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François Mauriac: Le Désert de l'amour

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François Mauriac Le Désert de l'amour

Le Désert de l'amour: краткое содержание, описание и аннотация

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Un soir, dans un bar, Raymond Courrèges retrouve par hasard Maria Cross, une femme à laquelle, adolescent, il a témoigné une passion ardente et maladroite, qu'elle a repoussée. Dans les souvenirs de Raymond, que le visage de Maria fait ressurgir, nous découvrons bientôt d ?autres ombres, d'autres blessures, telle la rivalité équivoque d'un père et d'un fils pour une même femme. C'est à quarante ans que François Mauriac publia ce roman, constat désabusé de la stérilité des passions humaines, illustration mélancolique, dans le Paris noceur des années 1920, du thème pascalien de la misère de l'homme sans Dieu. « , devait-il écrire, c'est le roman de mon renoncement. Ce pourrait être le titre de mon œuvre entière. »

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Le docteur n'avait prêté d'abord qu'une attention distraite à ce discours qu'il n'essayait pas de comprendre, curieux seulement de cette confuse éloquence, comme si l'ébranlement physique eût suffi pour désengourdir à demi en elle des idées endormies.

« Docteur, il faudrait aimer le plaisir. Gaby disait : “Mais non, ma petite Maria, c'est la seule chose au monde qui ne m'ait jamais déçue, figurez-vous.” Hélas ! le plaisir n'est pas à la portée de tous… Je ne suis pas à la mesure du plaisir… Lui seul pourtant nous fait oublier l'objet que nous cherchons et il devient cet objet même. “Abêtissez-vous”, c'est facile à dire. »

Le docteur songe qu'il est curieux qu'elle applique à la volupté le précepte de Pascal touchant la Foi. Pour la calmer coûte que coûte et pour qu'elle repose, il lui présente une cuiller de sirop ; mais, l'ayant repoussée, elle en salit encore ses draps.

« Non, non, pas de bromure : je suis bien libre de le jeter sur mon lit. Ce n'est pas vous qui m'en empêcherez ! »

Et, sans transition, elle prononça :

« Toujours entre ceux que j'ai voulu posséder et moi, s'étendait ce pays fétide, ce marécage, cette boue… Ils ne comprenaient pas… Ils croyaient que c'était pour que nous nous enlisions ensemble que je les avais appelés… »

Ses lèvres remuaient. Et le docteur imagina qu'elle murmurait des noms, des prénoms ; il se pencha sur elle avidement, mais n'entendit pas celui qui l'aurait bouleversé. Quelques secondes, il oublia sa malade, ne vit plus qu'une femme menteuse, gronda :

« Comme les autres, allons donc ! comme les autres vous ne cherchez vous aussi que ça : le plaisir… Mais tous, tous, nous ne cherchons que ça… »

Elle releva ses beaux bras, cacha sa figure, gémit longuement. Le docteur murmura : « Mais qu'est-ce que j'ai ? Je suis fou ! » Il renouvela la compresse, remplit encore une cuiller de sirop, soutint un peu la tête douloureuse. Maria consentit enfin à boire ; et après un silence :

« Oui, moi aussi, moi aussi. Mais vous savez, docteur, quand on voit l'éclair et qu'on entend la foudre dans la même seconde ? Eh bien, en moi, le plaisir et le dégoût se confondent, comme l'éclair et la foudre, — ils me frappent ensemble. Il n'est pas d'intervalle entre le plaisir et le dégoût. »

Elle devint plus calme, ne parla plus. Le docteur s'assit dans un fauteuil, et il veillait, plein de pensées confuses. Il croyait Maria endormie, mais soudain sa voix rêveuse, pacifiée, s'éleva :

« Un être que nous pourrions atteindre, posséder — mais non dans la chair… par qui nous serions possédés. »

Elle écarta d'une main incertaine le linge mouillé de son front ; puis ce fut le silence d'une nuit qui décline, l'heure du sommeil le plus profond ; les astres ont changé de place, et nous ne les reconnaissons pas.

« Son pouls est calme ; elle dort comme un enfant dont le souffle est si léger que tu te lèves pour t'assurer qu'il est vivant. Le sang monte à ses joues et les éclaire. Ce n'est plus un corps qui souffre ; sa douleur ne le défend plus contre ton désir. Faudra-t-il que ta chair tourmentée veille longtemps encore auprès de cette chair assoupie ? Bonheur de la chair, songe le docteur. Paradis ouvert aux simples… Qui a dit que l'amour était un plaisir de pauvre ? J'aurais pu être l'homme qui s'étend chaque soir, sa journée finie, auprès de cette femme ; mais ce ne serait plus cette femme… Elle eût été mère plusieurs fois… Tout son corps porterait les traces de ce qui a servi et de ce qui s'use tous les jours à des besognes basses… Plus de désir : des habitudes sales… Le petit jour, déjà ! Que cette servante tarde à venir ! »

Le docteur craint de ne pouvoir marcher jusqu'à la maison, se persuade que c'est la faim qui l'épuise, — redoute pourtant son cœur dont il compte les battements. L'angoisse physique le délivre de sa tristesse amoureuse ; mais déjà, sans que rien ne l'en avertisse, la destinée de Maria Cross imperceptiblement se détache de la sienne : les amarres sont rompues, les ancres levées, le vaisseau bouge et l'on ne sait pas encore qu'il bouge ; mais dans une heure, ce ne sera plus qu'une tache sur la mer. Le docteur avait souvent noté que la vie ignore les préparations : depuis l'adolescence, les objets de sa tendresse ont presque tous disparu d'un coup, emportés par une autre passion, ou, plus humblement, ils avaient déménagé, quitté la ville, n'avaient plus écrit. Ce n'est pas la mort qui nous prend ceux que nous aimons ; elle nous les garde au contraire et les fixe dans leur jeunesse adorable : la mort est le sel de notre amour ; c'est la vie qui dissout l'amour. Demain, le docteur sera étendu, malade, et sa femme assise à son chevet. Robinson surveillera la convalescence de Maria Cross et l'enverra aux eaux de Luchon parce que son meilleur ami y est installé et qu'il faut l'aider à se faire une clientèle. A l'automne, M. Larousselle, que ses affaires appellent souvent à Paris, décidera de louer, près du Bois, un appartement et proposera à Maria Cross d'y vivre, puisqu'elle aimerait mieux mourir, dira-t-elle, que de rentrer dans la maison de Talence aux tapis déchirés, aux rideaux pleins de trous, et que de souffrir encore les insultes des Bordelais.

A l'entrée de la servante dans la chambre, même si le docteur ne s'était pas senti si faible, au point que rien ne pouvait plus occuper son esprit, sinon cette faiblesse, même s'il avait été plein de force et de vie, aucune voix intérieure ne l'eût averti de regarder longuement Maria Cross endormie. Il ne devait jamais revenir dans cette maison, et il dit pourtant à la servante : « Je reviendrai ce soir… Donnez-lui encore une cuiller de bromure, si elle s'agite. » Et comme il titubait, devait se tenir aux meubles, ce fut la seule fois qu'en quittant Maria Cross il ne se retourna pas.

Il espérait que l'air frais de six heures lui fouetterait le sang, mais dut s'arrêter au bas du perron, ses dents claquaient. Ce jardin si souvent traversé en quelques secondes, lorsqu' il volait vers son amour, maintenant il en regarde le portail, là-bas, et se dit qu'il n'aura pas la force de l'atteindre. Il se traîne dans la brume, songe à revenir sur ses pas ; jamais il ne pourra marcher jusqu'à l'église où il trouverait du secours peut-être. Voici le portail enfin ; derrière la grille, une voiture : la sienne ; et il reconnaît, à travers la vitre levée, la face immobile et comme morte de Lucie Courrèges. Il ouvre la portière, s'abat contre sa femme, appuie la tête à son épaule, perd conscience.

« Ne t'agite pas. Robinson s'occupe de tout au laboratoire ; il suit tes malades… Il est en ce moment à Talence, tu sais où… Ne parle pas. »

Le docteur, du fond de l'abîme de fatigue, observe l'angoisse de ces dames, perçoit derrière la porte des chuchotements. Il ne doute pas d'être très malade et n'ajoute aucune foi à leurs observations : « Une simple grippe… mais tu n'avais pas besoin de ça dans l'état d'anémie où tu te trouves… » Il demande à voir Raymond et Raymond est toujours sorti : « Il est venu pendant ton sommeil et n'a pas voulu te réveiller. » Au vrai, depuis trois jours, le lieutenant Basque cherchait vainement Raymond dans Bordeaux ; on n'avait mis qu'un policier amateur dans le secret : « Surtout que ça ne se sache pas… »

Après six jours, Raymond entra un soir dans la salle à manger, pendant qu'on était à table, — maigri, la face boucanée, avec la marque d'un coup de poing sous l'œil droit. Il mangeait voracement et les petites filles elles-mêmes n'osaient pas l'interroger. Il demanda à sa grand-mère où était son père :

« Il est grippé… ce n'est rien, mais nous étions un peu ennuyés à cause de son coeur. Robinson dit qu'il ne faut pas le quitter. Nous le veillons, ta mère et moi. »

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