Marc Levy - Les enfants de la liberté

Здесь есть возможность читать онлайн «Marc Levy - Les enfants de la liberté» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Les enfants de la liberté: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Les enfants de la liberté»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Les enfants de la liberté — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Les enfants de la liberté», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Levy Marc - les enfants de la liberté Marc Levy

LES ENFANTS DE LA LIBERTÉ

DU MEME AUTEUR

Marc Levy

chez le même éditeur

Et si c'était vrai..., roman, 2000

Où es-tu ?, roman, 2001

Sept jours pour une éternité..., roman, 2003

La Prochaine Fois, roman, 2004

Vous revoir, roman, 2005

Mes amis Mes amours, roman, 2006

LES ENFANTS

DE LA LIBERTÉ

roman

ROBERT LAFFONT

J'aime bien ce verbe « résister ».

Résister, à ce qui nous emprisonne, aux préjugés, aux jugements hâtifs, à l'envie de juger, à tout ce qui est mauvais en nous et ne demande qu'à s'exprimer, à l'envie d'abandonner, au besoin de se faire plaindre, au besoin de parler de soi au détriment de l'autre, aux modes, aux ambitions malsaines, au désarroi ambiant.

Résister, et... sourire.

Emma DANCOURT

Éditions Robert Laffont, S.A., Susanna Lea Associates, Paris, 2007

ISBN 978-2-221-1071S-3

A mon père,

à son frère Claude,

à tous les enfants de la liberté.

À mon fils

et à toi mon amour.

Je vais t'aimer demain, aujourd'hui je ne te connais pas encore. J'ai commencé par descendre l'escalier du vieil immeuble que j'habitais, le pas un peu pressé, je te l'avoue. Au rez-de-chaussée, ma main, qui avait serré la rambarde, sentait la cire d'abeille que la concierge appliquait méthodique-ment jusqu'au coude du deuxième palier les lundis et puis vers les derniers étages les jeudis. Malgré la lumière qui dorait les façades, le trottoir était encore moiré de la pluie du petit matin. Dire que sur ces pas légers, je ne savais encore rien, j'ignorais tout de toi, toi qui me donnerais sûrement un jour le plus beau cadeau que la vie fait aux hommes.

Je suis entré dans le petit café de la rue Saint-Paul, j'avais du temps dans mes poches. Trois au comptoir, nous étions peu à être riches de cela ce matin de printemps. Et puis, les mains derrière sa gabardine, mon père est entré, il s'est accoudé au zinc comme s'il ne m'avait pas vu, une façon d'élé-

gance bien à lui. Il a commandé un café serré et j'ai pu voir le sourire qu'il me cachait tant bien que mal, plutôt mal. D'un tapotement sur le comptoir, il m'a indiqué que la salle était « tranquille », que je pouvais enfin me rapprocher. J'ai senti, en frôlant sa veste, sa force, le poids de la tristesse qui écrasait ses épaules. Il m'a demandé si j'étais « toujours sûr ». Je n'étais sûr de rien, mais j'ai hoché la tête. Alors il a poussé sa tasse très discrètement. Sous la soucoupe, il y avait un billet de cinquante francs. J'ai refusé, mais il a serré très fort les mâchoires et grommelé que, pour faire la guerre, il fallait avoir le ventre plein. J'ai pris le billet et, à son regard, j'ai compris qu'il fallait maintenant que je parte. J'ai rajusté ma Page 1

Levy Marc - les enfants de la liberté casquette, ouvert la porte du café et remonté la rue.

En longeant la vitrine, j'ai regardé mon père à l'intérieur du bar, un petit regard volé, comme ça ; lui m'a offert son ultime sourire, pour me faire signe que mon col était mal ajusté.

Il y avait dans ses yeux une urgence que je mettrais des années à comprendre, mais il me suffit aujourd'hui encore de fermer les miens en pensant à lui, pour que son dernier visage me revienne, intact. Je sais que mon père était triste de mon départ, je devine aussi qu'il pressentait que nous ne nous reverrions plus. Ce n'était pas sa mort qu'il avait imaginée, mais la mienne.

Je repense à ce moment au café des Tourneurs.

Cela doit demander beaucoup de courage à un homme d'enterrer son fils alors qu'il prend un café-

chicorée juste à côté de lui, de rester dans le silence et de ne pas lui dire « Tu rentres à la maison tout de suite et tu vas faire tes devoirs ».

Un an plus tôt, ma mère était allée chercher nos étoiles jaunes au commissariat. C'était pour nous le signal de l'exode et nous partions à Toulouse. Mon père était tailleur et jamais il ne coudrait cette saloperie sur un bout d'étoffe.

Ce 21 mars 1943, j'ai dix-huit ans, je suis monté dans le tramway et je pars vers une station qui ne figure sur aucun plan : je vais chercher le maquis.

Il y a dix minutes je m'appelais encore Raymond, depuis que je suis descendu au terminus de la ligne 12, je m'appelle Jeannot. Jeannot sans nom. À ce moment encore doux de la journée, des tas de gens dans mon monde ne savent pas ce qui va leur arriver. Papa et maman ignorent que bientôt on va leur tatouer un numéro sur le bras, maman ne sait pas que sur un quai de gare, on va la séparer de cet homme qu'elle aime presque plus que nous.

Moi je ne sais pas non plus que dans dix ans, je reconnaîtrai, dans un tas de paires de lunettes de près de cinq mètres de haut, au Mémorial d'Auschwitz, la monture que mon père avait rangée dans la poche haute de sa veste, la dernière fois que je l'ai vu au café des Tourneurs. Mon petit frère Claude ne sait pas que bientôt je passerai le chercher, et que s'il n'avait pas dit oui, si nous n'avions pas été deux à traverser ces années-là, aucun de nous n'aurait survécu. Mes sept camarades, Jacques, Boris, Rosine, Ernest, François, Marius, Enzo, ne savent pas qu'ils vont mourir en criant « Vive la France », et presque tous avec un accent étranger.

Je me doute bien que ma pensée est confuse

,

PREMIERE PARIIE

que les mots se bousculent dans ma tête, mais à partir de ce lundi midi et pendant deux ans, sans cesse mon cœur va battre dans ma poitrine au rythme que lui impose la peur ; j'ai eu peur pendant deux ans, je me réveille encore parfois la nuit avec cette foutue sensation. Mais tu dors à côté de moi mon amour, même si je ne le sais pas encore. Alors voilà un petit bout de l'histoire de Charles, Claude, Alonso, Catherine, Sophie, Rosine, Marc, Emile, Robert, mes copains, espagnols, italiens, polonais, hongrois, roumains, les enfants de la liberté.

1.

Il faut que tu comprennes le contexte dans lequel nous vivions, c'est important un contexte, pour une phrase par exemple. Sortie de son contexte elle change souvent de sens, et pendant les années qui viendront, tant de phrases seront sorties Page 2

Levy Marc - les enfants de la liberté de leur contexte pour juger de façon partiale et mieux condamner. C'est une habitude qui ne se perdra pas.

Aux premiers jours de septembre, les armées d'Hitler avaient envahi la Pologne, la France avait déclaré la guerre et personne ici ou là ne doutait que nos troupes repousseraient l'ennemi aux frontières. La Belgique avait été balayée par la déferlante des divisions de blindés allemands, et en quelques semaines cent mille de nos soldats mourraient sur les champs de bataille du Nord et de la Somme.

Le maréchal Pétain fut nommé à la tête du gouvernement ; le surlendemain, un général qui refusait la défaite lançait un appel à la résistance depuis Londres. Pétain préféra signer la reddition de tous nos espoirs. Nous avions perdu la guerre si vite.

En faisant allégeance à l'Allemagne nazie, le maréchal Pétain entraînait la France dans une des périodes les plus sombres de son histoire. La république fut abolie au profit de ce que l'on appellerait dorénavant l'État français. La carte fut barrée d'une ligne horizontale et la nation séparée en deux zones, l'une au nord, occupée, et l'autre au sud, dite libre.

Mais la liberté y était toute relative. Chaque jour voyait paraître son lot de décrets, acculant à la pré-

carité deux millions d'hommes, de femmes et d'enfants étrangers qui vivaient en France dépourvus désormais de droits : celui d'exercer leur métier, d'aller à l'école, de circuler librement et bientôt, très bientôt, celui d'exister tout simplement.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Les enfants de la liberté»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Les enfants de la liberté» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Les enfants de la liberté»

Обсуждение, отзывы о книге «Les enfants de la liberté» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x