Jean-Claude Mourlevat - Le chagrin du roi mort
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- Название:Le chagrin du roi mort
- Автор:
- Издательство:Gallimard Jeunesse
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:9782070623877
- Рейтинг книги:4.33 / 5. Голосов: 3
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Elle pleurait doucement. Il ne la lâcha pas.
— Que voulait-il faire de moi ? Dites-le.
— Je ne peux pas.
— Dites-le. Je veux entendre les mots.
— Il voulait… te… comme ton père…
— Vous le saviez.
— Je le savais.
— Pourquoi m’a-t-il épargné ?
— Parce qu’il voulait faire de toi l’instrument de sa vengeance. Il voulait pouvoir dire un jour à ceux de Petite Terre qui l’avaient chassé : « Regardez, regardez ce que j’ai fait de celui qui devait être votre roi… » Il n’a pas eu le temps. Mais il y a une deuxième raison.
— Dites-la.
— Elle me concerne…
— Dites-la.
— Je m’étais… attachée à toi. Je le lui ai dit. Nous n’avions pas d’enfant.
— Mais s’il avait décidé de me tuer tout de même, moi, un petit garçon de dix ans, vous l’auriez empêché, n’est-ce pas ? Dites-le-moi, ma mère. Nous sommes sous la pierre, dites-moi la vérité. Vous auriez fait quelque chose pour l’arrêter, bien sûr…
La Louve sembla s’imposer un effort prodigieux et elle balbutia :
— Je ne l’aurais pas empêché. Je n’aurais rien fait pour l’arrêter.
Puis elle avança les mains vers l’eau qui tombait devant elle et s’en noya le visage.
— Oh, mon Dieu, qu’est-ce que j’ai dit ? Tu vas me quitter maintenant, n’est-ce pas ? Tu ne pourras pas rester ici. Tu vas me haïr. Tu vas retourner à Petite Terre. En te disant la vérité, je t’ai perdu.
— Je ne peux pas retourner à Petite Terre, ma mère.
Elle s’immobilisa. S’entendre encore appeler « ma mère » lui rendit un peu d’espoir.
— Pourquoi ?
— Je suis maudit, là-bas.
Elle ne comprenait pas. Elle se tourna vers lui.
— Pourquoi es-tu maudit là-bas, mon fils ?
— Parce que j’ai commis un crime pire que le vôtre.
À son tour, il perdit contenance. Ses traits se contractèrent.
— Quel crime as-tu commis qui soit pire que le mien ? Il n’en existe pas.
— Si.
— Dis-le-moi. À toi, maintenant. Nous sommes sous la pierre.
— C’était sur le Continent, sous les murs de la capitale. Mon frère a été condamné comme déserteur et il a demandé mon aide, en souvenir de notre enfance. Il m’a supplié, il l’a écrit avec son sang, il m’a rappelé un serment que nous avions fait autrefois.
— Et tu ne l’as pas aidé ?
— Non, je ne l’ai pas aidé.
— Pourquoi ?
— J’ai voulu être fort, comme Guerolf. Moi aussi j’ai voulu être à sa hauteur.
— Ton frère a été fusillé ?
— Non. Les cosaques nous ont attaqués avant l’exécution.
— Alors il est rentré à Petite Terre…
— Je ne sais pas. Je ne l’ai pas revu. Il y a eu le combat, toute cette folie. Je suis parti. Je l’ai abandonné dans cette cave… Aleks…
La pluie avait faibli, mais ils ne bougèrent pas. Ils étaient tous les deux étourdis d’avoir vidé leur cœur à ce point. Ils restèrent silencieux jusqu’à ce qu’elle cesse tout à fait.
— Qu’allons-nous faire de tout ça, maintenant ? demanda Fenris. De toutes ces vérités ?
— Pourquoi dis-tu ça ? Est-ce qu’elles n’existaient pas avant qu’on se les dise ? Et nous avons bien vécu avec… Ce sera un peu moins lourd, désormais. Peut-être.
Il lui sourit. Elle avait raison. Mais ils ne parvenaient pas à quitter la pierre.
— Une chose encore, ma mère.
— Oui…
— Qui m’a choisi ce nom : Fenris. Est-ce vous ou Guerolf ?
— C’est lui. Cela signifie « le Loup », tu le sais.
— Oui, je le sais. Alors je voudrais vous demander, si vous le pouvez, de revenir à mon vrai nom, à mon nom de là-bas, mon nom d’autrefois.
— Je vais essayer, mon fils.
— Je m’appelle Brisco. Dites-le-moi avant que nous quittions la pierre. S’il vous plaît.
Elle hocha la tête, bouleversée.
— Viens, dit-elle. Les chevaux sont trempés. Rentrons.
Il ne bougea pas.
— Viens, Brisco…, reprit-elle.
16
UN SOLDAT PERDU
Urs Haarinen faisait le commerce de tout : du bois, du poisson, des peaux, de l’huile et de l’alcool entre Grande Terre et le Continent, depuis plus de trente ans. Ceux qui l’avaient surnommé « le Chauve » ne s’étaient pas trop fatigués. Son crâne lisse et rouge luisait sous le soleil de ce début de printemps. Quelques gouttes de sueur perlaient dessus. Il les essuya avec son mouchoir.
Il se tenait debout sur le pont, satisfait de ses affaires, satisfait du beau temps qu’il faisait, satisfait de son bateau, de son personnel, de son embonpoint, satisfait de tout. Il observait le va-et-vient de ses hommes qui achevaient le chargement. D’ici moins d’une heure ils appareilleraient pour Grande Terre.
Son second l’interpella depuis le quai :
— Capitaine, il y a là-bas dans l’auberge un gars qui voudrait faire la traversée. Un drôle de paroissien. Il dit qu’il a de l’argent. Il est de Petite Terre. Il a l’air bizarre, mais pas méchant.
Le Chauve n’avait pas l’habitude de prendre des passagers, mais il était lui-même originaire de Petite Terre et très attaché à son île. Il y avait grandi avant de tenter – et de réussir – l’aventure sous d’autres cieux. C’est ce qui l’incita à faire une exception.
— Fais-le monter, on va voir ça.
L’homme qui traversa la passerelle et s’avança vers lui, quelques minutes plus tard, lui parut vieux, de loin, à cause de sa maigreur et de la lenteur de ses mouvements. Mais de près il s’avéra être un assez jeune homme. Il portait un manteau long et des bottes fatiguées, un havresac en bandoulière. Ses cheveux tombaient sur ses épaules. Un vagabond à coup sûr.
— Alors, il paraît que tu veux traverser ?
— Si c’est possible…
— D’où es-tu ?
— De Petite Terre.
— Et tu as de quoi payer ton passage ?
Au lieu de répondre, le jeune homme tira une bourse de sa poche, la délia et en fit glisser le contenu dans la paume de sa main.
— C’est tout ? fit le Chauve. Tu sais faire quelque chose ?
— Je suis… menuisier.
— Tu m’as l’air d’un menuisier, oui ! Qu’est-ce que tu faisais ici, sur le Continent ?
— Je… j’ai marché…
— Tu as marché.
— Oui, je… je cherchais une personne.
Le Chauve nota pour la deuxième fois l’hésitation de son interlocuteur, comme si celui-ci butait sur les mots les plus simples. Il se demanda un instant s’il avait affaire à un simple d’esprit et il adoucit le ton :
— Ah, et tu l’as trouvée, cette personne ?
— Non.
Ce non était dit d’une étrange façon, rêveuse, presque étonnée. Il y eut un silence, puis le capitaine reprit :
— Comment t’appelles-tu ?
— Je m’appelle Aleksander Johansson.
— Bon. Tu peux rester à bord. Je t’emmène jusqu’à Grande Terre. Pour la suite du voyage, tu te débrouilleras. Mais je n’ai pas de cabine pour toi. Tu te trouveras une place pour dormir dans la soute. Et tu peux garder tes sous.
Ils ne s’adressèrent plus la parole durant les deux jours suivants. Le jeune homme resta beaucoup dans la soute à dormir et ne se montra guère sur le pont qu’à l’aube ou à la tombée du jour. Le Chauve finit par être intrigué par son comportement et il l’aborda, un soir, sur le pont arrière. Un faible vent d’est tendait les voiles. La mer était d’huile. Ils la regardèrent un moment, puis le capitaine engagea la conversation :
— Tu te plais sur le bateau ?
— Oui.
— Tu n’es pas malade ?
— Non.
— Tu n’aimes pas parler, hein ?
— J’aime parler, mais… j’ai un peu oublié notre langue… je n’ai plus l’habitude…
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