François Mauriac - Le Désert de l'amour

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Un soir, dans un bar, Raymond Courrèges retrouve par hasard Maria Cross, une femme à laquelle, adolescent, il a témoigné une passion ardente et maladroite, qu'elle a repoussée.
Dans les souvenirs de Raymond, que le visage de Maria fait ressurgir, nous découvrons bientôt d ?autres ombres, d'autres blessures, telle la rivalité équivoque d'un père et d'un fils pour une même femme.
C'est à quarante ans que François Mauriac publia ce roman, constat désabusé de la stérilité des passions humaines, illustration mélancolique, dans le Paris noceur des années 1920, du thème pascalien de la misère de l'homme sans Dieu. «
, devait-il écrire, c'est le roman de mon renoncement. Ce pourrait être le titre de mon œuvre entière. »

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— Oui, eh bien ? »

A ce moment, Raymond courbé sur ce corps étendu, comme pour l'embrasser ou pour lui donner un coup de couteau, découvrit deux yeux pleins d'angoisse attachés à ses lèvres. Il comprit que celui-là aussi souffrait : « Je le savais, songe-t-il, depuis le soir où il m'a appelé menteur… » Aucune jalousie chez Raymond, incapable d'imaginer que son père ait jamais pu être un amant ; aucune jalousie, mais un étrange désir de larmes, mêlé d'irritation et de moquerie : pauvres joues grises sous la barbe clairsemée ; et cette voix serrée qui implore :

« Eh bien quoi ? Qu'est-ce que tu sais ? Dis vite.

— On m'avait trompé, papa ; il n'y a que toi qui connaisses bien Maria Cross, je tenais à te le dire. Et maintenant, repose-toi. Que tu es pâle ! Tu es sûr que c'est bon pour toi, cette diète ? »

Raymond écoute avec stupeur ses propres paroles — le contraire de ce qu'il aurait voulu crier. Il pose sa main sur le front aride et triste, — celle que tenait tout à l'heure Maria Cross. Le docteur la trouve fraîche, cette main ; il a peur qu'elle ne s'écarte.

« Mon opinion sur Maria est faite depuis longtemps… »

Comme M meCourrèges rentrait dans la chambre, il mit un doigt à ses lèvres. Raymond, sans bruit, s'éloigna.

La mère du docteur apporta une lampe à pétrole (parce que, faible comme il était, l'électricité lui aurait fait mal aux yeux) et, l'ayant posée sur la commode, baissa l'abat-jour. Cette lumière circonscrite, cette lumière d'autrefois recréa le monde mystérieux des chambres qui n'existent plus, où luttait une veilleuse contre la pénombre épaisse, pleine de meubles à demi submergés. Le docteur aimait Maria, mais il était détaché d'elle : il l'aimait comme les morts doivent nous aimer. Elle rejoignait toutes ses autres amours, depuis son adolescence… Suivant cette piste, le docteur s'avisa qu'un sentiment l'avait toujours occupé, d'année en année, pareil à celui dont il finissait à peine de souffrir ; il en pouvait remonter la filière monotone ; énumérer les noms de ses passions presque toutes demeurées aussi vaines… Et pourtant il avait été jeune… Ce n'était donc pas seulement l'âge qui le séparait de Maria Cross : à vingt-cinq ans, il n'aurait pas su mieux franchir le désert entre lui et cette femme. A peine sorti du collège, à l'âge qu'avait maintenant Raymond, il se souvenait d'avoir aimé sans une minute d'espoir… C'était une loi de sa nature de ne pouvoir atteindre ceux qu'il chérissait ; il n'en avait jamais eu plus nettement conscience que dans les demi-réussites où il ramenait contre soi l'objet tant convoité, et soudain diminué, si appauvri, si différent de ce que le docteur avait éprouvé, de ce qu'il avait souffert à son propos. Non, il n'avait pas à chercher dans son miroir la raison de cette solitude où il lui faudrait mourir. D'autres hommes, comme avait été son père, comme serait sans doute Raymond, jusque dans la vieillesse, suivent leur loi, obéissent à leur vocation amoureuse ; et lui, jusque dans sa jeunesse, il avait obéi à son destin solitaire.

Ces dames étant descendues pour le dîner, il entendit un bruit de son enfance : les cuillers contre les assiettes ; mais, plus proche de son oreille et de son cœur, étaient ce froissement de feuilles dans l'ombre, les grillons, ce crapaud content qu'il ait plu. Puis ces dames remontèrent. Elles disaient :

« Tu dois être bien faible…

— Je ne pourrais pas me tenir debout. »

Mais comme c'était un remède que la diète, elles se réjouissaient de sa faiblesse.

« Tu dois sentir le besoin de prendre… »

Cette faiblesse l'aidait à se retrouver enfant. Les deux femmes causaient à mi-voix ; le docteur entendait un nom, les interrogeait :

« Est-ce que ce n'était pas une demoiselle Malichecq ?

— Tu nous écoutes ?… Je croyais que tu dormais… Non, c'est sa belle-sœur qui est une Malichecq… Elle est une Martin. »

Mais le docteur dormait lorsque vinrent les Basque et ne rouvrit un œil qu'après avoir entendu se fermer les portes de leur chambres. Puis sa mère roula un tricot, se leva lourdement, l'embrassa au front, sur les yeux, dans le cou, dit : « Tu n'es pas chaud… » Il demeura seul avec M meCourrèges qui gémit :

« Raymond a encore pris le dernier tram pour Bordeaux : Dieu sait à quelle heure il rentrera ; il avait une tête, ce soir ! une tête à faire peur… Quand il aura épuisé l'argent de ses étrennes, il va nous faire des dettes… Si ça n'est déjà pas commencé… »

Le docteur dit à mi-voix : « Notre petit Raymond… dans sa dix-neuvième année, déjà… » et frémit, pensant à ces rues désertes de Bordeaux, la nuit ; il se souvint de ce matelot dont le corps étendu le fit trébucher, un soir, et dont la figure, la poitrine étaient souillées de vin et de sang. Des pas traînèrent encore à l'étage supérieur… un chien aboya furieusement du côté des communs. M meCourrèges tendit l'oreille :

« J'entends quelqu'un marcher… Ce ne peut pas être encore Raymond ; le chien se serait calmé. »

Quelqu'un avançait vers la maison, mais sans précaution, et affectant au contraire de ne pas se cacher. Les volets de la porte-fenêtre furent secoués. M meCourrèges se pencha :

« Qui est là ?

— On demande le docteur, c'est pressé.

— Le docteur ne se dérange pas la nuit, vous le savez bien. Allez au village, chez le docteur Larue. »

L'homme, qui tenait une lanterne à la main, insistait. Le docteur, encore somnolent, cria à sa femme :

« Dis-lui qu'il n'y a rien à faire… Ce ne serait pas la peine d'habiter la campagne, exprès pour n'être pas dérangé la nuit…

— Impossible, monsieur : mon mari ne fait que la consultation… Il s'est d'ailleurs engagé vis-à-vis du docteur Larue…

— Mais, madame, il s'agit d'une de ses clientes, une voisine… Quand il saura son nom, il viendra. C'est M meCross, M meMaria Cross, qui a fait une chute sur la tête.

— Maria Cross ? Pourquoi voulez-vous qu'il se dérange pour elle plutôt que pour n'importe qui ? »

Mais le docteur, ayant entendu ce nom, s'était levé, il avait bousculé un peu sa femme et penché dans la nuit :

« C'est vous, Maraud ? Je ne reconnaissais pas votre voix… Qu'est-il arrivé à Madame ?

— Une chute, monsieur, sur la tête… Elle a le délire ; elle appelle M. le Docteur.

— Cinq minutes… le temps de m'habiller… »

Il ferma la fenêtre, chercha ses vêtements.

« Tu ne vas pas y aller ? »

Il ne répondit pas, s'interrogeant à mi-voix : « Où sont mes chaussettes ? » Sa femme protestait : ne venait-il pas à l'instant de déclarer qu'il ne se dérangeait à aucun prix, la nuit ? Pourquoi ce changement ? Il ne tenait pas debout, s'évanouirait de faiblesse.

« Il s'agit d'une cliente ; tu comprends qu'il n'y a pas à hésiter. »

Elle répéta, sarcastique :

« Oui, je comprends, j'y ai mis le temps, mais je comprends. »

A cette minute, M meCourrèges ne soupçonnait pas encore son mari et ne cherchait qu'à le blesser. Mais lui, sûr de son détachement, de son renoncement, ne se méfiait pas. Après la passion qui l'avait torturé, rien ne lui paraissait moins coupable, ni plus avouable que sa tendre alarme de ce soir. Il ne songeait pas que sa femme ne pouvait comme lui comparer les états anciens et l'état présent de son amour pour Maria Cross. Deux mois plus tôt, il n'eût pas osé montrer son angoisse comme il faisait ce soir. Au plus brûlant d'une passion, nos gestes d'instinct la dissimulent ; mais lorsque nous avons renoncé à sa joie, que nous acceptons une faim et une soif éternelles, c'est bien le moins, songeons-nous, de ne plus nous exténuer à donner le change.

« Mais non, ma pauvre Lucie, tout cela est loin de moi, maintenant… Tout cela est bien fini. Oui, je suis très attaché à cette malheureuse ; mais ça n'a rien à voir… »

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