François Mauriac - Le Désert de l'amour

Здесь есть возможность читать онлайн «François Mauriac - Le Désert de l'amour» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 1934, Издательство: Éditions Flammarion, Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Le Désert de l'amour: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le Désert de l'amour»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Un soir, dans un bar, Raymond Courrèges retrouve par hasard Maria Cross, une femme à laquelle, adolescent, il a témoigné une passion ardente et maladroite, qu'elle a repoussée.
Dans les souvenirs de Raymond, que le visage de Maria fait ressurgir, nous découvrons bientôt d ?autres ombres, d'autres blessures, telle la rivalité équivoque d'un père et d'un fils pour une même femme.
C'est à quarante ans que François Mauriac publia ce roman, constat désabusé de la stérilité des passions humaines, illustration mélancolique, dans le Paris noceur des années 1920, du thème pascalien de la misère de l'homme sans Dieu. «
, devait-il écrire, c'est le roman de mon renoncement. Ce pourrait être le titre de mon œuvre entière. »

Le Désert de l'amour — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le Désert de l'amour», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Elle ne désire aucune présence ni ne souhaite de se trouver dans aucun autre endroit du monde que ce salon aux rideaux troués. A Saint-Clair peut-être ? Son enfance à Saint-Clair… Elle se souvient de ce parc où elle se glissait, lorsqu'en était partie cette famille cléricale, ennemie de sa mère. Il semblait que la nature attendît ce départ, après les vacances de Pâques, pour déchirer sa bure de feuilles. Les fougères montaient, s'épaississaient, battaient de leur mousseuse vague verte les branches basses des chênes, mais les pins balançaient les mêmes cimes grises qu'on eût crues indifférentes au printemps, jusqu'à ce qu'un matin, eux aussi, ils eussent arraché d'eux ce nuage de pollen : le soufre immense de leur amour. Et Maria retrouvait au tournant d'une allée une poupée cassée, un mouchoir accroché aux ajoncs. Mais aujourd'hui, étrangère à ce pays, rien ne l'y accueillerait que le sable où elle s'était couchée à plat ventre…

Justine l'ayant avertie que le dîner était prêt, elle arrangea ses cheveux, s'assit devant la soupe fumante. Comme il ne fallait pas que la servante ni son mari manquassent le cinéma, une demi-heure après, elle se retrouva seule à la fenêtre du salon. Le tilleul odorant n'avait pas encore d'odeur ; au-dessous d'elle, les rhododendrons déjà étaient sombres. Par peur du néant, pour reprendre souffle, Maria cherche une épave où se raccrocher : « J'ai cédé, songe-t-elle, à cet instinct de fuir que presque toutes nous avons devant la face humaine enlaidie par la faim, par le besoin. Cette brute, tu te persuades que c'est un être différent de l'enfant que tu adorais, — c'était bien le même enfant, mais avec le masque : comme les femmes enceintes portent un masque de bile sur leur face, les hommes pleins de leur amour ont aussi, collée à la figure, cette apparence souvent hideuse, toujours terrible de la bête qui remue en eux. Galatée fuit ce qui la terrifie qui est aussi ce qu'elle appelle… J'avais rêvé d'une longue route où, par une marche insensible, nous fussions passés des régions tempérées aux plus brûlantes : mais le maladroit a brûlé les étapes… Que ne me suis-je résignée à cette fureur ! C'est là et non ailleurs que j'eusse trouvé l'inimaginable repos ; mieux que le repos peut-être… Peut-être n'existe-t-il pas d'abîme entre les êtres, qu'un excès d'amour ne comble… Quel amour ? » Elle se souvint ; sa bouche grimaça, émit un « hêêê » de dégoût ; des images l'assaillirent : elle vit Larousselle s'écartant, le sang aux joues, maugréant : « Qu'est-ce qu'il te faut ?… »

Qu'était-ce donc qu'il lui fallait ? Elle errait dans la pièce déserte, s'accoudait à la fenêtre, rêvait d'elle ne savait quel silence où elle aurait senti son amour sans que cet amour dût prononcer aucune parole, — et pourtant le bien-aimé l'aurait entendue, il aurait appréhendé en elle son désir avant même que son désir ne fût né. Toute caresse suppose un intervalle entre deux êtres. Mais ils eussent été si confondus l'un dans l'autre, que cette étreinte n'aurait pas été nécessaire, cette brève étreinte que la honte dénoue… La honte ? Elle crut entendre le rire de fille de Gaby Dubois et ce qu'elle lui criait un jour : « Mais non, mais non, parlez pour vous ! Il n'y a que ça de bon au contraire, que ça qui ne soit pas décevant… Dans ma chienne de vie, ce fut la seule consolation… » D'où vient ce dégoût ? A-t-il un sens ? Témoigne-t-il d'une volonté particulière de quelqu'un ? Mille idées confuses s'éveillaient en Maria, disparaissaient, comme au-dessus de sa tête, dans l'azur désert, les étoiles filantes, les bolides perdus.

Ma loi, songe Maria, n'est-elle pas la loi commune ? Sans mari, sans enfants, sans amis, certes on ne pouvait être plus seule au monde ; mais qu'était cette solitude, au prix de cet autre isolement dont la plus tendre famille ne l'eût pas délivrée — celui que nous éprouvons à reconnaître en nous les signes d'une espèce singulière, d'une race presque perdue et dont nous interprétons les instincts, les exigences, les buts mystérieux ? Ah ! ne plus s'épuiser dans cette recherche ! Si le ciel était encore pâle d'un reste de jour et de lune naissante, les ténèbres s'amassaient sous les feuilles tranquilles. Le corps penché dans la nuit, attiré, comme aspiré par la tristesse végétale, Maria Cross cédait moins au désir de boire à ce fleuve d'air encombré de branches qu'à la tentation de se perdre en lui, de se dissoudre, — pour qu'enfin son désert intérieur se confondît avec celui de l'espace, — pour que ce silence en elle ne fût plus différent du silence des sphères.

X

Cependant, Raymond Courrèges, après qu'il se fut débarrassé sur la route de toutes les injures dont il n'avait pas abreuvé Maria Cross, sentit le besoin de la salir encore, et c'est pourquoi, à peine rentré, souhaita-t-il de voir son père. Comme le docteur l'en avait averti, il s'était décidé à demeurer au lit quarante-huit heures, sans manger ni boire que de l'eau, pour la plus grande joie de sa mère et de sa femme. La fausse angine de poitrine n'eût pas suffi à l'y décider, mais la curiosité d'étudier sur lui-même les effets de ce traitement. Robinson était déjà venu la veille : « J'aurais mieux aimé Dulac, disait M meCourrèges, mais enfin, Robinson, c'est tout de même un médecin, il sait ausculter. »

Robinson se glissait le long des murs, mon-fait, furtif, les escaliers, toujours dans l'angoisse de se trouver nez à nez avec Madeleine, bien qu'ils n'eussent jamais été fiancés. Le docteur, les yeux clos, la tête vide, étrangement lucide, le corps libre sous les draps légers, à l'abri du jour, suivait sans effort des pistes de pensées ; et son esprit errait sur ces pistes perdues, retrouvées, emmêlées, comme un chien bat les buissons autour de son maître qui se promène mais ne chasse pas. Il composait sans fatigue les articles qu'il n'aurait plus qu'à écrire, répondait point par point aux critiques qu'avait suscitées sa dernière communication à la Société de Biologie. La présence de sa mère lui était douce, mais aussi celle de sa femme et ce lui était une douceur de s'en aviser : immobile enfin, après une poursuite épuisante, il se laissait rejoindre par Lucie ; il admirait comme sa mère s'effaçait pour éviter tout conflit : les deux femmes se partageaient sans dispute cette proie arrachée pour un temps au métier, à l'étude, à un amour inconnu, et qui ne se débattait pas, qui s'intéressait à leurs moindres paroles, dont l'univers se rétrécissait à la mesure du leur. Et voici qu'il voulait savoir si Julie s'en allait décidément ou si l'on pouvait espérer qu'elle s'entendrait avec la bonne de Madeleine. Mais que ce fût la main de sa mère ou celle de sa femme sur son front, le docteur retrouvait cette sécurité de quand il était un enfant malade ; il se réjouissait de ce qu'il ne mourrait pas seul ; il pensait que la mort devait être ce qu'il y a de plus simple au monde dans la chambre d'un acajou familier où notre mère, notre femme se forcent à sourire ; et le goût du dernier moment est masqué par elles comme celui de tout autre remède amer. Oui, s'en aller tout enveloppé de ce mensonge, savoir être dupe…

Une coulée de lumière envahit la chambre : Raymond entra, grognant : « On n'y voit goutte », s'approcha de cet homme couché, le seul aux yeux duquel il pût salir, ce soir, Maria Cross ; et déjà le goût était dans sa bouche de ce qu'il allait vomir. Le malade lui dit : « Embrasse-moi. » Et il regardait ardemment ce fils qui, l'avant-veille, dans l'allée des vignes, avait essuyé sa face. Mais, venu du jour dans cette pénombre, l'adolescent voyait mal les traits de son père et il l'interrogea d'un ton rogue :

« Tu te rappelles notre conversation à propos de Maria Cross ?

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Le Désert de l'amour»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le Désert de l'amour» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


François Villon - Poésies diverses
François Villon
François Villon - Ballades en jargon
François Villon
François Mauriac - Un adolescent d'autrefois
François Mauriac
François Mauriac - Thérèse Desqueyroux
François Mauriac
François Mauriac - Le Nœud de vipères
François Mauriac
François-Xavier Putallaz - El mal
François-Xavier Putallaz
François-René de Chateaubrian - René
François-René de Chateaubrian
Rabelais François - Gargantua i Pantagruel
Rabelais François
Constantin-François Volney - Leçons d'histoire
Constantin-François Volney
Отзывы о книге «Le Désert de l'amour»

Обсуждение, отзывы о книге «Le Désert de l'amour» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x