Agnès Martin-Lugand - Désolée, je suis attendue…

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Désolée, je suis attendue…: краткое содержание, описание и аннотация

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Yaël ne vit que pour son travail. Brillante interprète pour une agence de renom, elle enchaîne les réunions et les dîners d’affaires sans jamais se laisser le temps de respirer. Les vacances, très peu pour elle, l’adrénaline est son moteur. Juchée sur ses éternels escarpins, elle est crainte de ses collègues, et ne voit quasiment jamais sa famille et ses amis qui s’inquiètent de son attitude. Peu lui importe les reproches qu’on lui adresse, elle a simplement l’impression d’avoir fait un autre choix, animée d’une volonté farouche de réussir.
Mais le monde qu’elle s’est créé pourrait vaciller face aux fantômes du passé.

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— Quand il a été évident qu’une fois de plus je n’aurais pas mes partiels, avec l’accord de mes parents, il m’a fait une proposition assez simple. Il voulait que je me secoue, que j’arrête de végéter, que je fasse quelque chose de mes journées, de ma jeunesse. Il m’a payé un billet open et m’a dit de voyager, de faire des petits boulots pour vivre, de rencontrer du monde, de voir du pays, et de revenir quand je saurais ce que je voulais faire de ma vie. La première fois qu’il m’en a parlé, je n’ai pas pris ça au sérieux, j’ai cru que j’avais le choix. La seconde fois, il m’avait réservé un aller simple trois jours plus tard. Je me suis retrouvé au pied du mur, coincé.

J’étais consternée, en plus d’être furieuse. La soupe servie par son grand-père était donc la vérité. Marc n’était qu’un crétin !

— Pourquoi tu ne nous as rien dit ? lui demandai-je en tapant du poing sur la table.

— Yaël, sois honnête avec moi. Souviens-toi de comment on était les uns avec les autres. Vous n’auriez pas tout fait pour que je reste ?

Il planta ses yeux dans les miens, je les détournai. Évidemment, je me serais battue comme une folle pour qu’il ne parte pas, ou alors je serais partie avec lui, c’était ce que je comptais faire de toute façon. Comment avait-il osé nous faire ça, me faire ça ? On se disait tout, on partageait tout.

— Ce n’est pas une excuse, lui rétorquai-je. Tu aurais dû nous dire au revoir. On aurait compris, on t’aurait aidé…

Puis la colère explosa, ma voix se fit tranchante, la rage sortait :

— Tu crois que ça ne nous a rien fait ! On t’a cherché partout, comme des dingues ! On était morts de trouille ! Tout nous est passé par la tête ! As-tu la moindre idée du mal que tu nous as fait ? Je ne peux pas admettre que tu ne nous aies rien dit, que tu aies pu nous mettre à l’écart de ta vie de cette façon. Tu as tiré un trait sur nous alors qu’on était comme une famille, tous les six. C’était pour la vie, notre amitié !

Ma tirade m’avait essoufflée. Il soupira, se pinça l’arête du nez, et me regarda, abattu, désarmé.

— Si je l’avais fait, je me serais débiné, je ne serais jamais parti et j’aurais perdu la confiance d’Abuelo. Je ne pouvais pas lui faire ça, je l’aurais trahi. Je l’ai choisi lui, et pas vous. J’ai été lâche avec vous…

Se rendait-il compte que chacune de ses paroles équivalait à un coup de poignard en plein cœur ? Il me parlait de confiance. Et la nôtre, alors ? Il l’avait piétinée.

— Ce n’est pas pardonnable, j’en ai conscience… mais j’étais terrifié à l’idée de partir et de vous laisser… Je ne voulais pas passer pour un loser dont les parents et le grand-père se débarrassent. Ils ne savaient plus quoi faire de moi. Je ne valais rien, Yaël, j’ai refusé que vous vous en rendiez compte…

Il piqua du nez quelques secondes. Lorsqu’il me regarda à nouveau, il souriait tristement.

— Et puis, on a fait une fête de folie pour ton embauche, mon dernier soir.

— C’est vrai…

— Je n’arrêtais pas d’y penser, j’ai failli craquer et tout vous dire, mais je ne voulais pas gâcher ta joie, je voulais juste profiter de vous jusqu’au bout.

Une image très nette apparut dans mon esprit. Une image à laquelle je m’interdisais de penser depuis dix ans, tellement ça me faisait mal.

— Ça veut dire que quand tu m’as ramenée à pied jusqu’à mon studio à 7 heures du mat’…

— Je savais que je ne te reverrais pas après, m’avoua-t-il en me regardant droit dans les yeux.

— Avant de me prendre dans tes bras, tu m’as dit de garder ton billet…

— Pour le concert de Ben Harper… je m’en souviens très bien… Et après, je me suis enfui pour aller à l’aéroport.

Je pris ma tête entre mes mains et fixai les carreaux.

— Tu aurais pu donner des nouvelles, une fois parti !

— Ça aurait servi à quoi ? À vous dire que je déprimais, que j’étais un raté qui ne savait rien faire de ses dix doigts ! Et puis j’avais trop peur d’affronter vos reproches. Quand Abuelo m’a dit qu’il t’avait vue, j’ai su ce jour-là que c’était trop tard pour vous donner des nouvelles, que je ne ferais qu’envenimer la situation.

— Tu parles… ç’a été ton excuse pour couper définitivement les ponts avec nous et renier notre amitié.

— Tu ne peux pas me dire une chose pareille !

— Boucle-la, Marc !

Je soupirai profondément, et m’effondrai sur ma chaise, soudainement fatiguée, ne sachant plus quoi lui dire, dépitée et envahie par le souvenir de cette dernière rencontre avec son grand-père.

Le lendemain du jour où les autres m’avaient récupérée devant la fac, je n’étais pas allée travailler, pour passer la journée assise par terre devant la porte de l’immeuble du vieil homme, décidée à attendre qu’il rentre chez lui. Il n’était pas loin de 21 heures lorsque je l’avais vu arriver en sifflotant. Il s’était arrêté devant moi, un sourire doux aux lèvres, j’avais remarqué qu’il portait une des vestes en velours de Marc. Il m’avait invitée à le suivre. Je me souvenais encore d’avoir pensé en montant l’escalier derrière lui qu’il avait la forme, le grand-père, pour grimper jusqu’au troisième étage au petit trot. À aucun moment, il n’avait cessé de siffler, et ça m’avait prodigieusement agacée. Une fois dans l’appartement, j’étais restée plantée devant la porte d’entrée en croisant les bras alors que lui traversait le grand couloir aux tons chauds, ocre, acajou, et éclairé par des lampes de bibliothèque. J’avais fini par craquer :

— Où est-il ?

— Viens t’asseoir, ma petite Yaël !

— Non !

Il s’était tourné en riant.

— Quel caractère !

— Tant mieux si je vous amuse, mais où est-il ?

Il s’était approché et lorsqu’il avait posé sa main ridée sur moi, je m’étais reculée. Il s’était assombri.

— Il va bien, ne t’inquiète pas…

Un bref instant, j’avais soupiré de soulagement.

— OK ! Mais où est-il ?

Il s’était allumé un cigarillo, puis il avait secoué la tête en me fixant.

— Je savais que je finirais par voir un de vous cinq. Oh… j’avais une petite préférence pour toi…

— Je m’en fous de ça ! Je veux le voir !

— Marc est parti faire autre chose de sa vie, tenter une aventure… Il est loin…

— Mais où est-il ? Et pourquoi ? avais-je crié en tapant du pied.

— Je ne peux rien te dire de plus… Mon petit-fils est un crétin. Je lui avais pourtant dit de vous en parler… mais bon… il a fait son choix…

Il m’avait prise fermement par les épaules, alors que mes joues étaient baignées de larmes.

— Ça n’a pas été une décision facile, crois-moi, mais il fallait qu’il parte, c’était nécessaire… c’est pour son bien. Maintenant, reprends ta vie, ma petite Yaël. Et pareil pour tes amis…

— Il ne reviendra pas ? lui avais-je demandé, la voix brisée.

Abuelo avait haussé les épaules, j’avais vu un éclair de tristesse traverser son regard. Il avait serré plus fort mes épaules.

— Ne l’attends pas, m’avait-il dit tout doucement.

Je m’étais dégagée de son étreinte et j’étais partie en courant, laissant la porte de son appartement ouverte derrière moi. Il m’avait appelée dans la cage d’escalier, mais je m’étais bouché les oreilles, refusant d’écouter la suite. J’avais foncé chez Alice et Cédric pour tout leur raconter. Je m’étais sentie tellement seule sans lui à cette époque-là, partagée entre le manque et l’impression d’avoir été trahie. Et puis, sans nous concerter, nous l’avions moins évoqué. La vie avait suivi son cours, et le quotidien nous avait aspirés. Pourtant, personne ne l’avait oublié. Marc était devenu un sujet tabou. Je bottais en touche les rares fois où son prénom était prononcé.

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