Frédéric Dard - L'Histoire de France vue par San-Antonio

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L'Histoire de France vue par San-Antonio: краткое содержание, описание и аннотация

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Paris ne s'est pas fait en un jour, et la France ne s'est pas faite toute seule ! Les plaques de nos rues et les socles de nos statues portent les noms des responsables : ça va de la rue Vercingétorix à la rue Charles de Gaulle.
Et pourtant le nom le plus important est absent de nos places, de nos avenues, de nos boulevards et même de nos impasses : celui de Bérurier. Or, ce sont les Bérurier qui ont vraiment fait la France. Avec leurs mains, leur sang et leur sueur.
Avec leur esprit aussi.
Soucieux de réparer cette criante injustice, j'ai essayé de reconstituer leur trajectoire dans le temps.
Comme le langage, l'Histoire se doit de rester vivante ; c'est pourquoi je me suis attaché à en secouer la poussière, à en « plumeauter » les toiles d'araignée, à en dédorer les tranches, les couronnes et les auréoles et à la saupoudrer d'éclats de rire.
Un petit travail de réfection, quoi !
Il m'a permis de constater qu'on nous avait doré l'Histoire de France avec cette même poudre aux yeux qui sert aussi à nous dorer la pilule !
SAN-ANTONIO

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Le valet introduisit le visiteur. Après quoi, La Porte prit la porte.

Anne d'Autriche regarda l'arrivant et lui trouva fort belle allure. Traçons le portrait de ce dernier d'un seul trait de plume. Le sergent Bérugnan avait presque trente-deux ans. Il n'était pas grand mais bien pris. Il avait le visage ovale, le nez un peu fort et bombé, le menton court et rond, l'oeil pétillant, la lèvre jouisseuse. Il avait du poil aux bras, sur les épaules, sur la poitrine, dans le dos, sur le ventre et le bas ventre, le long des jambes et même au cœur selon les gens qui le connaissaient bien. Son appétit était féroce. Dans ses meilleurs jours, au sortir du carême, il était capable de manger un veau entier pendant son week-end [43] Mot composé importé à la cour de France par Buckingham et qui, à l'époque, signifiait fin de semaine. . Infatigable, il pouvait parcourir cent lieues d'une seule traite, car il montait à cheval comme un centaure. Il déchirait avec les dents un jeu de quarante-huit cartes (c'est-à-dire de cinquante-deux duquel, par galanterie, il sortait les quatre reines) et transformait une enclume en plat à barbe d'un seul coup de poing. Il buvait seize litres de vin par repas sans éprouver la moindre migraine. Au lit, c'était la meilleure affaire de la compagnie des Mousquetaires.

Ses prouesse laissaient ses compagnons humiliés. Il était capable de mettre sur le flanc une dizaine de femelles en une seule nuit après les avoir honorées au moins six fois chacune.

Il était gascon comme la lune, assurait son ami Aramis, l'étroit mousquetaire dont parle Gérard Calvi et avant de quitter la demeure de ses ancêtres pour venir tenter fortune à Paris, son père l'avait pris entre trois yeux (car il était borgne) et lui avait dit dans ce beau patois béarnais qui faisait le charme du roi Henri IV :

— Mon cher fils, c'est par son courage et sa loyauté que l'homme d'aujourd'hui fait son chemin à la cour. Vous savez manier l'épée aussi bien que la fourchette ; de plus, vous avez un poignet d'acier et un jarret de veau dans un gant de velours, profitez-en pour vous imposer. Ne craignez que Dieu et le roi. Placez votre honneur au-dessus de tout et votre virilité partout où vous en aurez l'occasion. Vous savez lire, écrire et compter jusqu'à dix, c'est plus qu'il n'en faut pour viser haut. Vous êtes jeune et brave. La jeunesse vous passera mais pas la bravoure ! Au contraire, cette dernière devra croître en vous comme une plante vivace dans un jardin bien exposé et que le jardinier n'oublie pas d'arroser. Vous serez brave parce que vous êtes gascon, certes, mais surtout parce que je suis votre père du moment que vous êtes mon fils. Ne vous hâtez point de prendre femme. Épousez d'abord l'aventure. Et quand votre nom rayonnera, quand votre bourse sera gonflée et que votre épée fera trembler, revenez au pays pour y chercher une payse. Les Béarnaises ont le secret d'accommoder les restes de viande froide.

Là-dessus, il l'avait béni, lui avait remis un peu de monnaie et avait donné une grande claque sur le derrière de son cheval panard afin de le faire démarrer.

Tel était — d'un seul trait de plume, ai-je promis — l'homme dont la plume du chapeau balayait le parquet d'Anne d'Autriche. La reine, qui s'y connaissait en hommes, avait enregistré cela entre deux battements de cils, car non contente d'être espagnole, elle était en outre perspicace.

— Que désirez-vous, sergent ? demanda-t-elle au nouveau venu.

— Si j'ai l'audace de solliciter un entretien particulier avec ma Reine, fit Bérugnan, c'est qu'il y va pour elle de son honneur et de sa sécurité.

Il parlait net, d'une belle voix dans laquelle perçait ce beau patois béarnais qui faisait le charme du roi Henri IV.

Le Béarn ! C'était le chemin de l'Espagne comme la ligne droite est le plus court chemin d'un point à un autre. Anne d'Autriche y pensa fort et ses yeux merveilleux qui avaient fait battre tant de cœurs dans tant de poitrines s'emplirent de larmes.

Le reine voulut se bassiner le visage avec l'eau de senteur d'une cuvette située sur une table Louis XIII située derrière Bérugnan.

— Otez-vous de là que je m'humecte ! ordonna-t-elle.

Comprenant l'intention de sa souveraine, le mousquetaire prit la cuvette et, mettant un genou en terre, la présenta à Anne d'Autriche qui fut touchée par cette attention. L'arrivant la troublait fort. Il émanait de lui une sensualité extraordinaire à laquelle Anne était aussi sensible qu'à cet accent béarnais qui faisait autrefois le charme du roi Henri IV.

Elle conjura — pour un moment — le feu de ses joues. Et, s'étant ressaisie, murmura simplement :

— Parlez !

— Oh ! ma Reine, soupira Bérugnan. Oh ! ma Reine…

Il disait ces mots non seulement avec l'accent de ce Béarn si proche de l'Espagne, mais de plus avec nostalgie. Une deuxième fois, la reine frissonna.

— Madame, attaque Bérugnan, reprenant du courage, est-il vrai que, soucieuse d'apporter votre contribution personnelle au relèvement financier du Trésor Public, vous ayez annoncé la vente prochaine de vos fameux ferrets de diamants ? Dites-le-moi, je vous en conjure, pour l'amour du ciel et pour l'amour de vous, ma Reine !

— C'est vrai, fit Anne. Je dois les donner solennellement demain au super-intendant des finances qui les mettra en vente et réservera le produit de celle-ci à l'achat de charrues américaines.

— N'en faites rien, Majesté ! lança alors le mousquetaire qui eût presque crié s'il n'avait pris la précaution de parler à voix basse. N'en faites rien, car un immense scandale éclaterait alors !

— Mon Dieu ! fit simplement Anne d'Autriche en blêmissant et en portant simultanément la main à sa poitrine à l'intérieur de laquelle battait son cœur de reine.

— Mon Dieu, Mousquetaire, reprit-elle, que me baillez-vous là !

Bérugnan posa la cuvette qu'il tenait toujours et ramassa son chapeau dont la plume d'autriche balayait le plancher d'Anne d'Autruche.

— Madame, voici une dizaine d'années, vous remîtes ces ferrets au Duc de Buckingham. Son Éminence en eut vent et souffla au roi d'exiger de vous que vous les portassiez au bal de la cour, tout ceci est exact, n'est-ce-pas ?

— Ça l'est, cria la reine, dans un souffle. Et après ?

— Vous chargeâtes alors d'Artagnan d'aller les récupérer en Angleterre chez Sa Grâce.

— Et il s'acquitta magnifiquement de sa mission, fit la reine.

Bérugnan baissa la tête.

— Hélas, non, Madame. Depuis dix ans, cet homme ambitieux qui a maintenant le grade de lieutenant dans notre glorieuse compagnie et qui est en passe de devenir capitaine, dupe son monde. Il n'est pas plus gascon que ne l'était Concini.

— Que me dites-vous ! balbutia la pauvre Anne.

Bérugnan dun geste ample de son bras terminé par la main qui tenait le - фото 6

Bérugnan, d'un geste ample de son bras terminé par la main qui tenait le chapeau à plumes, balaya une fois de plus le parquet d'Anne d'autruche.

— Cet homme a modifié l'orthographe de son patronyme, Majesté. Son nom, qu'il a le front d'écrire D.A.R.T.A.G.N.A.N., s'écrit en réalité D.A.R.T.A.N.I.A.N. en un seul mot, sans « g » mais avec un « i ». Et pour aller au bout de la vérité, ma Reine, il n'est pas gascon mais arménien.

Un silence glacé comme les mains d'un serpent s'abattit alors entre la reine et son visiteur. Anne d'Autriche ressemblait maintenant non point à une fille de la Maison d'Espagne, mais plutôt à une princesse nordique en pleine hibernation. Pâle et froide, elle paraissait s'être changée en statue de glace.

— Se peut-il, mon ami ? fit-elle dans un soupir que Bérugnan perçut cependant car il avait l'oreille aussi fine que l'ardoise de son petit Liré.

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