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Jean-Claude Mourlevat: Terrienne

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Jean-Claude Mourlevat Terrienne

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Il repartit en direction de Saint-Étienne et ralentit à la première maison rencontrée sur la D8, côté nord. C’était une villa isolée, dépourvue de tout charme. Il y accéda par une allée de gravier et stoppa sa voiture dans la cour. Un homme chargeait de la ferraille à l’arrière de sa camionnette.

– Bonjour, monsieur, je me suis égaré. Je vais à Campagne.

– À la campagne ?

– Non, à Campagne. C’est un lieu-dit. Assez près d’ici sans doute.

L’homme secoua la tête.

– Non. Je connais pas.

– Ah, et vous habitez ici depuis longtemps ?

– J’y suis né.

Le vendredi suivant, alors qu’il se rendait chez son dentiste, Virgil eut un choc à la sortie de Sury-le-Comtal. La jeune fille surgit sous ses yeux là où il l’avait vue pour la première fois, une semaine plus tôt. Le temps humide et brouillé était pour ainsi dire le même. Elle portait les mêmes vêtements. Il eut l’impression de revivre la même scène. Il la trouva un peu plus pâle. Elle sourit en le voyant s’arrêter.

– Décidément, j’ai de la chance avec vous.

– Oui, montez !

Dès qu’elle fut assise à ses côtés, il sut à quel point il avait espéré la revoir, sans se l’avouer. Il arrêta la radio.

– Vous n’écoutiez pas ? demanda-t-elle.

– Non.

– À quoi ça vous sert de mettre la radio si vous ne l’écoutez pas ?

– J’aime entendre parler les gens, même si je n’écoute pas ce qu’ils disent. Je pense à autre chose. Les voix me bercent. La nuit parfois, j’ai des insomnies, alors j’allume la radio, j’écoute les voix et je me rendors avec.

Leur conversation avait repris son cours comme si rien ne l’avait interrompue depuis la semaine précédente.

– Quelle radio écoutez-vous ?

– La nuit, j’écoute France Culture.

– C’est très ennuyeux, non ?

– Parfois, oui. Mais quelquefois c’est passionnant.

– Moi j’écoute NRJ. Vous connaissez ?

– Oui. Ma petite-fille l’écoute aussi.

– Vous avez une photo de Madeleine sur votre table de nuit ?

Il fut touché de voir qu’elle se rappelait le prénom après une semaine.

– Non, je n’en ai pas.

– Et dans votre portefeuille ?

– Oui.

– Vous la regardez souvent ?

– Non. Presque jamais. Mais je sais que je l’ai et ça me suffit. C’est une photo faite à une station-service. Pas très romantique. Je ne sais pas pourquoi je vous raconte ça. C’est très personnel.

– On ne devrait se dire que des choses personnelles. Le reste n’est pas très intéressant. Vous ne trouvez pas ?

– Si. Dites-m’en une à votre tour. Une chose personnelle. Enfin, si vous voulez.

– Mon scarabée vert est mort.

– Ce n’est pas très personnel.

– Bon. Je cherche ma sœur.

– Vous me l’avez déjà dit la semaine dernière, mais je n’ai pas compris ce que ça signifie.

– Ma sœur a disparu. Et je la cherche.

Il lui sembla que leur dialogue était en équilibre instable, qu’un mot de travers pouvait faire s’écrouler toute la construction. Il hasarda :

– Elle est comme « tombée dans un trou » ?

– Oui.

– Vous avez besoin d’aide ?

– Pas encore, mais, si j’en ai besoin, c’est peut-être à vous que je demanderai.

– Pourquoi moi ?

Elle éluda la question et en posa une autre :

– Vous avez un téléphone portable ?

– Je n’en ai pas.

– Ah, et un téléphone fixe, ou une adresse électronique ?

– Oui.

Il lui donna les deux, ainsi que son nom, et elle nota le tout sur un carnet tiré de son sac. Il remarqua qu’elle utilisait un crayon à papier très court et qu’elle écrivait de la main gauche, avec soin, en retournant loin à l’envers la dernière phalange de son index.

– Merci. Je ne peux pas envoyer de message de là-bas, mais je vous ferai peut-être un signe, comme je pourrai.

– De là-bas ?

– Oui, de Campagne. Tenez, on est arrivés.

Il se rendit compte qu’en effet ils étaient au croisement. Le trajet semblait n’avoir duré que quelques minutes. Il rangea la voiture sur le bas-côté. Il revit le panneau, la route rectiligne, les herbes hautes, la prairie, la brume.

– Au revoir, monsieur, dit-elle. Et merci encore.

– De rien, mademoiselle.

Elle fit quelques pas, puis revint et se pencha à la vitre.

– Ah, oui, je m’appelle Anne Collodi.

Il eut l’impression qu’elle avait envie d’ajouter : « Rappelez-vous mon nom, s’il vous plaît… »

La lumière de pluie, dans le cadre géométrique de la fenêtre, conférait à son visage une grande douceur, celle qu’on trouve dans certains portraits de Vermeer. Mais il décela dans les yeux clairs une ombre qui ne lui plut pas. Il y vit le signe que la jeune fille craignait quelque chose. Pire : qu’elle s’en allait pour quelque part d’où elle ne pourrait peut-être plus revenir, et qu’elle le savait.

Elle ne se retourna plus. Il la regarda s’éloigner et disparaître. Puis il resta encore un peu sur place, à observer le détail du paysage autour de lui, à noter mentalement des repères : les haies, les rangées d’arbres, une barrière au loin. Il mit son compteur kilométrique à zéro, mais il pressentait que ce serait inutile, que le croisement cesserait d’exister dès lors qu’il le chercherait sans elle.

« Et si je tournais à droite à présent et que je m’engageais sur cette route ? » se dit-il. Il repoussa aussitôt cette idée. « Tant qu’elle n’a pas besoin de moi… J’irai quand elle me le demandera… »

Ce vendredi-là, son dentiste s’étonna de trouver son patient placide et presque indifférent au traitement qu’il lui infligeait : la dévitalisation d’une racine de molaire.

– Ah, quand-même, plaisanta-t-il, on se détend un peu…

– Aa arhh…, fit Virgil, bouche ouverte.

Et un peu plus tard, en prenant congé :

– Toujours dans la littérature, monsieur Virgil ?

– Eh oui, toujours.

– L’inspiration est là ?

– Comme ci comme ça, répondit-il. Ça va, ça vient.

2

Des danseurs

infatigables

Je m’appelle Anne Collodi. J’ai dix-sept ans. Je marche sans me retourner, ma capuche sur la tête. Il fait presque froid. Dès qu’on est de ce côté-ci, la température tombe de quelques degrés et elle ne varie plus. C’est le même vieux monsieur qui m’a reprise en auto-stop, ce matin. J’ai dans la poche droite de ma veste un scarabée vert qui est mort, je pense, mais je le garde comme porte-bonheur. Non, comme éloigne-malheur, plutôt, ça suffira dans la situation où je me trouve. Je l’ai mis dans une petite boîte d’allumettes.

Je viens de « passer » pour la troisième fois. J’utilise le mot « passer », c’est celui qui me paraît le mieux convenir. « Passer » signifie mourir aussi, je le sais bien. On dit que untel est passé, qu’il est donc mort. Mon scarabée est passé, par exemple. Mais ce n’est pas dans ce sens-là que je l’entends. Je ne meurs pas. Je passe. Je passe d’un monde à l’autre par ce chemin, cet unique chemin, celui qu’a pris ma sœur.

Je n’ai jamais aimé l’homme qu’elle a épousé. Il avait du charme, pourtant : mince, souriant, l’allure juvénile pour sa trentaine. Je me rappelle notre toute première rencontre. Ça remonte au printemps de l’année dernière, il y a un an et demi. C’était dans la Grand-Rue, à Saint-Étienne. Je suis descendue du tram place du Peuple, et je suis tombée sur ma sœur et lui, qui allaient justement y monter. Du coup, ils sont restés sur le quai pour attendre le suivant et nous avons bavardé.

« Je te présente Jens », a dit Gabrielle et j’ai vu combien elle était fière de me montrer son beau fiancé et de prononcer son beau prénom à consonance étrangère. Il m’a tendu une main large, puissante et douce. J’ai pensé qu’il aurait pu me faire la bise, j’étais la sœur de Gabrielle quand même. On a échangé des banalités : quel joli temps ! Où est-ce que tu as trouvé ce petit haut ? etc., puis le tram est arrivé et ils sont montés dedans. De l’intérieur, elle m’a fait un sourire complice qui voulait dire : « Hein, tu as vu, petite sœur, le genre de gars que je suis capable de lever ? » Je lui ai répondu d’une grimace et d’un haussement de sourcils : « En effet, grande sœur, en effet… »

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