François Mauriac - Le Désert de l'amour

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Le Désert de l'amour: краткое содержание, описание и аннотация

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Un soir, dans un bar, Raymond Courrèges retrouve par hasard Maria Cross, une femme à laquelle, adolescent, il a témoigné une passion ardente et maladroite, qu'elle a repoussée.
Dans les souvenirs de Raymond, que le visage de Maria fait ressurgir, nous découvrons bientôt d ?autres ombres, d'autres blessures, telle la rivalité équivoque d'un père et d'un fils pour une même femme.
C'est à quarante ans que François Mauriac publia ce roman, constat désabusé de la stérilité des passions humaines, illustration mélancolique, dans le Paris noceur des années 1920, du thème pascalien de la misère de l'homme sans Dieu. «
, devait-il écrire, c'est le roman de mon renoncement. Ce pourrait être le titre de mon œuvre entière. »

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S'étant levée, Maria prit alors un album, le posa sur les genoux de Raymond :

« Je veux vous montrer ses photographies. Votre père seul les connaît. Le voilà à un mois dans les bras de mon mari ; à cet âge-là, ça ne ressemble à rien, sauf pour la maman. Regardez-le à deux ans, qui rit avec un ballon dans ses bras. Là, voyez, nous étions à Salies : il était faible déjà ; j'avais dû prendre sur mon maigre capital pour payer cette saison ; mais il y avait un docteur d'une charité, d'une bonté… Il s'appelait Casamajor… C'est lui qui tient l'âne par la bride… »

Penchée sur Raymond pour tourner les pages, elle ne voyait pas la figure furieuse du garçon qui ne pouvait bouger, les genoux écrasés par l'album. Il haletait, il tremblait de violence au repos.

« Le voilà à six ans et demi, deux mois avant sa mort. Il avait bien repris, n'est-ce pas ? Je me suis toujours demandé si je ne l'avais pas fait trop travailler. Votre père m'assure que non. A six ans, il lisait tout ce qui lui tombait sous la main, même ce qu'il ne pouvait pas comprendre. A force de vivre avec une grande personne… »

Elle disait : « C'était mon compagnon, mon ami… », parce que rien ne distinguait à cette minute ce que François avait été réellement pour elle de ce qu'elle avait espéré de lui.

« Il me posait déjà des questions. Que de nuits j'ai passées dans l'angoisse, en songeant qu'il faudrait un jour lui expliquer… Et si une pensée m'aide à vivre aujourd'hui, c'est qu'il est parti sans savoir… qu'il n'a pas su… qu'il ne saura jamais… »

Elle s'était redressée, ses bras pendaient ; Raymond n'osait lever les yeux mais entendait ce corps secoué. Bien qu'ému, il doutait de cette douleur et, plus tard, sur la route, devait se répéter : « Elle se prend elle-même à son jeu… ce qu'elle joue bien du cadavre… Pourtant, ses larmes ?… » Il était troublé dans l'idée qu'il avait d'elle ; l'adolescent se faisait des « mauvaises femmes » une image théologique, conforme à celle que lui avaient donnée ses maîtres, bien qu'il se crût si défendu contre leur influence. Maria Cross l'entourait comme une armée rangée en bataille ; les anneaux de Dalila et de Judith tintaient à ses chevilles ; aucune traîtrise, aucune feinte dont il ne crût capable celle dont les saints ont redouté le regard à l'égal de la mort.

Maria Cross lui avait dit : « Revenez quand vous voudrez, je suis là toujours. » Pleine de larmes, pacifiée, elle l'avait suivi jusqu'à la porte, sans même lui assigner un autre rendez-vous. Après son départ, elle s'assit près du lit de François ; elle y portait sa douleur comme un enfant déjà endormi dans ses bras. Elle éprouvait une paix qui peut-être était de la déception. Elle ignorait qu'elle ne serait pas toujours secourue ; non, les morts ne secourent pas les vivants : nous les avons invoqués en vain au bord de l'abîme ; leur silence, leur absence ressemblaient à une complicité.

IX

Il aurait mieux valu pour Maria Cross que cette première visite de Raymond ne l'eût pas laissée sur une impression de sécurité, d'innocence. Elle admirait que tout se fût passé si simplement : « Je me montais la tête… », songeait-elle. Elle croyait éprouver du soulagement, mais commençait à souffrir d'avoir laissé Raymond partir sans qu'ils eussent fixé un rendez-vous. Jamais elle ne s'absentait aux heures où il aurait pu venir. Le jeu misérable des passions est si simple qu'un adolescent le possède à sa première intrigue : Raymond n'avait eu besoin d'aucun conseil pour se résoudre « à la laisser cuire dans son jus ».

Après quatre jours d'attente, elle en était au point de s'adresser des reproches : « Je ne lui ai parlé que de moi, que de François ; je l'ai attristé… quel intérêt pouvait-il trouver à cet album ? J'aurais dû l'interroger sur sa vie, le mettre en confiance… Il s'est ennuyé ; il m'a prise pour une raseuse… et s'il ne revenait pas ? »

S'il ne revenait pas ! Cette inquiétude eut tôt fait de devenir une angoisse : « … Naturellement ! je peux attendre ! il ne viendra plus… on ne l'y prendra plus… à cet âge, on ne pardonne jamais aux gens ennuyeux… Eh bien ! oui, voilà, c'est une affaire finie. » Evidence éclatante, terrible ! Il ne reviendrait jamais. Maria Cross comblait le dernier puits de son désert. Plus rien que du sable. Quoi de plus dangereux dans l'amour que la fuite d'un des complices ? La présence est plus souvent un obstacle : devant Raymond Courrèges, Maria Cross voyait d'abord un adolescent et qu'il serait vil de troubler ce cœur ; elle se souvenait de quel père il était né ; ce qui restait d'enfance sur ce visage lui rappelait son enfant perdu : en pensée même elle n'approchait de lui qu'avec une ardente pudeur. Mais maintenant qu'il n'est plus là, et qu'elle doute de le revoir jamais, à quoi bon se méfier de ce flot trouble en elle, de ce remous obscur ? Si ce fruit doit être écarté de sa soif, pourquoi se priver d'en imaginer la saveur inconnue ? A qui fait-elle tort ? Quel reproche attendre de la pierre où est écrit le nom de François ? Qui la voit dans cette maison sans époux, sans enfant, sans domestiques ? Pauvres discours de M meCourrèges touchant les querelles de l'office, qu'il serait heureux que Maria Cross pût en occuper son esprit ! Où aller ? Au-delà du jardin assoupi s'étendent la banlieue, puis la ville pierreuse où, lorsqu'un orage éclate, on est assuré de neuf jours étouffants. Dans ce livide ciel, une bête féroce est somnolente, rôde, gronde, se tapit. Errant au jardin elle aussi, ou dans les pièces vides, Maria Cross cède (et quelle autre issue à sa misère ?), elle cède peu à peu à l'attrait d'un amour sans espoir auquel ne reste que le bonheur misérable de se sentir soi-même. Elle ne tenta plus rien contre l'incendie, ne souffrit plus de ce désœuvrement, de ce délaissement ; sa fournaise l'occupait ; un démon obscur lui soufflait : « Tu meurs, mais tu ne t'ennuies plus. »

L'étrange, dans l'orage, ce n'est pas son tumulte, mais le silence qu'il impose au monde et cet engourdissement. Maria voyait contre les vitres des feuilles immobiles et comme peintes. L'accablement des arbres était humain : on eût dit qu'ils connaissaient la torpeur, la stupeur, le sommeil. Maria en était au point où la passion devient une présence ; elle irritait sa plaie, entretenait son feu : son amour devenait un étouffement, une contraction qu'elle aurait pu localiser à la gorge, à la poitrine. Une lettre de M. Larousselle la fit frémir de dégoût. Ah ! même son approche… cela ne sera plus possible désormais. Quinze jours avant qu'il revienne… le temps de mourir. Elle se repaissait de Raymond et de souvenirs qui naguère l'eussent accablée de honte : « Je regardais le cuir de son chapeau à l'endroit qui touche le front… j'y cherchais l'odeur de ses cheveux… » et cette complaisance pour son visage, pour son cou, pour ses mains… Inimaginable repos dans le désespoir. Parfois l'idée traversait son esprit qu'il viendrait peut-être. Mais, comme si l'espérance l'eût effrayée, elle rentrait en hâte dans le renoncement total, dans la paix de celle qui n'attend plus rien. Avec un horrible plaisir, elle élargissait l'abîme entre elle et celui qu'elle s'acharnait à croire pur : aussi loin de son amour que le chasseur Orion, brûlait cet enfant inaccessible : « Moi, une femme déjà usée, perdue ; et lui, tout baigné d'enfance encore ; sa pureté est un ciel entre nous où mon désir même renonce à se frayer un chemin. » Tous ces jours-là, les vents de l'ouest et du sud traînèrent après eux des masses obscures, des légions grondantes qui, près de fondre, soudain hésitaient, tournaient autour des cimes fascinées, puis disparaissaient, laissant derrière elles cette fraîcheur de quand il a plu quelque part.

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