Marc Levy - Les enfants de la liberté
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Je me retourne et, dans l'ombre, regarde les copains et leurs corps amaigris. Jacques est adossé au mur, Claude ramassé en boule. Les gamelles cognent aux murs et, des autres cellules, des voix s'élèvent pour nous dire « Vous entendez, les gars ? »
Oui, tous nous entendons ces bruits de la liberté, si près et si loin à la fois, à quelques milliers de mètres au-dessus de nos têtes.
Dans les avions, là-haut, il y a des types libres, des thermos de café, des biscuits et plein de cigarettes ; juste au-dessus de nous, te rends-tu compte ?
Et les pilotes, dans leurs blousons de cuir, traversent les nuages, flottent au milieu des étoiles. Sous leurs ailes, la terre est sombre, pas une lumière, pas même celle des prisons, et ils emplissent nos cœurs d'une bouffée d'espoir. Dieu que je voudrais être des leurs, j'aurais donné ma vie pour être assis près d'eux, mais ma vie, je l'ai déjà donnée à la liberté, ici, dans un cachot de pierre à la prison Saint-Michel.
- Alors, ils vont où ? répète le petit frère.
- J'en sais rien !
- En Italie ! affirme l'un des nôtres.
- Non, quand ils vont là-bas, ils partent de l'Afrique, répond Samuel.
- Alors où ? redemande Claude. Qu'est-ce qu'ils font là ?
- Je ne sais pas, je ne sais pas, mais tiens-toi loin de la fenêtre, on ne sait jamais.
- Et toi alors, t'es collé aux barreaux !
- Moi je regarde et je te raconte...
Des sifflements déchirent la nuit, les premières explosions font trembler la prison Saint-Michel et tous les prisonniers se lèvent, crient des hourras.
« Vous entendez, les gars ? »
Oui, on entend. C'est Toulouse qu'on bombarde et le ciel rougit dans le lointain. Les canons antiaériens se mettent à répondre, mais les sifflements continuent. Les copains m'ont rejoint sous les barreaux. Quel feu d'artifice !
- Mais qu'est-ce qu'ils font ? supplie Claude.
- Je ne sais pas, murmure Jacques.
La voix d'un copain s'élève et se met à chanter.
Je reconnais l'accent de Charles, et me souviens de Page 111
Levy Marc - les enfants de la liberté la gare de Loubers.
Mon petit frère est près de moi, Jacques en face, François et Samuel sur leur paillasse ; en bas, il y a Enzo et Antoine. La 35e brigade n'a pas fini d'exister.
- Si seulement l'une de ces bombes pouvait faire tomber les murs de cette taule..., dit Claude.
Et demain au réveil, nous apprendrons que cette nuit, les avions dans le ciel étiraient sous leurs ailes l'aube du débarquement.
Jacques avait raison, le printemps revient, Enzo et Antoine sont peut-être sauvés.
A l'aube du jour suivant, trois hommes en noir sont entrés dans la cour. Un officier en uniforme les suivait.
Le gardien-chef les accueille, même lui est stupéfait.
- Attendez-moi dans le bureau, dit-il, il faut que je les prévienne, on ne vous attendait pas.
Et pendant que le surveillant revient sur ses pas, un camion franchit le porche et douze hommes casqués en descendent tour à tour.
Ce matin, Touchin et Theil sont de repos, Delzer est de service.
- Il fallait que ça tombe sur moi, grommelle le suppléant du gardien-chef.
Il franchit le sas et s'approche de la cellule.
Antoine entend les pas et se dresse.
- Qu'est-ce que vous faites là, il fait nuit encore, c'est pas l'heure de la gamelle ?
- Ça y est, dit Delzer, ils sont là.
- Quelle heure est-il ? interroge le môme.
Le gardien regarde sa montre, il est cinq heures.
- C'est pour nous ? demande Antoine.
- Ils n'ont rien dit.
- Alors, on va venir nous chercher ?
- Dans une demi-heure, je pense. Ils ont des papiers à remplir, et puis il faudra enfermer les corvettiers.
Le gardien fouille sa poche et sort un paquet de gauloises, il le passe au travers des barreaux.
- Il vaudrait mieux quand même que tu réveilles ton copain.
- Mais il ne peut pas tenir debout, ils ne vont pas faire ça ! Ils n'ont pas le droit, putain ! s'insurge Antoine.
- Je sais, dit Delzer, en baissant la tête. Je te laisse, peut-être que c'est moi qui reviendrai tout à l'heure.
Antoine s'approche de la paillasse d'Enzo. Il lui tapote l'épaule.
- Réveille-toi.
Enzo sursaute, il ouvre les yeux.
- C'est pour maintenant, murmure Antoine, ils sont là.
- Pour nous deux ? demande Enzo dont les yeux se mouillent.
- Non, toi ils ne peuvent pas, ce serait trop dégueulasse.
- Dis pas ça, Antoine, j'ai pris l'habitude que nous soyons ensemble, j'irai avec toi.
- Tais-toi, Enzo ! Toi tu peux plus marcher, je te défends de te lever, tu m'entends ? Je peux y aller seul, tu sais.
- Je sais, l'ami, je sais.
- Tiens, on a deux cigarettes, des vraies, on a le droit de les griller.
Enzo se redresse et craque une allumette. Il tire Page 112
Levy Marc - les enfants de la liberté une longue bouffée et regarde les volutes de fumée.
- Alors les Alliés n'ont toujours pas débarqué ?
- Faut croire que non, mon vieux.
Dans la cellule dortoir, chacun attend à sa manière. Ce matin, la soupe est en retard. Il est six heures et les corvettiers ne sont pas encore entrés dans la galerie. Jacques fait les cent pas ; à son visage, on voit qu'il est inquiet. Samuel reste prostré contre le mur, Claude se dresse aux barreaux mais la cour est encore grise, il retourne s'asseoir.
- Qu'est-ce qu'ils foutent, bon sang ? rumine Jacques.
- Les salauds ! répond mon petit frère.
- Tu crois que... ?
- Tais-toi, Jeannot ! ordonne Jacques, et il retourne s'asseoir, dos à la porte, la tête sur les genoux.
Delzer est revenu dans la cellule des condamnés.
Il a le visage défait.
- Je suis désolé, les gars.
- Et comment ils vont l'emmener ? supplie Antoine.
- On le portera sur une chaise. C'est à cause de ça, le retard. J'ai essayé de les en dissuader, de leur dire que ces choses-là ne se font pas, mais ils en ont assez d'attendre qu'il guérisse.
- Les salauds ! hurle Antoine.
Et c'est Enzo qui le réconforte.
- Je veux y aller debout !
Il se lève, trébuche et tombe. Le bandage se défait, sa jambe est toute pourrie.
- Ils vont t'apporter une chaise, soupire Delzer.
Pas la peine que tu souffres en plus.
Et derrière ces mots, Enzo entend les pas qui viennent à eux.
*
- Tu as entendu ? dit Samuel en se redressant.
- Oui, murmure Jacques.
Dans la cour, résonnent les pas des gendarmes.
- Va à la fenêtre, Jeannot, et dis-nous ce qu'il se passe.
J'avance jusqu'aux barreaux, Claude me fait la courte échelle. Dans mon dos, les copains attendent que je leur conte la triste histoire d'un monde où deux gamins perdus dans le petit matin sont traînés vers la mort, celle où l'un d'entre eux vacille sur une chaise que portent deux gendarmes.
L'un debout qu'on attache au poteau, l'autre que l'on pose, juste à côté de lui.
Douze hommes s'alignent. J'entends les doigts de Jacques qui craquent tant il les serre, et douze coups de feu qui claquent dans l'aube d'un dernier jour. Jacques hurle un « Non ! » plus fort encore que les chants qui s'élèvent, plus long que les couplets de la Marseillaise qu'on entonne.
Les têtes de nos copains dodelinent et retombent, les poitrines percées se vident de leur sang ; la jambe d'Enzo gigote encore, elle se tend et la chaise roule sur le côté.
Son visage est dans le sable, et dans le silence revenu, je te jure qu'il sourit.
Cette nuit-là, cinq mille navires qui venaient d'Angleterre ont traversé la Manche. Au lever du jour, dix-huit mille parachutistes sont descendus du ciel et les soldats américains, anglais et canadiens débarquaient par milliers sur les plages de France ; trois mille y ont laissé la vie aux premières heures du matin, la plupart reposent dans les cimetières de Page 113
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