Carlos Zafón - Le jeu de l'ange

Здесь есть возможность читать онлайн «Carlos Zafón - Le jeu de l'ange» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Старинная литература, fra. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Le jeu de l'ange: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le jeu de l'ange»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Le jeu de l'ange — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le jeu de l'ange», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

À ce moment, la porte s'ouvrit et, sur le seuil, Grandes m'observait. Sur un signe de lui, un de ses hommes alluma et referma la porte. La lumière dure et métallique me frappa en plein visage, m'aveuglant momentanément. Quand je rouvris les paupières, je me trouvai face à l'inspecteur qui avait presque aussi mauvais aspect que moi.

Vous avez besoin d'aller aux toilettes ?

— Non. Étant donné les circonstances, j'ai décidé de me pisser dessus et de réserver le reste pour le moment où vous m'expédierez dans la chambre des horreurs des inquisiteurs Marcos et Castelo.

— Je me réjouis de constater que vous n'avez pas perdu le sens de l'humour. Vous allez en avoir besoin. Asseyez-vous.

Nous reprîmes nos positions respectives et nous dévisageâmes en silence.

— J'ai vérifié les détails de votre histoire.

— Et alors ?

— Par où voulez-vous que je commence ?

— C'est vous le policier.

— Ma première visite a été pour le cabinet médical du docteur Trías, rue Muntaner. Elle a été brève. Le docteur Trías est mort il y a douze ans, et la consultation appartient depuis huit ans à un dentiste nommé Bernat Llofriu, qui, est-il besoin de le préciser, n'a jamais entendu parler de vous.

— Impossible.

— Attendez, le meilleur est pour la suite. En sortant, je suis passé au siège central de la Banque hispano-coloniale. Décoration impressionnante et service impeccable. Ça m'a donné envie d'y ouvrir un compte. Là, j'ai pu constater que vous n'y avez jamais eu de compte, qu'on n'y a jamais entendu parler de quiconque du nom d'Andreas Corelli et qu'il n'y a personne, en ce moment, qui y possède un dépôt en devises crédité de cent mille francs français. Je continue ?

Je serrai les lèvres et acquiesçai.

— Mon arrêt suivant a été le bureau du défunt Me Valera. Là, j'ai découvert que vous aviez effectivement un compte, non pas à la Banque hispano-coloniale, mais à la Banque de Sabadell, d'où vous avez fait virer deux mille pesetas au crédit des avocats il y a environ six mois.

— Je ne comprends pas.

— C'est très simple. Vous avez engagé Valera anonymement, ou du moins est-ce ce que vous croyiez, car les banques ont une mémoire de poète, et elles n'oublient jamais le moindre centime qu'elles ont vu passer. Je vous avoue qu'à ce stade de mon enquête je commençais à apprécier vraiment le sel de votre histoire, et j'ai décidé de me rendre à l'atelier de sculpture funéraire de Sanabre & Fils.

— Ne me dites pas que vous n'avez pas vu l'ange…

— Je l'ai vu, je l'ai vu. Impressionnant. Comme la lettre portant votre signature, datée d'il y a trois mois, par laquelle vous en avez passé la commande, ainsi que le reçu de l'avance versée, que le brave Sanabre conserve dans ses livres. Un homme charmant et fier de son travail. Il m'a dit que c'était son chef-d'œuvre, qu'il a été guidé par une inspiration divine.

— Vous ne lui avez pas posé de question sur l'argent que lui a donné Marlasca voici vingt-cinq ans ?

— Je l'ai fait. Il garde tous les reçus. Il s'agissait des travaux d'embellissement, d'entretien et de nettoyage du mausolée familial.

— Dans la sépulture Marlasca, ce n'est pas lui qui est enterré.

— Ça, c'est ce que vous affirmez. Seulement, si vous voulez que je profane une tombe, vous comprendrez qu'il faudra me fournir des arguments plus solides. Mais permettez-moi de poursuivre le récit de mes vérifications.

Ma gorge se serra.

— Profitant de ce que je me trouvais là, je suis allé jusqu'à la plage du Bogatell, où, pour quelques sous, j'ai trouvé au moins dix personnes disposées à me dévoiler le terrible secret de la Sorcière du Somorrostro. Je ne vous en ai rien révélé ce matin, pour ne pas gâcher votre récit dramatique, mais, en réalité, la bonne femme qu'on appelait ainsi est morte voici des années. La vieille que vous avez vue ce matin ne fait même pas peur aux enfants et reste prostrée sur une chaise. Un détail qui vous ravira : elle est muette.

— Inspecteur…

— Je n'ai pas terminé. Vous ne pourrez pas prétendre que je ne prends pas mon travail au sérieux. Au point où j'en étais, j'ai décidé d'aller à la demeure que vous m'avez décrite, à côté du parc Güell : elle est abandonnée depuis au moins dix ans et je suis au regret de vous annoncer qu'on y trouve ni photographies ni portraits, juste des crottes de chat. Qu'en pensez-vous ?

Je ne répondis pas.

— Martín, mettez-vous à ma place. Comment auriez-vous réagi, face à de telles constatations ?

— J'aurais abandonné, je suppose.

— Exact. Mais je ne suis pas vous et donc, comme un idiot, je n'ai pas voulu laisser incomplet un périple aussi fructueux, si bien que, suivant votre conseil, j'ai cherché la redoutable Irene Sabino.

— Vous l'avez trouvée ?

— Accordez un peu de crédit aux forces de l'ordre, Martín. Bien sûr que nous l'avons trouvée. Faisant peine à voir, dans une misérable pension du Raval où elle vit depuis des années.

— Vous lui avez parlé ?

— Longuement et copieusement.

— Et ?

— Et elle n'a pas la plus lointaine idée de qui vous êtes.

— C'est ce qu'elle vous a raconté ?

— Entre autres choses.

— Lesquelles ?

— Elle m'a raconté qu'elle avait connu Diego Marlasca lors d'une séance organisée par Roures dans un appartement de la rue Elisabets où se réunissait la société de spiritisme L'Avenir en 1903. Elle m'a raconté que cet homme, détruit par la perte de son fils et prisonnier d'un mariage dénué de sens, s'était réfugié dans ses bras. Elle m'a raconté que Marlasca était un homme d'une grande bonté mais perturbé, qui croyait que quelque chose s'était logé en lui et était convaincu de sa mort prochaine. Elle m'a raconté qu'avant de mourir il avait laissé un fonds afin qu'elle et celui qu'elle avait quitté pour vivre avec lui, Juan Corbera, alias Jaco, puissent recevoir de l'argent en son absence. Elle m'a raconté que Marlasca s'était suicidé parce qu'il ne pouvait plus supporter le mal qui le dévorait. Elle m'a raconté qu'elle et Juan Corbera avaient vécu de ce legs chantable jusqu'à l'épuisement de l'argent, que l'homme que vous appelez Jaco l'avait abandonnée peu après, et qu'elle avait su qu'il était mort seul et alcoolique, employé comme vigile à la fabrique de Casaramona. Elle m'a raconté que, oui, elle avait emmené Marlasca voir la femme qu'on appelait la Sorcière du Somorrostro, car elle pensait qu'elle le consolerait et le convaincrait qu'il retrouverait son fils dans l'au-delà… Vous voulez que je poursuive ?

J'ouvris ma chemise et lui montrai les cicatrices des coupures qu'Irene Sabino m'avait infligées la nuit où elle et Marlasca m'avaient agressé dans le cimetière de Sant Gervasi.

— Une étoile à six pointes. Ne me faites pas rire, Martín. Ces estafilades, vous avez pu vous les faire seul. Elles ne signifient rien. Irene Sabino est seulement une pauvre femme qui gagne sa vie dans une blanchisserie de la rue Cadena, pas une sorcière.

— Et Ricardo Salvador ?

— Ricardo Salvador a été expulsé de la police en 1906, après avoir passé deux ans à s'acharner sur le dossier de la mort de Diego Marlasca tout en ayant une liaison illicite avec la veuve du défunt. Aux dernières nouvelles, il avait décidé de prendre le bateau pour les Amériques et d'y refaire sa vie.

Je ne pus m'empêcher d'éclater de rire devant l'énormité de la mystification.

— Vous ne vous rendez pas compte, inspecteur ? Vous ne vous rendez pas compte que vous tombez exactement dans le même piège que celui que m'a tendu Marlasca ?

Grandes me contemplait d'un air affligé.

— C'est vous qui ne vous rendez pas compte du pétrin où vous vous complaisez, Martín. L'horloge tourne et vous, au lieu de m'avouer où est Cristina Sagnier, vous vous obstinez à vouloir me convaincre de la véracité d'une histoire tout droit sortie de La Ville des maudits . Il n'existe qu'un seul piège : celui que vous vous êtes tendu à vous-même. Et chaque minute qui passe sans que vous me disiez la vérité rend plus difficiles mes efforts pour vous tirer de là.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Le jeu de l'ange»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le jeu de l'ange» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


libcat.ru: книга без обложки
Carlos Zafón
libcat.ru: книга без обложки
Carlos Zafón
Carlos Zafón - Alicia, al Alba
Carlos Zafón
Carlos Zafón - Rosa de fuego
Carlos Zafón
Carlos Zafón - Der dunkle Wächter
Carlos Zafón
Carlos Zafón - Das Spiel des Engels
Carlos Zafón
Carlos Zafón - Le prince de la brume
Carlos Zafón
Carlos Zafón - The Angel's Game
Carlos Zafón
Carlos Zafón - La sombra del viento
Carlos Zafón
Отзывы о книге «Le jeu de l'ange»

Обсуждение, отзывы о книге «Le jeu de l'ange» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x