Marc Levy - Les enfants de la liberté
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Quant à ceux qui tenaient encore le coup, ils essayaient tant bien que mal de rassurer les autres.
Dans un wagon voisin, Walter expliquait à qui voulait l'entendre que les nazis n'arriveraient jamais à nous emmener jusqu'en Allemagne, les Américains nous délivreraient avant. Dans le nôtre, Jacques s'épuisait à nous raconter des histoires, pour faire passer le temps. Quand sa bouche était trop sèche pour qu'il continue à parler, l'angoisse renaissait dans le silence qui s'installait.
Et pendant que les copains mouraient en silence, moi je revivais d'avoir recouvré la vue ; et quelque part, je m'en sentais coupable.
12 juillet
Il est deux heures et demie du matin. Soudain, les portes sont déverrouillées. La gare de Bordeaux grouille de soldats, la Gestapo a été dépêchée sur place. Les soldats armés jusqu'aux dents hurlent et nous ordonnent de prendre le peu d'affaires qu'il nous reste. À coups de crosse et de pied, on nous fait descendre de nos wagons et on nous regroupe sur le quai. Parmi les prisonniers, certains sont terrorisés, d'autres se contentent de boire l'air à grandes goulées.
Par colonnes de cinq, nous nous enfonçons dans la ville noire et silencieuse. Il n'y a aucune étoile dans le ciel.
Nos pas résonnent sur le pavé désert où s'étire la longue cohorte. De rang en rang, les informations circulent. Certains disent qu'on nous conduit vers le fort du Hâ, d'autres sont certains qu'on nous dirige vers la prison. Mais ceux qui comprennent l'allemand apprennent, des discussions des soldats qui nous encadrent, que toutes les cellules de la ville sont déjà pleines.
- Alors où va-t-on ? murmure un prisonnier.
- Schnell, schnell ! hurle un Feldgendarme en lui assenant un coup de poing dans le dos.
La marche nocturne dans la ville muette s'achève rue Laribat, devant les portes immenses d'un temple. C'est la première fois que mon petit frère et moi entrons dans une synagogue.
35.
Il n'y avait plus aucun meuble. Le sol avait été recouvert de paille et un alignement de seaux témoignait que les Allemands avaient pensé à nos besoins.
Les trois nefs pouvaient accueillir les six cent cinquante prisonniers du convoi. Étrangement, tous ceux qui venaient de la prison Saint-Michel se regroupèrent, près de l'autel. Des femmes que nous n'avions jamais aperçues de notre wagon furent parquées dans un espace voisin, de l'autre côté d'une grille.
Quelques couples se retrouvent ainsi le long des barreaux qui les séparent. Cela fait pour certains si longtemps qu'ils ne se sont pas vus. Beaucoup pleurent, quand les mains se touchent à nouveau. La plupart restent silencieux, les regards suffisent à tout dire quand on s'aime. D'autres murmurent à peine, que peut-on raconter de soi, des jours écoulés, sans faire du mal à l'autre ?
Le matin venu, il faudra toute la cruauté de nos geôliers pour séparer ces couples, parfois à coups de crosse. Car à l'aube, on emmène les femmes vers une Page 131
Levy Marc - les enfants de la liberté caserne de la ville.
Les jours passent et chacun ressemble à la veille.
Le soir, on nous distribue un bol d'eau chaude où nagent une feuille de chou, parfois quelques pâtes.
Nous accueillons cette gamelle comme un festin. De temps en temps, les soldats viennent chercher certains d'entre nous, on ne les revoit jamais et la rumeur nous apprend qu'ils servent d'otages ; dès qu'une action de la Résistance est accomplie dans la ville, ils sont exécutés.
Certains pensent à s'évader. Ici, les prisonniers du Vernet sympathisent avec ceux de Saint-Michel.
Les hommes du Vernet sont surpris par nos âges.
Des gosses qui faisaient la guerre, ils n'en croient pas leurs yeux.
14 juillet
Nous sommes résolus à célébrer ce jour comme il se doit. Chacun cherche de quoi fabriquer des cocardes avec des bouts de papier. On les accroche sur nos poitrines. On chante la Marseillaise. Nos geô-
liers ferment les yeux. La réprimande serait trop violente.
20 juillet
Aujourd'hui, trois résistants, que nous avons rencontrés ici, ont tenté de s'évader. Ils se sont fait surprendre par un soldat de garde, alors qu'ils fouillaient la paille, derrière l'orgue où se trouve une grille. Quesnel et Damien, qui fête aujourd'hui ses vingt ans, ont réussi à filer à temps.
Roquemaurel a reçu sa volée de coups de botte, mais au moment de l'interrogatoire, il a eu la pré-
sence d'esprit de prétendre qu'il cherchait un mégot de cigarette qu'il avait aperçu. Les Allemands l'ont cru et ne l'ont pas fusillé. Roquemaurel, c'est un des fondateurs du maquis de Bir-Hakeim qui agissait dans le Languedoc et les Cévennes. Damien est son meilleur ami. Tous deux avaient été condamnés à mort après leur arrestation.
À peine remis de leurs blessures, Roquemaurel et ses camarades échafaudent un nouveau plan, pour un autre jour, qui viendra sûrement.
L'hygiène ici n'est pas meilleure que dans le train, et la gale fait rage. Les colonies de parasites pullulent. Ensemble, nous avons inventé un jeu. Dès le matin, chacun fait sur son corps sa cueillette de puces et de poux. Les bestioles sont regroupées dans des petites boîtes de fortune. Quand passent les Feldgendarmes pour nous compter, nous les ouvrons et en semons leur contenu sur eux.
Même là, nous n'avons pas renoncé, et ce jeu qui peut paraître trivial est pour nous une façon de résister, munis de la seule arme qui nous reste et qui nous ronge chaque jour.
Nous qui pensions être seuls à l'action, ren-controns ici ceux qui, comme nous, n'ont jamais accepté la condition qu'on voulait leur imposer, n'ont jamais admis que l'on attente à la dignité des hommes. Il y avait tant de courages dans cette synagogue. Une bravoure parfois submergée par la solitude, mais si forte que, certains soirs, l'espoir chassait les pensées les plus sombres qui nous occupaient.
Au début, tout contact avec le monde extérieur nous était impossible, mais depuis deux semaines que nous croupissons ici, les choses s'organisent un peu. Chaque fois que les « gameliers » sortent dans la cour pour aller chercher la marmite, un couple âgé qui vit dans une maison voisine chante les infor-Page 132
Levy Marc - les enfants de la liberté mations du front à tue-tête. Une vieille dame qui habite un appartement donnant sur la synagogue écrit chaque soir en grosses lettres, sur une ardoise, l'avancée des troupes alliées qu'elle présente à sa fenêtre.
Roquemaurel s'était donc promis de tenter une nouvelle évasion. À l'heure où les Allemands autorisent quelques prisonniers à grimper à l'étage pour y récupérer des affaires de toilette (on y a empilé sur la galerie les maigres bagages des déportés), il se précipite avec trois de ses copains. L'occasion est trop belle. Au bout de la coursive qui surplombe la grande salle de la synagogue, se trouve un réduit.
Son plan est risqué mais possible. Le cagibi jouxte l'un des vitraux qui ornent la façade. La nuit venue, il suffira de le briser et de fuir par les toits. Roquemaurel et ses amis s'y cachent en attendant la tombée du jour. Deux heures passent et l'espoir grandit. Mais soudain, il entend des bruits de bottes.
Les Allemands ont fait leurs comptes et le compte n'y est pas. On les cherche, les pas se rapprochent, et la lumière pénètre leur abri. De la mine ravie du soldat qui les déloge on peut augurer ce qui les attend. Les coups sont si violents que Roquemaurel gît inanimé, baignant dans son sang. Quand il reprend conscience le lendemain matin, il est traîné devant le lieutenant de garde. Christian, c'est son prénom, ne se fait guère d'illusions sur la suite des événements.
Pourtant, la vie ne lui réserve pas le destin qu'il suppose.
L'officier qui l'interroge doit avoir la trentaine.
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