Jean-Claude Mourlevat - Le chagrin du roi mort

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17

RETOUR

À PETITE TERRE

Aussitôt débarqué du bateau d’Urs Haarinen sur Grande Terre, Aleksander Johansson prit un autre bateau commerçant qui l’accepta et qui contourna la côte par le sud pour filer ensuite plein ouest vers Petite Terre.

Lorsqu’il posa le pied sur son île natale, le lendemain, au début de l’après-midi, huit ans après l’avoir quittée, il fut frappé d’abord par son étonnante petitesse, puis par l’aspect parfaitement ordinaire et normal des choses. L’événement de son retour n’était que dans sa tête. L’eau du port, les maisons, la voiture à cheval qui l’emporta, tout cela l’accueillit avec évidence. Les gens eux-mêmes l’ignorèrent, tout juste intrigués par ce grand garçon chevelu qui écarquillait les yeux en regardant autour de lui.

Ce qui le toucha le plus, curieusement, ce fut le ciel. Il le trouva touchant de petitesse. Le ciel démesuré du Continent était trop grand, sa musique nocturne trop impressionnante, il s’y était noyé, perdu. Celui de Grande Terre était blanc et vide. Celui-ci était le sien, à la bonne mesure, avec ses nuages légers et le cri de ses oiseaux blancs.

Arrivé en ville, il se fit déposer dans une rue tranquille, loin de la Grand-Place, et continua à pied. La joie de revenir n’était pas celle qu’on pourrait imaginer. Au contraire, l’angoisse l’étreignait. Malgré les paroles rassurantes du capitaine, il se demandait quel accueil on lui réserverait à la maison. Et d’ailleurs, y trouverait-il ses deux parents comme il les avait laissés ? On ne peut pas disparaître pendant huit ans et exiger des gens qu’ils n’aient pas changé, qu’ils vous aient attendu, assis au même endroit, et qu’ils vous ouvrent les bras.

Il croisa plusieurs personnes qu’il connaissait d’autrefois, mais qui ne le reconnurent pas.

Il arriva enfin, en suivant les petites rues, près de la sienne. C’étaient les mêmes pavés, les mêmes murs, les mêmes portes. Il se sentit mal. Il marchait de plus en plus lentement, le cœur battant la chamade, quand il vit Baldur Pulkkinen disparaître à l’angle d’un mur de pierre.

— Baldur ! appela-t-il.

Mais l’autre n’entendit pas.

Il courut et le vit de nouveau.

— Baldur !

L’infirme s’immobilisa, se retourna et observa en clignant des yeux dans le soleil celui qui l’appelait. Puis sa bouche s’ouvrit très grande. Il ne prononça pas un mot. Il claudiqua jusqu’à Aleks et le prit dans ses bras.

— Oh, bon Dieu ! répéta-t-il, oh, bon Dieu de bon Dieu… Aleks ! Tu es vivant !

— Comme toi, répondit Aleks. Disons qu’on est vivant tous les deux.

— Tu as raison, ça arrive à beaucoup de personnes, mais quand même !

Puis il recula de un mètre pour mieux le voir.

— Hé, tu ne vas pas te montrer comme ça à tes parents ! Viens !

Il l’entraîna par des ruelles jusque dans les bas quartiers de la ville et le fit entrer dans un logement modeste, au plafond bas, mais propre et bien meublé.

— C’est chez moi, ici. Assieds-toi, je vais te faire une beauté.

Il n’y alla pas de main morte. Il donna de grands coups de ciseaux dans la tignasse d’Aleks, il peigna les cheveux qui restaient, il lui frotta le visage et le cou avec un gant savonné, comme une mère ferait avec son enfant, puis il brossa énergiquement le manteau et les bottes, faisant voler la poussière. Les larmes coulaient sur ses joues et de temps en temps les sanglots le faisaient hoqueter.

— Bon Dieu de bon Dieu, répétait-il seulement, je savais que tu reviendrais, mais n’empêche, j’ai l’impression de pomponner un fantôme ! Je m’en suis voulu de vous avoir laissés partir ! Dieu que je m’en suis voulu !

Aleks se laissa faire sans rien dire. Oui, c’est vrai, Baldur lui avait prédit qu’il rentrerait à Petite Terre. Il l’avait « vu ». Mais il avait vu Lia aussi, et en cela il s’était trompé.

— Allez, conclut Baldur, on y va. Tu leur feras un peu moins peur comme ça.

Aleks qui avait redouté une avalanche de questions, lui fut reconnaissant de n’en poser aucune. Sur le chemin, cependant, Baldur s’arrêta et fixa son ami en fronçant les sourcils.

— Aleks ?

— Oui ?

— Tu vas bien ?

— Oui, je vais bien… Enfin, je vais comme tu vois…

Baldur hocha longuement la tête, songeur.

— Tu me raconteras tout ça…

— Oui, je te raconterai. Ça prendra du temps.

— Oui, j’imagine que ça prendra du temps ! Allez, on est presque arrivé, je te laisse.

De nouveau seul, Aleks se sentit doublement oppressé par l’inquiétude. Et par le doute. Au point de se demander s’il n’allait pas faire demi-tour, retourner au port, prendre un bateau, et repartir là-bas, sur le Continent, pour y continuer cette errance sans fin qui n’était même plus vraiment une recherche, mais qui au fil des années était devenue sa vraie vie. Sans la rencontre fortuite avec Baldur, il l’aurait sans doute fait, mais maintenant qu’on l’avait vu ici, c’était difficile.

L’angoisse lui serra à nouveau la poitrine. Il avança à pas lents. Sans doute que son père était à l’atelier à cette heure de l’après-midi. Et que sa mère se trouvait seule à la maison. Quand il fut devant la porte, il leva la main pour frapper et il lui vint à l’idée qu’il ne l’avait jamais fait. On ne frappe pas à la porte de sa propre maison, on la pousse et on entre… Sauf quand on est parti depuis huit ans et qu’on n’a pas donné de nouvelles.

Il se rappela les centaines de fois où il s’était rué sur cette porte, avec Brisco, autrefois, après une course échevelée – C’est moi qui arrive le premier ! Non, c’est moi ! – et qu’ils s’étaient précipités à l’intérieur en riant et en poussant des cris. Comme la vie allait de soi, alors. Et le bonheur… Et voilà qu’aujourd’hui il se tenait debout devant cette même porte, la main en l’air et qu’il avait peur de frapper. Et Brisco n’était plus là.

Il finit par donner trois petits coups. Il attendit. Le frottement familier des chaussures sur le carreau du sol, à l’intérieur, lui coupa le souffle.

La porte s’ouvrit et sa mère était là devant lui. Il la trouva plus jeune que dans son souvenir. Elle portait son fichu habituel d’où jaillissaient en désordre quelques mèches blondes. Elle avait peut-être forci un peu, mais cela lui allait bien.

— C’est moi, maman, je suis revenu.

— Aleks, dit-elle, mon garçon…

Elle ne se précipita pas. Elle s’avança et vint se blottir contre lui en un mouvement qui n’était que douceur, comme si elle avait craint de briser l’image de son fils, de la faire disparaître par trop de brusquerie.

Il l’entoura de ses bras et demanda pardon. Elle secoua la tête.

— Tu n’as rien à te faire pardonner…

Toutes ses peurs des derniers jours, tous ses raisonnements furent balayés en une seconde. Ils restèrent longtemps ainsi, à pleurer, puis elle se dégagea, prit le visage de son fils entre ses mains et l’observa.

— Tu es beau. Tu as faim ?

Il mangea un morceau de pain et de fromage, but un verre de vin qui lui fit tourner la tête.

— Ton père est à l’atelier, dit-elle. Tu veux y aller ou bien l’attendre ici.

— J’y vais.

Par la vitre il vit que son père n’était pas seul. Il resta debout à la porte jusqu’à ce que le visiteur s’en aille, un battant de volet réparé sous le bras. Alors seulement il entra dans l’atelier.

Pas de cris. Juste l’étreinte de leurs corps serrés l’un contre l’autre, les larmes et les mots simples :

— Mon fils…

— Papa…

— Tu es là…

— Pardonne-moi…

— Je n’ai rien à te pardonner…

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