Agnès Martin-Lugand - Désolée, je suis attendue…

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Désolée, je suis attendue…: краткое содержание, описание и аннотация

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Yaël ne vit que pour son travail. Brillante interprète pour une agence de renom, elle enchaîne les réunions et les dîners d’affaires sans jamais se laisser le temps de respirer. Les vacances, très peu pour elle, l’adrénaline est son moteur. Juchée sur ses éternels escarpins, elle est crainte de ses collègues, et ne voit quasiment jamais sa famille et ses amis qui s’inquiètent de son attitude. Peu lui importe les reproches qu’on lui adresse, elle a simplement l’impression d’avoir fait un autre choix, animée d’une volonté farouche de réussir.
Mais le monde qu’elle s’est créé pourrait vaciller face aux fantômes du passé.

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Il avait toujours ce même regard noisette de chien battu, avec quelques rides d’expression en plus, qui lui donnaient de la maturité. Je détournai le regard, je ne voulais pas deviner s’il avait été heureux ou triste ces dix dernières années. Mais plutôt que broyer du noir dans les rues, pire, toute seule dans mon appartement, j’allais quand même rester un peu. Et au fond de moi, je voulais savoir pourquoi il était parti sans un mot, sans une explication. Depuis le temps que j’avais envie de régler mes comptes, nos comptes, avec lui ! Bras croisés, je me redressai, prête à mordre.

— Je t’écoute.

— Ne reste pas là, viens t’asseoir.

Il s’enfonça dans sa boutique en slalomant entre les meubles et je le suivis en évitant soigneusement de toucher quoi que ce soit. Nous passâmes derrière le paravent damier, et je fis face à un véritable chaos. À commencer par son secrétaire à rouleau, qui ne pouvait pas se fermer vu l’impressionnante pile de papiers sur laquelle trônait une calculatrice Texas Instrument, la même que je devais avoir en seconde. Il retira des magazines datant des années 80, gisant sur les deux fauteuils club Le Corbusier, au cuir craqué par endroits, qui entouraient une petite table basse ovale et un cendrier sur pied, pas très net et pour le moins instable.

— Installe-toi.

Je m’apprêtais à le faire quand un nouvel arrivant se manifesta :

— Marc, où es-tu ?

— Abuelo ! Par là !

Je reconnus le grand-père de Marc à l’instant où il apparut. Il avait pris un coup de vieux en dix ans, il s’aidait désormais d’une canne pour marcher. Mais il avait conservé son espièglerie et sa capacité à vous sonder d’un regard, ça se sentait. La dernière fois que je l’avais croisé, je m’étais enfuie, désespérée, de son appartement du dix-septième arrondissement.

— Eh bien, mon petit-fils, tu ne perds pas de temps ! dit-il avec un sourire en coin et un clin d’œil égrillard à l’intention de Marc.

Il s’approcha de moi en me regardant par en dessous. Mes talons aiguilles me permettaient de le toiser, et j’en étais bien contente.

— Mademoiselle… votre visage m’est familier…

— C’est Yaël, intervint Marc. Tu te souviens ?

— Yaël ! La petite Yaël ! Tu es devenue une sacrée femme, me complimenta-t-il en se courbant légèrement.

Puis il baissa légèrement le ton, comme si nous allions comploter, tels de vieux amis.

— Tu vois, tu as fini par le retrouver, osa-t-il dire en me faisant un clin d’œil.

— Ce n’est pourtant pas ce que je cherchais, crachai-je du tac au tac.

Il se croyait drôle en plus ! Personne n’avait donc les pieds sur terre dans cette famille !

— Avec du caractère, dis donc ! Si j’avais vingt ans de moins…

— Ça suffit, Abuelo ! souffla Marc en lui posant une main sur l’épaule. On allait discuter.

Ils échangèrent un regard complice, certes, mais je sentais qu’il y avait autre chose derrière ça.

— Très bien… mais tu ne vas pas la recevoir ainsi ! Pardonne-le, il a oublié toutes ses manières. Allez, dehors ! Je ferme la boutique ! Va chez Louis , vous y serez bien.

Marc m’interrogea du regard, je hochai la tête et pris le chemin de la sortie. C’était un vrai guet-apens. J’attendis quelques minutes sur le trottoir, il pleuvait encore. Marc sortit à son tour, il ouvrit un parapluie, qu’il me tendit. Il avait enfilé une veste en velours camel élimée, dont il releva le col pour se protéger des gouttes de pluie.

— Désolé pour Abuelo, il ne peut pas s’empêcher…

Qu’est-ce que ça peut me foutre ?

— C’est bon.

— Ça t’embête de marcher un peu ?

Si tu savais… ça fait deux heures que je marche, un peu plus, un peu moins .

— Je te suis, lui répondis-je à contrecœur.

Il me regarda longuement, puis se mit en route. Je marchais à son côté, à un mètre de distance, mutique. Marc n’ouvrit pas la bouche non plus, et, sans s’arrêter, se roula une cigarette. Il avait définitivement la même allure que lorsque nous étions étudiants ; sa veste, ses roulées, il parlait toujours avec les mains, et sa voix grave et posée semblait toujours annoncer une catastrophe, même lorsqu’il voulait être drôle. Ça me laissait de marbre.

Je profitai du trajet pour vérifier mes mails sur mon téléphone : les affaires courantes, mais aucune nouvelle de Bertrand. Et il était déjà plus de 20 heures. Environ un quart d’heure plus tard, Marc poussa la porte d’un petit resto, version brasserie, carte traditionnelle, vieillot et totalement désert. L’odeur de cuisine me retourna l’estomac, un mélange d’ail, de graillon, de ragoût qui mijote. Il y en a à qui ça plaît, l’ambiance nappe à carreaux rouge, tête de veau. Je n’en fais pas partie. J’aurais dû me souvenir du fameux coup de fourchette de Marc. C’était un habitué ; il alla frapper à la porte de la cuisine, d’où sortit un homme bien en chair qui lui colla une bourrade dans l’épaule.

— Salut, Louis !

— Salut, Marc ! Il est pas là, le grand-père ?

— Non, mais je suis accompagné.

Louis, puisqu’il s’appelait ainsi, pencha la tête et me découvrit. Il s’essuya sur son tablier, et vint me serrer la main. À l’instant où il la lâcha, je me retins de sortir mon gel hydroalcoolique.

— Tu peux nous préparer quelque chose ? Prends ton temps, on n’est pas pressés.

Parle pour toi, Marc .

— Je vous mitonne un bon petit plat, vous m’en direz des nouvelles, mademoiselle !

Quelle horreur ! Je refusais catégoriquement d’avaler le moindre truc sortant de sa cuisine et tripoté par ses mains dégueulasses !

— Surtout rien pour moi ! Je n’ai pas faim !

— On me la fait pas, à moi ! Vous allez vous écrouler à la première rafale de vent ! Dites-moi ce qui vous ferait plaisir ?

J’allais tomber dans l’incorrection si j’insistais.

— Si vous avez des légumes verts ou une salade, mais sans rien avec…

— Vous allez vous régaler ! Marc, fais comme chez toi. Je te laisse vous servir un pichet.

Il disparut en cuisine, nous laissant là, en tête à tête. Marc, tout en passant derrière le bar, désigna la salle d’un air de dire « choisis notre table » ; il y avait l’embarras du choix. Je me décidai pour une place près de la devanture. Les pieds de la vieille chaise en bois crissèrent sur le carrelage, rappelant la migraine à mon bon souvenir. Une fois assise, j’hésitai à poser les mains sur la table, de crainte que la nappe soit poisseuse et collante. J’y allai à tâtons et soupirai de soulagement en constatant que le tissu semblait propre, j’y déposai mon téléphone. Marc s’assit en face de moi et nous servit du vin rouge dans des ballons. Il leva son verre et riva ses yeux dans les miens.

— Vu ton air pincé, j’imagine que si je te propose de trinquer à nos retrouvailles, tu refuses ?

Je le trucidai du regard. Il allait falloir qu’il comprenne fissa qu’il avait perdu le droit de me chambrer le jour où il était parti.

— Tu imagines très bien, en effet.

Par automatisme, j’avalai une gorgée. Marc en fit autant.

— Je n’ai pas eu le courage de vous dire au revoir, lâcha-t-il de but en blanc.

— Ça veut dire quoi ?

— J’ai été viré de la fac, ou plutôt Abuelo a décidé que j’étais viré de la fac… Tu ne te souviens peut-être pas… mais j’habitais chez lui pendant mes études.

Évidemment que je me souviens de tout. Comment peux-tu imaginer le contraire ? On était tout le temps fourrés ensemble.

— Quel rapport avec ta disparition ?

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