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François Mauriac: Le Désert de l'amour

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François Mauriac Le Désert de l'amour

Le Désert de l'amour: краткое содержание, описание и аннотация

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Un soir, dans un bar, Raymond Courrèges retrouve par hasard Maria Cross, une femme à laquelle, adolescent, il a témoigné une passion ardente et maladroite, qu'elle a repoussée. Dans les souvenirs de Raymond, que le visage de Maria fait ressurgir, nous découvrons bientôt d ?autres ombres, d'autres blessures, telle la rivalité équivoque d'un père et d'un fils pour une même femme. C'est à quarante ans que François Mauriac publia ce roman, constat désabusé de la stérilité des passions humaines, illustration mélancolique, dans le Paris noceur des années 1920, du thème pascalien de la misère de l'homme sans Dieu. « , devait-il écrire, c'est le roman de mon renoncement. Ce pourrait être le titre de mon œuvre entière. »

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« Comment va la famille ? »

Tout le monde allait bien. Madeleine surtout était admirable, disait le docteur ; elle ne vivait que pour ses filles, les menait dans le monde, cachait ses larmes, se montrait digne enfin du héros qu'elle avait perdu. (Le docteur ne manquait jamais d'exalter son gendre tué à Guise, ni de lui faire amende honorable, s'accusait de l'avoir méconnu : tant d'hommes ont eu pendant la guerre une mort qui ne leur ressemblait pas !) Catherine, l'aînée de Madeleine, était fiancée au fils Michon, le troisième, on attendait qu'il eût vingt-deux ans pour déclarer les fiançailles.

« Surtout, ne le dis pas. »

Il fit cette recommandation avec la voix de sa femme, et Raymond se retint de répondre : « Qui veux-tu que ça intéresse ici ? » Le docteur s'interrompit, comme si l'eût assailli une douleur aiguë. Le jeune homme se livrait à des calculs : « Il a soixante-neuf ou soixante-dix ans… Peut-on souffrir encore à cet âge, et après tant d'années écoulées ? » Il sentit alors sa propre blessure, fut pris de peur : non, non, cela passerait vite ; il se souvint de ce que répétait une de ses maîtresses : « En amour, quand je souffre, je me mets en boule, j'attends, je suis sûre que l'homme pour qui je souhaite de mourir, demain peut-être ne me sera plus rien ; l'objet de tant de souffrances ne vaudra plus un de mes regards : c'est terrible d'aimer et c'est honteux de ne plus aimer… » Pourtant ce vieillard, voilà dix-sept ans qu'il saigne : dans ces vies rangées, dans ces vies de devoir, la passion se conserve, se concentre ; rien ne l'use, aucun souffle ne l'évapore ; elle s'accumule, croupit, se corrompt, empoisonne, corrode le vase vivant qui l'enferme. Ils contournent l'Arc de Triomphe ; entre les arbres chétifs des Champs-Elysées, la chaussée noire coule comme l'Erèbe.

« Je crois que j'ai fini de bricoler ; on m'offre une place dans une usine : une fabrique de chicorée. Au bout d'un an, on me laisserait la direction. »

Le docteur répondit d'une voix distraite :

« Je suis bien content, mon petit… » et soudain :

« Comment l'as-tu connue ?

— Qui donc ?

— Tu sais bien de qui je veux parler.

— Le camarade qui m'offre cette place ?

— Mais non : Maria.

— Ça date de loin : quand j'étais en philosophie, nous échangions quelques mots dans le tramway, je crois.

— Tu ne me l'avais pas dit. Une seule fois, je m'en souviens, tu as raconté qu'un ami te l'avait montrée dans la rue.

— C'est possible… Après dix-sept ans, je ne me rappelle plus bien… Ah ! oui ; c'est au lendemain de cette rencontre qu'elle m'a adressé la parole — pour me demander de tes nouvelles, justement. Elle me connaissait de vue. Je crois que ce soir, d'ailleurs, sans son mari qui est venu à moi, elle m'eût fait le coup du mépris. »

Le docteur parut rassuré, se rencogna. Il murmura : « Et puis, qu'est-ce que cela peut me faire ? qu'est-ce que cela peut faire ? » Il fit le geste de déblayer, à deux mains pétrit sa figure, se redressa et, tourné un peu vers Raymond, faisant un effort pour échapper à soi, pour n'avoir plus souci que de son enfant :

« Une fois ta position assurée, marie-toi, mon petit. »

Et comme Raymond riait, protestait, le vieillard fit retour sur lui-même, retomba sur lui-même :

« Tu ne saurais croire comme il fait bon vivre au plus épais d'une famille… mais oui ! On porte sur soi les mille soucis des autres ; ces mille piqûres attirent le sang à la peau, tu comprends ? Elles nous détournent de notre plaie secrète, de notre profonde plaie intérieure ; elles nous deviennent indispensables… Tu vois : je voulais attendre la fin du Congrès, mais c'est plus fort que moi : je vais prendre le train de huit heures, ce matin… L'important, dans la vie, c'est de se créer un refuge. A la fin, comme au commencement, il faut qu'une femme nous porte. »

Raymond marmonna : « Merci ! plutôt crever… » et il regardait ce vieil homme réduit, mangé aux vers.

« Tu ne peux pas imaginer quelle protection j'ai trouvée au milieu de vous. Une femme, des enfants, cela nous entoure, nous presse, nous défend contre la foule des choses désirables. Toi qui ne me parlais guère, — ce n'est pas un reproche, mon chéri, — tu ne sauras jamais combien de fois, au moment de céder à une sollicitation délicieuse, peut-être criminelle, j'ai senti ta main sur mon épaule, et tu me ramenais doucement. »

Raymond gronda : « Quelle folie c'était que de croire qu'il existât des plaisirs défendus ! »

« Ah ! nous ne sommes pas de la même espèce : moi, j'aurais eu vite fait de bousculer ma nichée.

— Crois-tu que je n'aie pas fait souffrir ta mère, moi aussi ? Nous ne sommes pas si différents ; ma nichée, que de fois l'ai-je bousculée en esprit !… Tu ne sais pas… Ne proteste pas : quelques infidélités eussent peut-être mieux valu pour son bonheur que cette trahison de désir dont je me suis rendu coupable pendant trente ans. Il faut que tu le saches, Raymond ; tu aurais de la peine à être un plus mauvais mari que je ne fus… Oui ! Oui ! J'ai rêvé mes débauches, moi… cela vaut-il mieux que de les vivre ? Et vois comme ta mère se venge aujourd'hui ; par un excès de soin : rien ne m'est plus nécessaire que son importunité ; elle se donne un mal… nuit et jour elle me couve : ah ! ma mort sera douce ! On n'est plus servi, tu sais : les domestiques d'aujourd'hui, comme elle dit, ne ressemblent pas à ceux d'autrefois ; nous n'avons pas remplacé Julie : tu te souviens de Julie ? Elle s'est retirée dans son pays. Hé bien, ta mère supplée à tout ; je dois souvent la gronder : elle n'hésite pas à balayer elle-même ; elle frotte les parquets… »

Il s'interrompit, et, soudain suppliant :

« Ne reste pas seul. »

Raymond n'eut pas le loisir de répondre : le taxi s'arrêtait devant le Grand-Hôtel ; il fallut descendre, chercher la monnaie. Le docteur n'avait que le temps de préparer son bagage.

Cette heure des balayeurs et des maraîchers était familière à Raymond Courrèges ; il respira profondément, accueillit, reconnut les sensations accordées à ses retours dans l'aube : joie de l'animal éreinté, repu, qui ne souhaite que la tanière, le sommeil, qui va s'enfoncer en eux. Bonheur que son père ait voulu se séparer de lui sous le porche du Grand-Hôtel. Qu'il avait vieilli ! Quelle diminution ! Jamais trop de kilomètres entre la famille et nous, se dit-il, jamais nos proches ne seront assez lointains. Il avait conscience de ne pas penser à Maria, se souvint d'avoir beaucoup à faire ce jour-là, prit un carnet, chercha la page, fut stupéfait de ce que sa journée semblait s'être élargie, — ou fallait-il croire que ce dont il avait prétendu la remplir s'était réduit ? Le matin ? un désert ; l'après-midi ? ces deux rendez-vous ? il n'irait pas. Il se penchait sur cette journée comme un enfant sur un puits : rien à y jeter que quelques cailloux ; comment combler ce trou ? Cela seul eût été à la mesure de ce vide : sonner à la porte de Maria, être annoncé, être reçu, s'asseoir dans la pièce où elle serait assise, lui adresser n'importe quels propos ; moins que cela même eût suffi à occuper ces heures vacantes et beaucoup d'autres encore : avoir pris rendez-vous avec Maria — fût-ce pour une date éloignée avec quelle patience de chasseur à l'affût ; aurait-il abattu les jours qui l'auraient séparé de ce jour ! Même eût-elle remis le rendez-vous, Raymond s'en serait consolé pourvu qu'elle en eût proposé un autre, et ce nouvel espoir eût été à la mesure du vide infini de sa vie. Sa vie n'est plus qu'une absence qu'il faut balancer par une attente. « Raisonnons, se dit-il ; commençons par le possible : renouer avec Bertrand Larousselle, entrer dans la vie de Bertrand ? Pas un goût commun, pas une relation commune ; où le rencontrer, dans quelle sacristie, ce sacristain ? » Raymond brûle alors en esprit toutes les étapes entre lui et Maria : l'abîme franchi, il tient cette tête mystérieuse dans son bras droit replié, il sent sur son biceps la nuque rasée pareille à une joue de garçon ; et cette figure vient à sa rencontre, se rapproche, grossit, aussi vaine, hélas ! que sur l'écran du cinéma… Raymond s'étonne de ce que les premiers passants ne se retournent pas, ne s'aperçoivent pas de sa folie. Il s'abat sur un banc, face à la Madeleine. Le malheur est de l'avoir revue ; il n'aurait pas fallu la revoir : toutes ses passions, depuis dix-sept ans, avaient été à son insu allumées contre Maria — comme les paysans des Landes allument le contre-feu… Mais il l'avait revue, et le feu demeurait le plus fort, se fortifiait des flammes par quoi on avait prétendu le combattre. Ses manies sensuelles, ses habitudes, cette science dans la débauche, patiemment acquise et cultivée, devenait complice de l'incendie qui maintenant ronflait, s'avançait sur un front immense, en crépitant.

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