Marc Levy - Les enfants de la liberté

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Claude, qui griffonnait des mots sur une feuille de papier, abandonne son crayon pour en fredonner d'autres. Le voilà qui se lève et qui chante à son tour.

Sur c'te butte-là, on n'y fsait pas la noce, Comme à Montmartre, où l'champagne coule à flots.

Mais les pauv ' gars qu 'avaient laissé des gosses, Ifsaient entendre de pénibles sanglots.

C'qu'elle en a bu, des larmes, cette terre, Larmes d'ouvriers et larmes de paysans, Car les bandits, qui sont cause des guerres, Ne pleurent jamais, car ce sont des tyrans.

La Butte Rouge, c'est son nom, l'baptême s'fit un matin Où tous ceux qui grimpèrent, roulèrent dans le ravin Aujourd'hui y a des vignes, il y pousse du raisin Qui boit de ce vin-là, boira les larmes des copains.

Dans mon dos, les Espagnols s'y mettent aussi, ils ne connaissent pas les paroles mais fredonnent avec nous. Bientôt, à l'unisson, c'est à l'étage entier que sonne la Butte Rouge. Maintenant, ils sont cent à chanter :

Sur c'te butte-là, on y r'fait des vendanges, On y entend des cris et des chansons.

Filles et gars, doucement y échangent Des mots d'amour, qui donnent le frisson.

Peuvent-ils songer dans leurs folles étreintes, Qu 'à cet endroit où s'échangent leurs baisers, J'ai entendu, la nuit, monter des plaintes, Et j'y ai vu des gars au crâne brisé ?

La Butte Rouge, c'est son nom, l'baptême s'fit un matin Où tous ceux qui grimpèrent, roulèrent dans le ravin Aujourd'hui y a des vignes, il y pousse du raisin Mais moi j'y vois des croix, portant l'nom des copains.

Tu vois, Étienne avait raison, nous ne sommes pas seuls, mais tous ensemble ici. Le silence retombe et avec lui la nuit à la fenêtre. Chacun retourne à son ennui, à sa peur. Bientôt, il faudra sortir sur la passerelle, enlever les vêtements, sauf les caleçons puisque désormais, grâce à quelques copains espagnols, nous avons le droit de les garder.

Le petit jour est revenu. Les prisonniers sont rhabillés et tous attendent le repas. Sur la passerelle, deux corvettiers traînent la marmite, servant les gamelles qu'on leur tend. Les détenus rentrent dans Page 101

Levy Marc - les enfants de la liberté les cellules, les portes se referment et le concert des verrous s'achève. Chacun s'isole, chacun part à sa solitude, se réchauffant les mains sur les bords de son bol en métal. Les lèvres avancent vers le bouillon et soufflent sur le liquide saumâtre. C'est la journée qui vient qu'ils boivent à petites gorgées.

Hier quand nous chantions, une voix manquait à l'appel. Enzo est à l'infirmerie.

- On attend là tranquillement qu'ils l'exécutent mais je pense que nous devons agir, dit Jacques.

- D'ici ?

- Tu vois, Jeannot, d'ici on ne peut pas faire grand-chose justement, c'est pour cela qu'il faudrait que nous lui rendions visite, me répond-il.

- Et... ?

- Tant qu'il ne tiendra pas debout, ils ne pourront pas le fusiller. Il faut que nous l'em-pêchions de guérir trop vite, tu comprends ?

À mon regard Jacques devine que je ne saisis pas encore le rôle qu'il me réserve ; il tire à la courte paille celui de nous deux qui devra se tordre de douleur.

Je n'ai jamais eu de chance au jeu, et l'adage selon lequel je devrais en avoir en amour est idiot, je sais de quoi je parle !

Me voilà donc, me roulant sur le sol, feignant des maux que mon imagination n'a pas eu à aller chercher très loin.

Les gardiens mettront une heure avant de venir voir qui souffre au point de hurler comme je le fais ; et pendant que je poursuis mes plaintes, la conversation va bon train dans la cellule.

- C'est vrai que les copains ont des bagnoles ?

demande Claude qui ne prête aucune attention à mes talents d'acteur.

- Oui, il paraît, répond Jacques.

- Tu te rends compte, eux dehors, en voiture pour partir à l'action, et nous, là, comme des cons à ne rien pouvoir faire.

- Oui, je me rends compte, maugrée Jacques.

- Tu crois qu'on y retournera ?

- Je ne sais pas, peut-être.

- Qui sait si nous aurons de l'aide ? demande mon petit frère.

- Tu veux dire de l'extérieur ? répond Jacques.

- Oui, reprend Claude, presque enjoué. Ils viendront peut-être tenter le coup.

- Ils ne pourront pas. Entre les Allemands sur les miradors et les gardiens français dans la cour, il faudrait une armée pour nous libérer.

Mon petit frère réfléchit, ses espoirs sont déçus, il se rassied dos au mur, la mine triste se joint à son teint pâle.

- Dis donc, Jeannot, tu voudrais pas gémir un peu moins fort, on s'entend à peine ! bougonne-t-il avant de se taire pour de bon.

Jacques regarde fixement la porte de la cellule.

Nous entendons des bruits de godillots sur la coursive.

Le guichet se soulève et la tête rougeaude du gardien apparaît. Ses yeux semblent chercher d'où viennent les râles. La serrure cliquette, deux gardiens me soulèvent de terre et me traînent au-dehors.

- Tu as intérêt à avoir quelque chose de grave, pour nous déranger en dehors des horaires ; sinon, on te fera passer le goût de la promenade, dit l'un.

- Tu peux compter sur nous ! ajoute l'autre.

Mais moi, je me fiche bien de quelques brimades supplémentaires, puisqu'ils m'emmènent Page 102

Levy Marc - les enfants de la liberté voir Enzo.

Il dort sur son lit d'un sommeil agité. L'infirmier me reçoit et me fait allonger sur une civière, près d'Enzo. Il attend que les gardiens s'en aillent et se tourne vers moi.

- Tu fais semblant pour passer quelques heures de repos ou tu as vraiment mal quelque part ?

Je lui montre mon ventre en grimaçant, il palpe, hésitant.

- On t'a déjà ôté l'appendice ?

- Je ne crois pas, dis-je en balbutiant, sans vraiment réfléchir aux conséquences de ma réponse.

- Laisse-moi t'expliquer quelque chose, reprend l'homme d'un ton sec. Si la réponse à ma question est toujours non, il est possible que l'on t'ouvre le ventre pour te l'enlever, cet appendice enflammé. Bien sûr, il y a des avantages à cela. Tu vas troquer deux semaines de cellule contre autant de jours dans un bon lit et tu bénéficieras d'une meilleure nourriture. Si tu devais passer en jugement, il sera retardé d'autant et si ton copain est toujours là à ton réveil, vous pourrez même faire un brin de causette tous les deux.

L'infirmier sort un paquet de cigarettes de la poche de sa blouse, m'en offre une, en colle une autre entre ses lèvres, et reprend d'un ton plus solennel encore.

- Bien sûr, il y a aussi des inconvénients.

D'abord, je ne suis pas chirurgien, tout juste externe ; sinon, tu t'en doutes, je ne travaillerais pas comme infirmier à la prison Saint-Michel. Attention, je ne dis pas que je n'ai aucune chance de réussir ton opé-

ration, je connais mes manuels par cœur ; mais tu comprends que ce n'est quand même pas pareil que d'être entre des mains expertes. Ensuite, je ne te cache pas que les conditions d'hygiène ici ne sont pas idéales. On n'est jamais à l'abri d'une infection, et dans ce cas, je ne peux pas te cacher non plus qu'une mauvaise fièvre pourrait t'emporter bien avant le peloton d'exécution. Alors, je vais aller faire un tour dehors, le temps de fumer cette cigarette.

Toi, tu vas essayer pendant ce temps-là de te souvenir si la cicatrice que je vois en bas de ton ventre, à droite, ne serait pas justement celle d'une opération de l'appendicite !

L'infirmier a quitté la pièce, me laissant seul avec Enzo. J'ai secoué mon copain, le tirant probablement d'un rêve, puisqu'il me souriait.

- Qu'est-ce que tu fous là, Jeannot ? Tu t'es fait esquinter ?

- Non, je n'ai rien, je suis juste venu te rendre visite.

Enzo s'est redressé sur son lit et cette fois son sourire ne venait d'aucun songe.

- Ça c'est drôlement chouette ! Tu t'es donné tout ce mal rien que pour venir me voir ?

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