Carlos Zafón - Le jeu de l'ange
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— Qu'est-ce qu'elle a encore fait ? demanda la matrone.
— Elle a hérité. Dites-moi où je peux la trouver, et peut-être que vous en gratterez quelque chose.
La matrone rit, mais ses yeux brillèrent de cupidité.
— À ce que je sais, elle loge à la pension Santa Lucia, rue Marqués de Barberá. De combien elle a hérité ?
Je laissai tomber l'argent sur le comptoir et sortis de ce trou immonde sans me donner la peine de répondre.
La pension d'Irene Sabino végétait dans un immeuble sinistre qui paraissait bâti avec des ossements déterrés et des pierres tombales volées. Les plaques des boîtes à lettres de l'entrée étaient couvertes de rouille. Pour les deux premiers étages, aucun nom n'était mentionné. Le troisième était occupé par un atelier de couture et de confection portant le nom ronflant de La TextilMediterránea. La pension Santa Lucía était au quatrième et dernier étage. Un escalier qui mesurait à peine la largeur d'un homme montait dans la pénombre, la touffeur des égouts filtrant des murs et rongeant la peinture comme de l'acide. J'atteignis un palier en pente qui n'avait qu'une porte. Je cognai dessus, et un homme grand et maigre comme un cauchemar du Greco finit par m'ouvrir.
— Je cherche María Antonia Sanahuja, annonçai-je.
— Vous êtes le médecin ?
Je le poussai de côté et entrai. La pension n'était qu'une succession de chambres étroites et obscures, des deux côtés d'un couloir qui venait mourir contre une fenêtre donnant sur une étroite cour intérieure. L'odeur fétide qu'exhalaient les canalisations imprégnait l'atmosphère. L'homme était resté sur le pas de la porte et me regardait, perplexe. Je déduisis qu'il s'agissait d'un locataire.
— Où est sa chambre ? demandai-je.
Il me dévisagea en silence, impénétrable. J'exhibai mon revolver. L'homme, sans perdre son calme, fit un geste vers la dernière porte, près de la fenêtre. J'y allai et, constatant que la porte était fermée à clef, je voulus forcer la serrure. Les autres pensionnaires étaient sortis dans le couloir, un chœur d'âmes abandonnées qui semblaient ne pas avoir frôlé la lumière du soleil depuis des années. Je me rappelai mes jours de vache enragée dans la pension de Mme Carmen, et j'eus le sentiment que mon ancien domicile ressemblait au nouvel hôtel Ritz comparé à ce misérable purgatoire, un parmi tant d'autres dans la fourmilière du Raval.
— Rentrez dans vos chambres, lançai-je.
Personne ne parut m'avoir entendu. Je levai la main en montrant mon arme. Immédiatement, tous réintégrèrent leur tanière tels des rongeurs effrayés, à l'exception du personnage à la haute et triste figure. Je concentrai de nouveau mon attention sur la porte.
— Elle l'a fermée de l'intérieur, expliqua le pensionnaire. Elle reste là tout l'après-midi.
Une odeur évoquant les amandes amères sourdait de sous la porte. Je frappai plusieurs fois sans obtenir de réponse.
— La patronne a un passe-partout. Si voulez bien attendre… je crois qu'elle ne tardera pas à revenir, proposa le pensionnaire.
Pour toute réponse, je reculai jusqu'à la cloison d'en face et me jetai de toutes mes forces contre la porte. Sous le choc, la serrure céda dans la seconde. Dès que je fus dans la chambre, je fus assailli par cette odeur âcre et nauséabonde.
— Mon Dieu ! murmura l'homme derrière moi.
L'ancienne étoile du Paralelo gisait sur un grabat, pâle et couverte de sueur. Elle avait les lèvres cyanosées et sourit en me voyant. Ses mains serraient étroitement le flacon de poison. Elle l'avait vidé jusqu'à la dernière goutte. Son haleine de sang et de bile emplissait la chambre. L'homme se boucha le nez et la bouche, et rétrograda jusqu'au couloir. Je contemplai Irene Sabino en train de se tordre sous l'effet du poison qui lui rongeait les entrailles. La mort prenait son temps.
— Où est Marlasca ?
Elle me regarda à travers les larmes de l'agonie.
— Il n'avait plus besoin de moi, murmura-t-elle. Il ne m'a jamais aimée.
Sa voix était âpre et brisée. Elle fut prise d'une toux sèche qui arracha de sa poitrine un son déchirant et, un instant plus tard, un liquide noir monta à ses lèvres. Irene Sabino me dévorait des yeux en s'accrochant à son dernier souffle de vie. Elle me prit la main et la serra avec force.
— Vous êtes maudit, comme lui.
— Que puis-je pour vous ?
Elle fit lentement non de la tête. Un nouvel accès de toux lui secoua la poitrine. Les vaisseaux de ses yeux éclataient, et un réseau de lignes sanglantes progressait vers ses pupilles.
— Où est Ricardo Salvador ? Dans la tombe de Marlasca, dans le mausolée ?
Elle eut un geste de déni. Une parole muette se forma sur ses lèvres : Jaco.
— Où est Salvador, alors ?
— Il sait où vous êtes. Il vous voit. Il viendra à vous.
Elle commençait à délirer. La pression de sa main se relâcha.
— Je l'aimais. C'était un homme bon. Un homme bon. C'est lui qui l'a changé. C'était un homme bon…
Un son de chair déchirée émergea de ses lèvres et un spasme tendit son corps. Irene Sabino mourut les yeux rivés aux miens, emportant avec elle pour toujours le secret de Diego Marlasca. Désormais, il ne restait plus que moi.
Je couvris son visage avec un drap et soupirai. Sur le seuil, l'homme se signa. Je regardai autour de moi, dans l'espoir de trouver un indice qui pourrait m'aider, me dévoiler ce que pourrait être la prochaine étape. Irene Sabino avait vécu ses derniers jours dans une cellule aveugle de quatre mètres sur deux. Le lit métallique sur lequel gisait son cadavre, une armoire de l'autre côté et une petite table contre le mur formaient tout le mobilier. Une valise dépassait de sous le lit, près d'un vase de nuit et d'un carton à chapeau. Sur la table, une assiette avec des miettes de pain, un pot à eau et une pile de ce qui ressemblait à des cartes postales mais se révéla être des images de saints et des faire-part de décès et d'enterrements. Enveloppée dans un linge blanc, la forme d'un livre. Je le dépliai et trouvai l'exemplaire des Pas dans le ciel que j'avais dédicacé à M. Sempere. La pitié que m'avait inspirée l'agonie de cette femme s'évapora à l'instant. La malheureuse avait tué mon grand ami pour lui arracher cette cochonnerie de livre. Je me rappelai alors ce que Sempere m'avait appris la première fois que j'étais entré dans sa librairie : que chaque livre avait une âme, l'âme de celui qui l'avait écrit et l'âme des lecteurs qu'il avait fait rêver. Sempere était mort en y croyant, et je compris qu'Irene Sabino, elle aussi, y avait cru.
Après avoir relu la dédicace, je feuilletai le livre. Je trouvai la première marque à la page sept. Un trait brunâtre griffonné autour des mots, dessinant une étoile à six pointes identique à celle qu'Irene avait gravée sur mon torse, des semaines plus tôt. Pas de doute, elle était tracée avec du sang. Continuant à tourner les pages, je rencontrai d'autres dessins. Des lèvres. Une main. Des yeux. Sempere avait sacrifié sa vie pour un misérable et ridicule sortilège de baraque de foire.
Je mis le livre dans la poche intérieure de mon manteau et m'agenouillai près du lit. Je tirai la valise et la vidai. Ce n'étaient que des vêtements et des vieilles chaussures. J'ouvris le carton à chapeau et trouvai un étui en cuir contenant le rasoir à manche avec lequel Irene Sabino m'avait balafré la poitrine. Soudain, j'aperçus une ombre qui s'allongeait sur le plancher et me retournai d'un coup, revolver pointé. Le grand escogriffe me regarda avec une certaine surprise.
— Je crois que vous avez de la compagnie, se contenta-t-il d'annoncer.
Je sortis dans le couloir et me dirigeai vers l'entrée. Je passai sur le palier et entendis des pas lourds gravissant les marches. Un visage se profila dans la cage de l'escalier, tourné vers le haut, et je me trouvai face aux yeux du sergent Marcos, deux étages plus bas. Il retira sa tête et les pas s'accélérèrent. Il ne venait pas seul. Je refermai la porte et m'y adossai, en tentant de réfléchir. Mon complice m'observait, calme mais aux aguets.
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