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Daniel Pennac: Chagrin d'école

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Daniel Pennac Chagrin d'école

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Nous seuls pouvons le sortir de cette prison-là, que nous soyons ou non formés pour cela.

Les professeurs qui m’ont sauvé — et qui ont fait de moi un professeur — n’étaient pas formés pour ça. Ils ne se sont pas préoccupés des origines de mon infirmité scolaire. Ils n’ont pas perdu de temps à en chercher les causes et pas davantage à me sermonner. Ils étaient des adultes confrontés à des adolescents en péril. Ils se sont dit qu’il y avait urgence. Ils ont plongé.

Ils m’ont raté. Ils ont plongé de nouveau, jour après jour, encore et encore… Ils ont fini par me sortir de là. Et beaucoup d’autres avec moi. Ils nous ont littéralement repêchés. Nous leur devons la vie.

12

Je fouille le fatras de mes vieux papiers à la recherche de mes bulletins scolaires et de mes diplômes, et je tombe sur une lettre conservée par ma mère. Elle est datée de février 1959.

J’avais quatorze ans depuis trois mois. J’étais en quatrième. Je lui écrivais de ma première pension :

Ma chère Maman,

Moi aussi j’ai vu mes notes, je suis écœuré, j’en ai plein le dot [sic], quand on en est venu au point de travailler 2 h sans arrêt pendant une étude pour récolter un 1 à un devoir d’algèbre que l’on croulait [sic] bon il y a de quoi être découragé, aussi ais-je [sic] tout lâché [sic] pour réviser mes examens et mon 4 en application explique sûrement la révision de mon examen de géologie pendant mon cour [sic] de math, [etc.]

Je ne suis pas assez intelligent et travailleur pour continuer mes études. Ça ne m’intéresse pas, j’attrape mal au crâne [sic] à rester enfermer [sic] dans la paperasse, je ne comprend [sic] rien à l’anglais, à l’algèbre, je suis nule [sic] en orthographe, que reste-t-il ?

Marie-Thé, coiffeuse de notre village — La Colle-sur-Loup —, mon amie aînée depuis ma prime enfance, m’avouait récemment que ma mère, s’épanchant sous le casque, lui avait confié son inquiétude quant à mon avenir, un peu soulagée, disait-elle, d’avoir obtenu de mes frères la promesse qu’ils prendraient soin de moi après sa disparition et celle de mon père.

Toujours dans la même lettre, j’écrivais : « Vous avez eu trois fils intelligents et travailleurs… un autre un cancre, un féniant » (sic)… Suivait une étude comparée des performances de mes frères et des miennes et une vigoureuse supplique pour qu’on arrête le massacre, qu’on me retire de l’école et qu’on m’envoie « aux colonies » (famille de militaires), « dans un petit blède [sic] et là se serait [sic] le seul endroit où je serais [sic] heureux » (souligné deux fois). L’exil, au bout du monde en somme, le pis-aller du rêve, un projet de fuite à la Bardamu chez un fils de soldat.

Dix ans plus tard, le 30 septembre 1969, je recevais une lettre de mon père, adressée au collège où j’exerçais depuis un mois le métier de professeur. C’était mon premier poste et c’était sa première lettre au fils devenu. Il sortait de l’hôpital, il me disait les douceurs de la convalescence, ses lentes promenades avec notre chien, me donnait des nouvelles de la famille, m’annonçait le possible mariage de ma cousine à Stockholm, faisait de discrètes allusions à un projet de roman dont nous avions parlé ensemble (et que je n’ai toujours pas écrit), manifestait une vive curiosité à l’égard de ce que mes collègues et moi échangions dans nos propos de table, attendait l’arrivée par la poste de La loge du gouverneur d’Angelo Rinaldi en pestant contre la grève des postiers, vantait L’attrape-cœur de Salinger et Le jardin des délices de José Cabanis, excusait ma mère de ne pas m’écrire (« plus fatiguée que moi de m’avoir soigné »), m’annonçait qu’il avait prêté la roue de secours de notre 2 CV à mon amie Fanchon (« Bernard s’est fait un plaisir de la lui changer »), et m’embrassait en m’assurant de sa bonne forme.

Pas plus qu’il ne m’avait menacé d’un avenir calamiteux pendant ma scolarité, il ne faisait la moindre allusion à mon passé de cancre. Sur la plupart des sujets son ton était comme à l’habitude pudiquement ironique, et il ne semblait pas considérer que mon nouvel état de professeur méritât qu’on s’en étonne, qu’on m’en félicite, ou qu’on s’en inquiète pour mes élèves.

Bref, mon père tel qu’en lui-même, ironiste et sage, désireux de bavarder avec moi, à distance respectable, de la vie qui se continuait.

J’ai l’enveloppe de cette lettre sous les yeux.

Aujourd’hui seulement un détail me frappe.

Il ne s’était pas contenté d’écrire mon nom, le nom du collège, celui de la rue et de la ville…

Il y avait ajouté la mention : professeur.

Daniel Pennacchioni professeur au collège…

Professeur…

De son écriture si exacte.

Il m’aura fallu une existence entière pour entendre ce hurlement de joie — et ce soupir de soulagement.

II

DEVENIR

J’ai douze ans et demi et je n’ai rien fait

1

Nous entrons, pendant que j’écris ces lignes, dans la saison des appels au secours. Dès le mois de mars le téléphone sonne à la maison plus souvent que d’habitude : amis éperdus cherchant une nouvelle école pour un enfant en échec, cousins désespérés en quête d’une énième boîte après un énième renvoi, voisins contestant l’efficacité d’un redoublement, inconnus qui pourtant me connaissent, ils tiennent mon téléphone d’Untel…

Ce sont des appels du soir généralement, vers la fin du dîner, l’heure de la détresse. Des appels de mères le plus souvent. De fait rarement le père, le père vient après, quand il vient, mais à l’origine, au premier coup de téléphone, c’est toujours la mère, et presque toujours pour le fils. La fille semble plus sage.

On est la mère. On est seule à la maison, repas expédié, vaisselle pas faite, le bulletin du garçon étalé devant soi, le garçon enfermé à double tour dans sa chambre devant son jeu vidéo, ou déjà dehors, en vadrouille avec sa bande, malgré une timide interdiction… On est seule, la main sur le téléphone, on hésite. Expliquer pour la énième fois le cas du fils, faire une fois de plus l’historique de ses échecs, cette fatigue, mon Dieu… Et la perspective de l’épuisement à venir : démarcher cette année encore les écoles qui voudront bien de lui… poser une journée de congé au bureau, au magasin… visites aux chefs d’établissement… barrages des secrétariats… dossiers à remplir… attente de la réponse… entretiens… avec le fils, sans le fils… tests… attente des résultats… documentation… incertitudes, cette école est-elle meilleure que cette autre ? (Car en matière d’école la question de l’excellence se pose au sommet de l’échelle comme au fond des abysses, la meilleure école pour les meilleurs élèves et la meilleure pour les naufragés, tout est là…) On appelle enfin. On s’excuse de vous déranger, on sait à quel point vous devez être sollicité mais voilà on a un garçon qui, vraiment, dont on ne sait plus comment…

Professeurs, mes frères, je vous en supplie, pensez à vos collègues quand, dans le silence de la salle des profs, vous écrivez sur vos bulletins que « le troisième trimestre sera déterminant ». Sonnerie instantanée de mon téléphone :

— Le troisième trimestre, tu parles ! Leur décision est déjà prise depuis le début, oui.

— Le troisième trimestre, le troisième trimestre, ça ne l’émeut pas du tout, ce gosse, la menace du troisième trimestre, il n’a jamais eu un seul trimestre convenable !

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