François Mauriac - Le Désert de l'amour

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Le Désert de l'amour: краткое содержание, описание и аннотация

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Un soir, dans un bar, Raymond Courrèges retrouve par hasard Maria Cross, une femme à laquelle, adolescent, il a témoigné une passion ardente et maladroite, qu'elle a repoussée.
Dans les souvenirs de Raymond, que le visage de Maria fait ressurgir, nous découvrons bientôt d ?autres ombres, d'autres blessures, telle la rivalité équivoque d'un père et d'un fils pour une même femme.
C'est à quarante ans que François Mauriac publia ce roman, constat désabusé de la stérilité des passions humaines, illustration mélancolique, dans le Paris noceur des années 1920, du thème pascalien de la misère de l'homme sans Dieu. «
, devait-il écrire, c'est le roman de mon renoncement. Ce pourrait être le titre de mon œuvre entière. »

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Où irait-elle ? Si François eût été vivant, elle l'aurait emmené au cirque… Quelquefois elle allait au concert et occupait seule une loge ou, plus volontiers, une baignoire ; mais le public avait vite fait de l'y reconnaître : elle devinait son nom au mouvement des lèvres ; les jumelles la livraient de tout près et sans défense à ce monde ennemi. Une voix prononçait : « Il n'y a pas à dire, ces femmes-là savent s'habiller. — A coup d'argent, ce n'est pas difficile. — Et puis ces femmes-là n'ont à penser qu'à leur corps. » Parfois, un ami de M. Larousselle quittait la loge du Cercle et venait la saluer ; à demi tourné vers la salle il riait haut, fier d'adresser la parole en public à Maria Cross.

Mais, hors le concert de Sainte-Cécile, elle n'était plus allée nulle part, même du vivant de François, depuis que des femmes, au Music-Hall, l'avaient insultée. Les maîtresses de ces messieurs la haïssaient parce qu'elle n'avait jamais consenti à souffrir leur commerce. Une seule, pendant quelques jours, trouva grâce à ses yeux, cette Gaby Dubois qui lui avait paru une « jolie âme » pour quelques propos échangés un soir, au Lion Rouge, où Larousselle l'avait traînée. Le champagne entrait pour beaucoup dans l'effervescence spirituelle de cette Gaby. Les deux jeunes femmes s'étaient vues chaque jour pendant deux semaines. Maria Cross, avec une rage patiente, s'était efforcée vainement de rompre les liens qui rattachaient son amie à d'autres êtres. A une matinée de l'Apollo où, peu après leur brouille, dans l'excès de son ennui, elle avait échoué, seule comme toujours et attirant sur soi l'attention de toute la salle, elle avait entendu, d'un rang de fauteuils qui touchait à sa baignoire, jaillir le rire aigu de Gaby, d'autres rires, des lambeaux d'injures proférées à mi-voix : « Cette traînée qui joue à l'impératrice… cette… qui le fait à la vertu… » Il semblait à Maria qu'elle ne voyait plus aucun profil dans la salle : rien que des faces de bêtes tournées vers elle. Le théâtre enfin redevenu sombre, et les yeux étant tous rivés sur une danseuse nue, elle avait pu fuir.

Elle ne voulut plus jamais sortir sans le petit François. Depuis un an qu'il n'est plus là, lui seul encore a pu l'attirer dehors, cette pierre pas plus grande qu'un corps d'enfant, bien qu'on doive suivre, pour la trouver, l'allée du cimetière qui porte comme indication : grands corps. Mais sur la route qui mène à l'enfant mort, il a fallu qu'elle rencontrât cet enfant vivant.

Le dimanche matin, un grand vent régnait, — non de ceux qui ne savent que balancer des cimes ; mais ces souffles puissants du Sud et de la mer qui, dans un effort immense, traînent tout un pan ténébreux de ciel. Une seule mésange rendait sensible à Maria le silence de milliers d'oiseaux. Tant pis, elle ne sortirait pas : le petit Courrèges avait reçu sa lettre ; elle connaissait assez sa timidité pour être sûre de son obéissance. N'eût-elle rien écrit, il n'aurait pu sans doute se décider à franchir le portail. Et elle sourit parce qu'elle le voyait en esprit creusant de son talon l'allée et répétant, l'air buté : « Et le jardinier ? » Pendant son déjeuner solitaire, elle écouta l'orage tout proche. Les chevaux ailés du vent couraient follement, leur tâche finie, et s'ébrouaient dans les branches. Sur le fleuve, sans doute avaient-ils ramené, du fond de l'Atlantique déchiré, des mouettes prudentes et les goélands qui ne se posent pas ; jusqu'au-dessus de cette banlieue, on eût dit que leur souffle imposait aux nuages la lividité des varechs, et qu'ils éclaboussaient les feuilles d'une écume amère. Penchée sur le jardin, Maria sentit sur ses lèvres cette saveur glacée. Il ne viendrait pas ; même si elle n'avait pas écrit, comment fût-il sorti par un temps pareil ? Elle eût été dans l'angoisse qu'il ne vînt pas. Ah ! mieux valait cette sécurité, cette certitude qu'il ne viendrait pas. Pourtant s'il n'y a rien en elle qui ressemble à l'attente, pourquoi ouvrir le buffet de la salle à manger et s'assurer qu'il reste du porto ? La pluie enfin crépita, compacte, traversée de soleil. Maria ouvrit un livre, lut sans comprendre, recommença la page patiemment, vainement ; s'assit au piano, mais ne jouait pas si fort qu'elle ne pût entendre la porte d'entrée. Elle eut le temps de se dire pour ne pas défaillir : « C'est le vent, ce doit être le vent. » Et elle répétait encore : « C'est le vent », malgré ce bruit de pas hésitants dans la salle à manger. Elle n'eut pas la force de se lever ; et déjà il était là, embarrassé de son chapeau ruisselant. Il n'osait faire un pas, elle n'osait l'appeler, assourdie par le tumulte en elle d'une passion qui rompt sa digue et se rue pour une revanche forcenée, qui envahit en une seconde, qui emplit exactement la capacité du corps et de l'âme, qui recouvre les sommets et les bas-fonds. Et cependant elle prononçait avec sévérité des paroles ordinaires :

« Vous n'avez donc pas reçu ma lettre ? »

Il demeura interdit. (« Elle veut te faire marcher, lui avait répété Papillon. Ne la laisse pas manœuvrer ; arrive les mains dans les poches… ») Mais, devant ce visage qu'il crut plein de courroux, Raymond baissait une tête d'enfant puni. Et Maria toute frémissante, comme si elle eût retenu entre les murs du salon étouffé d'étoffes un faon effarouché, n'osait aucun geste. Il était venu, bien qu'elle eût fait l'impossible pour l'éloigner : aucun remords n'empoisonnait donc son bonheur et elle s'y pouvait livrer tout entière. Au destin qui de force lui jetait l'enfant en pâture, elle protestait qu'elle saurait être digne de ce don. Qu'avait-elle redouté ? Rien en elle, à cette minute, que l'amour le plus noble, et la preuve, c'était les pleurs qu'elle refoulait, songeant à François : il fût devenu un grand garçon pareil à celui-là, dans bien peu d'années… Elle ne savait pas que sa grimace pour retenir des larmes, Raymond l'interprétait comme un signe d'humeur, peut-être de colère. Cependant, elle disait :

« Après tout, pourquoi pas ? Vous avez bien fait de venir. Posez donc votre chapeau sur une chaise. Cela ne fait rien qu'il soit mouillé : ce velours de Gênes en a vu bien d'autres… Un peu de porto ? Oui ? Non ? C'est oui. »

Et tandis qu'il buvait, elle disait :

« Pourquoi ai-je écrit cette lettre ? Je ne le sais pas moi-même… Les femmes ont des lubies… d'ailleurs je savais bien que vous viendriez tout de même. »

Du revers de la main, Raymond essuya ses lèvres.

« Pourtant j'ai bien failli ne pas venir. Je me disais : elle sera sortie… J'aurais l'air d'un idiot.

— Je ne sors guère, depuis mon deuil… Je ne vous ai jamais parlé de mon petit François ? »

François venait, sur la pointe des pieds, comme s'il eût été vivant. Ainsi peut-être sa mère l'aurait-elle retenu afin de rompre un tête-à-tête périlleux. Raymond voyait là une feinte pour le tenir en respect ; mais Maria ne songeait au contraire qu'à le rassurer et, bien loin de le redouter, se croyait redoutable. D'ailleurs, cette intrusion de l'enfant mort, elle n'y avait pas eu recours : le petit garçon s'était imposé comme ceux qui entendent la voix de leur mère au salon et qui entrent sans frapper. Puisque l'enfant est là, c'est le signe qu'il n'y a rien que de pur en tout ceci. De quoi te troublais-tu, pauvre femme ? Le petit François est debout contre ton fauteuil, il sourit, il ne rougit pas.

« Il doit y avoir un peu plus d'un an qu'il est mort ? Je me rappelle très bien le jour de l'enterrement… maman a fait une scène à mon père… »

Il s'interrompit ; il aurait voulu revenir sur ces paroles.

« Pourquoi une scène ? Ah ! oui… je comprends… Même ce jour-là, on n'avait pas pitié… »

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