Marc Levy - Les enfants de la liberté

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Dans son cockpit, le jeune chef d'escadrille est gêné par le soleil. Il tourne la tête légèrement de côté, pour ne pas se laisser éblouir. Son pouce caresse la détente. Le train est encore hors de portée, mais dans quelques secondes, il pourra donner l'ordre de tirer la seconde salve. Au loin, la locomotive fume par son travers. Preuve que les balles ont transpercé sa chaudière.

Encore un passage peut-être, et jamais ce convoi ne pourra repartir.

Au bout de son aile gauche, semble se fondre celle de son ailier. Il lui fait signe, l'attaque est immi-nente. Il regarde dans son viseur et s'étonne d'une tache de couleur qui apparaît sur le flanc d'un wagon. On dirait qu'elle s'agite. Est-ce le miroi-tement du canon d'un fusil ? Le jeune pilote connaît les étranges diffractions de la lumière. Combien de fois, là-haut dans les airs, a-t-il traversé ces arcs-en-ciel qu'on ne voit pas depuis la terre, comme des traits multicolores qui relieraient les nuages.

L'appareil entame sa plongée, et sur le manche la main du pilote se prépare. Devant lui, la tache rouge et bleu continue de s'agiter. Les fusils de couleur ça n'existe pas, et puis cette étoffe blanche au milieu, n'achève-t-elle pas de former un drapeau français ? Son regard se fige sur ces bouts de tissu qu'on agite depuis l'intérieur d'un wagon. Le sang du capitaine anglais ne fait qu'un tour, son pouce s'immobilise.

- Break, break, break ! hurle-t-il dans la radio de bord, et pour s'assurer que ses ailiers ont entendu son ordre, il remet les gaz en battant des ailes à tout-va et reprend de l'altitude.

Derrière lui, les avions rompent leur formation et tentent de le suivre ; on dirait un escadron de bourdons affolés qui grimpent vers le ciel.

De la lucarne, je vois les avions s'éloigner. Je Page 121

Levy Marc - les enfants de la liberté sens bien les bras de mon petit frère qui fléchissent sous mes pieds, mais je m'accroche à la paroi, pour voir les aviateurs continuer de voler.

Je voudrais être l'un d'eux ; ce soir, ils rejoindront l'Angleterre.

- Alors ? supplie Claude.

- Alors, je crois qu'ils ont compris. Leur battement d'ailes est un salut.

Là-haut, les appareils se regroupent. Le jeune chef d'escadrille informe les autres pilotes. Le convoi qu'ils ont mitraillés, n'est pas un train de marchandises. À bord, ce sont des prisonniers. Il a vu l'un d'entre eux qui agitait un drapeau pour le leur faire savoir.

Le pilote incline son manche, l'avion se penche et glisse sur son aile. D'en bas, Jeannot le voit faire demi-tour et rebrousser chemin pour se positionner à l'arrière du convoi. Et puis, à nouveau le voilà qui plonge vers le sol ; cette fois, son allure est calme.

L'appareil remonte sur le travers du train. On dirait presque qu'il plane en rase-mottes, à quelques mètres seulement du sol.

Le long des talus, les soldats allemands n'en reviennent pas, aucun n'ose bouger. Le pilote, lui, ne quitte pas des yeux ce drapeau de fortune qu'un prisonnier continue d'agiter à la lucarne d'un wagon. Quand il arrive à sa hauteur, il ralentit encore, à la limite du décrochage. Son visage se tourne. L'espace de quelques secondes, deux paires d'yeux bleus se fixent. Ceux d'un jeune lieutenant anglais à bord d'un chasseur de la Royal Air Force et ceux d'un jeune prisonnier juif qu'on déporte en Allemagne. La main du pilote se porte à sa visière et elle honore le prisonnier qui lui rend son salut.

Puis l'avion s'élève, accompagnant son envol d'un dernier salut d'ailes.

- Ils sont partis ? demande Claude.

- Oui. Ce soir, ils seront en Angleterre.

- Un jour tu piloteras, Raymond, je te le jure !

- Je croyais que tu voulais m'appeler Jeannot jusqu'à...

- On l'a presque gagnée la guerre, frérot, regarde les traînées dans le ciel. Le printemps est revenu. C'est Jacques qui avait raison.

Ce 4 juillet 1944, à quatre heures dix de l'après-midi, deux regards se croisaient au milieu de la guerre ; quelques secondes à peine, mais pour deux jeunes hommes, le temps d'une éternité.

Les Allemands se sont relevés et réapparaissent au milieu des herbes folles. Ils reviennent vers le train. Schuster se précipite vers la locomotive pour évaluer les dégâts. Pendant ce temps quatre hommes sont conduits vers le mur d'un dépôt construit près de la gare. Quatre prisonniers qui avaient tenté de s'évader, profitant de l'attaque aérienne. On les aligne et les abat aussitôt à la mitrailleuse. Étendus sur le quai, leurs corps inertes baignent dans le sang, leurs yeux vitreux semblent nous observer et nous dire que pour eux, l'enfer s'est achevé aujourd'hui, le long de cette voie de chemin de fer.

La porte de notre wagon s'ouvre, le Feldgendarme a un haut-le-cœur. Il fait un pas en arrière et vomit. Deux autres soldats le rejoignent, une main devant la bouche pour ne pas sentir l'air putride qui règne ici. L'odeur acre de l'urine se mélange à celle des excréments, à la pestilence des entrailles de Bastien, celui qui a eu le ventre déchiré.

Un interprète annonce que les morts seront Page 122

Levy Marc - les enfants de la liberté sortis des wagons d'ici quelques heures, et nous savons que par la chaleur qui règne, chaque minute à venir sera invivable.

Je me demande s'ils prendront la peine d'enterrer les quatre hommes assassinés qui gisent encore, à quelques mètres.

On appelle à l'aide dans les voitures voisines. Il y a de tous les métiers dans ce train. Les fantômes qui le peuplent sont ouvriers, notaires, menuisiers, ingénieurs, enseignants. Un médecin, prisonnier lui aussi, est autorisé à porter secours aux nombreux blessés. Il s'appelle Van Dick, un chirurgien espagnol qui a servi de médecin pendant trois ans dans le camp du Vernet lui prête main-forte. Ils ont beau passer les heures qui viennent à tout essayer pour sauver quelques vies, rien n'y fait ; ils n'ont aucun matériel et la chaleur accablante ne tardera pas à achever ceux qui gémissent encore. Certains supplient que l'on prévienne leur famille, d'autres en s'éteignant semblent sourire, comme délivrés de leurs souffrances. Ici à Parcoul-Médillac, à la tombée du jour, on meurt par dizaines.

La locomotive est hors d'usage. Le train ne repartira pas ce soir. Schuster en commande une autre, elle arrivera dans la nuit.

D'ici là les cheminots auront eu le temps de la saboter un peu, son réservoir d'eau fuira, et le convoi devra s'arrêter plus souvent pour refaire le plein.

La nuit est silencieuse. Nous devrions nous révolter mais nous n'en avons plus la force. La canicule pèse sur nous comme une chape de plomb et nous plonge tous dans une semi-inconscience.

Nos langues commencent à gonfler, rendant la respiration difficile. Âlvarez ne s'était pas trompé.

33.

- Tu crois qu'il s'en est tiré ? demande Jacques.

Alvarez était digne de la chance que la vie lui avait donnée. L'homme et sa fille qui l'avaient hébergé lui avaient proposé de rester chez eux jusqu'à la Libération. Pourtant, à peine remis de ses blessures, Alvarez les remercia de l'avoir soigné et nourri, il devait retourner au combat. L'homme n'insista pas, il savait son interlocuteur résolu. Alors, il découpa un plan de la région qui figurait sur son calendrier des PTT et le donna au copain. Il lui offrit aussi un couteau et l'invita à se rendre à Sainte-Bazeille. Là-bas, le chef de gare faisait partie de la résistance. Quand Alvarez arriva au lieu dit, il s'assit sur le banc en face du quai. Le chef en question ne tarda pas à le repérer et le fit venir aussitôt dans son bureau. Il l'informa que les SS du coin le recherchaient encore. Il le conduisit vers un réduit où étaient rangés quelques outils et des vêtements de cheminot, lui fit passer une veste grise, ajusta une casquette sur sa tête et lui confia une masse légère.

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