Marc Levy - Les enfants de la liberté

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Voilà qui semble répondre à l'une des deux ques-Page 147

Levy Marc - les enfants de la liberté tions qui me hantent ; l'autre concerne mon frère.

Le seul moyen de franchir cet obstacle est de glisser sur l'une des poutres qui soutiennent le tablier du pont. Suspendu dans le vide, j'avance dans la nuit claire, redoutant à chaque instant que l'on me surprenne.

J'ai marché si longtemps que je ne peux plus compter mes pas, ni les traverses de la voie que je longe. Et devant moi, toujours ce silence et pas âme qui vive. Suis-je le seul à avoir survécu ? Tous les copains sont-ils morts ? « Vous avez une chance sur cinq de vous en sortir », avait dit l'ancien poseur de rails. Et mon frère, bon sang ? Pas ça ! Tuez-moi surle-champ mais pas lui. Il ne lui arrivera rien, je le ramènerai, je l'ai juré à maman, dans le pire de mes rêves. Je croyais ne plus avoir de larmes, plus jamais de raison de pleurer, et pourtant, à genoux au milieu des rails, seul dans cette campagne déserte, je te l'avoue, j'ai pleuré comme un gosse. Sans mon petit frère, à quoi servait la liberté ? La voie s'étend dans le lointain et Claude n'est nulle part.

Un frémissement dans un buisson me fait tourner la tête.

- Bon, tu veux bien arrêter de chialer et venir me donner un coup de main ? Ça fait un mal de chien ces épines.

Claude, la tête en bas, est prisonnier d'un bosquet de ronces. Comment a-t-il fait son coup pour se mettre dans cette situation ?

- Libère-moi d'abord et je t'expliquerai ensuite ! râle-t-il.

Et pendant que je l'extirpe des branchages qui le retiennent, je vois la silhouette de Charles qui marche en titubant vers nous.

Le train avait disparu pour toujours. Charles pleurait un peu, nous serrant dans ses bras. Claude essayait d'enlever du mieux qu'il le pouvait les épines fichées dans ses cuisses. Samuel se tenait la nuque, masquant une méchante blessure qu'il s'était faite en sautant. Nous ne savions toujours pas si nous étions en France ou déjà en terre allemande.

Charles nous fait remarquer que nous sommes à découvert et qu'il serait temps de sortir d'ici. Nous gagnons un petit bois, portant Samuel que ses forces abandonnent, et attendons cachés derrière des arbres la venue du jour.

38.

26 août

L'aube se lève. Samuel a perdu beaucoup de sang au cours de la nuit.

Pendant que les autres dorment encore, je l'entends gémir. Il m'appelle, je m'approche de lui. Son visage est blafard.

- Quelle connerie, si près du but ! murmure-t-il.

- De quoi tu parles ?

- Ne fais pas le con, Jeannot, je vais y passer, je ne sens déjà plus mes jambes, et j'ai tellement froid.

Ses lèvres sont violettes, il grelotte, alors je le serre dans mes bras pour le réchauffer du mieux que je le peux.

- C'était quand même une sacrée évasion, n'est-ce pas ?

- Oui, Samuel, c'était une sacrée évasion.

- Tu sens comme l'air est bon ?

- Garde tes forces, mon vieux.

- Pour en faire quoi ? Ce n'est plus qu'une Page 148

Levy Marc - les enfants de la liberté question d'heures pour moi. Jeannot, il faudra un jour que tu racontes notre histoire. Il ne faut pas qu'elle disparaisse comme moi.

- Tais-toi, Samuel, tu dis des bêtises et je ne sais pas raconter les histoires.

- Écoute-moi, Jeannot, si toi tu n'y arrives pas, alors tes enfants le feront à ta place, il faudra que tu le leur demandes. Jure-le-moi.

- Quels enfants ?

- Tu verras, poursuit Samuel dans un délire hal-luciné. Plus tard tu en auras, un, deux, ou plus je ne sais pas, je n'ai plus vraiment le temps de compter.

Alors il faudra que tu leur demandes quelque chose de ma part, que tu leur dises que cela compte beaucoup pour moi. C'est un peu comme s'ils tenaient une promesse que leur père aurait faite dans un passé qui n'existera plus. Parce que ce passé de guerre n'existera plus, tu verras. Tu leur diras de raconter notre histoire, dans leur monde libre. Que nous nous sommes battus pour eux. Tu leur apprendras que rien ne compte plus sur cette terre que cette putain de liberté capable de se soumettre au plus offrant. Tu leur diras aussi que cette grande salope aime l'amour des hommes, et que toujours elle échappera à ceux qui veulent l'emprisonner, qu'elle ira toujours donner la victoire à celui qui la respecte sans jamais espérer la garder dans son lit.

Dis-leur, Jeannot, dis-leur de raconter tout cela de ma part, avec leurs mots à eux, ceux de leur époque.

Les miens ne sont faits que des accents de mon pays, du sang que j'ai dans la bouche et sur les mains.

- Arrête, Samuel, tu t'épuises pour rien.

- Jeannot, fais-moi cette promesse : jure-moi qu'un jour tu aimeras. J'aurais tant voulu pouvoir le faire, tant voulu pouvoir aimer. Promets-moi que tu porteras un enfant dans tes bras et que dans le premier regard de vie que tu lui donneras, dans ce regard de père, tu mettras un peu de ma liberté.

Alors, si tu le fais, il restera quelque chose de moi sur cette foutue terre.

J'ai promis et Samuel est mort au lever du jour.

Il a inspiré très fort, le sang a coulé de sa bouche, et puis j'ai vu sa mâchoire se crisper tant la douleur était violente. La plaie à son cou était devenue parme. Elle est restée ainsi. Je crois que sous la terre qui le recouvre, dans ce champ de la Haute-Marne, un peu de pourpre résiste au temps, et à l'absurdité des hommes.

Au milieu de la journée, nous avons aperçu au loin un paysan qui avançait dans son champ. Dans notre état, affamés et blessés, nous ne pourrions plus tenir longtemps. Après concertation, nous avons décidé que j'irais à sa rencontre. S'il était allemand, je lèverais les bras en l'air, les copains resteraient cachés dans le petit bois.

Alors que je marchais vers lui, je ne savais pas lequel des deux effrayerait le plus l'autre. Moi, en guenilles, en habits de fantôme, ou lui dont j'ignorais encore la langue dans laquelle il me par-lerait.

- Je suis un prisonnier évadé d'un train de déportation et j'ai besoin d'aide, ai-je crié en lui tendant la main.

- Vous êtes tout seul ? m'a-t-il demandé.

- Alors vous êtes français ?

- Bien sûr que je suis français, pardi ! Quelle question ! Allez, venez, je vous emmène à la ferme, a dit le fermier effaré, vous êtes dans un sale état !

Page 149

Levy Marc - les enfants de la liberté J'ai fait signe aux copains qui ont accouru aussitôt.

Nous étions le 26 août 1944, et nous étions sauvés.

39.

Marc a repris connaissance trois jours après notre évasion, le convoi conduit par Schuster entrait dans le camp de la mort de Dachau, sa destination finale qu'il a atteinte le 28 août 1944.

Des sept cents prisonniers qui avaient pourtant survécu au terrible voyage, à peine une poignée échappèrent à la mort.

Alors que les troupes alliées reprenaient le contrôle du pays, Claude et moi avons récupéré une voiture abandonnée par les Allemands. Nous avons remonté les lignes et sommes partis vers Montélimar chercher les corps de Jacques et de François pour les ramener à leurs familles.

Dix mois plus tard, un matin du printemps 1945, derrière les grilles du camp de Ravensbrûck, Osna, Damira, Marianne et Sophie virent arriver les troupes américaines qui les libéraient. Peu de temps avant, à Dachau, Marc qui avait survécu avait été libéré lui aussi.

Claude et moi n'avons jamais revu nos parents.

Nous avions sauté du train fantôme le 25 août 1944, ce jour même où Paris était libéré.

Les jours suivants, le fermier et sa famille nous prodiguèrent des soins. Je me souviens de ce soir où ils nous préparèrent une omelette. Charles nous regardait en silence ; le visage des copains attablés dans la petite gare de Loubers revenait à nos mémoires.

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