Guenassia, Jean-Michel - La Vie rêvée d'Ernesto G.
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- Название:La Vie rêvée d'Ernesto G.
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- Издательство:Asohar - TAZ
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- Год:2012
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Il se trouva une chambre de bonne rue Médicis, avec vue sur le jardin du Luxembourg. Un matin plein d’espoir, il offrit l’hospitalité à Marcelin, un étudiant en droit sans le sou, anarchiste et bon vivant, qui rêvait de défendre les opprimés, gagnait sa vie en faisant le deuxième accordéoniste dans les dancings de Robinson ou les guinguettes de Joinville, jurait que la java était la plus belle danse au monde, jouait admirablement les tangos de Gardel et avait rompu avec sa famille, des bourgeois de Calais.
Ses copines se demandaient quand Joseph dormait.
– Je n’ai pas le temps, lançait-il en se précipitant à l’hôpital Bichat où il était externe dans le service de pathologie infectieuse.
Son patron l’incita à s’inscrire au grand cours de microbiologie de l’Institut Pasteur, Édouard accepta de payer les frais de scolarité.
– Avec plaisir, mon fils.
Une énorme charge de travail supplémentaire, mais ça valait la peine de se donner du mal pour pénétrer dans le saint des saints. Tous les après-midi de novembre à mars, il se rendit au célèbre laboratoire au premier étage de l’aile sud, au-dessus du service de la rage aménagé par Roux en personne.
L’enseignement semblait avoir été conçu pour lui plaire : peu théorique, avec beaucoup de travaux pratiques : préparation des milieux de culture, ensemencement, examen au microscope, coloration microbienne, inoculation, autopsie d’animaux infectés, isolement de germes. Le docteur Duclaux, ami de Pasteur, et un des inventeurs de la chimie biologique, affirmait que la bactériologie commençait par le travail des mains qui était supérieur à celui du cerveau. Joseph se faisait remarquer par son pragmatisme, son efficacité dans les manipulations, et obtenait les meilleures notes.
Cinq mois à courir, à en oublier les heures et les jours, sans trouver le temps de déjeuner ou de dîner, mangeant un gâteau dans le bus ou le métro, s’endormant jusqu’au terminus. Joseph était heureux et avait la conviction d’avoir découvert ce qu’il aimait vraiment.
Dès le mois d’avril quand le Grand Cours s’arrêta, il eut l’impression d’être en vacances et se trouva un stage de laborantin dans le service de Legroux, qui travaillait sur le dangereux bacille de la morve du cheval.
Un matin, en rentrant, il trouva une de ses conquêtes dans les bras de son pote Marcelin et, passé le premier moment d’inquiétude, ils furent surpris de son éclat de rire.
Joseph méprisait la jalousie comme toute forme de possession.
Sa véhémence à avoir raison, sa maîtrise de la dialectique, sa mauvaise foi et son accent roulant de Bohême lui valurent une flopée d’insultes et de bagarres.
– Tu sais ce qu’il te dit le métèque ? hurlait-il en se précipitant sur son interlocuteur et en visant le nez.
Il recevait autant de coups qu’il en donnait, passait pas mal de nuits dans les salles de dégrisement des postes de police, mais les commissaires avaient bien d’autres soucis pour ne pas s’embarrasser de querelles d’étudiants.
En quelques mois, Joseph eut la confirmation que les rêves pouvaient devenir réalité. Le gouvernement du Front populaire accéda au pouvoir. Mais la bourgeoisie refusait de se laisser dépouiller et s’apprêtait à résister.
Pour tous, c’était une question de principe, pas seulement d’argent. Il s’agissait de savoir qui commandait et imposerait sa loi à l’autre. La rue grondait, les manifestants étaient innombrables, des milliers d’usines étaient occupées. Les unes après les autres, toutes les professions cessèrent de travailler. Le pays s’arrêta. Début juin, la grève était générale.
On était au bord de la guerre civile.
In extremis, le patronat finit par céder. Augmentations de salaire, quarante heures, semaine des deux dimanches, mensualisation, conventions collectives, congés payés, et surtout le plaisir trouble et indécent d’avoir fait plier les patrons, de les avoir obligés à avaler leur chapeau et leur morgue, cette jouissance sans pareille d’avoir enfin gagné. Et cette découverte, inouïe pour beaucoup : on n’était pas obligé d’attendre une vie meilleure dans l’au-delà, on pouvait l’obtenir sur cette terre et, pour une fois, ce n’était pas toujours les mêmes qui étaient condamnés à se serrer la ceinture et broyer du noir.
À la fin de sa première année d’études à Paris, Joseph aurait dû retourner à Prague, fêter son succès avec son père, parler de l’avenir, passer du temps avec lui comme il le faisait dans sa jeunesse, mais il y avait eu un contretemps affectif. C’est-à-dire qu’à l’amour de son père s’était superposé un sentiment qui l’avait réduit à néant. Non, pas celui d’un engagement politique ou d’une passion amoureuse qui justifie toutes les bassesses. En vérité, il avait abandonné son père pour son seul bon plaisir.
Il n’en avait tout simplement pas eu assez envie.
Il avait agi à vingt-six ans comme un adolescent égoïste. Il en arriva à la conclusion que l’amour n’avait rien d’absolu, c’était une donnée quantifiable dont on pouvait mesurer le poids ou l’intensité, par exemple de 1 à 10, comme avec un curseur. Quel repli de notre cœur fournissait les efforts quand notre réservoir d’amour n’était pas suffisant ?
Édouard n’avait fait aucune remarque désobligeante quand il lui avait annoncé son intention de faire un voyage en Écosse avec des amis de la faculté. Au contraire, il avait répondu sans la moindre acrimonie :
– Bon voyage, mon fils, amuse-toi bien.
Et il avait adressé un mandat télégraphique substantiel.
Marcelin devint vraiment son ami lorsqu’il lui présenta Ernest, qui avait été le chauffeur de Carlos Gardel lors de ses séjours à Paris, jusqu’à la dernière fois, en 34. Ernest parlait volontiers, il suffisait de lui payer une ou deux chopines et il racontait la douceur infinie de Gardel, comment il enchantait le plateau du studio de Joinville où il tournait (le metteur en scène était tellement sous le charme qu’il oubliait de dire : « Coupez »). Les tournages étaient interminables, à la fin de la chanson, le réalisateur, pour le seul plaisir de l’entendre à nouveau, disait : « On refait une autre prise pour la lumière. » Carlos savait bien que c’était pour l’écouter à nouveau, il recommençait avec joie, et c’était encore et toujours meilleur. C’est là qu’était née la légende : à chaque chanson, il chantait mieux.
Depuis la mort de Carlos dans ce maudit accident d’avion, Ernest n’arrêtait pas de pleurer et s’était mis à boire.
– Je te jure, Joseph. Inconsolable.
Ernest avait aussi le titre envié de confident. Il jurait que Gardel était bel et bien français, qu’il était né à Toulouse et avait émigré à l’âge de deux ans, il lui avait avoué un soir de grande mélancolie que s’il affirmait être argentin, c’était à cause de sa mère : elle tremblait qu’il soit mobilisé pendant la guerre, et lui, bon garçon, ne voulait pas lui faire de peine.
– C’est la vraie vérité, Joseph. Paye-moi encore un coup et je te raconterai comment Carlos a inventé le tango.
En application du principe qui veut que le jour ait été créé pour travailler et la nuit pour s’amuser, Joseph sortait même quand la pluie ou le froid vidait les rues des bourgeois et des manifestants ou quand il n’avait plus un rond à la fin du mois. Il comptait sur les doigts de la main les fois, veilles d’examen essentiellement, où il s’était couché avant trois ou quatre heures et il se levait sans fatigue à sept pour aller à l’université. Il avait été adopté par les Étoiles filantes, une bande de fêtards, potards et carabins mêlés à des fils de famille reniés pour leurs débauches, des rescapés un peu cabossés du Grand Jeu, des dandys, des artistes qui cherchaient leur voie, d’éternels étudiants qui avaient oublié dans quelle faculté ils s’étaient inscrits et dont l’objectif commun sur cette terre était d’en profiter au maximum avant que le monde n’explose.
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