Jean-Claude Mourlevat - Le chagrin du roi mort

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Il y avait devant la menuiserie une petite cour carrée juste assez grande pour y manœuvrer avec une charrette et un cheval. Lia se tenait au milieu, parfaitement immobile dans son manteau d’hiver, les cheveux libres, les mains croisées devant elle, dans sa beauté simple et renversante. Elle gardait la tête légèrement baissée, comme par timidité, ce qui la faisait regarder par en dessous. Aleks ne vit que cela, ces deux yeux noirs qui demandaient, pleins d’incertitude : « Est-ce que j’arrive trop tard ? Est-ce que je dérange ? Est-ce que je suis folle d’être venue ? »

Il s’avança vers elle et voulut l’entourer de ses bras. Elle recula d’un pas pour l’en empêcher et lui prit les mains.

Sostdi… Attends… Tu es marié ? Tu as une femme ?

Elle le dit d’un ton presque farouche, les sourcils froncés.

— Non, répondit-il mécaniquement, mai gaïnat… je n’en ai pas…

Elle se détendit un peu, esquissa un sourire.

Maïgdinat , répéta-t-il.

Et il ne sut plus que faire. La beauté de ce visage le bouleversa comme la toute première fois, lorsque leurs regards s’étaient croisés, au camp, près d’une marmite de soupe, dix ans plus tôt. C’étaient les mêmes yeux sombres et profonds, ces yeux dans lesquels il s’était noyé.

Peut-être était-elle un peu plus femme dans le reste de sa personne.

— Et toi, demanda-t-il, tu as un mari ?

Elle secoua la tête.

— Non, je n’en ai pas. Enfin, j’allais presque en avoir un, alors je me suis dit… ou plutôt je lui ai dit : « Attends un peu, je dois d’abord aller voir… il y a quelque part quelqu’un qui peut-être… il y a une chance sur dix mille… mais avant de te dire oui, je dois être sûre que… » Je lui ai dit… je lui ai dit…

Elle fondit en larmes.

— Oh, Aleks, tu es vivant… je ne sais pas si je vais supporter ce bonheur… ça me fait mal partout… j’ai l’impression que je vais mourir…

Il la prit dans ses bras.

— Tu m’as cru mort ?

— Oui !

Elle l’avait presque crié.

— Ils ne m’ont pas fusillé, tu vois. Ils n’ont pas eu le temps.

Elle pleurait, forçant sa tête contre la poitrine d’Aleks, comme si elle avait voulu entrer dedans.

— Mais qu’est-ce que tu as fait, alors, pendant tout ce temps ? Qu’est-ce que tu as fait ?

— Je t’ai cherchée, Lia.

Il parlait sans effort dans cette langue qui lui était devenue presque aussi familière que la sienne. Les mots coulaient librement de sa bouche :

— Je t’ai cherchée sur le Continent. Pendant sept ans. Et puis je suis rentré.

— Mais je t’ai cherché aussi, moi ! Je suis venue jusqu’ici.

— Je sais. Mes parents t’ont écrit, après.

— Oui, deux ans plus tard, pour me dire qu’ils étaient sans nouvelles de toi !

Elle se mit à le marteler de ses poings.

— Pourquoi, Aleks ? Pourquoi ? Qu’est-ce que tu as fait pendant tout ce temps ?

— Je ne sais pas… je crois que suis devenu fou là-bas… un peu fou… pas complètement… je te cherchais… je n’arrivais plus à rentrer… ni à donner de mes nouvelles… j’étais… perdu…

Elle le regarda avec inquiétude.

— Tu vas mieux, maintenant ?

— Je vais bien. Il ne me manquait que toi. Et tu es là…

— Tu parles ma langue ! s’exclama-t-elle soudain. Comme tu la parles bien ! Tu as un drôle d’accent, mais c’est joli.

Elle l’embrassa, légèrement.

En retrouvant le goût exact des lèvres de Lia, Aleks eut l’illusion délicieuse que les années passées sans elle se réduisaient à rien, à quelques heures. C’était comme s’il l’avait embrassée la veille encore. Rien n’avait changé. Il retrouvait intacte l’émotion perdue. Il était parcouru du même désir, du même affolement.

— Viens, dit-il en l’entraînant, entrons dans l’atelier. Nous irons chez moi plus tard.

En poussant la porte, il se rendit compte que le voisin était resté là depuis le début et qu’il avait assisté à toute la scène, sans en comprendre un seul mot, mais attendri tout de même.

— C’est fermé, lui dit Aleks assez sèchement, revenez cet après-midi.

Le vieux maugréa un peu et s’en alla.

Dans les jours qui suivirent, Aleks ne travailla que les matins à la menuiserie. L’après-midi, il promena Lia dans tous les lieux qu’il aimait et qu’il voulait lui faire découvrir. Le cheval Tempête n’était plus là, mais M. Holm, oui, à peine plus chenu. Ils parcoururent la ville sur son traîneau, de la Grand-Place au palais, ils glissèrent sur les lacs gelés, ils s’aventurèrent dans la plaine, ils se rendirent à la nouvelle bibliothèque royale qu’ils visitèrent ensemble.

Un soir, juste avant que la nuit tombe, ils montèrent sur les hauteurs, jusqu’au cimetière où reposait le roi Holund. M. Holm les laissa à la grille.

Lia trouva la tombe du dernier roi émouvante et très simple. Et rassurante. Comme ils allaient partir, la neige, qui s’était arrêtée depuis le matin, se remit à tomber. C’était beau et serein, et ils restèrent quelques minutes de plus. Lorsque les flocons recouvrirent le nom du roi, gravé dans la pierre, Aleks s’avança et souffla dessus pour les faire s’envoler.

— C’était un bon roi, expliqua-t-il.

Il raconta comment il était allé le voir sur la Grand-Place, jadis, avec Brisco. Il raconta la longue attente, le froid, les briquettes dans leurs moufles, les soldats au garde-à-vous, la neige sur le visage du roi, le défilé sans fin des gens venus lui dire adieu.

Mais il garda pour lui le chagrin du roi mort et le mystère du feu…

Puis il sentit que la neige tombait plus serrée et qu’elle lui faisait sur la tête une petite galette blanche. Il passa la main dessus pour la faire tomber et fit de même pour Lia.

— Viens, il ne faut pas faire attendre M. Holm.

— Tu as raison. Allons-y.

Le vieux cocher fit claquer sa langue et le cheval s’en alla au petit trot.

Aleks et Lia se blottirent l’un contre l’autre sous la couverture et gardèrent le silence. Aleks écouta glisser l’attelage. Il lui sembla que sa vie entière tenait dans ce bruit-là : le sifflement des lames d’un traîneau sur la neige.

JEAN-CLAUDE MOURLEVAT est né en 1952 à Ambert en Auvergne. Il a fait des études à Strasbourg, Toulouse, Bonn et Paris et a été professeur d’allemand en collège pendant cinq ans avant de se consacrer au théâtre. Il a alors créé deux comédies clownesques qu’il a interprétées plus de mille fois en France et un peu partout dans le monde. Il a également mis en scène de nombreuses pièces de Brecht, Cocteau, Shakespeare…

En 1998 est publié La Balafre, son premier roman.

Depuis, les livres se sont succédé avec bonheur, plébiscités par les lecteurs, la critique et les prix littéraires.

DU MÊME AUTEUR

Chez Gallimard Jeunesse

Le Combat d’hiver

La Ballade de Cornebique

La Troisième Vengeance de Robert Poutifard

La Prodigieuse Aventure de Tillmann Ostergrimm

Chez Pocket Jeunesse

La Balafre

A comme voleur

L’Enfant Océan

La Rivière à l’envers (deux volumes)

Chez Thierry Magnier

L’homme qui ne possédait rien

L’homme à l’oreille coupée

L’homme qui levait les pierres

Chez Arléa

Je voudrais rentrer à la maison

© Éditions Gallimard jeunesse, 2009, pour le texte

Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse

Mise en pages : Françoise Pham

Dépôt légal : mai 2009

N°d’édition : 164268

N°d’impression : 73656

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