Marc Levy - Les enfants de la liberté
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Au cours d'un arrêt près de Nîmes, on nous donne un peu d'eau, du pain sec et de la confiture avariée. La nourriture est immangeable. Dans les wagons, certains sont frappés de démence. La bave suinte à la commissure de leurs lèvres. Ils se lèvent, tournent sur eux-mêmes et hurlent avant de s'écrouler, secoués de spasmes qui précèdent leur mort. On dirait des chiens enragés. Les nazis vont nous faire tous mourir ainsi. Ceux qui ont encore gardé la raison n'osent plus les regarder. Alors, les prisonniers ferment les yeux, se recroquevillent sur eux-mêmes en se bouchant les oreilles.
- Tu crois vraiment que la démence est contagieuse ? demande Claude.
- Je n'en sais rien, mais faites-les taire, supplie François.
Au loin, les bombes tombent sur Nîmes. Le train s'arrête à Remoulins.
15 août
Le convoi n'a pas bougé depuis plusieurs jours.
Page 140
Levy Marc - les enfants de la liberté On débarque le corps d'un prisonnier mort de faim.
Les plus malades sont autorisés à aller se soulager le long de la voie. Ils arrachent des brins d'herbe qu'ils distribuent en revenant. Les déportés affamés se disputent cette nourriture.
Les Américains et les Français ont débarqué à Sainte-Maxime. Schuster cherche un moyen de passer entre les lignes alliées qui l'encerclent. Mais comment faire pour remonter la vallée du Rhône, et avant cela, traverser le fleuve dont tous les ponts ont été bombardés ?
18 août
Le lieutenant allemand a peut-être trouvé une solution à son problème. Le train repart. Au passage d'un aiguillage, un cheminot a ouvert le loquet d'un wagon. Trois prisonniers ont réussi à s'échapper à la faveur d'un tunnel. D'autres le feront un peu plus tard au cours des quelques kilomètres qui nous séparent de Roquemaure. Schuster immobilise le convoi à l'abri d'une percée rocheuse ; là, il sera protégé des bombardements ; ces derniers jours, nous avons été survolés plusieurs fois par des avions anglais ou américains. Mais, dans cette percée, la Résistance ne nous trouvera pas non plus. Aucun convoi ne peut nous croiser, le trafic ferroviaire est interrompu dans tout le pays. La guerre fait rage et la Libération progresse, pareille à une vague qui recouvre, un peu plus chaque jour, le pays. Puisque la traversée du Rhône est impossible en train, qu'importe, Schuster nous le fera franchir à pied. Après tout, ne dispose-t-il pas de sept cent cinquante esclaves pour transborder les marchandises qui accompagnent les familles de la Gestapo et les soldats qu'il s'est juré de ramener chez eux ?
Ce 18 août, sous un soleil ardent qui brûle le peu de peau que nous ont laissé les puces et les poux, nous marchons en colonne. Nos maigres bras portent des valises allemandes, des caisses de vin que les nazis ont volées à Bordeaux. Une cruauté de plus, pour nous qui crevons de soif. Ceux qui tombent inanimés ne se relèveront pas. Une balle dans la nuque les achève comme on abat des chevaux devenus inutiles. Ceux qui le peuvent, en aident d'autres à se tenir debout. Quand l'un vacille, ses copains l'entourent pour masquer sa chute et le relèvent aussi vite que possible, avant qu'une sentinelle ne s'en aperçoive. Autour de nous, les vignes s'étendent à perte de vue. Elles sont chargées de grappes de raisin que l'été torride a fait mûrir préco-cement. Nous voudrions les cueillir et faire craquer leurs grains dans nos bouches asséchées, mais seuls les soldats, qui nous hurlent de rester dans le chemin, en remplissent leur casque et les savourent, devant nous.
Et nous passons, tels des fantômes, à quelques mètres des ceps.
Alors je me souviens des paroles de la Butte Rouge. Te souviens-tu? Ceux qui boiront d'ce vin-là, boiront le sang des copains.
Dix kilomètres déjà, combien derrière nous gisent dans les fossés ? Quand nous traversons des villages, les gens regardent effarés cette étrange colonne qui avance. Certains veulent nous venir en aide, ils accourent en nous portant de l'eau, mais les nazis les repoussent violemment. Quand les volets d'une maison s'ouvrent, les soldats tirent sur les fenêtres.
Un prisonnier accélère le pas. Il sait qu'en tête Page 141
Levy Marc - les enfants de la liberté de la colonne marche sa femme, descendue d'un des premiers wagons du train. Les pieds en sang, il réussit à la rejoindre et, sans rien dire, lui prend sa valise des mains et la porte à sa place.
Ensemble, les voilà qui marchent côte à côte, enfin réunis, mais sans le droit de se dire qu'ils s'aiment. À peine échangent-ils un sourire, de peur d'y laisser la vie. Qu'en reste-t-il, de leur vie ?
Autre village, dans une courbe, la porte d'une maison s'entrouvre. Les soldats, eux aussi terrassés par la chaleur, sont moins vigilants. Le prisonnier prend la main de sa femme et lui fait signe de se glisser dans l'embrasure, il couvrira sa fuite.
- Vas-y, chuchote-t-il, la voix tremblante.
- Je reste avec toi, lui répond-elle. Je n'ai pas fait tout ce chemin pour te quitter maintenant. Nous rentrerons ensemble, ou pas du tout.
Ils sont morts tous les deux à Dachau.
À la fin de l'après-midi, nous arrivons à Sorgues.
Cette fois, ce sont des centaines d'habitants qui nous voient traverser leur bourgade et rejoindre la gare.
Les Allemands sont dépassés, Schuster n'avait pas prévu que la population sortirait si nombreuse. Les habitants improvisent des secours. Les soldats ne peuvent les retenir, ils sont débordés. Sur le quai, les villageois apportent des vivres, du vin dont les nazis s'emparent. Profitant de la cohue, certains font évader quelques prisonniers. Ils les recouvrent d'une veste de cheminot, de paysan, leur glissent une cagette de fruits sous le bras, tâchant de les faire passer pour l'un de ceux qui viennent porter secours, et les entraînent loin de la gare avant d'aller les cacher chez eux.
La Résistance, prévenue, avait envisagé une action armée pour libérer le convoi, mais les soldats sont trop nombreux, ce serait un carnage. Désespérés, ils nous regardent embarquer à bord du nouveau train qui nous attend à quai. Si, en montant dans ces wagons, nous avions su que dans huit jours à peine, Sorgues serait libérée par les armées américaines...
Le convoi repart à la faveur de la nuit. Un orage éclate, apportant un peu de fraîcheur et quelques gouttes de pluie ; elles ruissellent par les interstices du toit, et nous nous abreuvons.
37.
19 août
Le train file à vive allure. Soudain, les freins crissent et le convoi glisse sur les rails, des gerbes d'étincelles se forment sous les roues. Les Allemands sautent des wagons et se précipitent sur les bas-côtés.
Un déluge de balles s'abat sur nos wagons, un ballet d'avions américains tournoie dans le ciel. Leur premier passage a fait un véritable carnage. On se précipite aux lucarnes, agitant des morceaux de tissu, mais les pilotes sont trop haut pour nous voir et déjà, le bruit des moteurs s'amplifie quand les appareils piquent sur nous.
L'instant se fige et je n'entends plus rien. Tout se déroule comme si soudain, le temps ralentissait chacun de nos gestes. Claude me regarde, Charles aussi. Face à nous, Jacques sourit, illuminé, et sa bouche crache une gerbe de sang ; lentement, il tombe à genoux. François se précipite pour le retenir dans sa chute. Il le recueille dans ses bras.
Jacques a un trou béant dans le dos ; il voudrait nous dire quelque chose, mais aucun son ne sort de sa Page 142
Levy Marc - les enfants de la liberté gorge. Ses yeux se voilent, François a beau lui retenir la tête, elle glisse sur le côté, maintenant que Jacques est mort.
La joue tachée du sang de son meilleur ami, de celui qui jamais ne l'a quitté pendant ce long trajet, François hurle un « NON » qui envahit l'espace. Et sans que nous puissions le retenir, il se jette à la lucarne, arrache à mains nues les barbelés. Une balle allemande siffle et lui enlève l'oreille. Cette fois, c'est son sang qui coule dans sa nuque, mais rien n'y fait, il s'accroche à la paroi et se faufile au-dehors. À
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