Carlos Zafón - Le jeu de l'ange

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« Bordereau de caisse (356-a / 23-11-04), 7 500 pesetas, au débit du compte fonds D. M. Remis par Marcel (en personne) à l'adresse indiquée par D. M. Passage derrière le vieux cimetière – atelier de sculpture Sanabre & Fils. »

Je relus la note plusieurs fois en tâchant d'en dégager le sens. Je connaissais ce passage, de mes années à la rédaction de La Voz de la lndustria . C'était une ruelle misérable tapie derrière les murs du cimetière du Pueblo Nuevo, qui hébergeait des ateliers de tailleurs de dalles et de sculptures funéraires, et qui allait mourir sur une des rigoles traversant la plage du Bogatell et l'entassement de baraques s'étendant jusqu'à la mer, le Somorrostro. Pour une raison quelconque, Marlasca avait laissé pour instructions de payer une somme considérable à l'un de ces ateliers.

Sur la même page, au même jour, je lus une note concernant Marlasca qui indiquait le début des paiements à Jaco et Irene Sabino.

« Virement bancaire du fonds D. M. au compte Banque hispano-coloniale (agence rue Fernando) n° 008965-2564-1. Juan Corbera – María Antonia Sanahuja. 1 remensualité de 7 000 pesetas. Établir calendrier des virements. »

Je passai aux pages suivantes. La plupart des notes concernaient des dépenses et des opérations mineures liées au cabinet. Je dus en parcourir un certain nombre avant d'en trouver une autre mentionnant Marlasca. Il s'agissait de nouveau d'un règlement en espèces par les soins du dénommé Marcel, probablement un employé du cabinet.

« Bordereau de caisse (379-a / 29-12-04), 15 000 pesetas sur le compte du fonds D. M. Remis par Marcel. Plage du Bogatell, près du passage à niveau. 9 H. Personne à contacter s'identifiera. »

La Sorcière du Somorrostro, pensai-je. Diego Marlasca avait fait distribuer après sa mort des sommes importantes par le biais de son associé. Cela contredisait le soupçon de Salvador que Jaco avait fui avec l'argent. Marlasca avait ordonné que les paiements soient versés directement à leurs destinataires et avait déposé l'argent sur un fonds géré par le cabinet d'avocats. Les deux autres règlements laissaient supposer que, peu avant de disparaître, Marlasca avait été en relations avec un atelier de sculpture funéraire et quelque personnage louche du Somorrostro, relations qui s'étaient traduites par de grosses quantités d'argent changeant de main. Je fermai le cahier, plus perdu que jamais.

Je m'apprêtais à quitter les lieux quand je vis qu'un des murs du salon de lecture était recouvert de photographies encadrées avec simplicité sur une tenture de velours grenat. Je reconnus les traits sévères et imposants du patriarche Valera, dont le portrait à l'huile dominait encore le cabinet du fils. L'avocat figurait sur la plupart des images en compagnie de notables et de patriciens de la ville dans ce qui semblait être divers événements publics ou réunions mondaines. Il suffisait d'observer une dizaine de ces photos et d'identifier les personnages qui posaient dessus en souriant au côté du vieil avocat pour constater que le cabinet Valera, Marlasca et Sentis était un organe vital dans le fonctionnement de Barcelone. Le fils de Valera, beaucoup plus jeune mais très reconnaissable, apparaissait aussi sur certaines, toujours occulté par l'ombre du patriarche.

Je le soupçonnai avant de le vérifier. Sur la photo figuraient Valera père et fils. Elle était prise devant le porche du 442 de la Diagonal, au pied du cabinet. À leur côté se tenait un personnage grand et distingué. Son visage apparaissait aussi sur d'autres photos de la collection, toujours tout proche de Valera. Diego Marlasca. Je me concentrai sur cette expression trouble, ces traits fins et sereins qui me contemplaient depuis cet instantané pris vingt-cinq ans plus tôt. À l'égal du patron, il n'avait pas vieilli d'un jour. Je souris amèrement en comprenant ma naïveté. Ce visage n'était pas celui de la photo que m'avait confiée mon ami, le vieil ex-policier.

L'homme que je connaissais sous le nom de Ricardo Salvador n'était autre que Diego Marlasca.

15.

L'escalier était dans l'obscurité quand je quittai la riche résidence de la famille Valera. Je traversai le hall à tâtons et, quand j'ouvris la porte, les réverbères de la rue projetèrent à l'intérieur un rectangle de clarté au fond duquel je vis, posé sur moi, le regard du concierge. Je m'éloignai rapidement en direction de la rue Trafalgar, d'où partait le tramway nocturne menant aux portes du cimetière du Pueblo Nuevo, le même que j'avais si souvent emprunté la nuit avec mon père quand je l'accompagnais à son service à La Voz de la Industria .

Le tramway passait justement, et je m'assis à l'avant. À mesure que nous approchions du Pueblo Nuevo, il s'enfonça dans un écheveau de rues ténébreuses couvertes de grandes flaques voilées par la vapeur. L'éclairage public était presque inexistant et les lanternes du tramway dessinaient chaque contour comme une torche dans un tunnel. Finalement, j'aperçus les portes du cimetière et les silhouettes des croix et des sculptures se découpant sur l'horizon infini d'usines et de cheminées qui injectaient du rouge et du noir dans la voûte du ciel. Une bande de chiens faméliques rôdait devant les deux grands anges gardant l'enceinte. Ils demeurèrent un instant immobiles en fixant les lanternes du tramway, leurs yeux brillant comme ceux des chacals, puis disparurent dans l'ombre.

Je descendis du tramway encore en marche et entrepris de longer les murs du cimetière. Le tramway poursuivit sa course tel un navire dans le brouillard et je pressai le pas. Les chiens me suivaient dans l'obscurité. En gagnant la porte de derrière du cimetière, je m'arrêtai au coin de la ruelle et leur lançai une pierre à l'aveuglette. Je perçus un gémissement aigu et des pas rapides fuyant dans la nuit. Je pénétrai dans la ruelle, tout juste un passage coincé entre le mur et la file d'ateliers de tailleurs de pierres funéraires serrés les uns contre les autres. L'enseigne de Sanabre & Fils se balançait à la lueur d'une lanterne qui projetait une lumière ocre et pulvérulente à une trentaine de mètres de là. J'allai jusqu'à la porte, une simple grille fermée par des chaînes et un cadenas rouillé. Je fis sauter celui-ci d'un coup de revolver.

Le vent qui soufflait du fond de la ruelle, imprégné du sel de la mer dont on entendait le grondement à une centaine de mètres à peine, emporta l'écho de la détonation. J'ouvris la grille et entrai dans l'atelier de Sanabre & Fils. J'écartai le rideau de toile noire qui masquait l'intérieur, de manière que la clarté de la lanterne pénètre dans l'entrée. Plus loin s'ouvrait une nef profonde et étroite peuplée de formes de marbre figées dans les ténèbres, visages à demi sculptés. Je fis quelques pas entre des vierges et des madones portant des enfants dans leurs bras, des dames blanches tenant des roses de marbre à la main et levant la tête vers le ciel, et des blocs de pierre à l'état d'ébauches. L'air sentait la poussière de pierre. Il n'y avait personne à part ces effigies sans nom. J'allais rebrousser chemin quand je le vis. La main sortait de derrière le contour d'un ensemble de statues couvert d'une toile au fond de l'atelier. Je marchai lentement dans sa direction et sa forme se précisa centimètre après centimètre. Je m'arrêtai et contemplai un grand ange de lumière, identique à celui que le patron avait porté à son revers et que j'avais découvert dans le coffre du bureau. La statue devait mesurer deux mètres et demi, et, en observant son visage, je reconnus les traits et surtout le sourire. À ses pieds, il y avait une dalle. Gravée dans la pierre, on lisait une inscription :

DAVID MARTÍN

1900-1930

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