Carlos Zafón - Le jeu de l'ange

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— Mais…

— Si vous êtes venu ici en quête de magie, désolée de vous décevoir. Ma mère m'a expliqué qu'il n'y avait pas de magie, qu'il n'y avait pas d'autre mal ou d'autre bien dans ce monde que celui que nous imaginons, par cupidité ou par naïveté. Parfois par folie.

— Ce n'est pas ce qu'elle a raconté à Diego Marlasca quand elle a accepté son argent, objectai-je. Sept mille pesetas, à l'époque, devaient permettre de s'offrir pour quelques années un nom respectable et de bons collèges.

— Diego Marlasca avait besoin de croire. Ma mère l'y a aidé. C'est tout.

— Croire en quoi ?

— En son propre salut. Il était persuadé de s'être trahi lui-même et d'avoir trahi ceux qui l'aimaient. Il imaginait qu'il avait engagé sa vie sur un chemin de méchanceté et de fausseté. Ma mère a pensé que cela ne le rendait pas différent de la plupart des hommes qui, à un certain moment de leur existence, s'arrêtent pour se regarder dans la glace. Ce sont les misérables limaces qui se sentent toujours vertueuses et toisent le reste du monde. Mais Diego Marlasca avait une conscience et n'était pas satisfait de ce qu'il voyait. Parce qu'il avait perdu l'espoir et probablement la raison.

— Est-ce que Marlasca a dit ce qu'il avait fait ?

— Il a dit qu'il avait livré son âme à une ombre.

— Une ombre ?

— Ce sont ses propres mots. Une ombre qui le suivait, qui avait sa forme, son visage, sa voix.

— Quel sens cela avait-il ?

— La faute et le remords n'ont pas de sens. Ce sont des sentiments, des émotions, pas des idées.

Il me vint à l'esprit que même le patron n'aurait pas pu s'exprimer plus clairement.

— Et que pouvait faire votre mère pour lui ?

— Rien de plus que le consoler et l'aider à trouver un peu de paix. Diego Marlasca croyait à la magie et, de ce fait, ma mère a pensé qu'elle devait le convaincre que le chemin de son salut passait par là. Elle lui a parlé d'un vieux sortilège, une légende de pêcheurs qu'elle avait entendue enfant dans les cabanes de la plage. D'après la légende, quand un homme perdait son chemin dans la vie et sentait que la mort avait mis son âme à prix, s'il rencontrait une âme pure qui souhaitait se sacrifier pour lui, il pouvait y camoufler son cœur noir, et la mort, aveugle, passerait au large.

— Une âme pure ?

— Exempte de péché.

— Et comment cela pouvait-il se réaliser ?

— Dans la douleur, je suppose.

— Quel genre de douleur ?

— Un sacrifice de sang. Une âme en échange d'une autre. La mort contre la vie.

Un long silence. La rumeur de la mer sur le rivage et du vent entre les cahutes.

— Irene se serait arraché les yeux et le cœur pour Marlasca. Il était sa seule raison de vivre. Elle l'aimait aveuglément et, comme lui, croyait que son unique salut résidait dans la magie. Au début, elle a voulu s'ôter la vie et l'offrir en sacrifice, mais ma mère l'en a dissuadée. Elle lui a dit ce qu'elle savait trop bien, que son âme n'était pas exempte de péché et que son sacrifice serait inutile. Elle lui a expliqué cela pour la sauver. Pour les sauver tous les deux.

— De qui ?

— D'eux-mêmes.

— Mais elle a commis une erreur…

— Même ma mère ne pouvait pas arriver à tout voir.

— Qu'a fait Marlasca ?

— Ma mère n'a jamais voulu me l'avouer, elle ne voulait que mes frères et moi soyons concernés par cette histoire. Elle nous a expédiés très loin en nous répartissant dans plusieurs internats pour que nous oubliions d'où nous venions et qui nous étions. Elle disait que, désormais, nous étions maudits. Elle est morte peu de temps après, seule. Nous n'en avons été informés que beaucoup plus tard. Quand on a trouvé son cadavre, nul n'a osé y toucher et on l'a laissé sur place pour que la mer l'emporte. Personne ne se risquait à parler de sa mort. Mais je savais qui l'avait tuée et pourquoi. Et aujourd'hui encore, je suis convaincue que ma mère savait qu'elle allait bientôt mourir et des mains de qui. Elle le savait et n'a pas bougé, car, à la fin, elle aussi y a cru. Elle y a cru, car elle n'était pas capable d'accepter ce qu'elle avait fait. En livrant son âme, elle sauverait la nôtre, celle de ce lieu. C'est pour cela qu'elle n'a pas voulu fuir d'ici, car la vieille légende disait que l'âme qui se livrait devait rester éternellement sur le lieu où avait été perpétrée la trahison, un bandeau sur les yeux de la mort, emprisonnée à jamais.

— Et où est l'âme qui a sauvé celle de Diego Marlasca ?

La femme sourit.

— Il n'y a ni âmes ni saluts, monsieur Martín. Ce sont de vieilles histoires et des racontars. Il y a seulement des cendres et des souvenirs. Mais s'il y en avait, ils devraient être sur le lieu où Marlasca a commis son crime, le secret qu'il a caché toutes ces années pour duper son propre destin.

— La maison de la tour… J'y ai habité presque dix ans et il n'y a rien là-bas.

Elle sourit de nouveau et, me regardant droit dans les yeux, elle se pencha vers moi et posa un baiser sur ma joue. Ses lèvres étaient glacées, comme celles d'un cadavre. Son haleine sentait les fleurs mortes.

— C'est peut-être parce que vous n'avez pas su chercher où il fallait, me chuchota-t-elle à l'oreille. C'est peut-être parce que cette âme prisonnière est la vôtre.

À cet instant, elle dénoua le foulard qui cachait sa gorge et je vis une grande cicatrice qui la traversait de part en part. Cette fois son sourire se fit moqueur et sur ses traits brilla une lueur cruelle et sarcastique.

— Le soleil va bientôt se lever. Partez avant qu'il ne soit trop tard, déclara la Sorcière du Somorrostro, en me tournant le dos et en reportant son regard sur le feu.

L'enfant vêtu de noir apparut sur le seuil et me tendit la main, indiquant que mon temps s'était écoulé. Je me levai et le suivis. En me retournant, je fus surpris par mon reflet dans le miroir accroché au mur. On pouvait y voir la silhouette voûtée et enveloppée de haillons d'une vieille femme assise près du feu. Son rire obscur et cruel m'accompagna jusqu'à la porte.

17.

Quand j'arrivai à la maison de la tour, le jour se levait. La serrure du portail sur la rue était brisée. Je poussai la grille et entrai dans le vestibule. Le mécanisme du verrou fumait et répandait une odeur intense. De l'acide. Je montai l'escalier lentement, convaincu que j'allais trouver Marlasca en train de m'attendre dans l'ombre du palier ou que, si je me retournais, je le verrais, souriant, derrière moi. En franchissant les dernières marches, je vis que le trou de la serrure portait également des traces d'acide. J'y introduisis la clef et dus fourrager pendant presque deux minutes pour débloquer le pêne, qui avait été mutilé mais, apparemment, n'avait pas cédé. Je retirai la clef mordue par cette substance et ouvris la porte d'un coup d'épaule. Je la laissai béante derrière moi et pénétrai dans le couloir sans ôter mon manteau. Je sortis le revolver de ma poche et ouvris le barillet. Je le chargeai de balles neuves, comme j'avais vu si souvent mon père le faire quand il rentrait à l'aube.

— Salvador ? appelai-je.

L'écho de ma voix courut dans la maison. J'armai le revolver. Je continuai d'avancer dans le couloir jusqu'à la chambre du fond. La porte était entrouverte.

— Salvador ? répétai-je.

Je braquai mon arme sur la porte et l'ouvris d'un coup de pied. Il n'y avait pas traces de Marlasca à l'intérieur, juste une montagne de boîtes et de vieux objets empilés contre le mur. Je sentis de nouveau cette odeur qui semblait filtrer des murs. J'allai à l'armoire qui masquait le mur du fond et en ouvris grand les portes. J'enlevai les vieux vêtements qui y étaient pendus. Le courant d'air froid et humide qui sourdait de ce trou dans le mur me caressa le visage. Quelle que soit la chose que Marlasca avait cachée dans cette maison, elle était derrière.

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