Marc Levy - Les enfants de la liberté
Здесь есть возможность читать онлайн «Marc Levy - Les enfants de la liberté» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Les enfants de la liberté
- Автор:
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:4 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 80
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Les enfants de la liberté: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Les enfants de la liberté»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Les enfants de la liberté — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Les enfants de la liberté», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
Il s'est assis à califourchon sur un banc de la cour et regarde Roquemaurel en silence. Il inspire profondément, prenant tout le temps de jauger son interlocuteur.
- J'ai moi-même été fait prisonnier, dit-il dans un français presque parfait. C'était pendant la campagne de Russie. Je me suis évadé également, et j'ai parcouru dans des circonstances plus que pénibles des dizaines et des dizaines de kilomètres. Les souffrances que j'ai subies, je ne les souhaite à personne, et je ne suis pas un homme à se régaler de la torture.
Christian écoute sans rien dire le jeune lieutenant qui s'adresse à lui. Et soudain, il a l'espoir d'avoir la vie sauve.
- Comprenons-nous, reprend l'officier, et je suis sûr que vous n'aurez pas l'occasion de trahir le secret que je m'apprête à vous confier. Je trouve normal, presque légitime, qu'un soldat cherche à s'évader. Mais vous trouverez, comme moi, tout aussi normal que celui qui se fait prendre subisse la punition qui sanctionne sa faute aux yeux de son ennemi. Et votre ennemi, c'est moi !
Christian écoute la sentence. Toute la journée, il devra rester immobile, au garde-à-vous face à un mur, sans jamais avoir le droit de s'y adosser ou d'y chercher le moindre appui. Il restera ainsi, les bras le long du corps, sous le soleil de plomb qui frappera bientôt le bitume de la cour.
Chaque mouvement sera sanctionné de coups, tout évanouissement entraînera la sanction supé-
rieure.
On dit que l'humanité de certains hommes naît dans la mémoire des souffrances subies, dans la ressemblance qui les lie soudain à leur ennemi. Ce furent là les deux raisons qui sauvèrent Christian du Page 133
Levy Marc - les enfants de la liberté peloton. Mais il faut croire que ce genre d'humanité connaît ses limites.
Les quatre prisonniers qui avaient tenté l'évasion se retrouvent ainsi, face au mur, séparés de quelques mètres. Tout au long de la matinée, le soleil grimpe dans le ciel jusqu'à atteindre son zénith. La chaleur est insoutenable, leurs jambes s'ankylosent, les bras deviennent aussi lourds que s'ils étaient en plomb, la nuque se raidit.
Que pense le garde qui marche dans leur dos ?
Au début de l'après-midi, Christian vacille, il reçoit instantanément un coup de poing dans la nuque qui l'envoie valdinguer contre le mur. La mâchoire brisée, il tombe et se relève aussitôt, apeuré de subir la punition suprême.
Que manque-t-il à l'âme de ce soldat qui l'épie et se repaît de la souffrance qu'il inflige à cet homme ?
Puis vient la tétanie, les muscles se contractent sans jamais pouvoir se relâcher. La souffrance est insoutenable. Les crampes gagnent le corps tout entier.
Quel goût prendra l'eau qui coule dans la gorge de ce lieutenant, pendant que ses victimes se consument sous ses yeux ?
La question me hante encore parfois la nuit, quand ma mémoire fait renaître leurs visages tuméfiés, leurs corps brûlés par la chaleur.
La nuit tombée, leurs tortionnaires les ramènent dans la synagogue. Nous les accueillons avec les clameurs qu'on réserve aux vainqueurs d'une course, mais je doute qu'ils s'en soient rendu compte avant de s'effondrer sur la paille.
24 juillet
Les actions que la Résistance mène dans la ville et ses alentours rendent les Allemands de plus en plus nerveux. Il est fréquent désormais que leur comportement frise l'hystérie, et ils nous frappent sans raison, simple délit de gueule ou tort d'être au mauvais endroit, au mauvais moment. À midi, on nous rassemble sous la tribune. Une sentinelle postée dans la rue prétend avoir entendu le bruit d'une lime à l'intérieur de la synagogue. Si celui qui détient un outil destiné à s'évader ne le remet pas dans les dix minutes qui suivent, dix prisonniers seront fusillés. À côté de l'officier, une mitrailleuse nous vise. Et pendant que s'écoulent les secondes, l'homme posté derrière la gueule du canon prête à souffler son haleine carnassière, se plaît à nous mettre en joue. Il joue à charger et décharger son arme. Le temps passe, personne ne parle. Les soldats tabassent, hurlent, terrorisent, les dix minutes sont passées. Le commandant saisit un prisonnier, lui appuie son revolver sur la tempe, arme le chien et vocifère un ultimatum.
Alors, un déporté fait un pas en avant, la main tremblante. Sa paume ouverte révèle une lime, de celles qu'on utilise pour les ongles. Cet outil ne pourrait même pas rayer les murs épais de la synagogue. À peine arrive-t-il, avec cette lime, à aiguiser sa cuillère en bois pour couper du pain quand il y en a. C'est une astuce apprise dans les prisons, un truc aussi vieux que le monde, depuis qu'on emprisonne les hommes.
Les déportés ont peur. Le commandant pensera probablement qu'on se moque de lui. Mais le « coupable » est conduit vers le mur et un coup de feu lui ôte la moitié du crâne.
Page 134
Levy Marc - les enfants de la liberté Nous passons la nuit debout, dans la lumière d'un projecteur, sous la menace de cette mitrailleuse qui nous vise et de cette ordure qui, pour se tenir éveillé, continue à jouer avec son chargeur.
7 août
Vingt-huit jours se sont écoulés depuis que nous sommes retenus dans la synagogue. Claude, Charles, Jacques, François, Marc et moi sommes regroupés près de l'autel.
Jacques a repris l'habitude de nous raconter des histoires, pour tuer le temps et nos angoisses.
- C'est vrai que ton frère et toi, vous n'étiez jamais entrés dans une synagogue avant d'arriver ici ? demande Marc.
Claude baisse la tête, comme s'il se sentait coupable. Je réponds à sa place.
- Oui, c'est vrai, c'était la première fois.
- Avec un nom aussi juif que le vôtre, c'est peu banal. N'y vois pas un reproche de ma part, reprend Marc aussitôt. C'est juste que je pensais...
- Eh bien tu te trompes, nous n'étions pas prati-quants à la maison. Tous les Dupont et Durand ne vont pas nécessairement à l'église le dimanche.
- Vous ne faisiez rien, même pour les grandes fêtes ? demande Charles.
- Si tu veux tout savoir, le vendredi, notre père célébrait le sabbat.
- Ah oui, et que faisait-il ? demande François, curieux.
- Rien de plus que les autres soirs, sauf qu'il récitait une prière en hébreu et nous partagions tous un verre de vin.
- Un seul ? demande François.
- Oui, un seul.
Claude sourit, je le vois qui s'amuse de mon récit. Il me pousse du coude.
- Allez, raconte-leur l'histoire, après tout il y a prescription.
- Quelle histoire ? demande Jacques.
- Rien!
Les copains, affamés de récits par l'ennui qui ne les quitte pas depuis presque un mois, insistent tous ensemble.
- Eh bien, chaque vendredi au moment de passer à table, papa nous récitait une prière en hébreu. Il était le seul à la comprendre, dans la famille, personne ne parlait ou ne comprenait l'hébreu. Nous avons ainsi célébré le sabbat pendant des années et des années. Un jour, notre grande sœur nous a annoncé qu'elle avait rencontré quelqu'un et qu'elle voulait l'épouser. Nos parents ont bien accueilli la nouvelle et tenu à ce qu'elle l'invite à dîner, pour faire sa connaissance. Alice a aussitôt proposé qu'il se joigne à nous le vendredi suivant, nous fêterions le sabbat tous ensemble.
À la surprise générale, papa ne semblait pas du tout enchanté par cette idée. Il prétendit que ce soir-là était réservé à la famille et que tout autre soir de la semaine conviendrait mieux.
Maman avait beau lui faire remarquer que, ayant su gagner le cœur de sa fille, leur invité faisait déjà en quelque sorte presque partie de la famille, rien ne fit changer d'avis notre père. Pour des premières présentations, il trouvait que le lundi, le mardi, le mercredi et le jeudi convenaient mieux.
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Les enfants de la liberté»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Les enfants de la liberté» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Les enfants de la liberté» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.