François Mauriac - Le Désert de l'amour

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Le Désert de l'amour: краткое содержание, описание и аннотация

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Un soir, dans un bar, Raymond Courrèges retrouve par hasard Maria Cross, une femme à laquelle, adolescent, il a témoigné une passion ardente et maladroite, qu'elle a repoussée.
Dans les souvenirs de Raymond, que le visage de Maria fait ressurgir, nous découvrons bientôt d ?autres ombres, d'autres blessures, telle la rivalité équivoque d'un père et d'un fils pour une même femme.
C'est à quarante ans que François Mauriac publia ce roman, constat désabusé de la stérilité des passions humaines, illustration mélancolique, dans le Paris noceur des années 1920, du thème pascalien de la misère de l'homme sans Dieu. «
, devait-il écrire, c'est le roman de mon renoncement. Ce pourrait être le titre de mon œuvre entière. »

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Raymond s'interroge, mais un objet l'attire, le retient : le lit de Bertrand Larousselle, — un lit de fer si étroit, si sage sous sa cotonnade à fleurs que Raymond éclate de rire : lit de vieille fille ou de séminariste. Des murs nus, sauf un seul tapissé de livres ; la table de travail est ordonnée comme une bonne conscience. « Si Maria venait chez moi, songe Raymond, ça la changerait… » Elle y verrait un divan si bas qu'il se confond avec les tapis : toute créature aventurée dans cette demi-ténèbre y goûte un dangereux dépaysement, la tentation de céder à des gestes qui ne l'engageront pas plus que ceux qu'elle oserait dans une autre planète, — que ceux qu'innocente le sommeil… Mais dans la chambre où Raymond, ce soir, attendait, nul rideau ne cachait les vitres glacées par la nuit d'hiver : celui qui l'habitait voulait sans doute que le petit jour, avant la première cloche, l'éveillât. Raymond ne discerne pas les signes d'une vie pure ; cette chambre faite pour l'oraison, lui inspire la pensée que le refus en amour, que le déni sont des retardements habiles dont le plaisir bénéficie. Il déchiffra quelques titres de livres, gronda : « Non ! mais quel idiot ! » Rien ne lui fut plus étranger que ces histoires d'un autre monde, ni qui lui donnât plus de dégoût. Que son père tardait à venir ! Il aurait voulu n'être plus seul, se sentait moqué par cette chambre. Il ouvrit la fenêtre et regarda les toits sous la lune tardive.

« Votre père est là. »

Il ferma la fenêtre, suivit Maria dans la chambre de Victor Larousselle, aperçut une ombre penchée vers le lit, reconnut sur une chaise l'énorme chapeau melon de son père, cette canne à bec d'ivoire (son cheval, autrefois, quand il jouait au cheval) ; mais le docteur s'étant relevé, il ne le reconnut pas. Ce vieillard qui lui souriait, qui l'attirait contre soi, il savait pourtant que c'était son père.

« Pas de tabac, pas d'alcool, pas de café ; des viandes blanches à midi, pas de viande le soir, et vous vivrez un siècle… Voilà ! »

Le docteur répéta : Voilà — de cette voix traînante, quand l'esprit est ailleurs. Ses yeux ne quittaient pas Maria qui, le voyant immobile, prit les devants, ouvrit la porte et dit :

« Je crois que, maintenant, nous avons tous besoin de sommeil. »

Le docteur la suivit dans le vestibule ; il répétait d'une voix timide : « C'est tout de même une chance de nous être retrouvés… » Lorsque hâtivement il s'habillait tout à l'heure, et dans le taxi, il avait décidé que cette courte phrase serait interrompue par Maria Cross et qu'elle s'écrierait : « A présent que je vous tiens, docteur, je ne vous lâche plus. » Mais ce n'était pas cela qu'elle avait répondu lorsque, dès le seuil, il s'était pressé de dire : « C'est une chance tout de même… » Voici qu'il répétait pour la quatrième fois la phrase préparée, comme si, à force d'insistance, dût surgir la réponse attendue. Mais non, Maria lui tendait son manteau, ne s'énervait pas, bien qu'il ne trouvât pas la manche ; elle disait doucement :

« C'est vrai que le monde est petit : ne nous sommes-nous pas retrouvés ce soir ? nous pouvons nous rencontrer encore. »

Comme elle feignait de n'entendre pas cette remarque du docteur : « Peut-être f audrait-il aider la chance… » il éleva la voix :

« Ne croyez-vous, pas, madame, qu'il nous serait possible d'aider un peu la chance ? »

Que les morts seraient embarrassants s'ils revenaient ! Ils reviennent quelquefois ayant gardé de nous une image que nous souhaiterions ardemment de détruire, pleins de souvenirs que c'est notre passion d'oublier. Chaque vivant est embarrassé de ces noyés que le flux ramène.

« Je ne suis plus la paresseuse que vous avez connue, docteur ; je vais aller m'étendre parce que je dois être levée dès sept heures. »

Elle fut froissée qu'il ne se récriât pas. Elle était assommée de se sentir couvée d'un œil tenace par ce vieillard qui répétait : « Alors vous ne croyez pas que nous puissions aider le hasard ? Non ? » Elle répondit, avec une bonne grâce un peu courte, qu'il connaissait son adresse :

« Moi, je ne vais guère à Bordeaux… Mais vous, peut-être… »

C'était tellement aimable de s'être dérangé !

« Si la lumière de l'escalier s'éteint, le bouton est là. »

Il ne bougeait pas, s'obstinait : Ne se ressentait-elle pas de sa chute ? Raymond sortit de l'ombre et demanda : « Quelle chute ? » Elle secoua la tête d'un air excédé ; dit dans un grand effort :

« Savez-vous ce qui serait gentil, docteur ? Nous pourrions nous écrire… Je ne suis plus une épistolière enragée ; mais enfin, pour vous… »

Il répondit :

« S'écrire n'est rien : A quoi sert d'écrire quand on ne se voit pas ?

— Mais c'est justement parce qu'on ne se voit pas !

— Non, non : ceux qui sont sûrs de ne se revoir jamais, croyez-vous qu'ils souhaitent que la vie artificielle d'une correspondance prolonge leur amitié ? Surtout quand l'un s'aperçoit que c'est pour l'autre une corvée… On devient lâche en vieillissant, Maria ; on a eu sa part ; on redoute un surcroît de chagrin. »

Il ne lui en avait jamais tant dit ; comprenait-elle enfin ? Elle était distraite à ce moment, parce que Larousselle l'appelait, qu'il était cinq heures, qu'elle avait hâte d'être débarrassée des Courrèges :

« Eh bien, c'est moi qui vous écrirai, docteur ; et vous aurez la corvée de me répondre. »

Mais plus tard, comme, la porte fermée et verrouillée, elle rentrait dans la chambre, son mari l'entendit rire et lui demanda pourquoi elle riait.

« Tu ne sais pas ce que j'imagine ? Tu ne te moqueras pas ? Le docteur aurait été un peu amoureux de moi, à Bordeaux… cela ne m'étonnerait pas du tout. »

Victor Larousselle répondit, d'une bouche pâteuse, qu'il n'était pas jaloux ; et une de ses plus vieilles plaisanteries lui revint : « Encore un qui est mûr pour la froide pierre. » Il ajouta que le pauvre homme avait eu sans doute une petite attaque ; beaucoup de ses clients, qui n'osaient pas le lâcher, consultaient en secret d'autres médecins.

« Tu n'as plus mal au cœur ? Tu ne sens plus ta main ? »

Non il ne souffrait plus :

« Pourvu que ça ne se sache pas à Bordeaux, mon histoire de ce soir… Par le petit Courrèges peut-être ?

— Il n'y va jamais. Dors… j'éteins. »

Elle s'assit dans l'ombre, ne bougea plus jusqu'à ce que se fût élevé un ronflement paisible. Alors elle sortit pour gagner sa chambre, hésita devant la porte entrebâillée de Bertrand, ne put se défendre de la pousser et, le seuil à peine franchi, renifla, furieuse, une odeur de tabac. une odeur humaine : « Il fallait que j'eusse perdu la tête pour introduire ici ce… » Elle ouvrit au vent de l'aube, s'agenouilla un instant au pied du lit ; ses lèvres remuèrent ; elle appuya ses yeux à l'oreiller.

XII

Comme autrefois, dans le coupé aux vitres ruisselantes sur une route de banlieue, un taxi emportait le docteur et Raymond, sans que d'abord ils échangeassent plus de paroles que dans ces matins oubliés. Mais ce n'était pas le même silence : Raymond tenait la main du vieillard un peu affaissé contre lui ; il dit :

« Je ne savais pas qu'elle fût mariée.

— Ils n'ont averti personne ; du moins, je le crois, je l'espère… En tout cas, moi, je n'ai pas été averti. »

On disait que le jeune Bertrand avait tenu à cette régularisation. Le docteur cita ce mot de Victor Larousselle : « Je fais un mariage morganatique. » Raymond murmura : « C'est énorme ! » Il observait à la dérobée, dans le petit jour, ce visage de supplicié, vit remuer les lèvres blanches. Cette face figée, ce masque de pierre lui fit peur, et il chercha les premières paroles venues :

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