Marc Levy - Les enfants de la liberté
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J'ai hoché la tête en guise de réponse, parce que pour tout te dire, j'étais drôlement ému de voir mon copain Enzo. Et plus je le regardais, plus l'émotion montait ; aussi parce que près de lui, je voyais Marius au cinéma des Variétés et Rosine à ses côtés qui me souriait.
- Fallait pas te donner cette peine, Jeannot, je vais bientôt remarcher, je suis presque rétabli.
J'ai baissé les yeux, je ne savais pas comment lui dire.
- Eh ben, mon vieux, ça a l'air de te réjouir que j'aille mieux !
- Ben justement, Enzo, ce serait mieux que tu n'ailles pas aussi bien, tu comprends ?
Page 103
Levy Marc - les enfants de la liberté
- Pas vraiment, non !
- Écoute-moi. Dès que tu vas remarcher, ils t'emmèneront dans la cour pour te régler ton sort.
Tant que tu ne pourras pas aller à pied au poteau, tu seras en sursis. Tu comprends cette fois ?
Enzo n'a rien dit. Moi j'avais honte, parce que mes mots étaient crus et parce que si j'avais été à sa place, je n'aurais pas aimé qu'il me les dise. Mais c'était pour lui rendre service et lui sauver la peau, alors j'ai ravalé ma gêne.
- Faut pas que tu guérisses, Enzo. Le débarquement finira bien par arriver, nous devons gagner du temps.
Enzo a relevé brusquement son drap pour découvrir sa jambe. Les cicatrices étaient immenses, mais presque refermées.
- Et qu'est-ce que je peux y faire ?
- Jacques ne m'a encore rien dit à ce sujet ; mais ne t'inquiète pas, nous trouverons un moyen.
En attendant, essaie de feindre un regain de douleur. Si tu veux je peux te montrer, j'ai acquis un certain savoir-faire.
Enzo m'a dit que pour ça, il n'avait pas besoin de moi ; question douleur, il avait des souvenirs très frais. J'entendais l'infirmier revenir sur ses pas, Enzo a fait semblant de repiquer un roupillon et moi je suis retourné sur ma civière.
Après mûre réflexion, j'ai préféré rassurer l'homme en blouse ; la mémoire m'était revenue à la faveur de ce court moment de repos ; j'en étais presque certain, à cinq ans, on m'avait déjà opéré de l'appendicite. De toute façon, le mal semblait s'en être allé, je pouvais même retourner en cellule. L'infirmier m'a glissé quelques pastilles de soufre dans la poche, pour allumer nos cigarettes. Aux gardiens qui me reconduisaient, il a dit qu'ils avaient bien fait de m'amener jusqu'ici, j'avais un début d'occlusion qui aurait pu mal tourner, et sans leur intervention, j'aurais même pu en mourir.
Au plus crétin de ces deux-là, qui sur la passerelle a osé me faire remarquer qu'il m'avait sauvé la vie, j'ai dû dire merci, et ce merci-là parfois me brûle encore la bouche ; mais quand je pense que c'était pour sauver Enzo, alors le feu s'éteint.
De retour en cellule, je donne des nouvelles d'Enzo et c'est bien la première fois que je vois des gens attristés que leur ami guérisse. C'est dire si l'époque est folle, si la vie a perdu tout sens logique et à quel point notre monde tourne à l'envers.
Alors chacun y va de ses cent pas, bras derrière le dos, cherchant une solution pour sauver la vie d'un copain.
- En fait, dis-je en m'aventurant un peu, il faut juste trouver un moyen pour que les cicatrices ne se referment pas.
- Merci, Jeannot, grommelle Jacques, jusque-là, nous sommes tous d'accord avec toi !
Mon petit frère, qui rêve de faire un jour des études de médecine, ce qui dans sa situation relève d'un certain optimisme, enchaîne aussitôt.
- Pour ça, il suffirait que les plaies s'infectent.
Jacques le toise, se demandant si chez les deux frères il n'y aurait pas une tare congénitale les pré-
disposant à l'énoncé de lieux communs.
- Le problème, ajoute Claude, c'est de trouver le moyen pour que les plaies s'infectent ; d'ici, c'est pas évident !
- Alors il nous faut gagner la complicité de l'in-Page 104
Levy Marc - les enfants de la liberté firmier.
Je sors de ma poche la cigarette et les pastilles de soufre qu'il m'a offertes tout à l'heure, et dis à Jacques que j'ai senti chez cet homme une certaine compassion à notre égard.
- Au point de prendre des risques pour sauver l'un d'entre nous ?
- Tu sais, Jacques, il y a des tas de gens qui sont encore prêts à prendre des risques pour épargner la vie d'un gamin.
- Jeannot, je me fiche de ce que font ou ne font pas les gens, ce qui m'intéresse, c'est cet infirmier que tu as rencontré. Comment évalues-tu nos chances avec lui ?
- Je n'en sais rien, enfin, je pense que ce n'est pas un mauvais type.
Jacques marche vers la fenêtre, il réfléchit ; sa main ne cesse de passer sur son visage décharné.
- Il faut retourner le voir, dit-il. Il faut lui demander de nous aider à ce que le copain Enzo retombe malade. Lui saura comment faire.
- Et s'il ne veut pas ? intervient Claude.
- On lui parlera de Stalingrad, on lui dira que les Russes sont aux frontières de l'Allemagne, que les nazis sont en train de perdre la guerre, que le débarquement ne va pas tarder et que la Résistance saura le remercier quand tout sera fini.
- Et s'il ne se laisse pas convaincre ? insiste mon petit frère.
- Alors, nous le menacerons de lui régler son compte à la Libération, répond Jacques.
Et Jacques déteste ses propres mots, mais qu'importent les moyens, il faut que la plaie d'Enzo se gan-grène.
- Et comment va-t-on lui dire tout ça, à l'infirmier ? demande Claude.
- Je n'en sais rien encore. Si nous refaisons le coup du malade, les matons flaireront l'arnaque.
- Je crois que je connais une façon, dis-je sans trop réfléchir.
- Comment comptes-tu t'y prendre ?
- Au moment de la promenade, les gardiens sont tous dans la cour. Je vais faire la seule chose à laquelle ils ne s'attendent pas : je vais m'évader à l'intérieur de la prison.
- Fais pas l'idiot, Jeannot, si tu te fais prendre, ils vont te dérouiller.
- Je croyais qu'il fallait sauver Enzo à tout prix !
La nuit revient et le matin suivant se lève, aussi gris que les autres. C'est l'heure de la promenade.
Au bruit des bottes des gardiens qui avancent sur la passerelle, revient à ma mémoire la mise en garde de Jacques. « S'ils te prennent, ils vont te dérouiller », mais je pense à Enzo. Les verrous claquent, les portes s'ouvrent et les prisonniers s'alignent devant Touchin, qui les compte.
On salue le gardien-chef et la cohorte s'engage dans l'escalier en colimaçon qui mène au rez-de-chaussée. Nous passons sous la verrière, elle éclaire tristement la galerie ; nos pas résonnent sur la pierre usée et nous entrons dans le couloir qui s'étire vers la cour.
Mon corps entier est tendu, c'est dans le virage qu'il faudra s'échapper, se glisser, invisible au milieu du cortège, vers la petite porte entrouverte. Je sais que de jour elle n'est jamais fermée, pour permettre au gardien de jeter un coup d'œil de sa chaise à la cellule des condamnés à mort. Je connais le chemin, Page 105
Levy Marc - les enfants de la liberté hier je l'ai emprunté sous bonne garde. Devant moi, un sas d'un mètre à peine et au bout, quelques marches qui conduisent à l'infirmerie. Les matons sont dans la cour, la chance est avec moi.
Quand il me voit, l'infirmier sursaute. À mon air, il sait qu'il n'a rien à craindre. Je lui parle, il m'écoute sans m'interrompre, et soudain il s'assied sur un tabouret, l'air abattu.
- Je n'en peux plus de cette prison, dit-il, je n'en peux plus de vous savoir tous au-dessus de ma tête, je n'en peux plus de mon impuissance, de devoir dire bonjour, au revoir, chaque fois que je les croise ces salauds qui vous gardent et vous tabassent à la première occasion. Je n'en peux plus des fusillades dans la cour ; mais il faut que je vive, non ? Il faut que je nourrisse ma femme, l'enfant que nous attendons, tu comprends ?
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