Marc Levy - Les enfants de la liberté

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- Comme tu voudras.

Le soir vient. Le train n'a plus bougé de la journée. Demain, il changera plusieurs fois de voie, mais sans jamais quitter la gare. Les soldats crient, on accroche de nouveaux wagons. À la tombée du jour suivant, les Allemands distribuent à chacun, une pâte de fruits et une boule de pain de seigle pour trois jours, mais toujours pas d'eau.

Le lendemain, quand le convoi s'en va enfin, aucun de nous n'a la force de s'en rendre compte dans l'instant.

Alvarez s'est redressé. Il observe les traits que la lumière dessine sur le sol en passant au travers des planches clouées à la lucarne. Il se retourne et nous regarde, avant de se déchirer les mains en repoussant les fils de fer barbelés.

- Qu'est-ce que tu fais ? demande un homme apeuré.

- À ton avis ?

- Tu ne vas pas t'évader, j'espère ?

- Qu'est-ce que ça peut bien te faire ? répond Alvarez en suçant le sang qui coule de ses doigts.

- Ça me fait que si tu es pris, ils fusilleront dix d'entre nous en guise de représailles. Tu ne l'as pas entendu quand ils l'ont dit à la gare ?

- Alors si tu es décidé à rester ici et qu'ils te choisissent, remercie-moi. J'aurai abrégé tes souffrances. Où crois-tu que ce train nous conduise ?

- Je n'en sais rien et je ne veux pas le savoir !

gémit l'homme en s'accrochant à la veste d'Alvarez.

- Aux camps de la mort ! C'est là que se retrou-Page 116

Levy Marc - les enfants de la liberté veront tous ceux qui n'auront pas suffoqué avant, étouffés par le gonflement de leur propre langue.

Tu comprends ? hurle Âlvarez en se dégageant de l'emprise du déporté.

- Évade-toi et fiche-lui donc la paix, s'interpose Jacques ; et il aide Âlvarez à chasser les planches de la lucarne.

Âlvarez est à bout de forces, il n'a que dix-neuf ans et le désespoir se mêle à sa colère.

Les lattes sont ramenées à l'intérieur du wagon.

L'air entre enfin, et même si certains ont peur de ce que va tenter notre ami, tout le monde goûte la fraîcheur qui pénètre.

- Saloperie de lune ! grommelle Âlvarez.

Regarde-moi cette clarté de merde, on se croirait en plein jour.

Jacques regarde à la fenêtre, au loin un virage, une forêt s'y dessine dans la nuit.

- Dépêche-toi, si tu veux sauter c'est maintenant !

- Qui veut me suivre ?

- Moi, répond Titonel.

- Moi aussi, ajoute Walter.

- Nous verrons après, ordonne Jacques, allez, grimpe, je te fais la courte échelle.

Et voilà le copain qui se prépare à exécuter le plan qu'il a en tête depuis que les portes du wagon se sont refermées il y a deux jours. Deux journées et deux nuits, plus longues que toutes celles de l'enfer.

Âlvarez se hisse à la lucarne et passe d'abord les jambes avant de se retourner. Il faudra s'accrocher à la paroi, et faire glisser le corps. Le vent gifle ses joues et lui redonne quelques forces, à moins qu'elles ne renaissent de l'espoir du salut. Il suffit que le soldat allemand en queue de convoi, celui posté derrière sa mitrailleuse, ne le voie pas ; il suffit qu'il ne regarde pas dans sa direction. Quelques secondes seulement, le temps que le petit bois se rapproche, c'est là qu'il sautera. Et s'il ne se rompt pas le cou en tombant sur le ballast, alors c'est dans l'ombre de la forêt qu'il le trouvera, ce salut. Encore quelques secondes, et Âlvarez lâche prise. Aussitôt, le crépitement des mitrailleuses retentit ; on tire de partout.

- Je vous l'avais dit ! crie l'homme. C'était une folie.

- Tais-toi ! ordonne Jacques.

Âlvarez roule sur le sol. Les balles déchirent la terre autour de lui. Il a des côtes cassées, mais il est en vie. Le voilà qui court à toutes jambes. Dans son dos, il entend crisser les freins du train. Une meute s'élance déjà à sa poursuite ; et pendant qu'il se faufile entre les arbres, détalant à perdre haleine, les coups de feu fusent autour de lui, faisant éclater les écorces des pins qui l'entourent.

La forêt s'éclaircit ; devant s'étire la Garonne comme un long ruban argenté dans la nuit.

Huit mois de prison, huit mois de privation de nourriture, auxquels viennent s'ajouter ces terribles journées de train ; mais Âlvarez a l'âme d'un battant.

Il a en lui la force que donne la liberté. Et alors qu'il se jette dans le fleuve, Âlvarez se dit que s'il réussit, d'autres suivront ; alors il ne périra pas noyé, les copains valent ce voyage. Non, Âlvarez ne mourra pas ce soir.

Quatre cents mètres plus loin, il se hisse sur la berge opposée. Titubant, il marche vers la seule lumière qui brille devant lui. C'est la fenêtre éclairée Page 117

Levy Marc - les enfants de la liberté d'une maison qui borde un champ. Un homme vient à sa rencontre, il le prend sous son bras et le porte jusqu'à sa demeure. Il avait entendu la fusillade. Sa fille et lui lui offrent l'hospitalité.

De retour sur la voie, les SS qui n'ont pas trouvé leur proie sont furieux, ils donnent coups de pied et de crosse sur les flancs des wagons, comme pour y interdire tout murmure. Il y aura probablement des représailles, mais pas pour l'instant. Le lieutenant Schuster a décidé de remettre son convoi en marche.

Avec la Résistance qui s'étend désormais dans la région, il ne fait pas bon traîner ici. Le train pourrait être attaqué. Les soldats remontent à bord et la locomotive s'ébranle.

Nuncio Titonel, qui devait sauter juste après Âlvarez, a dû y renoncer. Il promet de tenter le coup une prochaine fois. Dès qu'il parle, Marc baisse la tête. Nuncio c'est le frère de Damira. Après leur arrestation, Marc et Damira ont été séparés et depuis leurs interrogatoires, il ne sait pas ce qu'elle est devenue. À la prison Saint-Michel, il n'a jamais eu de nouvelles et ses pensées ne peuvent se détacher d'elle. Nuncio le regarde, il soupire et vient s'asseoir auprès de lui. Jamais ils n'ont encore osé parler de la femme qui aurait pu faire d'eux des frères si la liberté de s'aimer leur avait été donnée.

- Pourquoi ne m'as-tu pas dit que vous étiez ensemble ? demande Nuncio.

- Parce qu'elle me l'avait interdit.

- Quelle drôle d'idée !

- Elle craignait ta réaction, Nuncio. Je ne suis pas italien...

- Si tu savais ce que je m'en fous que tu ne sois pas de chez nous, du moment que tu l'aimes et que tu la respectes. On est tous l'étranger de quelqu'un.

- Oui, on est tous l'étranger de quelqu'un.

- De toutes les façons, je le savais depuis le premier jour.

- Qui te l'a dit ?

- Tu aurais vu sa tête quand elle est rentrée à la maison, la première fois que vous avez dû vous embrasser ! Et dès qu'elle partait en mission avec toi, ou quelque part où elle devait te rencontrer, elle passait un sacré temps à se préparer. Il ne fallait pas être bien malin pour comprendre.

- Je t'en prie, Nuncio, ne parle pas d'elle à l'imparfait.

- Tu sais, Marc, à l'heure qu'il est, elle doit être en Allemagne, je ne me fais plus trop d'illusions.

- Alors, pourquoi m'en parles-tu maintenant ?

- Parce que, avant, je pensais que l'on s'en sortirait, que nous serions libérés, je ne voulais pas que tu renonces.

- Si tu t'évades, je viens avec toi, Nuncio !

Nuncio regarde Marc. Il pose sa main sur son épaule et le serre contre lui.

- La chose qui me rassure, c'est qu'Osna, Sophie et Marianne sont avec elle ; tu verras, elles se tiendront les coudes. Osna veillera à ce qu'elles s'en sortent, jamais elle n'abandonnera, tu peux me faire confiance !

- Tu crois qu'Âlvarez s'en est tiré ? poursuit Nuncio.

Nous ne savions pas si notre copain avait survécu, mais en tout cas, il avait réussi à s'évader et pour nous tous, l'espoir renaissait.

Quelques heures plus tard, nous arrivions à Bordeaux.

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