Carlos Zafón - Le jeu de l'ange

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Grandes me passa la main devant les yeux à deux reprises comme s'il voulait s'assurer que j'étais encore capable de voir.

— Non ? Rien ? À votre guise. Permettez-moi de terminer par ce que la journée m'a apporté de positif. Après ma visite à Irene Sabino, je dois avouer que j'étais fatigué et je suis revenu un moment à la préfecture, où j'ai encore trouvé le temps et l'envie d'appeler la garde civile de Puigcerdà. On m'y a confirmé que vous aviez été vu en train de sortir de la chambre où Cristina Sagnier était internée la nuit de sa disparition, que vous n'êtes pas retourné à votre hôtel pour y prendre vos bagages et que le médecin-chef du sanatorium a témoigné que vous aviez coupé les attaches qui maintenaient la patiente. J'ai alors appelé un vieil ami à vous, Pedro Vidal, qui a eu l'amabilité de venir à la préfecture. Le pauvre homme est dans un état lamentable. Il m'a raconté que, lors de votre dernière rencontre, vous l'aviez frappé. Est-ce exact ?

Je confirmai.

— Sachez qu'il ne vous en veut pas. De plus, il a plus ou moins essayé de me convaincre de vous libérer. Il est sûr que cette histoire a une explication logique. Vous avez eu une vie difficile. Vous avez perdu votre père par sa faute. Il se sent responsable. Tout ce qu'il veut, c'est récupérer sa femme, et il n'a aucune intention d'exercer des représailles à votre encontre.

— Vous avez rapporté à Vidal tout ce que vous venez de m'apprendre ?

— Je n'avais pas le choix.

Je me cachai la tête dans les mains.

— Qu'a-t-il répondu ?

Grandes haussa les épaules.

— Il pense que vous avez perdu la raison. Pour lui, vous êtes innocent et, même si ce n'est pas le cas, il veut que vous soyez mis hors de cause. Pour sa famille, c'est une autre affaire. Monsieur le père de votre ami Vidal, auprès duquel vous n'êtes pas exactement en odeur de sainteté, a offert secrètement une prime à Marcos et à Castelo s'ils vous arrachent des aveux en moins de douze heures. Ils lui ont garanti qu'une matinée leur suffirait pour vous faire tout cracher et même réciter les vers de Canigó.

— Et vous ? Que croyez-vous ?

— La vérité ? La vérité, c'est que j'aimerais que Pedro Vidal voie juste, que vous ayez réellement perdu la raison.

Je ne lui confiai pas que moi aussi, en cet instant, je commençais à le croire. Je regardai Grandes et remarquai dans son expression un sentiment qui ne collait pas avec le reste.

— Vous avez omis quelque chose, suggérai je.

— Je vous en ai déjà assez raconté comme ça.

— Que m'avez-vous caché ?

Grandes m'observa attentivement, puis laissa échapper un rire étouffé.

— Ce matin, vous m'avez expliqué que, le soir de la mort, de M. Sempere, une personne était venue dans sa librairie et qu'on les avait entendus se disputer. Vous soupçonniez qu'elle voulait acquérir un livre et que, Sempere refusant de le vendre, il y avait eu une lutte au cours de laquelle le libraire avait succombé à une crise cardiaque. D'après vous, il s'agissait d'un volume devenu unique, dont on ne trouve pratiquement pas d'exemplaires. Comment s'appelait le livre ?

Les Pas dans le ciel .

— C'est ça. C'est le livre qui, selon vous, aurait été volé le soir où Sempere est mort.

J'acquiesçai. L'inspecteur prit une cigarette et l'alluma. Il en tira quelques bouffées et l'éteignit.

— Là réside mon dilemme, Martín. D'un côté, je suis convaincu que vous m'avez balancé un tas d'inventions, soit que vous me preniez pour un imbécile, soit que, pis encore, vous ayez vous-même fini par y croire à force de les répéter. Tout vous désigne, et le plus facile pour moi est de m'en laver les mains et de vous livrer à Marcos et Castelo.

— Mais…

— … mais, et c'est un « mais » minuscule, insignifiant, un « mais » que mes collègues n'auraient aucun scrupule à laisser de côté, et qui, pourtant, me gêne comme un grain de sable dans l'œil et me fait légèrement hésiter, au point que ce que je vais dire est en contradiction avec tout ce que j'ai appris en vingt ans de métier : et si ce que vous m'avez raconté n'était pas la vérité mais n'était pas non plus faux ?

— Je peux seulement vous affirmer que je vous ai fidèlement rapporté ce dont je me souviens, inspecteur. Que vous me croyez ou pas. Parfois, il est vrai, je ne me crois pas moi-même. Mais c'est ce dont je me souviens.

Grandes se leva et se mit à marcher autour de la table.

— Cet après-midi, quand je parlais avec María Antonia Sanahuja, alias Irene Sabino, dans la chambre de sa pension, je lui ai demandé si elle savait qui vous étiez. Elle a répondu non. Je lui ai expliqué que vous habitiez la maison de la tour où elle et Marlasca avaient vécu plusieurs mois. Je lui ai demandé de nouveau si elle se souvenait de vous. Elle m'a encore répondu non. Un peu plus tard, je lui ai dit que vous étiez allé au mausolée de la famille Marlasca et que vous m'aviez assuré l'y avoir vue. Pour la troisième fois, cette femme a nié vous avoir jamais rencontré. Et je l'ai crue. Je l'ai crue jusqu'au moment où, juste quand j'allais partir, elle a eu froid et est allée prendre un châle en laine dans l'armoire pour le poser sur ses épaules. J’ai aperçu alors un livre sur une table. Il a attiré mon attention car c'était le seul livre dans la chambre. Profitant de ce qu'elle était occupée, je l'ai ouvert et j'ai lu ces mots manuscrits à la première page :

— « Pour M. Sempere, le meilleur ami que pourrait souhaiter un livre, pour m'avoir ouvert les portes du monde et appris à les franchir », citai-je de mémoire.

— « Signé David Martín », compléta Grandes.

L'inspecteur s'arrêta devant la fenêtre, me tournant le dos.

— Dans une demi-heure, on viendra vous chercher et je serai dessaisi de l'affaire. Vous serez confié à la garde du sergent Marcos. Et je ne pourrai plus rien faire. Avez-vous quelque chose à ajouter qui me permettrait de vous sauver du garrot ?

— Non.

— Alors prenez ce ridicule revolver que vous cachez dans votre manteau depuis des heures et, en faisant attention de ne pas vous tirer une balle dans le pied, menacez-moi de me faire exploser la tête si je ne vous donne pas la clef de cette porte.

Je regardai du côté de la porte.

— En échange, je vous demande seulement de me dire où est Cristina Sagnier, si elle vit encore.

Je baissai les yeux, incapable de prononcer un mot.

— Vous l'avez tuée ?

Je laissai passer un long silence.

— Je ne sais pas.

Grandes s'approcha de moi et me tendit la clef.

— Filez, Martín.

J'hésitai un instant avant de l'accepter.

— Ne prenez pas le grand escalier. En sortant dans le couloir, vous trouverez au bout, sur votre gauche, une porte bleue qui ne s'ouvre que de l'intérieur et donne sur l'escalier de secours. Il mène à la ruelle de derrière.

— Comment pourrai-je vous remercier ?

— Vous pouvez commencer par ne pas perdre de temps. Vous avez trente minutes avant que tout le service ne se mette à vos trousses. Ne les gaspillez pas.

— Je saisis la clef et allai à la porte. Avant de sortir, je me retournai un instant. Grandes s'était assis sur la table et m'observait, totalement inexpressif.

— Cette broche en forme d'ange, dit-il en désignant sa propre boutonnière.

— Oui ?

— Vous la portiez la première fois que je vous ai rencontré.

20.

Les rues du Raval étaient des tunnels d'ombre ponctués de lumières vacillantes qui parvenaient à peine à égratigner l'obscurité. Il me fallut un peu plus des trente minutes accordées par l'inspecteur Grandes pour découvrir qu'il y avait deux blanchisseries dans la rue Cadena. La première, tout juste une grotte derrière des escaliers luisants de vapeur, n'employait que des enfants, les mains violacées à force de plonger dans la teinture, et le blanc des yeux jaunâtres. La seconde, un local sordide et empestant l'eau de Javel, d'où l'on avait du mal à croire qu'il pouvait sortir quoi que ce soit de propre, était dirigée par une grosse femme qui, à la vue de quelques pièces de monnaie, ne se fit pas prier pour admettre que María Antonia Sanahuja y travaillait six après-midi par semaine.

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