Marc Levy - Les enfants de la liberté

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Après avoir vérifié la bonne tenue de son habit, il le pria de le suivre le long de la voie. En route, ils croisèrent deux patrouilles allemandes. La première ne leur prêta aucune attention, la seconde les salua.

Ils arrivèrent à la maison de son guide à la tombée du jour. Âlvarez y fut accueilli par la femme du chef de gare et par ses deux enfants. La famille ne lui demanda rien. Trois jours durant, il fut nourri et soigné avec un amour infini. Ses sauveurs étaient basques. Au troisième matin, une traction avant noire s'arrêta devant la petite maison, où Âlvarez Page 123

Levy Marc - les enfants de la liberté reprenait des forces. À son bord, trois francs-tireurs partisans venaient le chercher pour repartir avec lui au combat.

6 juillet

À l'aube, le train reprend son chemin. Nous passons bientôt devant la petite gare d'un village qui porte un drôle de nom. Sur les panneaux, on peut lire « Charmant ». Vu les circonstances, l'ironie de cette géographie nous fait marrer. Mais brusquement, le convoi s'immobilise à nouveau. Pendant que nous suffoquons dans nos wagons, Schuster enrage de ce énième arrêt et réfléchit à un nouvel itinéraire. Le lieutenant allemand sait la progression vers le nord impossible. Les Alliés avancent inexora-blement et il redoute de plus en plus les actions de la Résistance, qui fait sauter les voies pour retarder notre déportation.

*

Soudain la porte s'ouvre et roule avec fracas.

Éblouis, nous voyons dans son encadrement le soldat allemand qui aboie. Claude me regarde, dubitatif.

- La Croix-Rouge est là, il faut aller chercher un seau sur le quai, dit un déporté qui nous sert d'interprète.

Jacques me désigne. Je saute du wagon et tombe à genoux. Il faut croire que ma tête de rouquin déplaît au Feldgendarme qui se tient devant moi : le temps que nos regards se croisent et le voilà qui me frappe le visage d'un magistral coup de crosse. Je pars en arrière et retombe cul à terre. À tâtons, je cherche mes lunettes. Enfin, les voilà sous ma main.

J'en ramasse les débris et les fourre dans ma poche, et dans un brouillard épais, je colle aux pas du soldat qui m'entraîne derrière une haie. Du canon de son fusil, il me désigne un seau d'eau et une boîte en carton qui contient des boules de pain noir à se partager. C'est ainsi que pour chaque wagon s'organise le ravitaillement. Et je comprends que les gens de la Croix-Rouge et nous ne devons jamais nous voir.

Lorsque je reviens au wagon, Jacques et Charles se précipitent à la porte pour m'aider à monter.

Autour de moi, je ne vois qu'un épais brouillard colorié de rouge. Charles me nettoie la figure, mais la brume ne se dissipe pas. Alors je comprends ce qui vient de m'arriver. Je te l'ai dit, la nature n'a pas eu son compte d'humour en donnant à mes cheveux la couleur des carottes, il a fallu aussi qu'elle me rende myope comme une taupe. Sans mes binocles, le monde est flou, je suis aveugle, tout juste apte à savoir si c'est le jour ou la nuit, à peine capable de discerner les formes qui se meuvent autour de moi.

Pourtant, je reconnais la présence de mon petit frère à mes côtés.

- Dis donc, ce salaud t'a salement amoché.

Je tiens entre mes mains ce qui reste de mes lunettes. Un petit morceau de verre à droite de la monture, un autre à peine plus grand pendouille du côté gauche. Claude doit être bien fatigué, pour ne pas voir que son frère ne porte rien sur le nez. Et je sais qu'il ne mesure pas encore l'ampleur du drame.

Désormais, il devra s'évader sans moi ; pas question de s'encombrer d'un infirme. Jacques, lui, a tout compris ; il demande à Claude de nous laisser et vient s'asseoir près de moi.

- Ne renonce pas ! chuchote-t-il.

- Et comment veux-tu que je fasse maintenant ?

- Nous trouverons bien une solution.

- Jacques, je t'ai toujours trouvé optimiste mais Page 124

Levy Marc - les enfants de la liberté là, tu dépasses les bornes !

Claude s'impose à nous et me pousse presque pour que je lui cède un peu de place.

- Dis donc, j'ai pensé à une chose pour tes lunettes. Il va bien falloir le rendre, le seau ?

- Et alors ?

- Alors comme ils n'autorisent aucun contact entre la Croix-Rouge et nous, il faudra bien qu'on le redépose derrière la haie, une fois vidé.

Je m'étais trompé, non seulement Claude avait compris ma situation, mais il était déjà en train d'échafauder un plan. Et aussi improbable cela soit-il, j'en venais à me demander si désormais, des deux, le petit frère ne serait pas moi.

- Je ne comprends toujours pas où tu veux en venir ?

- Il reste un morceau de verre de chaque côté de ta monture. Assez pour qu'un opticien reconnaisse ton degré de myopie.

À l'aide d'un éclat de bois et d'un bout de fil arraché à ma chemise, je m'efforçais de réparer l'ir-réparable. Claude avait posé ses mains sur les miennes, exaspéré.

- Arrête d'essayer de les rafistoler ! Écoute-moi, bon sang. Tu ne pourras jamais sauter par la lucarne, ni prendre tes jambes à ton cou avec des lunettes dans cet état. En revanche, si on déposait ce qui en reste au fond du seau, peut-être que quelqu'un com-prendrait et nous viendrait en aide.

J'avais les yeux mouillés, je l'avoue. Non parce que la solution de mon frère débordait de tout son amour, mais parce qu'à ce moment-là, au fond du désarroi qui était le nôtre, Claude avait encore assez de force pour croire à l'espoir. J'étais si fier de lui ce jour-là, je l'ai aimé si fort que je me demande encore si j'ai pris le temps de le lui dire.

- Ça tient la route son idée, a dit Jacques.

- C'est même loin d'être con, a ajouté François, et tous les autres l'approuvaient.

Je n'y croyais pas une seconde. Imaginer que le seau échapperait à la fouille avant que la Croix-Rouge ne le récupère. Rêver que quelqu'un ou quelqu'une y découvre mes morceaux de lunettes et s'intéresse à mon sort, au problème de vue d'un prisonnier en déportation pour l'Allemagne, c'était plus qu'invraisemblable. Mais même Charles trouvait le plan de mon frère « espatant ».

Alors, faisant fi de mes doutes et de mon pessi-misme, j'ai accepté de me séparer des deux infimes morceaux de verre qui m'auraient tout juste permis de distinguer les parois du wagon.

Pour rendre à mes copains un peu de cet espoir qu'ils m'offraient avec tant de générosité, ainsi que Claude l'avait proposé, j'ai déposé en fin d'après-midi, dans le seau vide qui quitterait le wagon, ce qui restait de mes lunettes. Et quand la porte s'est refermée, j'ai vu dans l'ombre de l'infirmière de la Croix-Rouge qui s'éloignait le noir de la mort m'en-vahir.

Cette nuit-là, un orage a éclaté au-dessus de Charmant. La pluie ruisselait du toit et s'écoulait dans le wagon par les trous qu'avaient laissés les balles des avions anglais. Ceux qui avaient encore assez de force se tenaient debout, tête en l'air, pour en récupérer les gouttes dans leurs bouches grandes ouvertes.

34.

Page 125

Levy Marc - les enfants de la liberté 8 juillet

Nous sommes repartis, c'est foutu, je ne reverrai jamais mes lunettes.

À l'aube, nous arrivons à Angoulême. Autour de nous, tout est désolation ; la gare a été détruite par les bombardements alliés. Alors que le convoi ralentit, nous regardons, stupéfaits, les bâtiments éventrés, les carcasses calcinées de wagons encastrés les uns dans les autres. Des locomotives se consument encore sur les voies, parfois couchées sur le flanc. Des grues sinistres gisent, tels des squelettes. Et le long des rails arrachés qui pointent vers le ciel, quelques ouvriers, incrédules, pelle et pioche en main, regardent avec effroi passer notre convoi. Sept cents fantômes qui traversent un paysage d'apocalypse.

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