CHAUFFAGE ET ÉCLAIRAGE.
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supports pour les lampes qui les éclairaient. Ces supports sont des trépieds dont la forme est celle d'un disque sur lequel est posée la lampe.

Fig. "717. — Lampe à tête de clieval.
et qui porte lui-même sur des pattes d'animaux. L"art a beaucoup varié l'ornementation des trépieds, mais la forme générale se rattache toujours à deux ou trois types principaux.

Fig. 718. — Lampe sur son pied.
Fig, 719. — Support do lampe.
Remarquons en passant que la lampe représentée sur la figure 717 est d'une forme qui, au premier abord, semble extrêmement singulière.
L'IIABIXATIO.N.
Elle était pourtant assez répandue; seulement, au lieu de la tête de cheval que Ton voit ici, les lampes de bronze présentent souvent la

Fig. "20. — Lampo romaïue. (Louvre. j
tête d'un autre animal, d'un chien ou d'un oiseau par exemple. Le support représenté sur la figure 719 difleresensiblement des deux

Fio'. ":;l. — i^aoïpe à manche phaut.
que nous avons vus précédemment. On y retrouve, il est vrai, les trois pattes d'animaux pour former la base, mais le trépied va en s"amincis-
CHAUFFAGE ET ÉCLAIRAGE.
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sant jusqu'au moment où il rencontre le disque sur lequel doit être posée la lampe.
La figure 720 montre une lampe qui n'a pas besoin de support, puisqu'elle est adaptée à une tige qui en tient lieu. Cette tige est courte, mais il y a des lampes antiques où la tige est au contraire fort élevée.
Une lampe d'une espèce particulière nous apparaît sur la figure 721. Elle est pourvue d'un long manche susceptible de se plier par le milieu.
Les lanternes. — On ne peut fixer aucune date précise à l'origine
des lanternes, mais il est probable
qu'on a dû songer de bonne heure à
se procurer un instrument portatif capable de contenir une lampe et de la
mettre à l'abri du vent. Il fallait surtout le rendre transparent de manière
à profiter de la lumière sans qu'elle
courût le risque de s'éteindre. Il fallait
aussi que celui qui le portait ne fût
point incommodé par le contact de la
flamme. C'est ce qui a fait dire au poète
comique Alexis de Thurium, cité par
Athénée : « Celui qui le premier imagina
de prendre une lanterne pour se promener la nuit fut à coup sûr quelque grand ami des doigts. »
Les lanternes fabriquées à Carthage avaient de la réputation dans l'anti-([uité. Plaute voulant dépeindre la maigreur d'un agneau dit qu'il est transparent comme une lanterne punique. Pollux cite un passage d'une comédie perdue d'Aristophane, où la lanterne est appelée un vêtement transparent; Empédocle, dans un passage cité par Aristote, compare la lanterne à un œil humain, et Hippocrate parle également de cet instrument qui était d'un usage fréquent à Athènes.
On a retrouvé à Herculanum une lanterne qui peut nous donner exactement l'idée de ce qu'était ce genre d'ustensile dans l'antiquité -, "• 65

Fig. T22. — Lantcroe portative. (Trouvée à Herculanum.)
L'HABITATION.
nous la reproduisons dans la figure 722. Sa forme est cylindrique ; elle est en cuivre jaune et pose sur un fond soutenu par trois pieds en forme de boule. Pour la porter fermée, la main devait embrasser les deux branches d'où partent les chaînes et qui servent de poignée. Quand on voulait l'ouvrir, on élevait la branche supérieure qui fdisait monter le couvercle. Elle devait être entourée par une enveloppe transparente, comme le désignent les deux bandes de métal des côtés et la bande circulaire qui règne sur le fond. On employait généralement pour cela une toile frottée d'huile ou de la corne travaillée de manière à devenir très-mince.


Fig. l'^'J. — Veilleuse. (Coupe.)
Flg. -724.
Veilleuse.
On se"servait pour la nuit, dans les chambres à coucher, d'une espèce de lampe qui répond assez bien à nos veilleuses. On en a trouvé à Hcrculanum un spécimen extrêmement curieux. Cette lampe, qui est en bronze, présente la forme d'uneurnereposant sur un petit piédestal; on la pla(;ait sur un plateau pour des raisons de propreté faciles à comprendre. A l'intérieur (fig. 723) est une tige qui "servait à élever la mèche à la surface. La veilleuse est pourvue d'un couvercle (fig. l'ik) à charnière, percé de trous pour donner de l'air et laisser passer la lumière. La mèche pouvait ainsi brûler sans que sa flamme vînt en aucune façon gêner les yeux du dormeur. Sur le côté, on voit une petite anse. Une particularité à signaler : c'est que l'intérieur de la veilleuse contient du plomb dans sa partie inférieure, c'est ce que dans la coupe le dessinateur a indiqué par une teinte. De cette manière, le vase avait une assiette solide malgré l'exiguïté de sa base.
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Les candélabres. — Le traii qui distingue particulièrement le candélabre est la canne ou le roseau qui servait à porter la pomme de

Fig. -i'J. Candélabres rustiques.
L'HABITATION.
pin ou la torche allumée ; le roseau a été couronné 'd'un disque, d'un calice ou d'un chapiteau. Il était primitivement posé sur un trépied,

Fi". -28.
Fig. lag.
Candélabres à tige cannelée.
Fig. -30.
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aussi la base du candélabre est presque toujours formée avec les pattes ou les griffes des animaux. La forme primitive s'est perpétuée dans une série de candélabres qui appartiennent au style rustique, et, malgré le luxe de décoration qui distingue quelques-uns de ceux qui sont parvenus jusqu'à nous, c'est probablement là qu'il faut chercher le type primitif du candélabre. Toutefois, la plupart des candélabres qui imitent la forme d'un tronc d'arbre ou d'une tige de roseau n'appartiennent pas à une époque archaïque, mais ils ont été fabriqués dans un temps

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