Marc Levy - Les enfants de la liberté
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- Il est mort avant-hier, à deux rues d'ici. Et si la réponse à ma question « Veux-tu entrer au contact direct de la guerre ? » est toujours oui, alors disons que c'est celui que tu remplaces. Ce soir, quelqu'un frappera à ta porte. Il te dira qu'il vient de la part de Jacques.
Avec un tel accent, je savais bien que ce n'était pas son véritable prénom, mais je savais aussi que lorsqu'on entrait dans la Résistance, votre vie d'avant n'existait plus, et votre nom disparaissait avec.
Jacques m'a glissé une enveloppe dans la main.
- Tant que tu paieras le loyer, la mère Dublanc ne posera pas de questions. Allez vous faire photo-graphier, il y a une cabine à la gare. Barrez-vous, maintenant. Nous aurons l'occasion de nous revoir.
Jacques a continué son chemin. Au coin de la ruelle, sa longue silhouette s'est effacée dans la bruine.
- On y va ? a dit Claude.
J'ai emmené mon frère dans un café et nous avons pris juste de quoi nous réchauffer. Attablé contre la vitrine, je regardais le tramway remonter la grande rue.
- Tu es sûr ? a demandé Claude, en approchant ses lèvres de la tasse fumante.
- Et toi ?
- Moi je suis sûr que je vais mourir, à part ça, je ne sais pas.
- Si nous entrons dans la Résistance, c'est pour vivre, pas pour mourir. Tu comprends ?
- D'où sors-tu une chose pareille ?
- C'est Jacques qui me l'a dit tout à l'heure.
- Alors si Jacques le dit...
Et puis un long silence s'est installé. Deux miliciens sont entrés dans la salle, ils se sont assis sans nous prêter attention. Je redoutais que Claude ne fasse une connerie, mais il s'est contenté de hausser les épaules. Son estomac gargouillait.
- J'ai faim, a-t-il dit. Je n'en peux plus d'avoir faim.
J'avais honte d'avoir face à moi un gamin de dix-sept ans qui ne mangeait pas à sa faim, honte de mon impuissance ; mais ce soir nous entrerions peut-
être enfin dans la Résistance et alors, j'en étais certain, les choses finiraient par changer. Le printemps reviendra, dirait un jour Jacques, alors, un jour, j'emmènerai mon petit frère dans une boulan-gerie, je lui offrirai toutes les pâtisseries du monde qu'il dévorera jusqu'à n'en plus pouvoir, et ce printemps-là sera le plus beau de ma vie.
Nous avons quitté le troquet et, après une courte halte dans le hall de la gare, nous sommes allés à l'adresse que Jacques nous avait indiquée.
La mère Dublanc n'a pas posé de questions. Elle a juste dit que Jérôme ne devait pas beaucoup tenir à ses affaires pour partir comme ça. Je lui ai remis Page 8
Levy Marc - les enfants de la liberté l'argent et elle m'a confié la clé d'une chambre au rez-de-chaussée qui donnait sur la rue.
- C'est pour une seule personne ! a-t-elle ajouté.
J'ai expliqué que Claude était mon petit frère, qu'il était là en visite pour quelques jours. Je crois que la mère Dublanc se doutait un peu que nous n'étions pas étudiants, mais tant qu'on lui réglait son loyer, la vie de ses locataires ne la regardait pas. La chambre ne payait pas de mine, une vieille literie, un broc d'eau et une cuvette. Les besoins se faisaient dans un réduit au fond du jardin.
Nous avons attendu le reste de l'après-midi. A la tombée du jour, on a frappé à la porte. Pas de cette façon qui vous fait sursauter, pas ce cognement assuré de la Milice quand elle vient vous arrêter, juste deux petits coups contre le chambranle. Claude a ouvert. Emile est entré et j'ai tout de suite senti que nous allions nous lier d'amitié.
Emile n'est pas très grand et il déteste qu'on dise qu'il est petit. Voilà un an qu'il est entré dans la clandestinité et tout dans son attitude montre son accoutumance à la chose. Emile est calme, il arbore un drôle de sourire, comme si plus rien n'avait d'importance.
À dix ans, il a fui la Pologne parce qu'on y persé-
cutait les siens. À quinze ans à peine, en regardant les armées d'Hitler défiler dans Paris, Emile a compris que ceux qui avaient déjà voulu lui confisquer sa vie dans son pays étaient venus jusqu'ici finir leur sale besogne. Ses yeux de gamin se sont écarquillés sans qu'il puisse jamais tout à fait les refermer. C'est peut-être ce qui lui donne ce drôle de sourire ; non, Emile n'est pas petit, il est trapu.
C'est sa concierge qui l'a sauvé, Emile. Il faut dire que dans cette France triste, il y avait des chouettes logeuses, de celles qui nous regardaient autrement, qui n'acceptaient pas que l'on tue de braves gens, juste parce que leur religion était diffé-
rente. Des femmes qui n'avaient pas oublié que, métèque ou pas, un enfant c'est sacré.
Le père d'Emile avait reçu la lettre de la pré-
fecture qui l'obligeait à aller acheter les étoiles jaunes à coudre sur les manteaux, à hauteur de la poitrine, de façon bien visible, disait l'avis. À
l'époque, Emile et sa famille vivaient à Paris, rue Sainte-Marthe, dans le Xe arrondissement. Le père d'Emile était allé au commissariat de l'avenue Vel-lefaux ; il avait quatre enfants, on lui avait donc remis quatre étoiles, plus une pour lui et une autre pour sa femme. Le père d'Emile avait payé les étoiles et il était rentré chez lui, la tête basse, comme un animal qu'on aurait marqué au fer rouge. Emile a porté son étoile, et puis les rafles ont commencé. Il avait beau s'insurger, dire à son père d'arracher cette saloperie, rien n'y faisait. Le père d'Emile était un homme qui vivait dans la légalité, et puis il avait confiance dans ce pays qui l'avait accueilli ; ici, on ne pouvait rien faire de mal aux honnêtes gens.
Emile avait trouvé à se loger dans une petite chambre de bonne sous les toits. Un jour, comme il descendait, sa concierge s'était précipitée derrière lui.
- Remonte tout de suite, ils arrêtent tous les juifs dans les rues, la police est partout. Ils sont devenus fous. Emile, monte vite te cacher.
Elle lui a dit de fermer sa porte et de ne répondre à personne, elle lui apporterait de quoi Page 9
Levy Marc - les enfants de la liberté manger. Quelques jours plus tard, Emile est sorti sans son étoile. Il est retourné rue Sainte-Marthe, mais dans l'appartement de ses parents, il n'y avait plus personne ; ni son père, ni sa mère, ni ses deux petites sœurs, celle de six ans, l'autre de quinze, pas même son frère qu'il avait pourtant supplié de rester avec lui, de ne pas retourner dans l'appartement de la rue Sainte-Marthe.
Emile n'avait plus personne ; tous ses amis avaient été arrêtés ; deux d'entre eux, qui avaient participé à une manif à la porte Saint-Martin, avaient réussi à cavaler par la rue de Lancry quand des soldats allemands à moto avaient mitraillé le cortège ; mais ils s'étaient fait rattraper. Ils avaient fini fusillés contre un mur. Un résistant connu sous le nom de Fabien avait, en représailles, abattu le lendemain un officier ennemi sur le quai de métro de la station Barbes, mais les deux copains d'Emile n'avaient pas ressuscité pour autant.
Non, Emile n'avait plus personne, à part André, un ultime camarade avec lequel il avait pris quelques cours de comptabilité. Alors il était allé le voir, pour chercher un peu d'aide. C'est la mère d'André qui lui avait ouvert la porte. Et quand Emile lui avait annoncé que sa famille avait été raflée, qu'il était tout seul, elle avait pris l'acte de naissance de son fils, l'avait donné à Emile en lui conseillant de quitter Paris au plus vite. « Vous en ferez ce que vous pourrez, peut-être même obtiendrez-vous une carte d'identité. » Le nom de famille d'André c'était Berté, il n'était pas juif, le certificat était un sauf-conduit en or.
Gare d'Austerlitz, Emile a attendu que soit formé sur le quai le train qui partait pour Toulouse.
Là-bas, il avait un oncle. Puis il est monté dans un wagon et s'est caché sous une banquette, sans bouger. Dans le compartiment, les voyageurs ignoraient que derrière leurs pieds était tapi un môme qui avait peur pour sa vie.
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