Pierre Dac - Dico franco-loufoque

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Le Schmilblick d'intérieur peut-il servir à la campagne ? La houille dormante est-elle l'avenir de la France ? Pourquoi le peuple s'effrite-t-il lorsque le salsifis frit décroît ? Comment réussir à coup sûr la confiture de nouilles ? Questions essentielles auxquelles le « maître soixante-trois » de l'humour loufoque répond sans détours. Littérature, philosophie, discours officiels, courrier du cœur, petites annonces, recettes de cuisine… Ici, tout est prétexte à dérision, détournement de sens, dérapage verbal incontrôlé… Mais le rire cède la place à l'émotion dans ces textes de Radio-Londres, lorsque Pierre Dac, « Français parlant aux Français », rappelle à tous que la liberté n'a pas de prix… L'indispensable anthologie des meilleurs textes de Pierre Dac. Et réciproquement !

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Dans le dernier numéro de votre chiffon de papier, vous avez consacré un article de première page à quel sujet ? Au fumier. Oui, au fumier, sans autre précision. Eh bien ! je vous le dis, triste résidu d’une race abâtardie, le Reich ne peut tolérer une pareille insolence : quand on fait de l’ironie à propos du fumier, ce n’est pas seulement notre Führer (heil !) qui se sent visé ; le maréchal Goering (heil !) en prend aussi sa petite part, le général von Brauchitsch (heil !) se trémousse d’indignation et moi-même (heil ! heil ! et heil !), j’en ai des sueurs tièdes au niveau du plexus solaire. Mais ce n’est pas tout, entendez-vous, lamentable fond de poubelle : s’en prendre au fumier, c’est attaquer l’Allemagne tout entière, collective, totale, une et indivisible.

Fumier über alles, voilà notre devise. Et si ça ne vous plaît pas, fœtus endimanché, vous n’avez qu’à le dire ; nous nous chargeons de vous protéger. Et quand nous protégeons quelqu’un, vous savez où ça le mène.

En conséquence, moi, Goebbels (heil ! heil ! trois fois heil ! six fois heil ! et puis de l’heil comme s’il en pleuvait !), je vous dis ceci : « Hürscht ! Kraftanschin Rendorf Schweinigerfresse !Triibzigweinighinkelgronensprutz ! À bon entendeur… »

Très touché par cette aimable littérature, Pierre Dac a dit : « Veuillez répondre à M. Goebbels que je le prie de me foutre la paix. »

Mais prenons garde : une paix à la Goebbels, ce serait sûrement une paix boiteuse.

LONDRES

Pierre Dac n’a pas entendu l’appel du 18 juin, mais il en a entendu parler. Il a aussitôt décidé qu’il était de son devoir de rejoindre, à Londres, l’équipe réunie par le général de Gaulle. Il y parvient le 30 octobre 1943 après avoir, entre autres, traversé les Pyrénées à pied sous la neige et passé un an et demi dans diverses prisons espagnoles en dormant parfois sur une paillasse. Jusqu’au mois d’août 1944, au micro de la BBC, il est l’un des « Français qui parlent aux Français ». Le chansonnier met alors tout son talent au service du moral de son pays. Sa popularité est telle que l’impact auprès des auditeurs est immense. Chaque soir, peu après 21 h 30, Pierre Dac est au micro le temps d’une chanson ou d’un éditorial. Certains de ses textes méritent leur place au panthéon de la polémique.

30 octobre 1943 : première intervention au micro après son arrivée à Londres :

ÇA ME FAIT TOUT DRÔLE

« L’ensemble de mes sensations depuis mon arrivée à Londres peut se traduire par cette simple phrase : “Ça me fait tout drôle.” Il va de soi que le mot “drôle” doit être pris ici non au sens littéral, mais au sens curieux, bizarre, troublant, bref, pour employer une expression renouvelée des Grecs et des Truands réunis, il signifie que “j’en prends un bon coup dans le porte-pipe”.

Quand je me promène tranquillement dans les rues, les bras ballants ou les mains dans les poches, sans sentir à mes poignets la désagréable meurtrissure des menottes, quand je marche sans éprouver le choc au cœur provoqué par la sensation d’être filé, prélude à une imminente arrestation, ça me fait tout drôle !

Ce qui me fait peut-être le plus drôle de tout, ce sont les nuits ; les nuits que je passe maintenant dans un lit, alors que pendant de longs mois je n’ai eu entre mes os et le ciment que l’espace de ma patience et de mon espérance. Encore que la prison offrait pour moi l’avantage — tout relatif — d’une situation nette et totalement dépourvue d’équivoque : j’étais dedans, c’était net et précis, et je n’avais qu’une pensée : en sortir ; par contre, quand j’en étais sorti, je vivais avec la crainte constante d’être interviewé par des reporters de l’Ordre nouveau, qui, sous prétexte de me faire visiter l’exposition de “la matraque pour tous”, m’auraient incontinent remis à l’ombre. Et dans l’état de demi-veille qui précède mon sommeil, je me remémore mes nuits de France, nuits que continuent à vivre tous les camarades connus ou inconnus qui mènent le combat contre les gouapes hitléro-collaborationnistes. Nous nous réunissions souvent le soir ; parfois il en manquait à l’appel. L’un de nous demandant : “Alors, Charles ou André, ou Jean ?” un autre répondant : “Il y est” la conversation continuait ainsi :

— Interrogé ?

— Oui.

— Torturé ?

— Oui.

— Et alors ?

— Il n’a rien dit.

C’était tout ; nous nous séparions en nous disant : “À demain.” Et nous ajoutions mentalement : “Peut-être.” Chacun rentrait chez soi et se couchait, à moitié habillé ; le programme se déroulait alors dans l’ordre quotidien ; valise prête au pied du lit, brusques réveils, sueurs au front au moindre craquement, tout bruit, toute voix devenant hostile et suspect.

Ça me fait tout drôle d’évoquer tous ces souvenirs, qui s’affirment à ma mémoire, à mesure qu’ils s’éloignent dans le temps. Il y a bien des choses encore qui me font tout drôle depuis mon arrivée à Londres, comme par exemple pouvoir écouter la radio sans être contraint de prendre, sous l’évier, la position du cor de chasse ; couché, ne plus entendre cet hallucinant bruit de bottes sur le pavé ni ces chants dont nous font bénéficier ces messieurs de la Wehrmacht sitôt qu’ils sont plus de deux ; ne plus voir les mascarades tragico-comiques du SOL ni les lamentables défilés d’enfants qu’on fait marcher au pas en les obligeant à chanter Maréchal, nous voilà . Ça me fait tout drôle aussi de penser que bientôt, nous aussi, nous pourrons chanter Maréchal, nous voilà , mais pas du tout dans le sens voulu par les auteurs de ce joli morceau de littérature pseudo-musicale.

Pour conclure, ça me fait tout drôle de voir flotter les drapeaux alliés et de ne plus avoir devant les yeux l’obsession de l’étendard à croix gammée. Ça me fait tout drôle de me savoir à trente-cinq minutes de Paris. Ça me fait tout drôle d’être accueilli par les Anglais avec autant de sympathie et de gentillesse. À plusieurs reprises, depuis que je suis ici, j’ai senti ma gorge se serrer. Mais je me raidis, car le jour où je me donnerai la permission de laisser couler mes larmes sera celui où je remettrai les pieds sur la terre de France.

Parce que, n’est-ce pas, ce jour-là, ça me fera tout drôle. »

1er janvier 1944 : la victoire des alliés est proche : à la BBC, personne n’en doute.

MESSAGE DU 1ER JANVIER

« Je ne peux m’empêcher, en ce premier jour de l’an 1944, d’évoquer l’atmosphère des premiers de l’an d’avant-guerre et ce qu’ils pouvaient avoir, à certains égards, de conventionnel. Naturellement, pour ceux qu’on aimait vraiment, l’échange de souhaits était sincère ; mais il y avait tous les autres, et je me souviens qu’en fin de journée, après avoir encaissé et rendu une quantité industrielle de vœux, lorsque je rencontrais, d’aventure, encore un quidam, avant même que celui-ci n’ouvre la bouche, je lui disais, ou plutôt lui hurlais : “Merci, je vous souhaite la même, et à l’envers.” Et les lettres, les cartes de visite, les cadeaux, les fleurs, les bonbons avec toujours l’arrière-pensée d’oublier quelqu’un ; bref, ça tournait souvent à la corvée. Corvée qu’on blaguait, dont on riait, en raison de son côté traditionnel un peu suranné et, cependant, à tout prendre charmant.

Depuis trois ans, le rire a disparu ; les bonbons, les cadeaux aussi, et les fleurs qui restent on les apporte sur les tombes anonymes de nos camarades que la Gestapo a suppliciés parce qu’ils voulaient demeurer des hommes fiers et libres. Les souhaits qu’on échange presque à voix basse sont graves. D’ailleurs, on n’a pas besoin de se dire grand-chose : on se regarde droit dans les yeux, on se serre la main, bien fort, et ça suffit : on se comprend.

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