• Пожаловаться

Marc Levy: Les enfants de la liberté

Здесь есть возможность читать онлайн «Marc Levy: Les enfants de la liberté» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. категория: Современная проза / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

любовные романы фантастика и фэнтези приключения детективы и триллеры эротика документальные научные юмористические анекдоты о бизнесе проза детские сказки о религиии новинки православные старинные про компьютеры программирование на английском домоводство поэзия

Выбрав категорию по душе Вы сможете найти действительно стоящие книги и насладиться погружением в мир воображения, прочувствовать переживания героев или узнать для себя что-то новое, совершить внутреннее открытие. Подробная информация для ознакомления по текущему запросу представлена ниже:

Marc Levy Les enfants de la liberté

Les enfants de la liberté: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Les enfants de la liberté»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Marc Levy: другие книги автора


Кто написал Les enfants de la liberté? Узнайте фамилию, как зовут автора книги и список всех его произведений по сериям.

Les enfants de la liberté — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Les enfants de la liberté», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема

Шрифт:

Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Je passais mes soirées devant le poste de radio, à guetter les nouvelles de Londres. À la rentrée, nous avions trouvé sur nos pupitres des petits feuillets titrés « Combat ». J'avais vu le garçon qui sortait en douce de la classe ; c'était un réfugié alsacien nommé Bergholtz. J'ai couru à toutes jambes pour le rejoindre dans la cour, pour lui dire que je voulais faire comme lui, distribuer des tracts pour la Résistance. Il a rigolé quand j'ai dit ça, mais je suis quand même devenu son second. Et les jours suivants, en sortant de cours, je l'attendais sur le trottoir. Dès qu'il arrivait au coin de la rue, je me mettais en marche, et lui accélérait le pas pour me rejoindre.

Ensemble, nous glissions des journaux gaullistes dans les boîtes aux lettres, parfois nous les jetions Page 5

Levy Marc - les enfants de la liberté des plates-formes de tramway avant de sauter en marche et de décamper.

Un soir, Bergholtz n'apparut pas à la sortie du lycée, et le lendemain non plus...

Désormais, à la fin de la classe, avec mon petit frère Claude, nous prenions le petit train qui longeait la route de Moissac. En cachette, nous nous rendions au « Manoir ». C'était une grande demeure où vivaient cachés une trentaine d'enfants dont les parents avaient été déportés ; des éclaireuses-scouts les avaient recueillis et prenaient soin d'eux. Claude et moi allions y biner le potager, parfois nous donnions des cours de maths et de français aux plus jeunes. Chaque jour passé au Manoir, j'en profitais pour supplier Josette, la directrice, de me filer un tuyau qui me permettrait de rejoindre la Résistance, et chaque fois, elle me regardait en levant les yeux au ciel, faisant mine de ne pas savoir de quoi je lui parlais.

Mais un jour, Josette m'a pris à part dans son bureau.

- Je crois que j'ai quelque chose pour toi.

Rends-toi devant le 25 de la rue Bayard, à deux heures de l'après-midi. Un passant te demandera l'heure. Tu lui répondras que ta montre ne marche pas. S'il te dit « Vous ne seriez pas Jeannot ? » c'est que ce type est le bon.

Et c'est comme cela que ça s'est passé...

J'ai emmené mon petit frère et nous avons rencontré Jacques devant le 25 de la rue Bayard, à Toulouse.

Il est entré dans la rue, en manteau gris et chapeau de feutre, une pipe au coin des lèvres. Il a jeté son journal dans la corbeille fixée au lampa-daire ; je ne l'ai pas récupéré parce que ce n'était pas la consigne. La consigne, c'était d'attendre qu'il me demande l'heure. Il s'est arrêté à notre hauteur, nous a toisés et quand je lui ai répondu que ma montre ne marchait pas, il a dit s'appeler Jacques et a demandé lequel de nous deux était Jeannot. J'ai fait aussitôt un pas en avant puisque Jeannot, c'était moi.

Jacques recrutait lui-même les partisans. Il ne faisait confiance à personne et il avait raison. Je sais que ce n'est pas très généreux de dire ça, mais il faut se remettre dans le contexte.

À ce moment-là, je ne savais pas que dans quelques jours, un résistant qui s'appelait Marcel Langer serait condamné à mort à cause d'un procureur français qui avait demandé sa tête et l'avait obtenue. Et personne en France, zone libre ou pas, ne se doutait qu'après que l'un des nôtres eut descendu ce procureur en bas de chez lui, un dimanche, alors qu'il allait à la messe, plus aucune Cour de justice n'oserait demander la tête d'un partisan arrêté.

Je ne savais pas non plus que j'irais abattre un salopard, haut responsable de la Milice, dénon-ciateur et assassin de tant de jeunes résistants. Le milicien en question n'a jamais su que sa mort n'avait tenu qu'à un fil. Que j'ai eu tellement peur de tirer que j'aurais pu me pisser dessus, que j'ai failli lâcher mon arme et que si cette ordure n'avait pas dit « Pitié », lui qui n'en avait eu pour personne, je n'aurais pas été assez en colère pour le descendre de cinq balles dans le ventre.

On a tué. J'ai mis des années à le dire, on n'oublie jamais le visage de quelqu'un sur qui on va Page 6

Levy Marc - les enfants de la liberté tirer. Mais nous n'avons jamais abattu un innocent, pas même un imbécile. Je le sais, mes enfants le sauront aussi, c'est ça qui compte.

Pour l'instant, Jacques me regarde, me jauge, me renifle presque comme un animal, il se fie à son instinct et puis il se campe devant moi ; ce qu'il va dire dans deux minutes fera basculer ma vie :

- Qu'est-ce que tu veux exactement ?

- Rejoindre Londres.

- Alors je ne peux rien faire pour toi, dit Jacques. Londres c'est loin et je n'ai aucun contact.

Je m'attendais à ce qu'il me tourne le dos et s'en aille mais Jacques reste devant moi. Son regard ne me quitte pas, je tente une seconde chance.

- Pouvez-vous me mettre en contact avec les maquisards ? Je voudrais aller me battre avec eux.

- Ça aussi c'est impossible, reprend Jacques en rallumant sa pipe.

- Pourquoi ?

- Parce que tu dis que tu veux te battre. On ne se bat pas dans le maquis ; au mieux on récupère des colis, on passe des messages, mais la résistance y est encore passive. Si tu veux te battre, c'est avec nous.

- Nous ?

- Es-tu prêt à combattre dans les rues ?

- Ce que je veux, c'est tuer un nazi avant de mourir. Je veux un revolver.

J'avais dit ça d'un air fier. Jacques a éclaté de rire. Moi, je ne comprenais pas ce qu'il y avait de drôle, je trouvais même cela plutôt dramatique ! Justement, c'est ce qui avait fait rigoler Jacques.

- Tu as lu trop de livres, il va falloir qu'on t'apprenne à te servir de ta tête.

Sa remarque paternaliste m'avait un peu vexé, mais pas question qu'il s'en aperçoive. Voilà des mois que je tentais d'établir un contact avec la Résistance et j'étais en train de tout gâcher.

Je cherche des mots justes qui ne viennent pas, un propos qui témoigne que je suis quelqu'un sur qui les partisans pourront compter. Jacques me devine, il sourit, et dans ses yeux, je vois soudain comme une étincelle de tendresse.

- Nous ne nous battons pas pour mourir, mais pour la vie, tu comprends ?

Cela n'a l'air de rien, mais cette phrase, je l'ai reçue comme un coup de poing. C'étaient là les premières paroles d'espoir que j'entendais depuis le début de la guerre, depuis que je vivais sans droits, sans statut, dépourvu de toute identité dans ce pays qui était le mien, hier encore. Mon père me manque, ma famille aussi. Que s'est-il passé ? Autour de moi tout s'est évanoui, on a volé ma vie, simplement parce que je suis juif et que cela suffit à des tas de gens pour me vouloir mort.

Derrière moi, mon petit frère attend. Il se doute que quelque chose d'important se joue, alors il toussote pour rappeler qu'il est là lui aussi. Jacques pose sa main sur mon épaule.

- Viens, ne restons pas ici. Une des premières choses que tu dois apprendre, c'est à ne jamais rester immobile, c'est ainsi qu'on se fait repérer. Un gars qui attend dans la rue, par les temps qui courent, c'est toujours louche.

Et nous voilà marchant le long d'un trottoir dans une ruelle sombre, avec Claude qui nous emboîte le pas.

- J'ai peut-être du travail pour vous. Ce soir, vous irez dormir au 15 rue du Ruisseau, chez la mère Page 7

Levy Marc - les enfants de la liberté Dublanc, elle sera votre logeuse. Vous lui direz que vous êtes tous les deux étudiants. Elle te demandera certainement ce qui est arrivé à Jérôme. Réponds que vous prenez sa place, qu'il est parti retrouver sa famille dans le Nord.

Je devinais là un sésame qui nous donnerait l'accès à un toit et, qui sait, peut-être même à une chambre chauffée. Alors, prenant mon rôle très au sérieux, j'ai demandé qui était ce Jérôme, histoire d'être au point si la mère Dublanc cherchait à en savoir plus sur ses nouveaux locataires. Jacques m'a aussitôt ramené à une réalité plus crue.

Читать дальше
Тёмная тема

Шрифт:

Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Les enfants de la liberté»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Les enfants de la liberté» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё не прочитанные произведения.


Отзывы о книге «Les enfants de la liberté»

Обсуждение, отзывы о книге «Les enfants de la liberté» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.