Jean-Claude Mourlevat - Le chagrin du roi mort

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— Si, je ne vous ai pas donné de nouvelles…

— Tu es revenu, tout va bien…

Bjorn abandonna son ouvrage sur-le-champ, ferma l’atelier et ils partirent tous les deux pour aller rejoindre Selma. En suivant les rues aux côtés de son père, Aleks se rappela ce jour lointain où ils avaient marché ainsi tous les deux à la recherche de la sorcière Brit qu’ils voulaient convaincre d’essayer de ramener Brisco…

— Est-ce qu’Halfred est toujours là ? demanda-t-il.

— Bien sûr. On ira le voir si tu veux. Il faudra juste ôter nos bottes à l’entrée, tu te souviens ?

— Je me souviens.

— Lia est venue, ta mère te l’a dit, je suppose, enchaîna Bjorn de manière tout à fait inattendue.

Aleks se figea, stupéfait d’entendre ce nom dans la bouche de son père, ici, à Petite Terre. C’était comme si deux mondes étrangers l’un à l’autre se rejoignaient.

— Tu connais Lia ? Elle est venue ?

— Oui. Juste après la guerre. Elle te cherchait.

— Elle… elle a dit où elle était, là-bas, sur le… sur le Continent ?

Il en bégayait.

— Elle nous a laissé une adresse, mais ça date de six ans, Aleks… six ans… Nous lui avons écrit une lettre, deux ans plus tard, pour lui dire que tu n’étais toujours pas revenu. Elle ne l’a pas reçue, ou bien elle n’habite plus là. En tout cas nous n’avons jamais eu de réponse.

Aleks chancela et dut s’adosser au mur. La tête lui tournait.

— Ça ne va pas ? demanda Bjorn.

— Ça va, bredouilla Aleks. Je… elle est restée longtemps ?

— Non, quelques jours seulement. Elle…

Il hésita avant de finir :

— … elle est charmante.

Il fallut du temps à Aleks pour se retrouver. Il avait pris des habitudes de silence, de solitude, de jeûne, de vagabondage qui convenaient mal au quotidien sur Petite Terre. Il redoutait par-dessus tout d’affronter ses anciennes connaissances et d’avoir à raconter l’inracontable. Alors, mon vieux, qu’est-ce que tu as fait pendant tout ce temps ? Ce que j’ai fait ?

J’ai cherché une fille dans un pays qui mesure quatre mille fois notre île… j’ai marché… je me suis battu contre des loups… j’ai marché… j’ai parlé une langue dont tu ne connais pas un mot… j’ai volé un cheval… j’ai marché… j’ai enterré un vieil homme fou par une nuit de pleine lune… j’ai marché… j’ai demandé un million de fois souss maa, Tptàyûé. ?… j’ai marché… j’ai mangé des choses qui ne sont pas de la nourriture.,. on m’a lancé des pierres… le gel m’a fait pleurer des larmes de cristal… j’ai rencontré des braves gens… j’ai marché… Et toi, qu’est-ce que tu as fait pendant tout ce temps ?

Ses parents, eux, surent l’écouter quand il voulait parler, et se taire quand il lui fallait le silence. Il leur raconta tout, à petites touches, enfin presque tout ce qu’on peut dire à ses parents. Il mentit en une seule occasion. C’était un soir, au cours du repas. Après un silence, Selma avait demandé :

— Et Brisco ? Tu ne l’as jamais revu, là-bas.

— Non, avait-il répondu sans la moindre hésitation. Non, je ne l’ai pas revu, je vous l’aurais dit.

— Bien sûr que tu nous l’aurais dit… Je suis bête…

Il n’en fut plus jamais question. Par la suite il se reprocha parfois de ne pas avoir dit la vérité, mais sans doute était-elle indicible. Il lui aurait été plus facile d’annoncer que son frère était mort. Or, ce qu’il était devenu était pire qu’être mort.

Il était revenu depuis six mois déjà quand on organisa chez les Johansson une fête qui, sans qu’on le dise, était celle de son retour. Tous ceux qu’il aimait y vinrent et en premier son oncle Ketil, resté le même malgré ses hautes fonctions. Aleks put constater que le capitaine du bateau n’avait pas menti : Ketil était davantage qu’apprécié, on l’aimait. Sans être roi, il avait restauré à Petite Terre une façon de gouverner qui rappelait celle de Holund, sage et tranquille. La bibliothèque royale avait été reconstruite presque à l’identique. Par chance, l’incendie ne s’était pas propagé dans les galeries et on avait pu les remettre en fonction. Mais Aleks s’était refusé à y retourner pour l’instant.

Ils étaient à peine attablés qu’un des convives proposa qu’on boive en l’honneur d’Aleks qui était revenu. Chacun leva son verre et lui dit une gentillesse : « Bon retour, Aleks… Bienvenue au pays… On est heureux que tu sois là… » Les gorges étaient nouées et les yeux brillants. Bjorn prit brièvement la parole et les remercia tous, en son nom et en celui de Selma, pour les avoir soutenus pendant ces années qu’il qualifia, la voix tremblante, de… difficiles.

Passé l’émotion, la fête fut belle et bien arrosée, et elle marqua le retour définitif d’Aleks Johansson parmi les siens. Il s’efforça de considérer cette soirée comme le début de sa nouvelle vie. Une vie au goût d’amertume. Une vie de seconde main, peut-être, mais une vie… Comme il n’en voyait pas d’autre possible, il décida de faire honneur à celle-ci. Il prit la résolution de laisser derrière lui son frère perdu, son amour perdu, ses années d’errance… et de vivre.

Les mois passèrent et il s’y appliqua si bien qu’on aurait pu jurer qu’il était redevenu celui d’avant. Il retrouva sa place auprès de son père, dans l’atelier de menuiserie, il réapprit à parler, à rire, il se laissa entraîner avec Baldur et d’autres camarades dans des virées plus que joyeuses.

Mais il jouait la comédie du bonheur et lui seul connaissait l’invisible blessure, l’inguérissable. Ceux qui étaient au plus proche de lui la devinaient, parfois, dans ces sortes d’absence qui le prenaient, au milieu d’un repas, à son travail, ou dans ce regard perdu qu’il avait de temps en temps. « Où es-tu, Lia ? Où es-tu, Brisco ? Où êtes-vous, tous les deux ? »

— Ça va, Aleks ? lui demandait-on.

— Oui, ça va, pourquoi ?

— Tu rêves ?

— Non non, tout va bien.

Cela dura un peu plus de deux ans, et puis, au début de l’hiver, il arriva ceci.

Il était seul à l’atelier ce matin-là et il achevait de dresser une traverse de chêne pour une table. La varlope chantait sur la pièce de bois, et chacun de ses passages faisait apparaître des arabesques nouvelles et les nervures toutes fraîches. Les copeaux jonchaient le sol, à ses pieds. Il s’arrêta un instant et passa la main sur son ouvrage. Il aimait toucher le bois lisse et parfait, il aimait la chaleur de son apparence, son odeur.

Le ciel était bas, dehors. Pas un souffle de vent. Et les nuages lourds. Sans doute que la neige viendrait bientôt. Comme midi approchait, il rangea son outil sur l’établi et ôta son tablier de menuisier pour l’accrocher au clou. C’est alors que quelqu’un toqua à la porte et la poussa sans attendre de réponse. La tête qui se glissa dans l’ouverture était bien connue d’Aleks. Un petit vieux bavard comme une pie qui habitait la maison voisine de l’atelier et qui venait souvent leur rendre visite, pour avoir de la compagnie. Il était souvent difficile de se débarrasser de lui.

— Vous tombez mal, dit Aleks, je m’en vais. Repassez cet après-midi…

— C’est pas ça, répondit le vieux. T’as de la visite.

— De la visite ?

— Oui. Une jeune femme.

— Où est-elle ?

— Là.

Le vieux avait fait un geste rapide de la tête pour indiquer que la visite était tout près de lui, là, dehors.

— J’arrive, fit Aleks.

Il parcourut la courte distance qui le séparait de la porte dans un état de trouble qui le surprit lui-même. Une sorte de suspension. « Tout est normal, se dit-il, c’est une cliente qui vient te demander de réparer son armoire, ou bien une cousine de passage en ville qui veut te saluer avant de regagner son village. » Mais en même temps qu’il se raisonnait ainsi, une autre voix, montée des profondeurs, lui soufflait : « Aleks, il se passe quelque chose… »

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