Marc Levy - Les enfants de la liberté
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- Alors ils ont réussi ? bredouille-t-il.
- Ben oui, tu vois, ils ont réussi. J'ai même des nouvelles du débarquement, si tu veux tout savoir.
- Toi, dans la cellule des condamnés à mort, tu as ce genre de nouvelles ?
- Parfaitement ! Et puis, mon petit Antoine, tu n'as rien compris. Ici, ce n'est pas la cellule dont tu parles, mais celle de deux résistants, encore vivants.
Viens, il faut que je te montre quelque chose.
Enzo fouille sa poche et sort une pièce de quarante sous tout écrasée.
- Je l'avais dans ma doublure, tu sais.
Page 108
Levy Marc - les enfants de la liberté
- Tu l'as mise dans un drôle d'état, ta pièce, soupire Antoine.
- Fallait d'abord que j'enlève la francisque de Pétain. Maintenant qu'elle est toute lisse, regarde ce que j'avais commencé à graver.
Antoine se penche sur la pièce et lit les premières lettres.
- Qu'est-ce que ça dit ta phrase ?
- C'est pas encore fini, mais ça dira : « Il reste des bastilles à prendre. »
- Tu vois, Enzo, pour être très honnête, je sais pas si ton truc c'est beau, ou si c'est très con.
- C'est une citation. Elle est pas de moi, c'est Jeannot qui me l'a dite un jour. Tu vas m'aider à finir, parce que pour être aussi honnête que toi, avec la fièvre qui revient, j'ai plus trop de forces, Antoine.
Et pendant qu'Antoine trace des lettres avec un vieux clou sur la pièce de quarante sous, Enzo, allongé sur le bat-flanc, lui invente des nouvelles de la guerre.
Emile est commandant, il a levé une armée, maintenant ils ont des voitures, des mortiers et bientôt des canons. La brigade s'est reformée, ils attaquent partout.
- Tu vois, conclut Enzo, ce n'est pas nous qui sommes foutus, crois-moi ! Et encore, je ne t'ai pas parlé du débarquement. C'est pour bientôt, tu sais.
Quand Jeannot sortira du mitard, les Anglais et les Américains seront là, tu verras.
La nuit, Antoine ne sait pas bien si Enzo lui dit vrai ou si la fièvre et son délire confondent rêve et réalité.
Au matin, il défait les bandelettes, les trempe dans la tinette avant de les lui remettre. Le reste de la journée, il veille Enzo, guette sa respiration.
Quand il n'ôte pas ses poux, il travaille sa pièce sans relâche et chaque fois qu'il grave un nouveau mot, il murmure à Enzo que finalement, c'est lui qui doit avoir raison ; ensemble, ils verront la Libération.
Un jour sur deux, l'infirmier vient leur rendre visite. Le gardien-chef ouvre la grille et l'enferme avec eux, lui laissant un quart d'heure pour s'occuper d'Enzo, pas une minute de plus.
Antoine avait commencé à défaire le bandage et s'en excuse.
L'infirmier pose sa boîte de soins et ouvre le couvercle.
- À ce train-là, nous l'aurons tué avant que le peloton ne s'en occupe.
Il leur a apporté de l'aspirine et un peu d'opium.
- Ne lui en donne pas trop ; je ne reviens que dans deux jours et demain la douleur sera encore plus forte.
- Merci, chuchote Antoine, alors que l'infirmier se lève.
- De rien, dit l'infirmier. Je vous offre tout ce que j'ai, dit-il désolé.
Il enfonce ses mains dans les poches de sa blouse et se tourne vers la grille de la cellule.
- Dis, l'infirmier, c'est quoi votre prénom?
demande Antoine.
- Jules, je m'appelle Jules.
- Alors merci, Jules.
Et l'infirmier se retourne à nouveau pour faire face à Antoine.
- Tu sais, votre copain Jeannot est remonté à l'étage.
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Levy Marc - les enfants de la liberté
- Ah ! C'est une bonne nouvelle, dit Antoine.
Et les Anglais ?
- Quels Anglais ?
- Ben les Alliés, le débarquement, vous êtes au courant de rien ? interroge Antoine stupéfait.
- J'ai entendu des choses mais rien de précis.
- Rien de précis ou rien qui se précise ? Parce que dans notre cas à tous les deux, c'est pas pareil, tu comprends ça, Jules ?
- Et toi, c'est quoi ton prénom ? demande l'infirmier.
- Antoine !
- Alors écoute, Antoine, ce Jeannot dont je te parlais tout à l'heure, je lui ai menti quand il est venu me trouver pour aider ton copain avec sa jambe que j'avais trop bien soignée. Je ne suis pas médecin, juste infirmier, et si je suis ici, c'est parce que je me suis fait surprendre pendant que je chapardais des draps et d'autres bricoles dans les armoires de l'hô-
pital où je travaillais. J'en ai pris pour cinq ans ; je suis comme toi, un prisonnier. Vous, politiques, moi de droit commun, enfin, pas comme vous ; moi, je ne suis rien.
- Ben si, vous êtes un chic type, dit Antoine pour le consoler, parce qu'il sent bien que l'infirmier en a gros sur le cœur.
- J'ai tout raté, je voudrais être comme toi. Tu vas me dire qu'il n'y a rien à envier à celui qu'on va fusiller, mais je voudrais un instant connaître ta fierté, avoir ton courage. J'en ai tant rencontré des gars comme vous. Tu sais, j'étais déjà là quand ils ont guillotiné Langer. Qu'est-ce que je dirai, moi, après la guerre ? Que j'étais en taule pour avoir piqué des draps ?
- Écoute, Jules, déjà, tu pourras dire que tu nous as soignés et c'est beaucoup. Tu pourras dire aussi que tous les deux jours, tu prenais des risques pour venir refaire le pansement d'Enzo. Enzo c'est lui, le copain dont tu t'occupes, au cas où tu ne le saurais pas. C'est important les prénoms, Jules. C'est comme ça qu'on se souvient des gens ; même quand ils sont morts, on continue parfois à les appeler par leur prénom ; parce que sinon, on ne peut pas. Tu vois Jules, il y a une raison à tout, c'est ma mère qui disait ça. Tu n'as pas piqué tes draps parce que tu es un voleur, mais parce qu'il fallait que tu sois pris, pour te trouver ici à nous apporter de l'aide. Bon, maintenant que ça va mieux, Jules, je le vois à ton visage, tu as repris des couleurs, dis-moi, pour le débarquement, alors, ça s'annonce comment ?
Jules s'est avancé vers la grille et appelle pour qu'on vienne le chercher.
- Pardonne-moi, Antoine, mais je peux plus mentir, je n'ai plus la force. Pour ton débarquement, je n'ai rien entendu.
Cette nuit-là, pendant qu'Enzo gémit sa douleur, emporté par la fièvre, Antoine, accroupi par terre, achève de graver le mot « bastilles » sur une pièce de quarante sous.
Au matin gris, Antoine reconnaît les verrous de la cellule voisine qu'on ouvre et qu'on referme. Les pas s'éloignent en cadence. Quelques instants plus tard, accroché aux barreaux de la fenêtre, il entend douze coups sourds qui frappent le mur des fusillés.
Antoine lève la tête ; au loin, le Chant des partisans s'élève. Un chant immense, qui traverse les murs de la prison Saint-Michel et vient à lui, comme un hymne à l'espoir.
Page 110
Levy Marc - les enfants de la liberté Enzo ouvre un œil, et murmure :
- Antoine, tu crois que les copains chanteront aussi quand on me fusillera ?
- Oui, Enzo, plus fort encore, répond doucement Antoine. Si fort, même, qu'on entendra leurs voix jusqu'au bout de la ville.
28.
Je suis sorti du mitard et j'ai retrouvé les copains. Ils se sont réunis pour m'offrir du tabac, de quoi rouler trois cigarettes au moins.
Au milieu de la nuit, des bombardiers anglais survolent notre prison. Au loin, on entend les sirènes ; je m'accroche aux barreaux et regarde le ciel.
Le vrombissement lointain des moteurs ressemble à la venue d'un orage ; il envahit l'espace et résonne jusqu'à nous.
Dans les rais de lumière qui balaient le ciel, je vois se dessiner les toits de notre ville. Toulouse, la ville rose. Je pense à la guerre qui se mène de l'autre côté des murs, je pense aux villes d'Allemagne et aux villes d'Angleterre.
- Où vont-ils ? demande Claude assis sur sa paillasse.
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