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Jean-Claude Mourlevat: Terrienne

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Jean-Claude Mourlevat Terrienne

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Mon comportement et ma sensibilité se modifient depuis que je passe. C’est comme s’il me restait peu de temps (peu de temps de quoi ?) et qu’il ne fallait pas le perdre en insignifiances. Quand je parle aux gens, j’ai envie d’aller droit aux choses sensibles et importantes. Beaucoup ne comprennent pas et me repoussent. Séjourner là-bas me change. Et si j’y restais trop longtemps, je ne pourrais peut-être plus revenir en arrière. C’est pourquoi je rentre chaque fois, au bout de deux jours, pour me préserver. Et pour vendre mes chaises.

Le vieil homme est écrivain. Je lui ai dit que je lui demanderais de l’aide en cas de besoin, alors que je le connais à peine. Mais à qui d’autre pourrais-je en demander ? La police est incompétente dans ces affaires qui ne sont plus terrestres, et les autres personnes, mes parents, mes amis, m’enverraient tout droit dans un établissement spécialisé. Il me semble que cet homme a la capacité de me comprendre. Peut-être fait-il partie de « ceux pour qui le monde n’est pas assez ». C’est une phrase que j’aime et que j’écrivais sur tous mes cahiers, au collège déjà. En anglais pour faire mieux : Those for whom the world is not enough . Aujourd’hui, je me contenterais bien du monde ordinaire. Il serait enough . Il me suffirait.

Le vieil homme m’a laissée au croisement et je marche dans la brume. C’est la troisième fois que je passe.

3

La radio,

la nuit

Étienne Virgil patienta jusqu’à dix-huit heures, ce vendredi-là, avant de chausser ses lunettes de vue et de composer le numéro en 06 de sa petite-fille Loïse. Elle répondrait de sa chambre et il éviterait ainsi de tomber sur son fils et surtout sur sa belle-fille, avec qui les rapports se limitaient à l’indispensable.

– Papy ? fit-elle joyeusement.

Elle était l’aînée de ses petits-enfants. Après elle, il en était venu huit autres, des garçons et des filles, qu’il aimait tous à des degrés divers, mais Loïse occupait dans sa hiérarchie affective une place résolument à part. Elle avait été son premier amour de grand-père, en quelque sorte, lui offrant par sa venue une émotion dont il ne s’était jamais remis, et cette petite personne était restée telle dans son cœur, bouleversante, indéboulonnable.

Il y avait entre eux ce lien inconditionnel et définitif : je t’aimerai toujours, quoi que tu fasses. Je serai toujours de ton côté. Elle le savait d’instinct depuis l’âge de six mois sans doute, et rien n’avait pu remettre cela en question. Ni l’agacement des parents face à la concurrence déloyale d’un grand-père adoré, ni l’adolescence et ses tumultes. Elle s’était réfugiée plusieurs fois chez lui après des éclats un peu trop violents en famille.

– Je veux m’en aller, papy ! pleurait-elle. Je les supporte plus.

Il appelait son fils au téléphone :

– Elle est là, ne vous en faites pas, je la garde à dormir.

Il la recueillait, raccommodait les morceaux et la rendait le lendemain, suffisamment apaisée pour qu’elle parvienne à faire rouler un peu plus loin sa petite vie compliquée.

– Oui, c’est moi, ma belle. Je te dérange ?

– Non. Je fais mes devoirs.

– Ah, c’est quoi, tes devoirs ?

English .

– Bon, alors je te disturb un peu quand même…

Not at all , papy, tell me .

– Écoute, Loïse, c’est juste une question : connais-tu par hasard une fille de ton âge qui s’appellerait Anne Collodi ?

– Oui. Qu’est-ce qu’elle a fait ?

– Rien, je l’ai prise en auto-stop. Elle m’a dit qu’elle vendait des chaises.

– Oui, elle est en stage à 4 Pieds .

– En stage à quatre pieds ?

– À 4 Pieds . C’est un magasin de tables et de chaises qui s’appelle comme ça, à La Fouillouse.

– Ah, je vois. Tu es dans sa classe ?

– Non, papy, moi je suis en première L. Anne Collodi est en première Bac pro.

– Bon. Tu la connais bien ?

– On est restées ensemble jusqu’en quatrième. Je l’ai perdue de vue.

– Ah. Et comment était-elle ?

– Normale. Je l’aimais bien. C’est tout ?

– Oui, c’est tout. Je te laisse à ton anglais. Si quelque chose te revient, appelle-moi.

– D’accord. Tu es un peu spess, papy…

– Quoi ?

– Tu es un peu spécial.

– Ah, bon, tu trouves ?

Il raccrocha, mécontent. Il avait espéré autre chose. Que Loïse lui dise qu’elle ne connaissait pas du tout cette jeune fille, ou bien au contraire qu’elle la connaissait très bien et qu’elle lui fasse des révélations sur elle. Cet entredeux le chiffonna. Qu’Anne Collodi soit « normale » le décevait.

Il dînait d’une omelette brouillée quand la sonnerie du téléphone retentit. Il se leva et décrocha le combiné.

– Oui ?

– Papy ? J’ai oublié de te dire tout à l’heure : on a beaucoup parlé d’Anne Collodi l’année dernière parce que sa sœur a disparu. Le lendemain de son mariage. Tu sais, ce genre de disparition inexpliquée.

– Oui. Elle me l’a dit. Et je me rappelle avoir lu ça dans les journaux, maintenant.

– Attends, il y a autre chose.

– Quoi donc ?

– Anne et moi, on a été voisines de table pendant un an en cours d’histoire-géo, en classe de quatrième. Comme elle était gauchère, j’étais à sa droite. Le prof était très sévère et on ne s’est pratiquement pas parlé. Mais elle avait un comportement bizarre.

– C’est-à-dire ?

– Elle rêvait beaucoup. Elle aurait pu être première de la classe si elle avait voulu, très facilement, elle était vraiment intelligente, mais elle ne suivait pas. Elle rêvait. Un jour, elle est tombée de sa chaise ! On aurait pu être amies, ça ne s’est pas fait, mais on aurait pu. Voilà, c’est tout ce que je peux te dire. Pourquoi veux-tu savoir tout ça ?

– Comme ça. Je suis curieux, tu le sais bien.

– Quand est-ce qu’il sort, ton nouveau roman ? demanda-t-elle. Celui que tu n’aimes pas.

– Le mois prochain. Hélas.

– Ne t’en fais pas trop, va. Personne n’est jamais mort d’un roman moyen.

– Il n’est pas moyen, Loïse, il est mauvais. C’est mon premier roman mauvais. Ils le publient parce que c’est moi qui l’ai écrit et qu’ils m’aiment bien. Ils me l’auraient jeté au nez si j’avais été un inconnu.

Elle rit d’un rire clair qui lui fit du bien.

– Bon, je te laisse, conclut-il. Prends soin de toi, ma belle.

Good night , papy.

Pendant le reste de la soirée, les pensées de Virgil convergèrent sans cesse vers Anne Collodi, à la façon des vagues qui ne se lassent pas du rivage et y reviennent avec entêtement. Il revoyait en particulier son visage d’adolescente dans le cadre que faisait la vitre baissée de sa voiture, au moment où elle était venue lui dire son nom : « Je m’appelle Anne Collodi. » L’harmonie de l’ensemble, dans la brume. Comme un tableau de maître qui se serait composé et défait en quelques secondes, par miracle et par grâce. Il revoyait la douceur du regard et l’inquiétude qui l’habitait. Elle avait dit qu’elle lui enverrait un message le moment venu ou bien qu’elle lui ferait signe de là-bas. À quoi ce là-bas ressemblait-il ?

Il s’aperçut que dans son esprit l’image de la jeune fille se confondait avec celle de Loïse, les deux se superposant. Elles avaient passé une année entière côte à côte sans se parler ou presque, au collège. Il les imaginait toutes deux, chacune avec quatre ans de moins, voisines et muettes, la droitière et la gauchère, la blonde et la brune, l’une étant comme l’image inversée de l’autre. Loïse Virgil et Anne Collodi.

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