Agnès Martin-Lugand - Désolée, je suis attendue…

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Désolée, je suis attendue…: краткое содержание, описание и аннотация

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Yaël ne vit que pour son travail. Brillante interprète pour une agence de renom, elle enchaîne les réunions et les dîners d’affaires sans jamais se laisser le temps de respirer. Les vacances, très peu pour elle, l’adrénaline est son moteur. Juchée sur ses éternels escarpins, elle est crainte de ses collègues, et ne voit quasiment jamais sa famille et ses amis qui s’inquiètent de son attitude. Peu lui importe les reproches qu’on lui adresse, elle a simplement l’impression d’avoir fait un autre choix, animée d’une volonté farouche de réussir.
Mais le monde qu’elle s’est créé pourrait vaciller face aux fantômes du passé.

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Et ce soir-là, le hasard et la pluie avaient fait que nos chemins se croisaient à nouveau. Marc était là, devant moi, et tentait de s’excuser pour ce qu’il nous avait fait.

— Et alors ? Tes voyages ? finis-je par lui demander, pour sortir de mes souvenirs.

Il m’avoua qu’il avait passé une année au Canada, assez épouvantable ; la solitude l’avait dévoré et empêché d’aller vers les autres. Son incapacité à se prendre en main en France ne s’était pas envolée comme par magie en arrivant là-bas. La réserve d’argent avec laquelle il était parti fondait comme neige au soleil. Il avait traversé le pays d’est en ouest en train, vivant de petits boulots au noir. Il avait appris l’anglais, détail qui m’arracha un sourire, mais aussi à se débrouiller tout seul. Ces douze mois en solo avaient été le coup de pied « au cul » dont il avait besoin, il était devenu adulte, « mieux que l’armée », me dit-il. À Vancouver, il avait rencontré une certaine Juliette, qui en plus de lui redonner du baume au cœur, l’avait embarqué dans un tour des Dom-Tom. À partir de là, tout avait eu la couleur des vacances, même lorsqu’il faisait la plonge pour gagner quelques euros. Il me raconta qu’avec elle, il bougeait sans cesse d’un endroit à l’autre, pas de routine ni de monotonie. Chaque heure pouvait les lancer dans une nouvelle aventure. Et puis, un jour qu’il se baladait seul, il était tombé sur un marché aux meubles, il y avait passé un après-midi entier, bien que l’esprit ethnique ne l’intéressât pas, en parlant avec les menuisiers, les tapissiers, tous les artisans qu’il rencontrait. Il s’y était senti dans son élément à ce marché, et ses connaissances lui avaient sauté aux yeux. Les jours suivants, ça l’avait hanté. Il avait fini par s’avouer les raisons de cette obsession : Abuelo lui avait transmis sa passion, lui aussi était un chasseur de trésors. Il savait enfin ce qu’il voulait faire de sa vie : travailler à la brocante avec son grand-père. Ça avait sonné l’heure du retour au bercail.

— C’était quand ?

Il marqua un temps d’arrêt, se gratta la tête, et inspira profondément.

— Il y a cinq ans, me répondit-il tout en me fuyant du regard.

— Cinq ans ! Et là, tu n’as pas eu envie de nous faire signe ? lui hurlai-je dessus.

Ce n’était pas possible ! Il avait passé tant d’années si près de nous, sans lever le petit doigt pour nous voir. Pourquoi est-ce que je perdais mon temps ? J’avais autre chose à faire que d’écouter ses conneries d’ado attardé ! Ça ne rimait à rien. Quelle excuse bidon allait-il encore inventer ?

— Tu sais qu’en dix ans, il y a un truc génial qui a été inventé ? Les réseaux sociaux, lui balançai-je ironiquement. Adrien a même retrouvé ses potes de maternelle !

— Ce n’est pas mon truc…

— Pas ton truc ! m’insurgeai-je. Tu te fous de moi, Marc ! Quand on veut, on peut ! Mais en fait, je crois que tu ne voulais pas… je finis même par me demander si on a jamais compté pour toi !

— Je t’interdis de dire ça ! J’ai vécu l’enfer sans vous…

— Ton enfer n’est rien, comparé au nôtre ! aboyai-je. Marc, tu nous as trahis. On a tous été au fond du trou à cause de toi, Adrien a perdu sa gouaille des mois durant, Cédric a raté son Capes par ta faute, on n’a plus jamais foutu les pieds au País , parce que quand on y allait, il y en avait toujours un qui se mettait à chialer ! Ça te suffit ou tu veux d’autres exemples ?

Ses yeux se remplirent de larmes, il se prit la tête entre les mains. À une autre époque, et si j’avais été moins en colère, ça aurait pu m’émouvoir. Mais, là, je n’avais qu’une envie : lui coller un aller-retour.

— Alors maintenant, réponds-moi ! Comment peux-tu vivre depuis cinq ans à Paris sans avoir cherché à savoir ce qu’on était devenus ?

Il m’affronta du regard, l’œil à nouveau sec.

— C’était compliqué… Je vivais autre chose depuis si longtemps, qui n’avait rien à voir avec vous. J’ai préféré rester avec mes souvenirs plutôt que de vous faire face. Imagine, si je vous avais retrouvés, je serais tombé comme un cheveu sur la soupe… On s’était perdus de vue, Yaël… Tout le monde avait sa vie, moi le premier… Je ne suis pas rentré seul, Juliette m’a suivi, on s’est mariés juste avant de revenir à Paris.

— Tu es marié !

La dernière chose à laquelle je m’attendais. Sans trop savoir pourquoi, je me raidis, si tant est que ce soit possible. Il regarda par la fenêtre en touchant son annulaire gauche, marqué par la trace d’une alliance.

— Plus pour longtemps, soupira-t-il. J’attends la date du divorce.

— Tu n’as pas dû avoir les bons témoins, ricanai-je.

— Celle-là, elle est méritée, lâcha-t-il avec un rire amer.

Le silence se glissa entre nous. Marc but son vin à petites gorgées. Puis brusquement le calme cessa, la porte de la cuisine s’ouvrit sur le restaurateur.

— Eh bien, quelle ambiance !

— On évoque des souvenirs, lui répondit Marc.

— Bah… ils ont pas l’air drôles, vos souvenirs !

Je découvris mon repas. Effectivement, j’avais des haricots verts, je devrais même dire de splendides fagots… sauf qu’ils étaient entourés d’une grande tranche de lard.

— Tu t’es surpassé ! le complimenta Marc en découvrant son assiette.

La vue de son plat, une langue de bœuf qui baignait dans la sauce, me donna la nausée. Je dissimulai du mieux que je pus un haut-le-cœur.

— C’est parfait, merci, annonçai-je d’un ton neutre, luttant contre le dégoût.

— Ça vous convient ? insista-t-il, tout fier de lui.

Je hochai la tête et esquissai un léger sourire, que j’espérais convaincant. Le « chef » nous souhaita bon appétit et disparut. Du bout de ma fourchette, je retirai un maximum la cochonnaille, et piquai un haricot. Marc entama son plat à son tour.

— Yaël ?

— Oui, lui répondis-je en lui lançant un regard furtif.

Il se trémoussa sur sa chaise.

— Quoi ?

Il fallait que je prenne sur moi pour canaliser mon agressivité.

— Que deviens-tu ? Et les autres ? Je crève d’envie de savoir.

Je soupirai, fatiguée à l’avance de raconter la vie des autres et de broder autour de la mienne.

— Deux ans après ton départ, Alice et Cédric se sont mariés, puis Adrien et Jeanne ont suivi le mouvement.

— Adrien en marié ! J’aurais voulu voir ça !

Je lui envoyai un regard noir.

— Pardon, je n’aurais pas dû dire ça.

Je pris quelques secondes pour me calmer.

— Tu avais ta place à la table d’honneur, tu sais, lui appris-je avec un sourire triste, malgré moi.

— Hein ?

— Cédric a fait pareil, d’ailleurs. Nous avions une place vide à table…

Il serra le poing et vida son verre d’un trait.

— Alice a eu deux enfants, enchaînai-je. Marius a sept ans et Léa trois. Adrien a adopté Emma officiellement.

Je continuai à lui peindre le portrait de chacun un long moment sans lui laisser en placer une. Il m’écoutait avec attention, comme un enfant à qui on raconte une histoire extraordinaire, il souriait de temps à autre, je voyais à quel point il était bouleversé d’avoir raté tant d’événements. Nos assiettes disparurent comme par enchantement, sans que Louis cherche à intervenir, autrement que pour nous proposer un café, il avait dû comprendre que je refuserais un dessert, je n’étais pas véritablement branchée îles flottantes. Nos tasses arrivèrent avec un petit chocolat que je croquai sans réfléchir, malgré mon manque flagrant d’appétit.

— Et toi, Yaël ?

Je piquai du nez. Le souvenir de mon échec un peu plus tôt dans l’après-midi me sauta à la figure, je jetai un coup d’œil à mon téléphone. Rien. Ce n’était pas normal.

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