François Mauriac - Le Désert de l'amour

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Un soir, dans un bar, Raymond Courrèges retrouve par hasard Maria Cross, une femme à laquelle, adolescent, il a témoigné une passion ardente et maladroite, qu'elle a repoussée.
Dans les souvenirs de Raymond, que le visage de Maria fait ressurgir, nous découvrons bientôt d ?autres ombres, d'autres blessures, telle la rivalité équivoque d'un père et d'un fils pour une même femme.
C'est à quarante ans que François Mauriac publia ce roman, constat désabusé de la stérilité des passions humaines, illustration mélancolique, dans le Paris noceur des années 1920, du thème pascalien de la misère de l'homme sans Dieu. «
, devait-il écrire, c'est le roman de mon renoncement. Ce pourrait être le titre de mon œuvre entière. »

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— Alors elle t'a fait avaler ça ! »

Quel naïf que son pauvre père ! Mais il lui en voulait surtout de réduire Maria Cross aux proportions d'une petite institutrice honnête et molle, — de lui abîmer sa conquête.

« Elle n'a cédé à Larousselle, qu'après la mort de sa femme, par lassitude, par une sorte de nonchalance désespérée, — oui, c'est bien le mot et c'est elle qui l'a trouvé : nonchalance désespérée ; sans illusions d'ailleurs, lucide, elle ne crut ni à ses simagrées de veuf inconsolable, ni même à ses vagues promesses de l'épouser un jour. Elle connaissait trop ces messieurs, disait-elle, pour garder là-dessus beaucoup d'illusions. Comme maîtresse, elle lui faisait honneur ; mais comme épouse ! Tu sais que Larousselle a mis le petit Bertrand au collège de Normandie pour que l'enfant ne soit pas exposé un jour à le rencontrer avec Maria Cross. Au fond il ne la considère pas comme d'une autre race que les grues avec lesquelles il la trompe chaque jour. D'ailleurs, leur intimité physique se réduit à fort peu, je le sais, j'en suis sûr ; cela, mon petit, je te le certifie ; quoique Larousselle soit fou de Maria : il ne serait homme à ne l'afficher que pour « la montre », comme on le croit à Bordeaux. Mais elle se refuse à lui…

— Alors quoi ? Maria Cross, c'est une sainte ? »

Ils ne se voyaient pas ; pourtant chacun devinait l'hostilité de l'autre, bien qu'ils parlassent à mi-voix. Réunis une seconde par ce nom, Maria Cross, c'était lui qui de nouveau les séparait. L'homme marchait, la tête levée ; l'adolescent regardait la terre et poussait rageusement du pied une pomme de pin.

« Tu me trouves bien sot… De nous deux, mon petit, c'est toi pourtant le naïf. Ne croire qu'au mal, c'est ne pas connaître les hommes. Oui, tu as dit le mot : chez une Maria Cross dont je sais les misères, une sainte se cache… Oui, peut-être : une sainte… mais tu ne peux comprendre.

— Laisse-moi rire !

— D'ailleurs tu ne la connais pas, tu ajoutes foi à des racontars. Moi je la connais…

— Et moi… je sais ce que je sais.

— Que sais-tu ? »

Le docteur s'était arrêté au milieu de l'allée obscurcie par les marronniers ; il serrait le bras de Raymond.

« Mais lâche-moi donc ! Je veux bien, moi, que Maria Cross se refuse à Larousselle… mais il n'y a pas que lui…

— Menteur ! »

Raymond stupéfait murmura : « ah ! çà… mais… » Un soupçon lui vint qui, à peine né, s'effaça, ou plutôt s'endormit. Lui non plus ne pouvait introduire l'amour dans l'image qu'il se faisait de ce père exaspérant certes, mais entre ciel et terre, et toujours tel qu'il apparaissait à ses yeux d'enfant : sans passions, sans péché, inaccessible au mal, incorruptible, au-dessus de tous les autres hommes. Il l'entendit dans les ténèbres haleter. Alors le docteur fit un effort surhumain et répéta sur un ton presque joyeux, goguenard :

« Oui, menteur ! blagueur qui veux m'enlever des illusions… »

Et comme Raymond se taisait, il ajouta :

« Allons, raconte.

— Je ne sais rien.

— Tu as dit tout à l'heure : je sais ce que je sais. »

Il répondit qu'il parlait en l'air, du ton d'un homme résolu au silence. Le docteur n'insista plus. Aucun moyen d'être compris de ce fils, pourtant là encore, tout contre lui ; et il sentait sa chaleur, son odeur de jeune animal.

« Moi je reste… Tu ne t'assieds pas un instant, Raymond ? Voilà un souffle, enfin. »

Il assura qu'il préférait dormir. Quelques instants encore, le docteur entendit les coups de pied que l'adolescent donnait à une pomme de pin, — puis fut seul sous les épaisses feuilles pendantes — attentif au cri d'ardeur et de tristesse que vers le ciel jetait la prairie. Se lever fut un immense effort. L'électricité brûlait encore dans son cabinet : « Lucie doit croire que je travaille… Que de temps perdu ! J'ai cinquante-deux ans, non, cinquante-trois. Quels ragots ce Papillon a-t-il pu ?… » Il promenait ses deux mains contre un marronnier où il se souvint que Raymond et Madeleine avaient gravé leurs initiales. Et soudain, l'ayant entouré de ses bras, il mit contre l'écorce lisse sa joue, les yeux clos ; puis se redressa enfin et, après qu'il eut épousseté ses manches, arrangé à tâtons sa cravate, marcha vers la maison.

Dans l'allée des vignes, Raymond cependant jouait toujours à pousser du pied une pomme de pin, les mains dans les poches et marmonnant : « Quel gobeur tout de même ! on n'en fait plus comme ça ! » Ah ! lui, il serait à la hauteur, ne s'en laisserait pas conter. Il ne songeait pas à prolonger son bonheur jusqu'aux confins de cette nuit pesante. Toutes les étoiles ne lui eussent servi de rien, ni l'odeur des acacias. La nuit d'été battait en vain ce jeune mâle bien armé, sûr de sa force, à cette minute, sûr de son corps, indifférent à ce que le corps ne peut pas posséder.

VII

Travail, opium unique. Chaque matin, le docteur s'éveillait guéri, comme opéré de ce qui le rongeait ; il partait seul (dans la belle saison, Raymond ne se servait plus de la voiture). Déjà en esprit, il habitait le laboratoire ; et sa passion n'était plus qu'un mal engourdi, dont il gardait une conscience sourde ; il aurait pu le réveiller s'il l'avait voulu : en touchant l'endroit sensible, il était sûr de s'arracher un cri. Mais hier, sa plus chère hypothèse venait d'être contredite par un fait, lui assurait Robinson : une longue série de travaux était menacée d'anéantissement. Quel triomphe pour X…qui avait dénoncé à la Société de Biologie ses prétendues erreurs de technique !

C'est la grande misère des femmes que rien ne les détourne de l'obscur ennemi qui les ronge. Alors qu'occupé à son microscope, le docteur ne sait plus rien de lui-même ni du monde, prisonnier de ce qu'il observe, comme de sa proie un chien à l'arrêt, Maria Cross, étendue toutes persiennes closes, attend cette heure unique du rendez-vous, brève flamme dans sa journée terne. Mais cette heure même, qu'elle est décevante ! Il leur avait fallu renoncer bien vite à faire route ensemble jusqu'à l'église de Talence. Maria Cross allait au-devant de Raymond et le rejoignait non loin du collège, dans une allée du Parc Bordelais ; il se livrait moins encore qu'il n'avait fait le premier jour, et sa gaucherie ombrageuse acheva d'aider Maria à se persuader qu'il était un enfant, bien que parfois un rire, une allusion, un regard en dessous eussent pu la mettre en garde ; mais elle tenait à son ange. Avec des précautions infinies, comme d'un oiseau sauvage et pur, elle s'en approchait sur la pointe des pieds, et retenant son souffle. Tout fortifiait en elle cette fausse image : ces joues pour un rien rougissantes, et cet argot d'écolier et, sur ce corps puissant, ce reste d'enfance comme une buée. Elle était terrifiée par ce qui n'existait pas dans Raymond et qu'elle y pensait découvrir ; elle tremblait devant la candeur de ce regard, se reprochait d'y avoir éveillé du trouble, une inquiétude. Rien ne l'avertissait qu'en sa présence il songeait seulement au parti qu'il devait prendre : louer un garni ? Papillon connaissait une adresse… mais ce n'était pas assez bien pour une femme comme ça. Papillon disait qu'au Terminus on peut louer une chambre à la journée ; il aurait fallu se renseigner ; mais Raymond avait passé et repassé devant le bureau de l'hôtel sans se résoudre à y pénétrer. Il entrevoyait d'autres difficultés, se faisait des montagnes…

Maria Cross songeait aussi, sans oser lui en rien dire, à l'attirer chez elle. Mais cet enfant farouche, son oiseau sauvage, elle se défendait de le salir, fût-ce en pensée, — se persuadait seulement que dans le salon étouffé d'étoffes, au fond du jardin assoupi, leur amour s'épandrait enfin en paroles, que cet orage se résoudrait en pluie. Elle n'imaginait rien que peut-être le poids de cette tête contre elle. Il serait un faon, devenu familier à force de soins, et dont elle sentirait dans ses paumes le museau tiède… Elle entrevoyait une longue route, et ne voulait connaître que les caresses les plus proches, les plus chastes, et se défendait de songer aux étapes devenues brûlantes, — à la forêt enfin dont les êtres qui s'aiment écartent les branches pour s'y perdre… Non, non, ils n'iraient pas si loin ; elle ne détruirait pas dans cet enfant ce qui la bouleversait d'adoration et de peur. Comment lui laisser entendre, sans l'effaroucher, qu'il pourrait venir cette semaine dans le salon étouffé d'étoffes et qu'il fallait profiter de ce que M. Larousselle faisait sa tournée en Belgique ?…

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