le bord de l'enveloppe qui dépassait du revers de sa poche. Je comptai quinze mille pesetas. Le prix de ma vie. Je m'appropriai l'enveloppe. Grandes rampait vers son arme. Je me relevai et, d'un coup de pied, la mis hors d'atteinte. Il agrippa ma cheville et implora ma pitié.
— Où est Marlasca ? demandai-je.
Un gémissement sourd jaillit de sa gorge. Je rivai mes yeux aux siens et compris qu'il riait. La cabine était déjà entrée dans la station de la tour de San Sebastián quand je le poussai dans l'embrasure de la porte et vis son corps tomber de presque quatre-vingts mètres à travers un enchevêtrement de poutrelles, de câbles, de roues dentées et de barres d'acier qui le déchiquetèrent dans sa chute.
24.
La maison de la tour était plongée dans l'obscurité. Je gravis à tâtons les marches de l'escalier de pierre menant au palier et constatai que la porte était entrouverte. Je la poussai et restai sur le seuil, scrutant l'ombre qui noyait le long couloir. Je fis quelques pas. Puis je m'immobilisai, attendant. De la main, je cherchai l'interrupteur sur le mur. Je l'actionnai quatre fois sans résultat. La première porte à droite conduisait à la cuisine. Je parcourus lentement les trois mètres qui m'en séparaient et m'arrêtai juste devant. Je conservais une lampe à huile dans un placard. Je la trouvai parmi les boîtes de café encore inutilisées, livrées par l'épicerie de Can Gispert. Je posai la lampe sur la table et l'allumai. Une faible lumière ambrée imprégna les murs de la cuisine. La lampe en main, je repartis dans le couloir.
J'avançai précautionneusement à la lueur de la flamme incertaine, m'apprêtant à tout moment à voir quelque chose ou quelqu'un jaillir d'une des portes flanquant le couloir. Je pressentais que je n'étais pas seul. Une odeur âcre, de rage et de haine, flottait dans l'air. J'arrivai au fond et fis halte devant la porte de la dernière chambre. La clarté de la lampe caressa le contour de l'armoire écartée du mur, les vêtements épars sur le plancher dans l'état exact où je les avais laissés quand l'inspecteur Grandes était venu me cueillir deux nuits auparavant. Je poursuivis jusqu'à l'escalier en spirale qui menait au bureau. Je l'empruntai en jetant un coup d'œil par-dessus mon épaule toutes les deux ou trois marches et atteignis le bureau. L'haleine rougeâtre du crépuscule pénétrait par les fenêtres. J'allai rapidement au mur contre lequel reposait le coffre et ouvris celui-ci. Le dossier contenant le manuscrit pour le patron avait disparu.
Je repris le chemin de l'escalier. En passant devant ma table de travail, je m'aperçus que le clavier de ma vieille machine à écrire avait été saccagé, comme si quelqu'un l'avait frappé à coups de poing. Je redescendis, toujours lentement. Parcourant de nouveau le couloir, j'allai à l'entrée de la galerie. Même dans la pénombre, je constatai que tous mes livres avaient été jetés par terre et le cuir des fauteuils lacéré. Je me retournai et examinai les vingt mètres de couloir me séparant de la porte du palier. La lumière n'en éclairait que la moitié. Plus loin, on ne discernait même plus les contours et l'ombre ondoyait comme une eau noire.
Je me rappelais avoir laissé la porte de l'étage ouverte en arrivant. Elle était maintenant close. Je fis quelques mètres, mais quelque chose m'arrêta alors que je repassais devant la dernière chambre du couloir. Je n'y avais pas pris garde en entrant, parce que la porte s'ouvrait sur la gauche et que je ne l'avais pas suffisamment observée pour l'apercevoir, mais cette fois, en m'approchant davantage, je la vis nettement : une colombe blanche, les ailes en croix, était clouée sur la porte. Les gouttes de sang qui descendaient le long du bois étaient fraîches.
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