Marc Levy - Les enfants de la liberté

Здесь есть возможность читать онлайн «Marc Levy - Les enfants de la liberté» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Les enfants de la liberté: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Les enfants de la liberté»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Les enfants de la liberté — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Les enfants de la liberté», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

peine retombé sur ses pieds, il se redresse, se pré-

cipite vers la porte du wagon et soulève le loquet pour nous laisser sortir.

Je revois encore la silhouette de François se découper dans la lumière du jour. Derrière lui, dans le ciel, les avions qui tournoient et reviennent vers nous, et dans son dos, ce soldat allemand qui vise et tire. Le corps de François est projeté en avant et la moitié de son visage s'épanche sur ma chemise. Son corps sursaute, un ultime tremblement et François rejoint Jacques dans la mort.

Le 19 août, à Pierrelatte, parmi tant d'autres, nous avons perdu deux amis.

La locomotive fume de toutes parts. La vapeur s'échappe par ses flancs troués. Le convoi ne repartira pas. Il y a beaucoup de blessés. Un Feldgendarme va chercher un médecin au village. Que peut faire cet homme, désemparé devant ces prisonniers allongés, les entrailles dehors, certains les membres couverts de plaies béantes. Les avions reviennent.

Profitant de la panique qui gagne les soldats, Titonel se fait la malle. Les nazis ouvrent le feu sur lui, une balle le transperce, mais il continue sa course à travers champs. Un paysan le recueille et le conduit à l'hôpital de Montélimar.

Le ciel est redevenu calme. Le long de la voie, le médecin de campagne supplie Schuster de lui confier les blessés qu'il peut encore sauver, mais le lieutenant ne veut rien savoir. Le soir, on les charge dans les wagons, au moment même où une nouvelle locomotive arrive de Montélimar.

Voilà presque une semaine que les Forces fran-

çaises libres et de l'intérieur sont passées à l'offensive. Les nazis sont en déroute, leur retraite commence. Les voies ferrées, comme la nationale 7, font l'objet de violents combats. Les armées américaines, la division blindée du général de Lattre de Tassigny, débarquées en Provence, progressent vers le nord. La vallée du Rhône est une impasse pour Schuster. Mais les Forces françaises se replient pour venir en soutien aux Américains qui visent Grenoble ; ils sont déjà à Sisteron. Hier encore, nous n'aurions eu aucune chance de traverser la vallée, mais momentanément, les Français ont desserré l'étau. Le lieutenant en profite, c'est le moment ou jamais de passer. À Montélimar, le convoi s'arrête en gare, sur la voie où passent les trains qui descendent vers le sud.

Schuster veut se débarrasser au plus vite des morts et les abandonner à la Croix-Rouge.

Richter, chef de la Gestapo de Montélimar, est sur place. Quand la responsable de la Croix-Rouge lui demande de lui remettre aussi les blessés, il refuse catégoriquement.

Alors elle lui tourne le dos et s'en va. Il lui demande où elle va ainsi.

- Si vous ne me laissez pas emmener les blessés Page 143

Levy Marc - les enfants de la liberté avec moi, alors démerdez-vous avec vos cadavres.

Richter et Schuster se consultent, ils finissent par céder et jurent qu'ils reviendront chercher ces prisonniers dès qu'ils seront guéris.

Depuis les lucarnes de nos wagons, nous regardons nos copains partir sur des civières, ceux qui gémissent, ceux qui ne disent plus rien. Les cadavres sont alignés sur le sol de la salle d'attente.

Un groupe de cheminots les regarde tristement, ils enlèvent leurs casquettes et leur rendent un dernier hommage. La Croix-Rouge fait évacuer les blessés vers l'hôpital, et pour écarter tout appétit de la part des nazis qui occupent encore la ville de venir en finir avec eux, la responsable de la Croix-Rouge invente qu'ils sont tous atteints du typhus, une maladie terriblement contagieuse.

Pendant que les camionnettes de la Croix-Rouge s'éloignent, on conduit les morts au cimetière.

Parmi les corps allongés dans la fosse, la terre se referme sur les visages de Jacques et de François.

20 août

Nous roulons vers Valence. Le train s'arrête dans un tunnel pour se protéger d'une escadrille d'avions. L'oxygène se raréfie au point que nous perdons tous connaissance. Lorsque le convoi entre en gare, une femme profite de la distraction d'un Feldgendarme et brandit un panneau depuis la fenêtre de son logement. On lit dessus : « Paris est encerclé, ayez du courage. »

21 août

Nous traversons Lyon. Quelques heures après notre passage les Forces françaises de l'intérieur incendient les dépôts de carburant de l'aérodrome de Bron. L'état-major allemand abandonne la ville.

Le front se rapproche de nous, mais le convoi poursuit sa route. À Chalon, nouvelle halte, la gare est en ruine. Nous croisons les éléments de la Luftwaffe qui remontent vers l'est. Un colonel allemand a bien failli sauver la vie de quelques prisonniers. Il réclame à Schuster deux wagons. Ses soldats et ses armes sont bien plus importants que les épaves humaines en guenilles que le lieutenant garde à son bord. Les deux hommes en viennent presque aux mains, mais Schuster a la dent dure. Il convoiera tous ces juifs, métèques et terroristes jusqu'à Dachau. Aucun d'entre nous ne sera libéré et le convoi repart.

Dans mon wagon, la porte s'ouvre. Trois jeunes soldats allemands aux visages inconnus nous tendent des fromages et la porte aussitôt se referme. Depuis trente-six heures, nous n'avons reçu ni eau ni nourriture. Les copains organisent aussitôt un partage équitable.

À Beaune, la population et la Croix-Rouge nous viennent en aide. On nous apporte de quoi nous ravitailler un peu. Les soldats s'emparent de caisses de bourgogne. Ils s'enivrent, et quand le train repart, ils jouent à tirer à la mitraillette sur les façades des maisons qui bordent la voie.

À peine trente kilomètres parcourus, nous sommes maintenant à Dijon. Une terrible confusion règne dans la gare. Plus aucun train ne peut remonter vers le nord. La bataille du rail fait rage.

Les cheminots veulent empêcher le train de repartir.

Les bombardements sont incessants. Mais Schuster ne renoncera pas et, malgré les protestations des ouvriers français, la locomotive siffle, ses bielles se Page 144

Levy Marc - les enfants de la liberté remettent en mouvement, et la voilà tractant son terrible cortège.

Elle n'ira pas bien loin, devant, les rails sont déplacés. Les soldats nous font descendre et nous mettent au travail. De déportés, nous voici devenus des forçats. Sous un soleil brûlant, devant les Feldgendarmes qui pointent sur nous leurs fusils, nous reposons les rails que la Résistance avait défaits.

Nous serons privés d'eau jusqu'à réparation complète, hurle Schuster debout sur la plate-forme de la locomotive.

Dijon est derrière nous. À la tombée du jour, nous voulons croire encore que nous nous en sor-tirons. Le maquis attaque le train, non sans précautions pour ne pas nous blesser, et aussitôt les soldats allemands ripostent depuis la plate-forme accrochée au bout du convoi, repoussant l'adversaire. Mais le combat reprend, les maquisards nous suivent dans cette course infernale qui nous rapproche inexora-blement de la frontière allemande ; une fois que nous l'aurons franchie, nous le savons, nous ne reviendrons pas. Et à chaque kilomètre qui file sous les roues du train, nous nous demandons combien nous séparent encore de l'Allemagne.

De temps à autre, les soldats mitraillent la campagne, ont-ils vu une ombre qui les inquiète ?

23 août

Jamais le voyage n'a été aussi insupportable. Ces derniers jours sont caniculaires. Nous n'avons plus de vivres, plus d'eau. Les paysages que nous par-courons sont dévastés. Deux mois bientôt que nous avons quitté la cour de la prison Saint-Michel, deux mois que le voyage a commencé, et sur nos visages émaciés, nos yeux enfoncés dans leurs orbites voient nos os détailler nos squelettes le long de nos corps décharnés. Ceux qui ont résisté à la folie s'enfoncent dans un profond mutisme. Mon petit frère, avec ses joues creuses, ressemble à un vieillard pourtant, chaque fois que je le regarde, il me sourit.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Les enfants de la liberté»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Les enfants de la liberté» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Les enfants de la liberté»

Обсуждение, отзывы о книге «Les enfants de la liberté» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x