Agnès Martin-Lugand - Désolée, je suis attendue…

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Désolée, je suis attendue…: краткое содержание, описание и аннотация

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Yaël ne vit que pour son travail. Brillante interprète pour une agence de renom, elle enchaîne les réunions et les dîners d’affaires sans jamais se laisser le temps de respirer. Les vacances, très peu pour elle, l’adrénaline est son moteur. Juchée sur ses éternels escarpins, elle est crainte de ses collègues, et ne voit quasiment jamais sa famille et ses amis qui s’inquiètent de son attitude. Peu lui importe les reproches qu’on lui adresse, elle a simplement l’impression d’avoir fait un autre choix, animée d’une volonté farouche de réussir.
Mais le monde qu’elle s’est créé pourrait vaciller face aux fantômes du passé.

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Je me redressai vivement, surprise par ma repartie.

— Absolument pas ! Je vais faire un café.

— Merci.

Je venais de remplir nos deux tasses quand il revint de sa douche. Je l’avais toujours suspecté de dormir de temps en temps sur le canapé de son bureau, j’en avais la confirmation.

— Je savais que je te trouverais là à mon retour, me dit-il en s’asseyant en face de moi. C’est agréable et indispensable d’avoir quelqu’un sur qui compter. Je te remercie.

— Ne me remerciez pas, c’est mon job, et j’aime ça.

Il me scruta longuement, puis secoua la tête.

— Au travail !

* * *

Jour J. Nous y étions enfin, j’étais prête à entrer dans l’arène. J’avais tout organisé pour n’avoir à subir aucune contrariété durant la négociation. Pourtant à 9 h 30, une demi-heure avant que ça commence, un détail m’irrita en passant devant le bureau de mon assistante.

— C’est quoi, ça ? lui demandai-je sèchement en désignant une enveloppe.

Elle leva un visage paniqué vers moi.

— Euh… euh…

— Vous deviez faire partir ce pli par coursier dans les plus brefs délais. N’avez-vous pas lu mon mail ?

— Mais… Yaël… je… vous m’avez écrit à 22 heures, hier soir… Je n’étais plus au travail…

— Ce n’est pas une excuse ! m’énervai-je. Urgent ! Ça signifie quelque chose pour vous ? En quelle langue dois-je le dire pour que vous percutiez enfin ?

— Le coursier va arriver dans quelques minutes, me dit-elle, la voix tremblante.

— On est déjà en retard ! Oh non… ce n’est pas vrai, poursuivis-je en la voyant se mettre à pleurer.

— Yaël, m’interpella le responsable du service de traduction.

Je lui fis face, en croisant les bras. Que me voulait-il, celui-là ? Certains jours, je me demandais ce qu’il faisait à part se balader dans l’open space en se tournant les pouces.

— Quoi ? aboyai-je.

— Je crois qu’elle a compris, me dit-il en désignant mon assistante.

— Tu n’as pas à t’en mêler, lui rétorquai-je sèchement. Je suis sa supérieure.

Puis vers ma pleureuse :

— Il faut vous endurcir et vous mettre enfin au travail. Rapidement !

Je rejoignis mon bureau en me massant les tempes. Ces imbéciles n’allaient quand même pas me déclencher une migraine ! Je leur jetai un regard noir par-dessus mon épaule ; il lui tapotait le dos en la réconfortant. À croire qu’on venait de lui apprendre qu’elle était atteinte d’une maladie incurable.

À 10 heures, tout le monde était autour de la table, prêt à attaquer la négociation. D’un côté, Bertrand et moi entourions Gabriel, accompagné de deux de ses collaborateurs et de trois avocats. De l’autre, la partie adverse, avec interprètes et conseillers, se révélant elle aussi extrêmement bien préparée, tenace, et ne voulant rien lâcher. Bertrand se chargeait d’interpréter en français pour notre client, j’étais la seule à parler en anglais et à m’adresser directement à nos interlocuteurs. Au soir du deuxième jour, un accord commençait à se dégager, à la grande satisfaction de tous. Gabriel nous invita Bertrand et moi à dîner une fois que nous fûmes seuls en salle de réunion. Mon patron accepta, et se tourna vers moi.

— Je vous remercie, mais je préfère revoir les derniers points pour demain.

— Vous faites du zèle, ricana Gabriel.

— On verra si c’est du zèle quand vous serez satisfait de votre accord !

La hargne de ma remarque et l’agressivité émanant de mon corps me surprirent.

— Détendez-vous, Yaël ! Si je vous propose de dîner ce soir, c’est justement parce que je suis satisfait. Vous avez été parfaits, tous les deux. Accordez-vous une pause.

— Je ne te laisse pas le choix, insista Bertrand.

Ce dîner était un vrai supplice, j’avais le sentiment de perdre mon temps. J’aurais pu être au bureau, en train de travailler, de me préparer pour la dernière journée, ou encore de tenter de rattraper le retard accumulé sur les autres dossiers. Au lieu de ça, je devais les écouter parler de tout et n’importe quoi. À croire qu’ils faisaient exprès d’évoquer tout ce qui ne concernait pas le dossier. Pourquoi étaient-ils si légers ? Comment réussissaient-ils à parler affaires avec distance ? Et d’où provenait leur appétit ? Je triturais le contenu de mon assiette avec ma fourchette, rien ne passait, il me fallait plusieurs minutes pour réussir à avaler ne serait-ce qu’une bouchée. À un moment, ils éclatèrent de rire tous les deux, parfaitement détendus, sans que j’en comprenne la raison. Je les écoutai plus attentivement, Bertrand interrogeait Gabriel sur la réussite fulgurante de sa femme.

— D’ailleurs, Yaël, Iris vous attend toujours à l’Atelier ? Bertrand, accordez-lui une petite pause pour qu’elle aille se détendre et se rhabiller chez ma femme !

— Elle n’a pas besoin de mon autorisation ! C’est même une bonne idée !

Mon patron devenait dingue…

— Remerciez-la pour moi, mais je n’ai pas le temps.

Bertrand secoua la tête, dépité, je me braquai davantage.

— Vous n’êtes vraiment pas drôle, compléta Gabriel.

Comment pouvaient-ils tous les deux être si éloignés de l’enjeu du dossier ? Au moment du dessert, j’eus des bouffées de chaleur, mes mains devinrent moites, le bout de mes doigts gelé. Le moindre bruit de couvert résonnait dans mon crâne. Je serrai les dents, ne prononçant plus une parole jusqu’à la fin. La délivrance arriva — heureusement, car je n’aurais pas pu tenir plus longtemps. Bertrand fit appeler des taxis pour nous deux, Gabriel se déplaçant exclusivement à moto.

Je réussis à retenir mes nausées jusqu’à chez moi. La nuit fut épouvantable ; après le maigre repas, je ne vomis que de la bile, n’ayant plus rien dans l’estomac. J’étais si faible que, lorsque ça se calma, je restai assise par terre à côté des toilettes, les bras accrochés à la cuvette. Je vis les minutes et les heures défiler les unes après les autres. Je réussis à gagner mon lit et à m’assoupir vers 5 h 30. Quand le réveil sonna, la migraine reprit de plus belle. Je mis plusieurs minutes à m’asseoir dans le lit et, lorsque je réussis enfin à me mettre debout, ça tangua dangereusement. En prenant appui sur les murs, je parvins jusqu’à la salle de bains et m’accrochai au lavabo pour éviter de tomber. Je me regardai dans le miroir : mon reflet me terrorisa, je n’étais pas pâle, j’étais cadavérique, les cernes me mangeaient le visage. Vu mon état, je dus me résoudre à ne pas aller nager, alors que c’était d’habitude l’unique moyen pour me détendre et me donner des forces. Je mis plus d’une heure à me préparer, tant je me sentais mal et qu’il y avait du travail pour être présentable. C’était peine perdue, malgré la couche de fond de teint, rien n’y faisait, je n’avais toujours aucune couleur. En enfilant ma jupe crayon noire, je remarquai que je flottais dedans. Quand avais-je maigri à ce point-là ? Une fois perchée sur mes talons aiguilles, je ne me sentis pas stable du tout. Je n’avais pourtant pas le choix, il était hors de question que je flanche si près du but. Avant de partir, j’avalai un cocktail d’aspirine et de Guronsan en croisant les doigts pour que ça ne ressorte pas. Lorsque je donnai l’adresse de l’agence au chauffeur de taxi, je ne reconnus pas ma voix, ce qui ne l’empêcha pas de résonner dans mon crâne au supplice. Durant le trajet, je fermai les yeux, m’appliquant à respirer profondément et lentement. J’utilisai le peu de force à ma disposition pour faire le vide autour de moi. Cependant, le combat contre les frissons et les sueurs froides accaparait toute mon énergie.

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