Carlos Zafón - Le jeu de l'ange
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Je remis l'arme dans la poche du manteau et me débarrassai de celui-ci. J'introduisis le bras dans le mince espace entre l'arrière de l'armoire et le mur. Je parvins à trouver une prise et tirai avec force. À la première tentative, je gagnai quelques centimètres et tirai de nouveau, tout en poussant le coin de l'autre main, jusqu'à ce que l'espace devienne assez large pour je puisse m'y glisser. Je m'arc-boutai alors contre le dos de l'armoire et l'écartai complètement. Je m'arrêtai pour reprendre mon souffle et examinai le mur. Sous la peinture, celui-ci se réduisait à une grossière masse de plâtre. Je cognai dessus à coups de poing. L'écho produit ne laissait aucun doute. Ce n'était pas un vrai mur. Il y avait un vide de l'autre côté. Je plaquai une oreille contre le plâtre et l'auscultai. J'entendis alors un bruit. Des pas dans le couloir, qui approchaient… Je ressortis lentement et tendis la main vers le manteau que j'avais laissé sur la chaise pour saisir mon revolver. Une ombre se découpa devant le seuil de la porte. Je retins ma respiration. La silhouette avança lentement dans la chambre.
— Inspecteur…, murmurai-je.
Victor Grandes me sourit froidement. J'imaginai qu'il m'avait guetté pendant des heures, caché sous un porche de la rue.
— Vous faites des travaux, Martín ?
— Je mets de l'ordre.
L'inspecteur regarda la pile de vêtements et de tiroirs jetés par terre, l'armoire déplacée, et se borna à hocher la tête.
— J'ai prié Marcos et Castelo de rester en bas. J'allais frapper à la porte, mais vous l'aviez laissée ouverte et j'ai pris la liberté de monter. J'ai pensé : ça veut dire que mon ami Martín m'attend.
— Que puis je pour vous, inspecteur ?
— Être assez aimable pour me suivre au commissariat.
— Je suis en état d'arrestation ?
— Je le crains. Me faciliterez-vous les choses, ou faudra-t-il employer les grands moyens ?
— Pas la peine, assurai-je.
— Je vous en sais gré.
— Je peux prendre mon manteau ? demandai-je.
Grandes me regarda un instant dans les yeux. Puis il saisit mon manteau et m'aida à l'enfiler. Je sentis le poids du revolver contre ma jambe. Je me boutonnai calmement. Avant de quitter la chambre, l'inspecteur jeta un dernier coup d'œil au mur qui était resté découvert. Après quoi, il me pria de sortir dans le couloir. Marcos et Castelo étaient montés jusqu'au palier et attendaient en arborant un sourire triomphal. Arrivé au bout du couloir, je m'arrêtai un moment pour regarder l'intérieur de la maison qui semblait se rétracter dans un puits de noirceur. Je me demandai si je la reverrais un jour. Castelo sortit des menottes, mais Grandes fit un signe négatif.
— Ça ne sera pas nécessaire, n'est-ce pas, Martín ?
Je confirmai. Grandes ouvrit la porte et me poussa avec douceur mais fermeté dans l'escalier.
18.
Cette fois, il n'y eut rien de spectaculaire, pas d'horrifique mise en scène, pas d'échos de cachots humides et obscurs. La pièce était grande, lumineuse, avec de hauts plafonds. Elle m'évoquait la salle de cours d'un collège religieux pour carte postale, crucifix au mur inclus. Elle était située au premier étage de la préfecture, avec de larges fenêtres qui permettaient de voir les passants et les tramways, dont déjà débutait le défilé matinal sur la rue Layetana. Au milieu de la pièce étaient disposées deux chaises et une table métallique qui, perdues dans ce vaste espace nu, paraissaient minuscules. Grandes me conduisit à la table et fit signe à Marcos et Castelo de nous laisser. Les deux policiers prirent tout leur temps pour exécuter son ordre. La rage que je leur inspirais était palpable. Grandes attendit qu'ils soient sortis et se détendit.
— Je croyais que vous alliez me livrer aux lions, dis-je.
— Asseyez-vous.
J'obéis. S'il n'y avait eu l'expression de Marcos et Castelo à leur départ, la porte en métal et les barreaux de l'autre côté des vitres, rien n'aurait laissé supposer la gravité de ma situation. D'autant que, pour finir de me convaincre, Grandes posa sur table un thermos de café et un paquet de cigarettes avec un sourire serein et affable. Cette fois, l'inspecteur faisait les choses sérieusement.
Il prit place en face de moi et ouvrit un dossier, dont il tira des photographies qu'il disposa sur la table les unes à côté des autres. La première représentait Me Valera dans le fauteuil de son salon de lecture. La suivante, le cadavre de la veuve Marlasca, ou ce qu'il en restait après avoir été repêché dans le fond de la piscine de sa demeure, route de Vallvidrera. Une troisième montrait un petit homme, la gorge déchiquetée qui semblait être Damián Roures. La quatrième était celle de Cristina Sagnier, prise le jour de son mariage avec Pedro Vidal. Les deux dernières étaient, posées en studio, celles de mes ex-éditeur Barrido & Escobillas. Après avoir aligné avec soin les six photos, Grandes me gratifia d'un regard impénétrable et laissa s'écouler quelques minutes de silence, étudiant ma réaction, ou mon absence de réaction. Puis, avec une lenteur calculée, il versa deux tasses de café et en poussa une vers moi.
— Avant tout, sachez que je voudrais vraiment vous donner une chance, Martín, celle de tout me raconter. À votre façon et sans vous presser.
— Ça ne servira à rien. Ça ne changera rien.
— Vous préférez que nous fassions une confrontation avec d'autres personnes susceptibles d'être impliquées ? Votre secrétaire, par exemple ? Comment s'appelle-t-elle, déjà ? Isabella ?
— Laissez-la tranquille. Elle ne sait rien.
— Il faudra m'en persuader.
Je regardai la porte.
— Il n'y a qu'une seule façon de sortir de cette pièce, Martín, lança l'inspecteur en me montrant une clef.
Je sentis de nouveau le poids du revolver dans la poche de mon manteau.
— Par où voulez-vous que je commence ?
— C'est vous le narrateur. Je vous demande seulement de me dire la vérité.
— Je ne sais pas quelle est la vérité.
— La vérité est ce qui fait mal.
En l'espace d'un peu plus de deux heures, Victor Grandes ne desserra pas les dents. Il écouta attentivement, hochant parfois la tête et prenant par moments des notes sur son carnet. Au début, je m'adressai directement à lui, mais, très vite, oubliai sa présence et découvris que je me racontais l'histoire à moi-même. Mes paroles me firent voyager dans un temps que je croyais perdu, la nuit où mon père avait été assassiné à la porte du journal. J'évoquai mes jours à la rédaction de L a Voz de la Industria , les années pendant lesquelles j'avais survécu en écrivant des histoires fantastiques, et cette première lettre écrite par Andreas Corelli me promettant de grandes espérances. J'évoquai cette première rencontre avec le patron, au. Réservoir des Eaux, et ces jours où la certitude de la mort était mon unique horizon. Je lui parlai de Cristina, de Vidal et d'une histoire dont n'importe qui aurait pu prévoir la fin, sauf moi. Je lui parlai de ces deux livres que j'avais écrits, l'un sous mon nom et l'autre sous celui de Vidal, de la perte de ces misérables espérances et de cet après-midi où j'avais vu ma mère jeter à la poubelle la seule chose que je croyais avoir réussie dans ma vie. Je ne cherchais pas l'apitoiement ni la compréhension de l'inspecteur. Il me suffisait de tenter de tracer une carte imaginaire des événements qui m'avaient conduit dans cette pièce, jusqu'à cet instant de vide absolu. Je revins dans cette maison près du parc Güell, la nuit où la patron m'avait fait une proposition que je ne pouvais refuser. J'avouai mes premiers soupçons, mes recherches sur l'histoire de la maison de la tour, sur l'étrange mort de Diego Marlasca et le filet de faux-semblants dans lequel je m'étais trouvé pris ou que j'avais moi-même choisi pour satisfaire ma vanité, ma cupidité et ma volonté de vivre à n'importe quel prix. Vivre pour raconter l'histoire.
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